~ CHAPITRE 1 ~ ou l'art de s'ennuyer en cours

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J'ai toujours aimé la pluie, voir l'eau ruisseller le long des fenêtres.
Dans ces moments une vague de nostalgie me traverse et je ne peux m'empêcher de replonger dans mes doux souvenirs d'enfance. Je me rappelle ces longues après midi chez moi à regarder avec fascination l'eau dégouliner le long des vitres et émettre des clapotis réguliers.
Dans ces moments mon esprit s'évadait de mon corps et je restais pendant des heures devant ma baie vitrée.

Une voix me fait brusquement sortir de mes pensées et me rappelle où je suis : en classe, allias l'endroit conçu spécialement pour torturer les pauvres âmes innocentes des élèves pendant des heures.

« Mademoiselle Brunet je vous dérange peut être ? m'interroge la voix insupportable et criarde de ma professeure de français, Mme Dupont.

Si tu savais à quel point...

- Excusez-moi.. répondis-je sans grande conviction. »

Elle me jette un regard noir, puis continue le cours, légèrement agacée. Je ne peux m'empêcher de soupirer et je plonge ma tête dans mes bras.
Pitié, faites que ça sonne, j'en peux plus.

Quelques minutes plus tard, comme si quelqu'un avait entendu mes prières silencieuses, la sonnerie retentie, me faisant sursauter au passage.
Je range avec empressement mes quelques notes dénuées de sens, et je quitte cette maudite salle. Je dépose mes affaires dans mon casier et peu après avoir claqué la porte de celui-ci, un léger picotement se fait ressentir au niveau de mon crâne, comme si on me tirait les cheveux. Je me retourne, étonnée, et me rend compte que ni plus ni moins, la moitié de ma chevelure et coincée dans le casier voisin !
Voyant que le propriétaire de celui-ci s'en va comme si de rien n'était, je l'appelle :

« Eh ! Reviens ouvrir ton casier ! »

Il se retourne et me fixe silencieusement.
Voyant qu'il ne réagit pas je retente désespèremment :

«  S'il te plaît.. ? »

Mon voisin de casier me jette un regard complètement indifférent, puis il tourne les talons et s'en va. J'y crois pas.
Connard.

J'entends de légers gloussements et je remarque que des élèves se paient ma tête.

Ok.. reste zen Diana. Tu as les cheveux coincés dans le casier d'un connard mais c'est parfaitement normal ! Ça arrive à tout le monde !
Ironie, quand tu nous tiens..

Je tire avec précaution sur mes cheveux et m'en arrache quelques-uns au passage.
Après avoir enfin quitté ce couloir remplis de personnes se payant ma tête, pour rester polie, je rejoins enfin mes amis au self pour la pause déjeuner.
Lorsque je les aperçois assis tranquillement à une petite table, je me dirige vers eux et m'assois en soufflant bruyant à côté de mon amie Marie. Celle-ci étant en pleine discussion avec mon meilleur ami, Benjamin, ne me remarque pas tout de suite. Lorsqu'elle daigne enfin de tourner la tête vers moi elle s'exclame :

«  Eh Diana, c'est quoi cette tête ?

- Tu devineras jamais ce qui m'est arrivé.. je réponds avec une voix dramatique à peine exagérée.

- Bah vas-y accouches ! Me taquine l'idiot qui me sert de meilleur ami.

- Un connard a coincé mes cheveux dans son casier et s'est barré... »

Ils font les gros yeux, pour, après s'être concertés du regard, exploser de rire.

«  Rien que ça ? me dit Benjamin, toujours hilare.

- Et tu ne sais pas qui c'était ? renchérit Marie. »

Je pousse un long soupire et grogne :

« Non... Pourtant c'est bizarre je connais tout le monde dans ce lycée, enfin de vue au moins. Il était brun et plutôt grand... »

Il était pas mal quand j'y pense..
Mais ça je ne le reconnaitrai jamais à voix haute, même sous torture.
Oh mon dieu, je deviens comme ces filles niaises dans les romans pour adolescents.
Marie s'exclame :

« Je sais ! Ça doit être le nouveau qui a été transféré ici mi-novembre.

- Ah mais j'étais pas au courant qu'il y avait un nouveau moi.

- Moi non plus ! enchaîne Benjamin.

- De toute façon vous n'êtes jamais au courant de rien vous deux ! plaisante mon amie blonde. »

Marie a toujours été la petite commère de notre trio. C'est vrai que quand on la voit pour la première fois on ne s'en doute vraiment pas. Avec ses cheveux blonds coupés au carré et ses grands yeux en amandes, on a l'impression de se trouver en face d'un petit ange. Alors qu'au fond, c'est une vraie démone.
Sur ce point elle est l'opposée de Benjamin et moi.
Pour ce qui en est de ma personnalité, je ne suis pas vraiment ce genre de fille au caractère de feu ou à la répartie mordante. J'arrive à trouver des phrases pour clouer le bec de mes "adversaires"... mais trois heures plus tard, dans mon lit...

