~26~ Le bonheur d'Eren

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~Eren~

Les jeux vont mieux depuis que Jean a été renvoyé de l'équipe. Peut-être est-ce seulement dans ma tête? Aux files des jours, la douleur profonde qui me rongeait de l'intérieur semble s'estomper, disparaissant finalement en totalité. Le feu ardent qui se rependait est enfin éteint, ne laissant qu'un tas de cendre sur son sillage. Je suis prêt à réparer le cœur qui a été consumé.

La neige commence à fondre et le printemps apporte avec elle la fin des nos études. Avec le temps, les méfaits perdent en qualité, ce qui reflète le manque d'imagination des deux équipes. Malgré la difficulté à trouver de bonnes idées, personne n'a jeté l'éponge. Même après avoir tenté de briser le couple d'Erwin, ils s'en sont sortis plus fort, plus près que jamais. Maintenant, ils n'ont plus peur de s'afficher en public et Livai a même frappé un garçon qui a osé se moquer des chenilles de son bien-aimé. Derrière sa petite taille se cache une bête féroce que je suis soulagé de ne pas devoir combattre.

-J'ai la poussière pour le méfait qu'on prépare à Livai, affirme joyeusement Floch. Le pot est dans mon casier et il est prêt à être rependu dans la sienne. T'aurais dû me voir avec le balai chercher toute cette poussière... C'était surement un drôle de spectacle.

-C'est parfait! Qu'est-ce que je ferais sans toi, Floch?

-Laisse-moi réfléchir... rien?

Je lui souris alors que nous marchons vers son casier. Depuis sa déclaration d'amour en état d'ivresse, j'ai beaucoup réfléchi à mes propres sentiments. Floch est quelqu'un de fidèle, mon allié dans les jeux et un ami indispensable dans ma vie. Lorsque Jean m'a brutalement mis un râteau, c'est le roux qui m'a tendu la main et qui a tout fait pour me remonter le moral. Je suis bien en sa présence. Je peux être moi-même sans craindre le jugement, car je sais que peu importe ce que je suis, il continuera de m'accompagner sur le chemin.

Si au début, j'étais hésitant, c'est parce que mon cœur appartenait toujours à Jean. Cependant, avec le temps, les choses ont changé. Maintenant, ces sentiments ont fané et je suis à nouveau prêt à aimer. Lorsque je suis auprès de Floch, ce bien-être qui m'habite est une sensation exquise. J'aime le coller, le serrer contre moi quand il dort la bouche ouverte et parfois, je ressens même le désir de poser mes lèvres contre les siennes afin de les gouter. Je crois que cette forte amitié que nous avons bâtie évolue. Ce garçon que j'ai autrefois défendu dans une bataille et qui s'est par la suite dévoué à moi semble devenir mon centre du monde.

-À quoi tu penses avec ce sourire? me questionne le roux. Tu imagines déjà la tête que va faire Livai quand une vague de poussière va l'ensevelir?

-Oui, c'est exactement ça... Conny va filmer la scène?

-Yep. Il dit qu'il est doué pour filmer des trucs, mais j'ai un doute. Tu savais qu'il a un compte sur YouTube? J'y ai jeté un œil et il publie des vidéos de ses bestioles, comme de son lézard... Franchement, qui regarde des vidéos de lézards? Ça ne fait pas grand-chose. Les vidéos amusantes de chats, ça, c'est vivant et trop mignon.

Alors que Floch met du cœur dans son argumentation contre les vidéos de lézards, je l'écoute avec amusement. Ce garçon aime donner son opinion sur chaque sujet, n'ayant jamais peur de ne pas rentrer dans le moule. Si un groupe de gens dit bleu, mais que lui il voit rouge, il n'a pas peur de s'affirmer. C'est quelque chose que j'adore chez lui. Pour mon ami, l'avis que les gens lui portent ne vaut rien. Il est ce qu'il est, sans masque.

-Tu es certain que tu vas réussir à sortir de classe pour préparer le méfait? m'enquis-je.

-Quel prof refuserait à un élève d'aller aux toilettes? Faut être timbrée pour ne pas permettre à quelqu'un de pisser... C'est une forme de torture, moi je dis. Tu t'es déjà tellement retenu que t'en avais mal? Ce n'est vraiment pas agréable.

-Si tu le dis, je vais te croire.

Comme il est l'heure d'aller en cours, je frappe dans la main du roux afin de l'encourager, puis je me dirige vers le gymnase dans le but de suivre mon cours de sport. Depuis la diffusion de la vidéo, je suis passé de bout-en-tain à garçon calme et dans son coin. Lorsqu'il faut se mettre en équipe pour s'entrainer, je me retrouve seul, sans Jean pour me soutenir. C'est étrange d'être en mauvais terme avec une personne qui a un jour été mon centre du monde. Au moins, il semble bien avec Marco et il passe beaucoup de temps avec nos anciens ennemis.

-Dis, je peux te poser une question? s'enquiert le garçon avec qui je fais équipe par défaut.

Niccolo est un grand blond aux cheveux bouclés qui ne cause jamais de vague inutile. Solitaire à cause de son attitude distante, s'il était un personnage de conte de fée, il serait le prince charmant. Ses traits délicats et ses yeux aussi pâles que le ciel un jour d'été sont renversants, frôlant l'indécence par leur beauté. Quelqu'un d'aussi physiquement parfait me dérange.

-Ça dépend, répondis-je. C'est quel genre de question?

-Euh... bah... c'est embarrassant, en fait. Je voulais savoir... Tu es un ami de Sasha, je crois? Est-ce que tu crois que c'est sérieux entre Conny et elle?

