Chapitre II : Une haubaine

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Quand le soleil fut à son zénith, Edward regagna son navire. Adewalé l'attendait flanqué de ses deux tromblons et d'un sabre. La dizaine d'hommes qui l'accompagnait derrière lui s'était contenté d'épées de corsaires, plus légères et faciles à manier. Edward, armé jusqu'au dent, comme à son habitude, avait en revanche préféré prendre de longues rapières, dérobés aux espagnols, plutôt que ses lames secrètes. Pour les armes à feu, il avait choisi quatre petits pistolets soigneusement sanglés sur son torse.

Edward monta à bord du Jackdaw, se plaçant à la barre, impatient de prendre la mer. Adewalé pris place à ses côtés. Les membres de l'équipage s'installèrent, chacun à leur poste après quelques petits désaccords.

Alors qu'ils s'éloignaient de la crique de Great Inagua, le capitaine s'adressa à son quartier maître :

- Je suis étonné que tu aies préféré m'accompagner plutôt que de repartir enquêter avec Ah Tabai. J'étais persuadé que tu refuserais, que tu avais totalement abandonner ton rôle de timonier.

- Et c'est la cas ! C'est exceptionnel, ne va pas croire que la vie de pirate me manque. Et, ne t'en fait pas ! Quand les Templiers repointeront le bout de leur nez, je serais à ses côtés pour les combattre, assura le gaillard. Pas dans ton navire, ajouta-t-il avec un faux dédain.

Il s'interrompit pour réajuster son bandana avant de reprendre :

- Et toi, pourquoi ne l'as tu pas suivit ? Toi aussi tu as servi leur cause en portant cette tunique, en trouvant l'Observatoire, en éliminant nos ennemis et en leur offrant Great Inagua comme nouvelle base.

- Eh bien, je me suis retrouvé parmi les Assassins un peu malgré moi. Au début j'avais juste dérobé la tenue d'un des leurs, Duncan Walpole, un traître. J'ai ensuite volé son identité pour recevoir de l'argent, de l'argent sale quand j'y repense. Et puis le hasard à fait que j'ai fini par me joindre à eux, même si leur Credo m'importait peu. Tous ce qui m'intéressait c'était la somme que leurs actions pouvaient me rapporter.

- Ça ne me dit pas ce que tu ferais aujourd'hui, fit remarquer Adewalé.

Edward éclata de rire.

- Je ne sais même pas si je compte rester dans les Caraïbes, alors te dire si je rallierai à nouveau la cause des Assassins ...

Le cri de la vigie, en haut du nid-de-pie, interrompit leur discussion :

- Navires espagnols droit devant.

Au début, les deux amis ne les virent pas ; un mince voile de brouillard les en empêchait. Quand ils se rapprochèrent, Adewalé se pencha en plissant les yeux, pour scruter l'horizon.

- Un brick et deux canonnières, annonça-t-il. Qu'est ce que tu en penses ?

Il fit virer le Jackdaw à bâbord pour mieux observer.

- Eh bien, les deux petits n'auront sûrement rien de très intéressant, en revanche le brick ... il s'arrêta. Dis moi ce que tu vois !

Adewalé sortit la longue vue de sa poche et observa.

- Je compte une quinzaine de soldats et une vigie.

Puis continuant à scruter le navire ennemi il ajouta :

- Les stocks doivent être important s'ils prennent la peine de se faire accompagner de canonnières. Il rangea l'objet et se tourna vers son capitaine. Si tu veux mon avis il est largement prenable.

Edward hocha la tête et regarda ses hommes qui attendaient patiemment que leurs deux supérieurs prennent une décision.

- On est à peu près autant qu'eux. On arrivera de front en s'occupant d'abord des canonnières ensuite on immobilisera le brick pour l'aborder. Préparer vos épées mes amis, celui là est pour nous, s'écria-t-il.

Les hommes crièrent leurs approbations, brandissant fièrement leurs armes et tapant des pieds. Ils se précipitèrent ensuite aux canons et aux mortiers, près à en découdre.

