"Ze.. Aze.. Aller réveille toi..."

J'ouvre péniblement les yeux, par chance seule la lumière tamisée de ma lampe de chevet est allumée. Je soupire d'épuisement. Pierre est penché au-dessus de moi et sa main posée sur mon épaule me secoue doucement. Un sourire apparaît sur son visage lorsqu'il remarque que je suis sorti de mon sommeil.

"Pierre.. Tu fais quoi ici ? Pourquoi tu m'as réveillé ?" Demande-je grognon.

"Chuut ! Faut pas réveiller les autres." De quoi réveiller ? Je regarde mon réveil pour vérifier l'heure et .. deux heures du matin ! Non, mais sérieusement ! Pourquoi Pierre !!

"T'as intérêt à me donner une bonne raison de pourquoi tu m'as réveillé en pleine nuit si tu veux pas que je te plonge dans un sommeil sans fin moi." Le menace-je en chuchotant. Déjà que d'ordinaire je ne suis pas crédible, mais alors dans de telles conditions la seule chose qu'il puisse faire c'est de se foutre de moi. Et il ne se gêne pas pour. 

"Tu verra lorsque tu te lèvera et quand t'arrêtera de te plaindre. Et Aze... Tu me ferai presque peur !"

Il rit de sa propre ironie, mais suffisamment faiblement pour ne pas réveiller les autres Patricks, je lui fais une grimace en tirant ma langue avant de me lever. Je soupire encore de devoir me lever et le regarde de façon à dire : Maintenant tu vas me dire ce qu'il y a !

"Met ça avant." Il me tends mon jeans et ma veste. Qu'est-ce qu'il me prépare encore ? J'enfile mes vêtements et il me prends la main pour m'emmener. Ce contact me fait frissonner et rougir. Mais je suis trop fatigué pour dire quoi que se soit. Ce qui n'empêche pas le fait que je me sente mal-à-l'aise d'avoir ma main dans la sienne. Il m'entraîne à travers tout le manoir pour atteindre une sortie. Il ouvre la porte-fenêtre et nous fait sortir à l'extérieur. Aussitôt dehors, le vent fouette mon visage endormi. Je retire ma main de la sienne et croise mes bras. Je prends un air renfrogné avant de prendre la parole.

 "Ah parce qu'en plus de me réveiller en pleine nuit tu me veux que je meurs de froid !"

"Arrête de bouder Aze !" Se moque t-il de moi. " Au passage t'es très mignon quand tu fais cette tête là !" 

Mon visage s'échauffe immédiatement lorsque mes joues prennent cette couleur rouge carmin anormale mais cependant habituel lorsque je suis en sa présence. Je tourne ma tête pour cacher mes rougeurs de la vue de Pierre, ce qui lui vaut un petit rire. Puis plus rien, au bout d'un certains temps, dans se silence pesant, je relève la tête. Plus de Pierre. Je commence à m'inquiéter. Il est passé où, si c'est une blague Pierre c'est pas drôle !

"Pierre ?" Je l'appelle. En une seconde ma vue noircie en se retrouvant cachée derrière un bout de tissu noir.

"Et t'as pas intérêt à enlever le bandeau !"

"P-pierre ! Arrête ça !" Je sens quelque chose de doux et d'humide se poser sur ma joue brûlante suite à mes rougeurs. 

"Mais tu peux pas te taire un  peu et te laisser faire Aze !" Il y a de l'amusement dans sa voix. Je me taie. Trop surpris par ce qu'il vient de se passer. Sa main renoue avec la mienne et nous reprenons notre marche.

