12- Eijirō : Bentō perdu

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.   Inspiration, expiration. Il ne faut surtout pas qu'il cède une nouvelle fois à la panique. Les yeux fermés encore pour quelques secondes, il les rouvre pour faire face à un sac vide. Son espoir rejoint ses affaires au sol, paressant sous l'ombre du cerisier. D'une main tremblante, il farfouille une dernière fois dans ses cahiers, pochettes, papiers, ... Il n'a pas rêvé. Son bentō a bel et bien disparu. Ça voudrait dire que... qu'il va manger à la cafétéria ? Pas possible ! Non seulement il ne veut pas quitter Hanako — ils se sont donnés rendez-vous, c'est comme lui poser un lapin ! — et pour couronner le tout, il n'a pas un seul sous sur lui. Pas même une minuscule pièce de 5 yens au fond de sa poche. Enfin, de toutes façons, Eijirō ne peut pas se payer un repas avec cinq pauvres yens... Il va donc rentrer en cours le ventre vide ? L'estomac du roux gargouille de protestation, comme pour signaler l'adolescent que ce dernier n'allait pas tenir longtemps dans de telles conditions. 

.   — Tu as oublié ton bentō Kirishima ? demande Hanako. L'erreur nous rend humain. 

.   — Non ! Je suis sûr de l'avoir ramené ! Denki l'a même pris pour le montrer à mes potes et... 

.   Une illumination surgit de son subconscient. C'est vrai, Pikachu est le dernier à avoir touché son repas, donc celui-ci doit certainement savoir où sa putain de boîte se trouve ! S'accrochant à cette ultime chance, il s'excuse un instant pour se retirer un peu plus loin, téléphone à la main. Le portable sonne à l'autre bout du fil, trop longtemps à son goût. Eijirō jure tout bas, sur le point de quitter l'appel lorsqu'un bruit parvient à son oreille. 

.   — Allô ? questionne Denki la bouche pleine. 

.   Bingo ! Denki emporte son "bébé" n'importe où, toilette inclus ! Heureusement que le roux connait son ami par chœur. 

.   — OK Denki. Je veux juste que tu me dises où est-ce que tu as mis mon bentō parce que là, je suis en train de flipper mon gars. 

.   Pas de réponses, juste des chuchotements à l'arrière, suivis d'un cri d'opposition et d'une voix enjouée. 

.   — Coucou Kirishima, c'est Ochaco ! Merci pour la nourriture, c'est super sympa d'avoir pensé à nous ! Mais tu sais, t'étais pas obligé de nous préparer tout ça... Sinon la viande est très bien p... Hé! Denki ! J'avais pas fini ! 

.   Alors, Denki avait ramené son repas pour le manger ? Il est sérieux ? Qu'a t-il en tête ? 

.   — Eiji, je peux tout t'expliquer. 

.   — En plus d'être cliché, tu ne sais même pas me cacher correctement la vérité. Plus sérieusement, qu'est-ce que tu fais avec mon bentō ? Le vol, c'est pas très viril. 

.   — Tout va bien Kirishima ? demande Hanako plus loin, assise sous l'arbre. 

.   Le roux lui fait un signe pour dire que la situation est sous contrôle. Si seulement c'était vrai... Au téléphone, Denki parle tellement vite que l'adolescent n'a pas la patience ni la motivation de l'écouter baragouiner des excuses bidons. Alors quand l'électrique conclut son monologue avec un "Au pire, tu peux toujours manger dans la même boite à repas que ta belle !", c'était l'argument de trop. Se sentant rougir, il raccroche au nez de son ami sous prétexte qu'il était occupé. Il sait que mentir est loin d'être viril, mais au fond, il l'est réellement occupé. Ses pensées le débordent : une partie de lui-même veut aller chercher son idiot d'ami par la peau des fesses, et le jeter par la fenêtre du cinquième étage pour lui avoir mis dans un pétrin pareil ; tandis que l'autre remercie Denki pour lui offrir une opportunité de goûter le repas de sa petite fleur. 

.   Encore dans ses souhaits contradictoires, Eijirō traîne des pieds pour s'affaler à grand bruit dans la pelouse, à côté de la fille qui ignore ce qui vient de se produire. 

.   — Alors ? Quelles sont les nouvelles ? demande cette dernière. 

.   — Deux mauvaises : Denki — tu sais, qui aime la K-pop ? — a pris ma bouffe, j'ai plus rien à manger. Deuxio : j'ai pas d'argent sur moi, je peux pas déjeuner à la cafét'. Mais t'inquiète pas, j'ai pas très faim de toutes façons ! 

.   Comme pour désapprouver la dernière phrase, l'estomac d'Eijirō émet un énorme gargouillement, réclamant de la nourriture pour le satisfaire. Genoux aux niveaux de son torse, tête dans ses mains, il se concentre pour faire taire son ventre ainsi que sa faim, alors que ses yeux se closent pour ne pas observer Hanako se régaler. 