- Décidément Kenway, tu as vraiment un don pour motiver tes hommes, constata Adewalé.

- Il faut bien ça pour être un bon capitaine, sourit-il avant de se reconcentrer sur son objectif. Le Jackdaw était trop lent, il leur fallait plus de vitesse pour rattraper le navire.

- Déferlez les perroquets (voiles), ordonna-t-il donc.

Il n'eut pas besoin de le dire deux fois, les hommes s'assurèrent que sa demande soit satisfaite et les voiles se tendirent bientôt au souffle du vent.

- Je vais jouer sur l'effet de surprise, dit ce dernier à l'intention du quartier-maître. On éperonne le plus proche et s'occupe directement du deuxième, ensuite, on se concentre sur le brick.

Adewalé lui donna son approbation d'un signe de tête, et demanda à ce que le navire soit prêt à faire feu.
Edward arriva de côté, il devait donner l'illusion de simplement passer derrière l'ennemi.

Quand le Jackdaw fut suffisamment proche, le capitaine fit violemment tourner la barre, pendant que l'équipage rangeait les voiles. Le navire pivota superbement sur lui même avant de plonger son éperon dans la coque arrière de la première canonnière. Il s'agissaient de bateaux fragiles et il ne tarda pas à sombrer sous les vagues. Edward se plaça alors parallèlement à la seconde. Adewalé tonitruait tout un tas d'ordre aux pirates. Quand ils furent prêt à canonner, il ordonna qu'on fasse feu.

Les boulets partirent dans un bruit sourd pour aller se loger dans la deuxième canonnière. Edward, satisfait, regarda le bateau couler lentement. Maintenant, le brick était seul, il pouvait entièrement se consacrer à la tâche que son pillage incombait. Ses hommes crièrent victorieusement, rechargeant habilement les canons. L'habitude leur permit d'être prêt rapidement et certains en profitèrent pour se préparer à tirer au mortier.
Adewalé leva un bras, puis, quand un pirate lui fit un signe de tête pour lui indiquer que le brick était bien ciblé, il l'abaissa. Edward observa et vit bientôt les tirs du mortier s'abattre sur le navire ennemi. Il estima qu'il était suffisamment fragilisé pour se permettre d'approcher.

- On fonce, cria-t-il. Préparez vous à envoyer la première bordée, je vais me rapprocher.

Une voile supplémentaire fut libérée pour rattraper le brick qui tentait de fuir. Il se trouverait bientôt à une distance suffisante pour être touché. Quand se fut le cas Edward attendit d'être sûr que le navire était dans la ligne de mire avant d'ordonner de tirer. Ils entendit vaguement les cris paniqués des espagnols lorsque les boulets touchèrent leur embarcation.

- Rechargez vite, ordonna le capitaine. On va briser les mâts pour l'empêcher de continuer, utilisez les boulets enchaînés !

L'équipage s'exécuta, mais alors qu'il s'apprêtait à faire feu, ils sentirent une forte secousse, sous leurs pieds, qui les obligea à se jeter par terre. Le capitaine dû lâcher la barre quelques instants pour se protéger des tirs ennemis. Le Jackdaw avait été touché. Quand les chocs cessèrent, Adewalé se releva pour regarder brièvement avant de rassurer Edward, qui reprenait déjà sa position :

- Rien de très grave, la coque est solide et elle n'a été qu'effleurée. Il en faudra plus pour la percer.

Edward, irrité par la soudaine attaque des espagnols, demanda que le feu soit de nouveau fait.

Ses hommes visèrent rapidement les mâts avant de tirer. Le capitaine eu un sourire de satisfaction quand il constata que son plan fonctionnait. La grande voile du navire se déchira puis virevolta lentement avant de tomber dans l'eau, laissant l'ennemi hors d'état de fuir.
Edward s'approcha doucement puis Adewalé cria à plein poumon d'aborder. Les hommes hurlèrent pour intimider l'équipage ennemi. Ils lancèrent des cordes munis de crochets qui vinrent s'agripper dans le bois du brick. Pendant que certains tiraient pour se rapprocher de leur cible, d'autres dégainaient leurs épées, prêt à se battre.

