Chapitre 3 : Pantron

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L'homme en noir courait dans la forêt. Il n'était plus poursuivi depuis bien longtemps mais il préférait prendre de l'avance.

Ses pas le guidèrent vers l'endroit où il allait habituellement. Le magasin abandonné.

Depuis l'apocalypse, la survie devenait de plus en plus compliquée. Mais en tentant d'échapper aux soldats, le Patron était un jour tombé sur ce petit bâtiment qui abritait monts et merveilles.

Il poussa la porte vitrée et pénétra dans le magasin.

Les nombreux rayonnages étaient presque tous effondrés et il régnait une odeur de pourriture, due a la nourriture moisie qui se décomposais depuis plusieurs mois déjà.

Patron marcha vers le rayon qui l'intéressait. Un étalage était rempli de boîtes. La plupart étaient vides, mais dans un élan de générosité, le ciel lui donna un paquet cartonné qui contenait des bandages.

- Je savais bien qu'il en restait...

Il avait pris l'habitude de parler seul. Pour éviter que la folie ne le ronge, il discutait souvent avec lui même, se parlant de la vie ou de son programme de la journée.

- Bon. On va rester un peu ici. Au cas où.

Il s'assit sur un tabouret miteux et croisa les jambes. Il avait échappé de peu a la bande de fou furieux qui le poursuivait. C'était pour la plupart des criminels, qui tuait pour le plaisir et pillait les maisons encore debout.

Alors oui. Patron faisait parti de ceux la. Mais il avait toujours refusé d'entrer dans un groupe.

On ne peux faire confiance à personne.

Il restait toujours en solitaire. Parfois poursuivi par des humains, parfois par des Infectés. Mais il parvenait toujours à s'en tirer. Son bâtiment lui donnait tout ce dont il avait besoin. Médicaments, armes...

Bien sûr il savait que ces ressources avaient une limite. Mais ça suffisait pour le moment.
Le seul problème, c'était la nourriture. Pas facile de survivre quand on doit chasser.

Il vérifia comme chaque soir la moindre parcelle de son corps, pour anticiper une morsure d'Infecté. Si il venait à se découvrir une blessure causée par ces foutus zombies, il se tirerait lui même une balle. Pas question de devenir fou.

Rassuré par l'absence d'infection, il enroula le bandage sur la plaie qu'il s'était fait en s'écorchant pendant sa course.

Ce fut au moment précis où son bandage de fortune fut terminé qu'il entendit un bruit. Un craquement métallique. Comme si quelqu'un marchait sur les rayonnages effondrés.

Attrapant d'une main maladroite son arme, il se cacha derrière le comptoir, le souffle court.

Les yeux aux lunettes de soleil dépassaient légèrement de la table métallique. Il pourrait peut être laisser l'intrus s'enfuir. A moins qu'il ne s'agisse d'un Infecté, et dans ce cas il se retrouverait avec un cadavre moisi et puant sur les bras. Pas cool.

Il aperçu alors un homme, aux cheveux châtains clair, courts. Même de loin, Patron remarquait la couleur saisissante de ses yeux, bleu azur. L'intrus était vêtu d'un Kigurumi panda un peu trop grand. Ou alors c'était l'homme qui était trop petit.

Le Panda avait découvert le magasin par hasard, en déambulant dans la forêt. Il espérait y trouver de quoi se défendre. Peut être un flingue ou une batte de baseball. N'importe quoi qui pourrait l'aider à échapper aux rôdeurs.

L'habitant habituel des lieux, a savoir le Patron, sortit de derrière le comptoir en pointant son arme sur l'étrange homme habillé en panda.

- Eh la peluche ! C'est quoi ton problème ? Qu'est-ce que tu fout ici ?

Dans un réflexe de protection, l'homme en Kigurumi leva les mains en l'air.

- Bordel ! Je suis désolé je...je cherchait un endroit où me cacher et...
- Ouais bah c'est pas ici.

Remarquant que l'homme n'avait pas l'air armé, ni très dangereux, le Patron baissa son arme, mais resta méfiant.

- S'il te plaît, il y assez de place pour deux !
- Qui te dit que tu vas pas me buter dans mon sommeil la chinoise !

Le Panda ne trouvant rien a répondre, il se balança sur ses deux pieds en cherchant a attendrir le criminel.

Mais celui ci était impossible a amadouer. Ce n'était pas le genre d'homme a fondre devant un visage d'ange ou face a un bébé potelé. Et pourtant.

Le Patron ressentit quelque chose. Par un de ces désirs pervers...Ça ne ressemblait a rien de ce qu'il connaissait. Comme de...la pitié.
Le Patron ressentait de la pitié.

Et puis il n'a vraiment pas l'air menaçant. Y'a qu'à voir sa tenue.

Les pensées du Patron se faisaient de plus en plus conciliantes a l'égard de cet homme qui demandait hospitalité. Le Panda avait d'ailleurs décelé et attendait patiemment.

- Bon. Une nuit. Ou deux. Après tu dégage.