.   — Hey, Kirishima. 

. Quelques froissements de papier caressent son audition et attisent sa curiosité. Va t-elle lui montrer d'autres dessins ? À cette hypothèse, il relève doucement la tête et des billets colorés rentrent dans son champs de vision. De l'argent ? Alors, Dieu a eu pitié de lui ? Ses pupilles se lèvent, et voient Hanako tendre de sa main libre un billet de... dix mille yens et de deux mille yens ?! 

. Deux mille yens* ? Dix mille yens* ? Mais c'est quoi tout ce fric ? Son regard jongle entre son amie puis les billets, sourcils s'élevant à une hauteur phénoménale et bouche béate de surprise. 

.   — Hanako... Tu n'es pas sérieuse ? Tu te promènes avec tout cet argent sur toi ? Et ce billet de deux mille yens... Ce papier est méga rare ! Garde ta monnaie.   

.   — Ce n'est pas l'oseille qui nous manque dans ma famille, sans vouloir me vanter bien sûr. Va te nourrir correctement au lieu de jeûner ici. Au moins, ce bout de papier servira à quelque chose d'utile. 

.   Tandis que Hanako tend ses billets avec plus d'insistance, Eijirō s'obstine à refuser en agitant ses bras devant lui. Au bout de quelques minutes de chamailleries, la lycéenne soupire et range enfin son argent. L'adolescent ne voulait pas la blesser, mais gaspiller sa richesse juste pour un ventre capricieux... En plus, elle lui offre son repas, c'est pas viril du tout ! Il va culpabiliser quand il aspirera ses nouilles sautées... payées par sa petite fleur

.   Tant mieux pour lui, le lycéen supporte mieux sa faim. Et puis, comme ça, il entraine son corps à des périodes de crise ! Rien de plus viril qu'un survivant ! Par contre, son ventre n'est pas d'accord avec ce nouveau régime. 

.   — Tu préfères le lait à la fraise ou celui au chocolat ? insiste son amie en se levant pour épousseter sa jupe. 

.   — Au chocolat, pourquoi ? 

.   — Tu n'as pas intérêt à me suivre, ni à protester quand tu partageras mon plat. Tu as de la chance : aujourd'hui, il y a des crevettes aigre doux. 

.   Sur ces paroles, Hanako fouille dans son sac pour en tirer quelque chose que l'adolescent ne peut distinguer. Elle le met ensuite dans la poche de son sweat pour après courir faire il ne sait quoi, abandonnant la boite, ses affaires et le garçon au passage. Sans la retenir, Eijirō regarde la fille s'éloigner de l'arbre, ainsi que ses converses usés foulant l'allée caillouteuse.

.   "..., ni à protester quand tu partageras mon plat."

.   Que voulait-elle dire par là ? Elle ne va pas acheter son repas, hein ? Parce que si c'est le cas, il culpabiliserait encore plus. Dire que son amie bataille pour que celui-ci puisse avoir de quoi se mettre sous la dent, c'en est presque pathétique. Les derniers mots de Denki reviennent hanter sa mémoire. Une hypothèse plus qu'impossible se forme dans sa tête. 

.   "Au pire, tu peux toujours manger dans la même boite à repas que ta belle !" 

.   Ses yeux dérivent sur le bentō de sa fleur. Il n'y a qu'une paire de baguettes... Se pourrait-il qu'elle soit partie pour lui en chercher une ? Et si elle revient bredouille, cela voudrait signifier qu'ils devraient se partager une seule et même paire de couvert ? Ce genre de situation lui rappelle ces moments romantiques — mais surtout gênants — dans les films à l'eau de rose de sa mère. Un couple — ou ce qui pourra en être un — déjeunant ensemble, partageant un repas avec une seule paire de baguettes. Seulement, il imagine sa petite fleur lui donner un morceau de viande et là, l'adolescent effleurera les bouts des couverts avec ses lèvres. Ils mangeront de cette manière toute la pause, et... 

.   — Je suis revenue, annonce Hanako, une briquette de lait au chocolat à la main. 

.   Debout face au lycéen, la déterminée lui tend la boisson avec un regard qui reflète tous ses sentiments. Son inquiétude, sa volonté créent une étincelle nouvelle dans ses prunelles autrefois inébranlables. 

.   — S'il te plait, je sais que tu refuses par politesse, mais tu crèves de faim. Alors fais-moi le plaisir de boire cet putain de lait au chocolat. Non seulement il te rafraîchira, mais il pourrait m'être utile pour... un truc. Tu verras plus tard. 