On passe le reste de la pause à papoter et à mon plus grand malheur la cloche sonne, peu de temps après, annonçant la reprise des cours.
Je regarde mon emploi du temps et me retiens de râler en voyant que j'ai deux heures de maths, cette matière que j'affectionne tant...
Hahaa, qui est la personne qui a créé cette abomination ?!

Je me dirige vers la salle où je vais passer mes deux dernières heures de cours, la tête ailleurs, lorsque je me cogne contre quelque chose de dur... un mur. Je me masse le front en laissant échapper un gémissement de douleur. Je m'étais pas ratée..
Il faut que je fasse plus gaffe quand je marche.. Mais bon, me connaissant c'est pas gagné.
J'allai rebrousser chemin lorsque j'entends un ricanement. Je tourne la tête et qui je vois ? Le connard des casiers.

Un jour je lui ferai la peau !

~~~

Ok... 5 ... 4 ... 3 ... 2 ... 1...

« DRIIIIIIIINNNNNNNNNG »
Tous les élèves se lèvent et se mettent à courir vers la sortie. C'est le week-end ! J'observe le prof qui est dépité de ne pas avoir pu donner les devoirs et qui quitte la pièce les bras ballants.

Je sors du bâtiment principal et décide d'attendre Benjamin et Marie. On a décidé de se rendre à une soirée organisée par une fille assez sympa, Emily, alors ils passent tous les deux chez moi. À force de rester debout et immobile je commence à frissonner. Après tout on est bientôt en décembre. Je décide de partir à la recherche de mes deux amis particulièrement lents, quand un garçon que je n'avais jamais vu avant passe et me percute l'épaule. Ce dernier se retourne.

Je relève la tête vers la personne qui se tient devant moi et c'est avec surprise que je constate que c'est un pur beau gosse comme on n'en voit pas tous les jours. Du genre grand, des cheveux roux assez sombres et des yeux verts. J'en viens presque à me demander si je n'ai pas atterri dans une de ces fictions wattpad...

Ok, ne bégaye pas, ce sera un bon début.

J'allais ouvrir la bouche mais il est plus rapide :
«  Excuse moi, tu n'as rien ?

- Hum.. non, ça va, je réponds timidement. »

Il s'excuse à nouveau et on se présente rapidement. Il s'appelle Adrien, il m'a dit être en terminale et il a vraiment l'air sympa.
Il commence à peine à s'éloigner, après m'avoir saluée, qu'une furie dont le nom commence par "M" et finit par "arie" me saute dessus.

«  Qui est ce putain de beau gosse ?! Un term' nan ? Il a l'air trop adorable. Pourquoi vous parliez d'ailleurs ?

- T'as terminé ton interrogatoire Marie ? ricane Benjamin qui nous rejoint à ce moment là. Nan mais quelle commère jte jure. »

Malgré l'air exaspéré que feint mon meilleur ami, le regard emplit de tendresse qu'il pose sur la blonde dès qu'il est en sa présence ne trompe personne. Tout comme les rougeurs de Marie lorsqu'ils ont ne serait-ce que le moindre petit contact physique. Leur attirance crève les yeux mais aucun des deux n'a l'air décidé à franchir le pas.
Peut être ont ils peur de briser leur amitié ?
Je soupire :

«  On s'est rentré dedans sans faire exprès puis il s'est rapidement présenté et il s'appelle Adrien.

- Et alors c'est le coup de foudre ? ricane Marie.

- Mmh, il est très mignon mais on ne se connaît pas. Mais qui sait, peut être dans un futur proche ? je réponds avec un clin d'œil. »

Je vois Benjamin me jeter un regard étonné et hausser un sourcil. Bon il est vrai que depuis ma relation avec Enzo, l'année dernière, j'avais la flemme de m'intéresser à un garçon.. Non pas parce que ça s'était mal passé, au contraire, on s'était séparés sur une décision commune. Seulement, je ne sais pas, je n'avais pas envie de me prendre la tête. Mais maintenant c'est une période révolue. Honnêtement je ne suis pas contre une petite relation amoureuse.
C'est vrai qu'Adrien est pas mal dans son genre... En plus il avait l'air plutôt bien foutu...

«  Hum Diana ? T'es sûre que ça va ? Tu ricanes comme une psychopathe, toute seule en plus... me fait remarquer Marie ayant du mal à ne pas exploser de rire également.

- Jt'avais prévenue, elle fait peur quand elle s'y met !

- Bon vous avez fini tous les deux ! Bref, c'est pas que je commence à geler sur place mais j'aimerai bien rentrer.

- Et elle change de sujet en plus. »

Benjamin et Marie s'échangent un regard complice. Je soupire :

«  Puisque c'est comme ça je rentre !

- Attends noouuuus, hurle mon amie. »

Et c'est sûr cette note joyeuse que l'on se dirige vers l'arrêt de bus, sans arrêter de se taquiner mutuellement.

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