Il vole.

Sa toge de soie danse au vent. Le blanc s'illumine d'un rayon brillant du soleil doré. Ses boucles d'or s'agitent sous la brise fine. L'eau caresse la pâleur de ses pieds découvert, offerts au soleil qui le transperce. Deux majestueuses ailes aux plumes de ce blanc parfait d'une pureté souveraine se déploient sous le chant du vent. Elles s'ouvrent au monde. Ses pieds avancent lentement, sur l'eau qui demeure calme sous pas. Il l'effleure à peine. L'eau devient perles d'or, éclatantes à la lumière de cet être, miroitantes à la chaleur du soleil, dansantes sous leurs merveilles. Un ensemble délicat de délices irradiés de milles éclats. Une plume se détache et se pose sur l'eau réchauffée. Elle flotte sur le bleu doré. Elle dérive à la mer. Et lui s'en éloigne. Il recouvre déjà son précieux cadeau de sa magnificence, son aura écrasant jusqu'à ses propres reflets.

Il vole.

Bien au-dessus de tout ce qu'il peut façonner. Bien au-dessus d'une nature reine. Bien au-dessus de richesses inestimables. Bien au-dessus de miracles inimaginables.

Il vole.

Avec la délicatesse de son teint. La finesse de ses formes. La richesse de sa chevelure. L'humble de ses habits. La perfection de son visage. La beauté de son esprit. La pureté de son âme. Le magnifique de son être.

Il vole.

Par-delà les terres, par-delà les mers, par-delà le ciel, par-delà la mort, par-delà la vie.

L'ange naît.