Panda avança rapidement vers le Patron, un sourire radieux accroché au lèvres. Il ouvrit grand les bras, prêt a étreindre l'homme en noir. Ce dernier recula vivement et se heurta au comptoir.

Plus d'échappatoire possible. Le Panda le prit dans ses bras en le remerciant chaleureusement. En pleine angoisse, le criminel qui vivait en hermite ne sut gérer la situation. Il resta les bras ballants. Pendant quelques secondes qui durèrent une éternité.

Se décollant, l'homme en kigurumi s'assit sur le comptoir en tailleur.

- Alors dit moi. Comment ça se passe la vie pour toi ?

Ah oui donc on passe direct aux formalités alors. Tutoiement. Racontage de vie. Tout ça. Ok.

- Euh...ben..

Patron inspira. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être mal a l'aise comme ça. D'autant que ce garçon a l'air fatigué n'inspirait pas vraiment la peur.

- Je suis parti de chez moi au tout début..
- Il y avais quelqu'un avec toi ?
- Hem...Non. Enfin il y avais bien cette gamine qui me suivait.

Panda s'approcha un peu, happé par le récit.

- Je la défendais quand on était poursuivis. Elle trouvait a manger. Faut dire que la gamine se débrouillait bien avec l'arc que je lui avais dégoté !

Un sourire un peu effrayant, mais qui se voulait nostalgique, fleurit sur les lèvres du Patron. Ému, le Panda sentit tout une myriade d'étranges papillons bouillir dans son ventre.

- Un jour, un infecté l'a choppé dans la forêt. J'ai tiré. Elle a flippé. J'ai faillis la toucher, mais je savais ce que je faisais !
- Et ensuite, murmura Panda.
- Elle est partie. Je ne l'ai pas revue depuis.

Le silence se fit. Patron plongea dans ses souvenirs. L'homme au kigurumi passa la main sur sa barbe de trois jours. Il trouvait l'homme en costard assez craquant. Il aurait voulu le prendre dans ses bras, le rassurer. Mais il avait bien sentit la tension quand il l'avait touché la première fois.

- Et toi ?

Il sursauta. L'homme aux lunettes avait repris la parole.

- Moi ? Eh bien...Je suis parti au début comme toi. J'étais seul. Ma mère était déjà fichue. Infectée des pieds a la tête.

Il tritura l'oreille de son costume, réfléchissant.

- Je suis parti. J'ai croisé quelqu'un il y a quelques jours. Elle est vachement sympa.
- Est...?
- Hem..elle est toujours avec moi en fait.

Patron grogna. Ça suffisait pas un seul squatteur de merde. Il avait apprivoisé l'idée de passer un jour ou deux avec cette peluche géante assez mignonne. Mais voilà qu'il trimballait une copine, une soeur ou dieu sais quoi.

- Bon. Ou ça ?
- J'avais un peu peur qu'il y ai quelque chose de dangereux ici..
- Mais c'est le cas, ricana le Patron.

Le Panda ignora la remarque.

- Elle attends a l'entrée, avec un flingue.
- Bon fais la entrer, j'suis sympa aujourd'hui va.

Le Panda sauta du comptoir et porta deux doigts a sa bouche. Il siffla trois notes mélodieuse.
Quelques secondes passèrent, puis la même symphonie retentit du côté de la porte.

Rassuré, l'homme en kigurumi cria :

- Tu peux entrer H !

Des petits plats hésitants se firent entendre. Le métal craquant sous ses pas, la jeune fille avança.

Le Patron aperçu deux petites chaussures noirs. Il releva les yeux. Une fillette de dix ans aux yeux noirs comme la nuit serrait la hanse d'une sacoche rapiécée.

- Hava !

Une première dans la vie de l'homme en noir. Il se leva de sa chaise défoncée pour courir vers la petite fille. Ses genoux raclèrent le sol quand il se jetta par terre.

- Bordel Hava j'ai vraiment cru qu'on t'avais butée !
- Désolée, je m'étais perdue.
- J'ai vu ça ! Raconte moi, tu es allé ou ? Quelqu'un t'a fais du mal ? Tu as rencontre des gens ?

La petit fille pris la main d'un criminel adouci. Il l'entraîna vers une table un peu pourrie mais encore debout et l'assit sur une chaise.

Panda sourit. Il était attendri par la scène. Rien qu'à son visage on voyait que l'homme en noir n'était pas net. Le voir tenir la main d'une petite fille d'un air souriant était assez surprenant.

- D'abord j'ai marché longtemps. Ensuite il y a eu quelqu'un qui voulait m'aider. Je l'ai suivi. Il m'a emmené dans une maison toute en ruines. J'ai eu peur donc je suis vite partie. Il a essayé de me rattraper. Il avait un pistolet, donc j'ai couru. Heureusement j'avais l'arc, donc je lui ai tiré dessus. Je pense pas qu'il sois mort.
- Tu me diras a quoi il ressemble celui là.