Je cligne des yeux plusieurs fois, choqué par cet interrogatoire. Nous faisons équipe en sport et la seule chose qu'il trouve à faire, c'est me questionner au sujet de Sasha. N'a-t-il pas le physique adéquat pour charmer une fille sans avoir besoin d'informations superflues?

-Je crois que c'est sérieux, mais si j'étais toi, je foncerais. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Si tu lui prépares bien à manger, tu risques de gagner des points. Elle adore tout ce qui est comestible.

-Tu crois? Merci pour le conseil. C'est ce que je vais faire!

Suis-je un mauvais ami pour Conny? C'est le cas, mais je fais au moins une personne heureuse. Le sourire enjoué sur le visage habituellement taciturne de Niccolo le rend moins intimidant, presque mignon.

Le restant du cours, j'observe sans cesse l'horloge, espérant que le méfait que prépare Floch se déroule bien. Lorsque l'enseignant nous laisse enfin filer, je m'empresse de me changer avant de courir vers le casier de Livai. Le roux est caché à proximité, un sourire fier sur ses lèvres fines.

-Alors, est-ce que tu as réussi? m'enquis-je avec espoir.

-C'était aussi simple que faire pleurer Takemichou. Franchement, qui met encore un cadenas à clé en 2022?

-Remercions Livai d'être encore à la mode de l'ancienne école.

Nous faisons semblant de discuter tout en regardant discrètement en direction de notre proie. Comme toujours, Livai est accompagné par Erwin lorsqu'il atteint son casier. Ce dernier sort sa clé de son étui, puis il ouvre la porte en fer. Un épais nuage de fumée grisâtre s'écrase sur la tête du garçon, attirant les moqueries des témoins. Balayer un tas d'endroits insolites pour en accumuler la poussière en vaut la chandelle.

-Regarde ses yeux, s'amuse Floch. On dirait qu'il veut commettre un meurtre. S'il nous voit, on est mort de chez mort.

Livai claque bruyamment la porte de son casier et il regarde autour de lui à la recherche du fautif, les cheveux remplis de poussières. Il est préférable de fuir très loin. Du haut de son 1m60, ce garçon est plus intimidant qu'il en a l'air. S'il le voulait, il n'aurait pas peur de combattre un ours à mains nues.

-Cachons-nous avant qu'il nous voie, chuchoté-je.

Sur ces mots, j'agrippe la main de Floch que j'attire loin de notre victime. À pas rapides, nous contournons les élèves jusqu'à atteindre le local qui sert de pièce d'entreposage au concierge. Il ne verrouille jamais la porte, ce qui permet aux rebelles de s'y enfouir pour vapoter ou commettre d'autres péchés. C'est là que nous nous enfermons.

-La tête qu'il faisait était à mourir de rire, s'exclame Floch en riant. C'était un mélange d'étonnement et de dégout. Je n'ai jamais vu ça avant.

Alors qu'il s'amuse à décrire la scène, je suis incapable de l'écouter, ne pouvant cesser de fixer ses lèvres relevées. Dans cette pièce restreinte, entouré de produits ménagers, je ressens l'immense tension en nous. L'ai-je toujours ignorée volontairement? Floch est beau avec ses yeux en amande, ainsi que son visage allongé. J'ai envie de me laisser tenter, de voir où cette relation va nous mener.

Ma main glisse à l'arrière de sa tête dans ses cheveux flamboyants. Sans y résister, j'approche mon visage du sien afin de gouter ses lèvres qui me font envie. Floch cesse de rire, figé telle une statue. Ses yeux ouvrent si grand qu'ils pourraient quitter leur orbite.

-Je suis désolé, soufflé-je en rompant le contact. Tu riais et j'en ai eu envie...

-T-T'as eu envie de m'embrasser, répète Floch avec confusion. Vraiment?

Son visage rougit à vue d'œil, jusqu'à devenir une immense tomate. Dans le silence oppressant de la pièce, j'ai l'impression d'entendre nos cœurs battre en harmonie. Le rythme est accéléré, synonyme de nos sentiments mutuels. J'ai mis du temps à le réaliser, mais je veux Floch. Je désire plus que tout être avec lui, plus seulement comme un meilleur ami.

-Tu te souviens de la nuit de notre méfait contre Erwin? lui rappelé-je. Cette nuit-là, tu étais ivre et je me suis occupé de toi. Pendant la nuit, tu m'as fait une déclaration... hum... depuis, j'y pense souvent et c'est seulement récemment que j'ai réalisé que c'est réciproque. Je suis prêt à essayer quelque chose de nouveau. Si tu le ressens toujours, bien sûr...

-Attends... tu me dis que tu connais mes sentiments depuis cette nuit-là? Nom d'un chien... Je ne me souviens pas avoir dit ça. C'est gênant! Je... J'aurais préféré que tu l'apprennes autrement.

-Ça n'a pas d'importance. Au contraire, je suis heureux de l'avoir appris. Ça m'a permis de beaucoup y réfléchir et de réaliser ce que moi, je ressens. Floch... Tu as entendu ce que je t'ai dit? Je veux sortir avec toi.

Floch ne dit rien, se contentant de me fixer avec son air ahuri. Alors que je crains de me prendre un râteau, ses mains agrippent mes joues et m'attirent brutalement en sa direction. Ses lèvres se plaquent contre les miennes sans douceur et malgré la surprise, je réponds à ce baiser passionné. Depuis quand se retient-il de me sauter dessus? Dans cette position, je me sens mieux que jamais, heureux d'embrasser ce garçon.

Lorsqu'il rompt finalement le baiser, le roux me serre dans ses bras, le visage enfoui dans son cou. Je réponds à l'étreinte en caressant son dos, profitant de l'odeur de noix de coco de son shampoing.

-Je croyais que tu ne voudrais jamais de moi, chuchote-t-ildans mon cou. Je... J'attends ça depuis que je te connais.

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