Je me rends compte à quel point être avec lui me fais du bien. Je suis quelqu'un d'assez peureux et pourtant, de le savoir tout près de moi chasse mes angoisses. Je me demande vraiment pourquoi tant de mystère, et lui qui ne veux rien me dire. Durant cette marche qui dure depuis déjà une dizaine de minutes je réfléchis, à propos de moi, de lui.. De nous. J'ai peur que ces sentiments que j'éprouve envers Pierre dépassent de loin la simple amitié. Si c'est le cas, que me réserve l'avenir de mauvais encore !? Puis comme si Pierre ressentait mon anxiété, il resserre la pression de sa main dans la mienne, me rassurant donc. C'est pour ça que je l'aime tant, il a ce pouvoir de me comprendre sans que je ne dis-je un mot. Nous nous arrêtons. Il me lâche et s'avance. Il est vraiment très proche de moi car je sens nos habits se frotter et je frissonne en sentant son souffle chaud contre ma nuque. Il m'attrape le menton pour relever mon visage vers le haut puis il me débarrasse enfin les yeux de ce fichu bandeau et .. La vache ! 

Mes yeux se perdent dans cet océans étoilé qu'est ce ciel. Je n'ai jamais vu autant d'étoiles. Je ne pensais pas que le ciel pouvais être aussi beau. Ce spectacle magnifique m'émerveille de mon être. C'est la chose la plus merveilleuse au monde ! Toutes ces étoiles, brillantes de milles feux réchauffe mon cœur. C'est si beau. Il y en a tellement ! Toutes plus belles les unes que les autres. Devant tant de beauté, une larme de joie roule sur ma joue qu'une main vient essuyer avec douceur. Je me retourne vers la personne dû à tous ça. Il retire lentement sa main de ma joue, sans que ses yeux ne quittent les miens. Il me regarde avec tant de tendresse et.. D'amour ? Il a un léger sourire qui détends son visage très sérieux. Qu'est-ce qu'il a ?

"Je ne suis pas déçu, je suis venu pour ça, ta réaction car... Aze, tu vois la beauté de ce ciel qui illumine tes yeux de la sorte, tu ressens ce bonheur intense en toi  grâce à la vue de ces merveilles de la nature. Tu vois comme ces étoiles si nombreuses sont resplendissantes et si pures..." Il marque un temps d'arrêt et détourne la tête vers le ciel avant sa confession. "Et bien voilà ce qui m'arrive quand t'es avec moi, comment je me sens et comment je te vois à chaque seconde de ma vie." 

Wouah, eu.. Je ne sais plus quoi penser. J'ai si peur et je suis tellement heureux de croire ce que ces mots signifient. J'allais demander plus d'explications lorsqu'il me coupe en montrant un point précis dans le ciel de sa main.

"Une étoile filante ! Fais un vœux !" Il me prends de court. Faire un vœux ? Quel vœux ? Quelle est cette chose que je désire tant au fond de mon cœur ? Quel est mon souhait le plus profond ?

Une douce pression sur mes lèvres me sortent de mes débats intérieurs. Il recule sa tête, rompant cet échange si merveilleux. 

"P-pierre. Pourquoi t'as fais ça ?" Ma voix tremble, ce baiser si exceptionnel me procure encore tant de sensations. 

"J'ai juste réalisé ton souhait." Son sourire charmeur et ses pupilles embrassées m'envoûtent. Et son regard me donne l'impression d'être la chose la plus précieuse au monde. Oh Pierre ! 

"Je t'aime Pierre." Je n'ai pas réfléchis, mais une chose m'a poussé à le dire, je ne sais quoi.

"T'as dis quoi ?" Il me regarde d'un air ébahit, malgré tout ce qu'il vient de faire et de dire il n'en revient pas et ne crois pas en ma déclaration. Mon visage rayonne de bonheur. Il est adorable ! Les mots me viennent tout seuls, comme par enchantement.

"J'ai juste dis ce que tu rêvais entendre." 

Ses bras m'enlacent, rapprochant nos deux corps jusqu'à ce qu'ils se touchent. Mes bras l'enlacent également avec cette même passion dévorante de cet amour que l'on se porte. J'aime être dans tes bras Pierre, et cette vague de chaleur et de bonheur qu'elle m'apporte.

Finalement, je crois bien que je me suis trompé... La chose la plus merveilleuse au monde est juste dans mes bras.