Edward lâcha la barre et rabattit sa capuche sur sa tête, comme il avait l'habitude de le faire. À l'aide des cordages du Jackdaw, il sauta dans le navire espagnol, pour atterrir, avec la grâce d'un félin, sur soldat qu'il abattit aussitôt. Il se retourna rapidement et se réjouit de voir que ses pirates l'avaient rejoint et qu'ils se battaient vaillamment contre les occupants du navire. Il entendit un ennemi arriver derrière lui. Il se retourna et eu juste le temps de parer son attaque. Il joua de ses rapières pour désarmer son adversaire. Son épée vola quelques mètres plus loin. Edward lui asséna un puissant coup de coude au visage. L'homme s'écroula et sa tête heurta violemment le sol. Il était sonné par l'impact et son nez était tordu. Le pirate avait dû le lui casser en le frappant.

Adewalé arriva derrière lui, et, d'un geste prompt, il pointa, de son sabre ensanglantée, la vigie encore en haut.

- Tu ferais mieux de t'occuper du gars là haut. Je m'occupe de nettoyer le pont jusqu'à ce qu'ils capitulent.

Il repartit aussitôt dans la mêlée. Edward s'avança près d'un mât avant de s'y agripper par les cordes enroulées autour de bois. La vigie avait eu de la chance de ne pas se trouver en haut du mât principal, il aurait pu être embarqué quand l'équipage pirate l'avait détruit. Edward prenait de la hauteur chaque seconde, se propulsant à l'aide de des pieds et se guidant de ses mains. Il arriva bientôt au sommet du mât et se hissa silencieusement sur la plateforme, derrière le soldat, occupé à tirer au fusil sur ses assaillants. Celui ci n'eut pas le temps de comprendre, Edward le tua d'un seul coup de sa rapière. Sa victime s'effondra à ses pieds lâchant, au passage, son arme dans le vide.

Il se pencha pour observer la bataille qui faisait rage sous ses pieds. Il se laissa tomber de la plateforme, conscient du risque qu'il courait. Il était habile et avait l'habitude de se jeter des toits ou des petites falaises.
Il atterrit en plaquant au sol un officier. Edward le retourna sur le dos, face à lui, ses mains agrippant puissamment les vêtements de l'espagnol. Celui-ci se tordit sous l'étreinte du pirate.

- Pitié ! Prenez marchandises, et argent mais pas tuez nous, implora-t-il les mains levées au niveau de sa tête. Pitié !

Edward le relâcha brutalement et entendit ses pirates crier victoire, il pivota sur lui même et constata que les espagnols encore vivants s'étaient agenouillés les mains derrière la tête.
Le capitaine félicita ses hommes pour leur combat mais également lui même : il n'y avait eu aucune perte de son côté.
Edward entendit Adewalé arriver derrière lui. Il ressortait de la cale, chargé d'un gros caisson de bois.

- C'est le gros lot Kenway, s'exclama-t-il en déposant son chargement devant lui. Une quarantaine de tonneaux de rhum et une vingtaine de caisses remplies de sucre. Il se redressa. Et en prime, pas loin de trois mille reales qui devaient probablement servir pour les échanges.

- Formidable mon ami, se réjouit Edward. Tu as eu raison de vouloir aborder ce brick, il en valait la peine.

Puis, se tournant vers son équipage il ordonna :

- Allez on rembarque ! N'oubliez pas de transférer ces marchandises dans les cales du Jackdaw, rappela-t-il en souriant. Nassau nous attend !

*****

Chapitre un peu plus long mais que j'ai voulu avec pas mal d'action, j'espère que cela vous donne envie de connaitre la suite. Merci d'avoir lu rendez-vous au prochain chapitre ! N'hésitez pas à laisser un petit commentaire 😉

SosoZelda17

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