Elle était fragile et belle comme la glace. Douce et gracieuse comme le vent.
Mais un brasier sans fin la rongeait de l'intérieur, et c'est ce brasier qui la consuma entièrement.

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Une jeune fille se tenait là, au bord de la falaise. Je l'ai détaillée du regard.
Son visage était pâle, très beau, et ses yeux d'un bleu cristallin soulignaient d'autant plus son côté irréel. Ses cheveux d'un blond pur volaient au vent.

J'étais comme pétrifié. Avec ce sentiment de n'être que le spectateur du film qu'est la vie. Un spectateur qui serait arrivé en retard, car le film avait déjà commencé à son arrivée. Et mon pop corn doit être avarié, vu le goût amère qui reste accroché à ma gorge, comme un enfant qui s'accroche désespérément au jupon de sa mère.

J'ai voulu m'élancer vers elle, la prendre dans mes bras.
J'ai voulu la chérir de tout mon cœur, en lui tenant la main, et en lui souriant.
À la place, j'ai tendu la main vers elle, en poussant un cri déchirant lorsque les rafales de vent l'emportèrent vers le vide immense.

Depuis ce jour, je me rends tous les soirs sur cette même falaise où elle s'est tenue. Je hurle à la lune mon désespoir. 
J'aurais dû être à sa place.
Je ne dis pas ça car elle me manque.
Enfin si, il y a aussi de ça j'imagine.

Tous les jours, je m'abruti de travail pour l'oublier. Ce jour-là… je n'aurai pas dû les suivre. J'aurais dû m'interposer quand ils se sont moqués.
À la place… j'ai tué ma propre sœur.