J'aimerais rencontrer la personne qui a mis un ticket pour aller visiter un musée d'art moderne dans mon casier.

Ronald aurait voulu se lever de sa chaise et quitter la classe à grandes enjambées.
Lui qui préparait une sortie qu'il espérait passer avec Elga, il venait de se rendre compte qu'un petit enfoiré l'avait devancé.

Il se sentait horriblement con d'avoir espéré d'être le seul à courir après la blondinette.
Il aurait dû se douter que ce n'était pas le cas. Elle était si jolie que ça semblait logique pour tout le monde.
Malgré tout, il prenait cette découverte comme une attaque personnelle.

-Madame, je ne me sens pas bien, puis-je quitter la classe?, a-t-il prétexté un mal de ventre en bon comédien.

La professeur de français, préférant éviter de nettoyer la classe en cas d'indigestion a autorisé le roux de sortir.
Ce dernier a discrètement mis dans sa poche ce dont il avait besoin avant de se diriger vers la porte.

Une fois dans les couloirs, il a tourné plusieurs fois jusqu'à ce qu'il ne soit à destination: en face du casier qu'il connaissait tant. Celui d'Elga.

Ronald a alors sorti un papier jaune de la poche arrière de son jeans large et de sa plume, il y a écrit quelques mots.
Il lui disait que bien qu'il soit le deuxième à le lui proposer, il était prêt de lui faire passer une merveilleuse soirée durant laquelle ils parleraient du Cri de Munch et de Impression, soleil levant du merveilleux Monet.

Il savait très bien qu'il trichait, que le cahier de la jeune fille l'aidait mais il s'en foutait. Tout ce qui comptait était qu'elle s'intéresse enfin à lui.