Il était évident que Patron notait mentalement cet homme sur sa liste noir. Celui qu'il appelait "la peluche" prit une chaise et s'assit près de lui.

- Continue H, l'encouragea-il.
- Ensuite j'ai couru et je me suis cognée contre un truc. J'ai trébuché et je me suis fait mal a la cheville. J'ai pas pu bouger pendant plusieures heures...

Elle indiqua 5 avec ses doigts.

- Au moins ! Affirma elle.

Patron et Panda esquissèrent tout deux un geste pour lui ebouriffer les cheveux. Leurs doigts se touchèrent un peu comme dans un mauvais film et ils reculèrent leurs mains.

- Ensuite, enchaîna elle, j'ai trouvé Patty.
- C'est un insupportable rat, marmonna Panda.

La jeune fille ouvrit sa sacoche et un rat étonnement mignon lui grimpa sur l'épaule.

- J'ai sacrifié ma sacoche pour ça, râla l'homme en kigurumi.

Le rat couina comme pour montrer son mécontentement. Après une caresse rassurante de la jeune fille, elle pu reprendre son récit.

- Puis j'ai voulu dormir. Mais j'avais peur de me faire attaquer. Je pense que Patty a monté la garde par ce que je me suis réveillée en pleine forme ! J'ai vérifié partout que j'avais pas de morsures comme tu m'as appris, fit la jeune fille en pointant l'homme en costume du doigt.

Le Patron hocha la tête.

- Il a monté la garde hein, coupa Panda.

Patron lui lança un regard a la fois menaçant et meurtrier signifiant "coupe la encore et je t'enfonce mon flingue dans le fondement". Sympathique en somme.

Panda lui lança un regard d'excuses.

- Puis papa..euh Panda m'a trouvé.

Panda se mit à rougir face a l'appellation de la jeune fille. Il se sentait effectivement comme un père pour elle, mais l'entendre l'appeler ainsi...

- Je suis content de voir que tu t'en es sorti, marmonna le Patron.

Il n'était pas très a l'aise avec les effusions de sentiments. L'excitation (nooon pas dans le sens sexuel bandes de pervers) que lui avait procuré la vision de la petite fille en vie était en train de retomber. Chassez le naturel, il revient au galop.

- Bon, dit Panda en tapant des mains, je pense qu'il est temps pour toi d'aller te coucher H. Sinon tu va être crevée demain.
- On va chasser ?
- Yup !

Il se tourna vers l'homme en costard. Ce dernier allumait une cigarette trouvée dans les débris.

- Ou est ce qu'on peux dormir ?
- Toi tu peux dormir dans mon lit, ricana il.

La fillette se leva et parti dans le fond de l'entrepôt. Elle connaissais assez bien cet endroit pour y avoir déjà été avec Patron.

- Pandaaaa, appela elle.
- Qu'est ce qui se passe ?
- Moi j'ai un matelas, mais si tu veux dormir avec ton amoureux tu peux.

Patron s'étouffa avec sa bouffée de cigarette. Un coup de chaud submergea le Panda qui se tortilla sur sa chaise, extrêmement mal a l'aise.

- Ce...hum...ce n'est pas mon amoureux ! On ne se connais pas.
- Oui oui bien sûr, répondit la petite d'une voix railleuse.

Elle traîna son matelas défoncé jusqu'au comptoir et se jetta dessus.

- Tient, fit Patron en retirant sa veste.

Il lui mis sur les épaules pour lui tenir chaud. En quelques minutes : elle dormait déjà.

- Trop mignonne, fit Panda.
- Elle mérite pas ce cadre de vie.

Un ange passa. L'homme en kigurumi imagina sa vie. Avec Hava comme fille. Peut être l'homme qui les avais aceuilli pourrait il venir avec eux ?

- Tu compte aller ou après ?
- Souvent je m'éloigne pas trop d'ici. Le reste du temps je chercher a manger. Je tue quelques infectés. J'essaye de rester en vie.
- Tu voudrais pas...venir avec nous ?
- J'aimerais mieux rester tout seul. Mais Hava a besoin de quelqu'un pour la défendre. Et toi tu m'a tout l'air de quelqu'un de faible.

Panda hocha la tête. Ses yeux parcoururent le corps de l'homme qui les hébergeait. Il avait l'air musclé sous sa fine chemise. Un gun, d'habitude caché sous sa veste, dépassait de son pantalon.

- Tu es plutôt mignon pour une peluche, mais tu mate un peu trop.
- Je suis désolé, s'exclama Panda.

Il était devenu aussi rouge que le sang qui tâchait son costume de Panda.
Patron s'approcha de lui. Les yeux cachés derrière ses lunettes se fermèrent et il plaqua ses lèvres contre celle de Maître Panda.

Plutôt agréable ce baiser avec la peluche

La petite fille qui dormait fut réveillée par un bruit de métal. Panda était plaqué contre le comptoir, la bouche assez occupée.

- Je savais bien que c'était ton amoureux, marmonna la jeune fille d'une voix ensomeillée.

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