~ CHAPITRE 8 ~ ou l'art de bégayer

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« T'es insupportable ! je hurle trempée. À cause de toi je vais vraiment finir par tomber malade...

- T'es stupide ou quoi ? se moque Owen. Tu ne peux pas tomber malade à cause de l'eau alors que t'es une meteoris d'eau. »

Sa remarque a pour seul résultat de m'énerver encore plus. À peine arrivé chez moi, il avait prétendu devoir aller aux toilettes. Cependant, il était revenu avec - ô surprise - un verre d'eau et me l'avait renversé dessus.
Moi qui croyait que son "exercice" était une blague de mauvais goût, seulement réservée à la dernière fois, je m'étais lourdement trompée.
Pourquoi j'ai accepté qu'il entre dans ma maison déjà ?

« En tous cas j'ai deux hypothèses, commence-t-il. Première hypothèse : il est possible que tu n'arrives pas à contrôler l'eau que tu ne vois pas. Soit c'est parce que tu n'as pas encore le niveau - car entre nous c'est assez compliqué de percevoir ton élément alors que tes sens ne sont pas impliqués - soit c'est juste une capacité que tu n'as pas et que tu n'auras jamais, termine-t-il en marquant une pause.

- Je vois... Et la deuxième hypothèse ?

- La deuxième c'est que pour l'instant tu n'arrives à contrôler l'eau que lorsque tu te sens en danger ou que tu dois agir dans l'immédiat. Aujourd'hui en est la preuve. Pour l'instant tu fonctionne donc plutôt de façon intuitive mais tu ne contrôles rien.
En fait, en y réfléchissant, les deux hypothèses vont ensemble.

- Oui c'est vrai qu'en y pensant, ça parait plutôt logique, je réfléchis. Bon, je vais me sécher les cheveux. Ne bouge pas, je reviens.

Une fois dans la salle de bain, je branche mon sèche-cheveux et l'actionne.
Mes cheveux sont encore humides mais ça ira.

Je me dirige vers ma chambre afin de changer de pull et c'est à mon grand étonnement que je vois Owen qui observe avec minutie ma chambre.

« Fais comme chez toi surtout ! Je ne te dérange pas ?

- Non ça va, répond-il de façon trop nonchalante à mon goût.

- Sors de ma chambre, je dois me changer, je souffle. »

Il se tourne entièrement vers moi et un petit sourire en coin nait sur ses lèvres.

« Et si j'en ai pas envie ?

- Je te forcerai à sortir.

- Dommage, je serai bien resté le temps que tu retires ton pull... me susurre le brun en se rapprochant de moi. »

Je sens mes joues chauffer.

« Tu... tu te moques de moi ?

- Oui, ricane-t-il en sortant de la pièce. Je t'attends en bas princesse.

Ce dernier mot dégouline tellement d'une niaiserie exagérée qu'il m'en donnerait presque la nausée.
Il a mangé un clown ou quoi ?

Je me change quand j'entends soudainement la porte d'entrée claquer et une voix féminine retentir.
Oh non... c'est maman. Comme par hasard elle rentre plus tôt que prévu...
Je descends les marches d'escalier rapidement et tombe nez à nez avec un spectacle assez... étrange ?
Ma mère et Owen discutent ensemble comme s'ils étaient de vieux amis.

« Oh ma chérie tu es là ! s'exclame ma mère. Tu ne m'avais pas dis que tu avais un ami aussi gentil ! »

Je faillis m'étouffer en entendant le "gentil". Il cache bien son jeu ce petit...

« Oh je vous en prie Madame n'exagérons rien ! fit Owen avec son petit sourire en coin habituel. »
Modestie de mes fesses oui !

« Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, reprit-il.

- C'était un plaisir, reviens quand tu veux, répond ma mère.

- Ou jamais, je marmonne. »

