Pdv Sheïla

J'aime Tsukishima.

Ses yeux sont remplis de malice et de franchise.

Ils brillent d'une lueur dorée qui est semblable à celle qu'on peut entrevoir dans le regard d'un faucon.

Ses yeux sont perçants.

Et c'est peut-être l'une des premières choses que j'ai adoré chez lui.

Même si c'était assez difficile de lire en lui, une fois qu'on avait percé sa carapace à jour, il devenait un livre ouvert.

Translucide comme du verre.

C'est ça.

J'aime sa franchise.

Ses yeux ne me mentent jamais.

Ça me rassurait.

De ne pas avoir à douter de lui.

Alors que sa main tenait toujours mon poignet, ses yeux venaient se plonger dans les miens. Je lisais dans ses yeux les mots qu'ils voulaient laisser sortir alors que sa fierté faisait rempart. Son pouce vint caresser ma peau.

Un frisson parcourut mon corps tout entier.

Me rappelant le baiser échangé il y a quelques jours.

Je pouvais encore sentir ses mains agrippées fermement à mes hanches comme pour me supplier de ne pas fuir.

Son corps collé au mien.

Ses lèvres se mêlant aux miennes.

Son odeur.

Son large torse dessiné sous mes mains alors que je me cramponnais à sa chemise d'uniforme pour ne pas perdre pied.

Ses yeux.

Encore...

Et Dieu seul sait à quel point je voulais revivre ses sensations.

J'en mourais d'envie.

-Je... Reprit Tsukki qui semblait chercher ses mots.

Il se pencha vers moi.

-T'aime... Chuchota-t-il à mon oreille.

C'était comme si je venais de recevoir un électrochoc.

Ses mots j'en avais rêvé.

Mais jamais rien ne pouvait égaler le murmure de Tsukki.

C'était comme un soulagement et une récompense à la fois.

Si bien que ma vue finit par se brouiller.

L'émotion.

Alors que Tsukki relevait la tête pour la placer en face de la mienne, de chaudes larmes roulaient sur mes joues.

Tsukishima était cramoisi.

Il soupira.

-T'étais pas censé pleuré... C'est quoi ses grosses larmes de crocodiles? Dit-il en soupirant.

-Je sais c'est juste que...

Les mots me manquaient. Je ne savais pas forcément comment exprimer les émotions qui me submergeaient. Ses longs doigts vinrent essuyer mes larmes effleurant la peau de mes joues. Un sourire narquois naquit sur son visage.

-Je commence à comprendre pourquoi c'était aussi amusant pour toi de te déclarer tous les jours... C'est comme taquiner Hinata c'est distrayant... Susurra t-il en effaçant ma dernière larme.

Ses mains parcourèrent mon cou avant de venir se nicher sur ma nuque entre mon oreille et mes épaules me relevant petit à petit le visage en direction de son regard doré.

Son sourire me paraissait radieux.

Étincelant.

Comme celui des princes charmants dans les contes de fées.

-Tu vas finir par avoir les yeux bouffis et le nez qui coule alors arrête de pleurer.

-Sinon quoi?

-Je ne t'embrasserais pas.

Mes yeux s'écarquillèrent en entendant ses mots. Celui-ci explosa de rire avant de poser son front contre le mien puis de poser ses lèvres contre les miennes. Cette fois, mes mains tenaient légèrement ses deux poignets tandis que ses longs pouces venaient caresser mes joues. La sensation de ses lèvres sur les miennes était tout simplement divine. C'était comme recevoir une succession de petites décharges agréables le long de la colonne vertébrale.

Lorsque nos lèvres se quittèrent, il s'éloigna un peu avant de me caresser le haut de la tête.

-'Faudrait pas que tu loupes le podium... Soupira t-il.

-'Faudrait que je songe à y aller oui... Lui répondis-je en appréciant ses caresses avant de tourner les talons pour rentrer à nouveau à l'intérieur du gymnase.

Celui-ci me suivit jusqu'à nos camarades volleyeurs. Ils nous attendaient avec un sourire suspicieux sur leurs visages.

-Alors? Me demanda Nishinoya.

Je paniquais intérieurement. Avais-je le droit de parler de ce qui venait de se passer?

Voulait-il que je reste discrète là dessus?

Le pire c'est que je ne pouvais pas me retourner vers lui pour lui demander quoi que ce soit sinon ça paraissait suspect.

-Alors rien qui ne mérite qu'on vous mette au courant de quoi que ce soit. Répondit Tsukki en me poussant vers l'avant. Sheïla doit monter sur le podium donc vous allez simplement l'applaudir chaleureusement quand elle recevra sa médaille.

Alors on allait garder ça pour nous...

Savoir que mon amour pour lui était enfin réciproque, me donnait envie de le crier sur tous les toits, donc oui, je prenais assez mal le fait qu'il ne veuille pas l'annoncer.

Mais que pouvais-je lui dire?

Pdv Tsukishima

Alors que celle-ci avait tourné les talons pour rejoindre le podium, je lui dis assez fort pour qu'elle puisse l'entendre.

-Tu seras vraiment la plus belle sur le podium.

Celle-ci s'arrêta comme si la foudre venait de la frapper avant qu'elle ne se retourne les yeux et la bouche grands ouverts. Je jurais que si la peau matte pouvait rougir, Sheïla serait certainement cramoisie.

Amusant ses petites réactions, elles valaient bien la honte que je venais de me taper. Je lui fis un petit sourire avant de la regarder descendre machinalement les marches de l'escalier.

-Si on m'avait dit que tu étais du genre à montrer ton affection pour ta copine en public, je n'y aurais jamais cru. Lança Shunsuke en me tapant l'épaule.

-Crois moi, je me serais dis la même chose, mais voir Sheïla perdre ses moyens en vaut vraiment la chandelle.

Qui plus est, je n'avais pas menti.

Elle était sacrément belle avec sa médaille d'or autour du cou.

Elle était tout bonnement radieuse et aucune de ses adversaires ne pouvait rivaliser avec son sourire.

Comment avais-je pu passer à côté d'elle pendant tout ce temps et nié ce qui me paraissait plus qu'évident maintenant?

Je l'aimais sincèrement.

Elle, qui arrivait à comprendre mes intentions derrières certaines de mes actions, ma passion derrière mon flegme habituel, mes émotions derrière mon masque etc... 

La semaine qui suivit, notre petite routine de couple s'installa. 

Je venais la chercher après son jogging du matin pour aller l'entrainement matinal de nos clubs respectifs. Ensuite nous nous retrouvions un peu avant d'aller en cours avec Yamaguchi pour prendre une petite boisson avant d'aller en cours jusqu'à midi. Pour le déjeuner, nous alternions cantine et bentô fait maison. Et enfin, le soir après nos entrainements respectifs, nous rentrions ensemble accompagnés de Shun et de son copain Takahiro.