.   Eijirō ne comprend pas très bien de ce que la brune souhaitait signifier par "un truc". Néanmoins, il accepte le breuvage offert par sa fleur. Étrangement, les plaintes de son estomac se remplacent par des papillons volants joyeusement dans cet espace normalement destiné à digérer de la nourriture. C'est une sensation agréable, il, se sent plus léger tout à coup, en buvant le lait à l'aide de sa paille. Mais ce qui l'intrigue le plus n'est pas cette nouveauté, mais les gestes de Hanako. En effet, celle-ci nettoie les lames de son ciseaux avec un mouchoir humide. 

.   — Surtout ne jette pas la briquette, j'en ai besoin. Fais-moi signe lorsque tu auras finis. 

.   — D'accord, répond t-il, légèrement déboussolé par cette demande peu commune. 

.   Aspirant les ultimes gorgées dans de grands bruits, il donne le conteneur vide à la créatrice. D'un coup de ciseaux assuré, elle découpe la pauvre briquette en petits bouts. Mais que fabrique t-elle ? 

.   — Je l'admets, ce n'est pas le couvert le plus ergonomique et esthétique, mais ça fera l'affaire. Tu pourras piocher dans mon bentō sans te salir les mains. Les pics à brochettes des tomates cerises - saucisse poulpes peuvent t'assister, je suppose. 

.   Hanako dépose dans la main du roux une figure étrange. La lycéenne a coupé le berlingot pour lui donner la forme d'un triangle à angle droit. Le solide reste cependant incomplet car la face la plus longue est absente, ce qui lui rend une forme creuse, comme une pelle sans manche. Sceptique, Eijirō se demande pourquoi Hanako s'est creusé la cervelle pour confectionner un tel objet. La créatrice a dû sentir sa détresse car elle lui explique le fonctionnement de son couvert improvisé.

.   — Regarde : tu places tes doigts ici, à l'opposé de la partie creuse faite pour attraper la nourriture. Elle marche comme une cuillère. Bon appétit. 

.   Elle place ensuite son — non, leur — repas au centre pour le partager avec l'étourdi. Face à ce geste plus que généreux, Eijirō se retient pour ne pas lui faire un câlin, et de pleurer par la même occasion. Pourquoi chialer ? Il ne sait pas non plus. Mais ce qu'il sait, c'est qu'il voudrait le faire. Fixant la "cuillère" dans le creux de sa main, créée spécialement pour lui, il se dit qu'il a de la chance d'avoir rencontré une fille aussi ingénieuse, généreuse et déterminée. 

.   Hanako est loin d'être une fille comme les autres. Et ça, Eijirō en est certain. 

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*2000 yens correspond à 17€ environ, et 10 000 yens à 85€. Sachant que les billets de 2000 yens ne se font plus, c'est un billet très rare, comme le dit Kirishima. 

Ohayō ! 😄
J'espère que ce chapitre vous plait, même si je pense que j'ai cassé vos rêves avec la deuxième paire de baguettes 😂😂
J'aime beaucoup les théories que vous faites quand je vous raconte un indice sur ce qu'il va se passer dans le prochain chapitre, ça me super heureuse que vous soyez actifs et intéressés par ma fanfic, même si elle n'est pas la meilleure du monde XD
Comme d'habitude, s'il y a des fautes dans ce que j'ai écris, n'hésitez pas à me les signaler !
Je vous remercie aussi pour les plus de 200 vues sur "Telle que tu es" , ça fait même pas deux mois qu'elle est sortie putain 😂😂 (j'ai commencé le 26 février je crois) 🙏
Pour le chapitre 13, Eijiro sera un peu déstabilisé par ce qu'il va se passer 😏
Sur ce, à la prochaine 👋👋👋
Psykokwak04 

Re-edit : 

Aaaaaargh, ça fait tellement longtemps que j'ai pas posté T^T Me voilà sur ordi, en train de retaper un vieux chapitre tout niais. Et vous savez l'ironie de la chose ? C'est que je crois que j'ai fais un truc encore plus niais que le précédent. Je ne sais pas si je devrais être contente ou pas... N'empêches, maintenant il parait plus faisable qu'une deuxième paire de baguette dans le sac, vous ne trouvez pas ? XDD 

- Je n'ai pas encore relu (et ma foi, je vais vous le dire honnêtement : je ne compte pas le faire XDDDD), mais fuck je pense avoir fais des fautes, mais des petites XDD (si ce n'est pas le cas, vous pouvez me taper dans les commentaires). 

- Ce chapitre est très différent que celui d'avant, donc il est sûr qu'il y aura quelques incohérences avec le suivant (donc sivouplépatapé). Si ma rapidité et mes devoirs me le permettent, je pense que je vais retaper le chapitre 13 demain (vous voyez la productivité venir ? Non ? C'est le cas ;-;). 

Sur ce, je vous souhaite une bonne journée et soirée ! 

Yamako-chan

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