Owen nous salue et part de chez nous.
Je soupire.
Je sens que maman ne va plus me lâcher avec lui...

~~~

Les vacances de Noël arrivent à grands pas et la semaine à venir s'annonce chargée d'examens.
Je suis donc actuellement en pleines révisions, chose qui - soyons honnêtes - ne m'intéresse vraiment pas. Nous sommes dimanche et j'ai à peine relu mes cours.

À chaque fois que j'essaie de me concentrer, je ne peux m'empêcher de tester mes pouvoirs, c'est plus fort que moi.
Et si j'essayais de faire sortir l'eau de mon verre...?

Je focalise mon attention dessus mais rien à faire, l'eau ne bouge pas d'un poil.
Je m'apprête à réessayer mais la sonnerie de mon téléphone retentit et affiche le nom de Marie.
Ça faisait longtemps tiens...
C'est ironique bien sûr. Mon amie a passé le week-end à m'appeler pour me parler de Benjamin. Et Benji par-ci et Benjamin par là.

Je finis par décrocher, résignée à l'écouter parler de mon meilleur ami pendant au moins une bonne demi-heure.

« Coucou Diana ! Tu vas bien ? Parce que moi ça va super bien mais je pensais à un truc...

- Laisse-moi deviner... Benjamin ?

- Noooon, pourquoi ce serait toujours lui ?! »

Je laisse planer un petit silence, pour l'inciter à cracher le morceau.

« Bon ok c'est à propos de lui... Jte jure, j'en ai marre ! Pourquoi est-il aussi parfait ?! se lamente-t-elle.

- Je ne suis pas sûre de te suivre là... Ça te dérange de le trouver parfait ?

- Mais non ! Ce qui me dérange c'est que presque toutes les filles du lycée semblent le remarquer ! T'as pas vu comment Lola le matait à la pause déjeuner, vendredi ?! Ça me fout la haine ! »

Alala ! L'éternel succès de Benjamin. Je ne saurais dire si c'est sa gentillesse, son énergie ou son physique de rêve - probablement le mélange des trois - mais on ne compte même plus le nombre de râteaux qu'il a mis. Après, mon amie exagère toujours quand ça le concerne.
Par contre, ce dont moi je me rends compte c'est qu'il n'a d'yeux que pour Marie, et ce depuis un bon moment. Sauf que cette dernière semble être aveugle aux signaux qu'il lui envoie et inversement !
Conclusion : ces deux-là sont des cas désespérés !

Après quelques minutes supplémentaires à papoter, je dis à mon amie blonde que je dois raccrocher, n'ayant presque pas révisé pour les examens. Je viens à peine de me replonger dans mes cahiers que mon cellulaire vibre à nouveau.
Je décroche sans regarder de qui il s'agit.
Après tout ça doit encore être Marie.

« Marie... je t'adore mais si tu continues à m'appeler je vais finir par me retrouver en échec scolaire, je soupire.

- Eh bien, je ne pensais pas que tu accueillerais mon appel avec tant de désespoir, ricane une voix masculine.

- Adrien ?! Je suis désolée, j'ai pas regardé qui m'appelait... »

Un éclat de rire me parvient et je sens mes joues chauffer.
Non mais quelle idiote !
Je reprends la parole en essayant d'avoir une voix des plus normales :

« Sinon, en quel honneur tu m'appelles ?

- Il y a une soirée chez un de mes potes samedi prochain et je me suis dis qu'on pourrait y aller ensemble comme on va au ciné avant...

- Oui ! Enfin.. oui, ce serait cool, je réponds en contenant ma joie.

- Parfait, j'ai hâte de te voir alors.

- Moi aussi ! »

Adrien raccroche et je sautille sur place en me retenant de crier. La soirée ne pouvait pas mieux finir !

~~~

Je sors de la salle d'examen totalement dépitée. Je n'aurais pas pu plus rater. Et dire que je n'ai même pas passé la moitié de mes contrôles...
La procrastination c'est terminé !

Je me tapote les joues, dans l'espoir de retrouver un semblant d'énergie mais c'est peine perdue. Je suis littéralement en train de m'endormir sur place.

Je sens un bras se poser sur mes épaules et en relevant la tête je reconnais Benjamin, qui me fait un grand sourire.
Sa bonne humeur excessive va finir de m'achever...

« Bah alors Diana ! C'est quoi cette tête d'enterrement que tu nous fais là ?! »

Je réponds par un grognement qui apparemment amuse beaucoup mon meilleur ami.

« Ah au fait, tu sais si Marie a terminé ? je demande. »

À l'évocation de la blonde je crois apercevoir de légères rougeurs apparaître sur les joues de Benjamin. Sa bouille gênée et tellement adorable que j'ai une subite envie de le taquiner.

« C'est trop mignooonnn !

- C'est pas mignon, tu m'as juste pris au dépourvu ! se justifie-t-il. Et pour répondre à ta question je ne crois pas qu'elle ai terminé.

- Je vais faire comme si je te croyais... »

On entame une conversation sur la difficulté du test, qui est rapidement interrompue par Marie. Celle-ci arrive en courant vers nous avec un énorme sourire mais qui disparaît bien vite lorsqu'elle croise le regard de Benjamin.

« Alors, comment ça s'est passé pour vous ? fit-elle en triturant les doigts. »

Je lui réponds brièvement et remarque que Benjamin met du temps à ouvrir la bouche.

« Euh... l'ivoire.. je veux dire l'Histoire ! Bref, ça s'est bien passé... »

Je me retiens d'exploser de rire en observant mon ami qui n'arrive même pas à aligner trois mots devant l'élue de son cœur.
Je prétexte avoir aperçu une amie afin de les laisser tous les deux.
Espérons qu'ils arrivent à conclure !
Marie me lance un regard désespéré et je lui fais un clin d'œil en m'éloignant.

J'affiche un petit sourire satisfait quand soudain une voix que je connais trop bien m'interpelle :

« Tu sais que tu fais peur à sourire toute seule ? lance Owen. »

Je lui fais un grand doigt d'honneur et continue à marcher. C'est pas ce CDC qui va m'enlever ma bonne humeur !

Je soupire cependant en pensant à la montagne de travail qui m'attend chez moi.

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