4 - Eijirō: Hanako Yaoyorozu

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.   Eijirō bifurque à droite, suivant le bruit de branches qu'on écarte. S'il a de la chance, il se pourrait que le responsable de ce son soit Hanako. Il ralentit l'allure pour reprendre son souffle et replacer quelques mèches de ses cheveux flamboyants en place. Courir sous la chaleur l'a fait suer, il espère que l'odeur de transpiration n'est pas forte.
. Tout doucement, en essayant de faire le moins de bruits possibles, il observe devant lui, cherchant du regard une quelconque présence humaine. Tandis que le bruissement s'intensifie, les pas de l'adolescent le mènent en face d'un magnifique cerisier en fleurs.
. La brise estivale fait bouger les pétales roses des fleurs en harmonie avec les feuilles de l'arbre fruitier. Un mélange de rose et de vert tournoie, improvisant une valse avant de chuter gracieusement sur le sol. Au milieu de ce spectacle d'une beauté naturelle, se trouve une lycéenne accrochée dans les branches de l'arbre, farfouillant dans le feuillage du végétal.

. Il n'y a pas de doute permis : c'est bien la fille qu'il a croisé auparavant. Son sac noir posé au pied du cerisier, son chignon laissant tomber des mèches de cheveux obscures : c'est bien Hanako.
. La fille ne semble pas avoir entendu Eijirō arriver car elle continue sa recherche désespérée, murmurant des jurons dans sa barbe.
. Le lycéen s'arrête net, puis réfléchit à comment doit-il procéder. Soit il dépose ses dessins derrière elle, accompagnés d'une lettre d'excuse pour ce qu'il s'est passé ; soit il fait semblant de l'aider et cache les feuilles en sorte qu'elle les retrouve après ; ou alors il les lui rend en expliquant tout, quitte à se faire littéralement démonter.
.   Il inspire et expire calmement pour apaiser son cœur affolant puis marche à la rencontre de l'artiste.
. Face à ses jambes, il décide de l'appeler, tout d'abord sans évoquer son nom pour ne pas l'effrayer. Elle ne réagit pas, même quand il décide de se présenter. Face aux jambes sous ses yeux, tapoter sa chaussure serait pas une mauvaise idée, si ?
.   La lycéenne réagit enfin : ses mains arrêtent leurs ballades dans l'arbre avant de tourner sa tête vers lui et de fusiller du regard le nouvel arrivant.

. Finalement, c'était peut-être une mauvaise idée.

***

. ー H... Hey ! me salue le suicidaire d'en bas. Je m'appelle Eijirō Kirishima et...
.   Je me retiens de lui foutre un coup de pied énorme en pleine tronche tellement son manque de timing est déplorable. Qui, hormis un pervers, aurait l'idée de se poser sous ma jupe pour "m'appeler en me tapotant le pied" ?
.   Si les dessins n'étaient pas ma priorité en vu du temps coulant, je lui aurais sorti mon meilleur pain.
.   Calme tes neurones Hanako.
. ー Cool, je l'interromps. Maintenant, laisse-moi. Je suis occupée.
. Heureusement que je porte un legging sous ma jupe, sinon il pouvait bieeeen se rincer l'œil. Je me retourne pour faire face au fouillis de feuilles et des bourgeons, fourrageant frénétiquement mes dessins perdus. Si quelqu'un tombe dessus, alors...
. ー Tu parles des feuilles que tu as fait tomber dans le couloir ?
. Je stoppe mes mains, et lui lance un regard que je voulais aussi glacial que l'autre. Je descends de l'arbre et lisse mon uniforme au passage, insistant volontairement sur ma jupe pour qu'il comprenne le message. C'est là que je remarque les papiers que Kirishima tient dans ses bras : ce sont mes dessins faits en cours.
. Depuis quand les a-t-il emmenés ? A-t-il pris le temps de tout regarder, de détailler mes gribouillis ? J'espère qu'il ne va pas me demander de le dessiner encore une fois pour lui. L'énervement, la déception et la provocation des gens face à ma désapprobation a le don de me mettre en rogne, et surtout de me faire culpabiliser.
.   Ce qui me met encore plus en colère.

.   Le cœur battant dans ma poitrine comme un fou, j'essaie de dégager mes affaires de son emprise, mais il réagit vite et les met hors de ma portée, c'est à dire derrière son dos. Ce mec ne va pas vivre longtemps s'il continue, je le sens.

. Prenons le temps de l'analyser dans l'espoir de découvrir un point faible que je peux exploiter. Déjà, il a la même taille que moi, les cheveux rouges en l'air coiffés en pic, la couleur de ses yeux pareille à sa chevelure.
.  Tiens ? C'est le "plus unique" du festival. D'ailleurs, il a une petite cicatrice à l'œil droit. Je ne l'ai pas dessinée sur son portrait.
. "Plus unique" se gratte distraitement la nuque, et fixe le sol comme s'il est intéressant.
. ー Tu es venu me narguer ou quelque chose du genre ? je réplique glacialement. Rends-moi mes dessins.
. ー T'inquiète pas, je vais te les rendre ! Mais avant, j'aimerais que tu m'écoutes. Ça ne durera pas longtemps, je te le promets.
. Je fais en sorte de ne pas réagir. Il détaille :
. ー En fait, comme je t'ai bousculé avant, tu as fait tomber ça. Et puis tu es partie, donc je me suis dis que je devrais te rendre tes affaires. Bah oui, vu que c'est tes affaires mais voilà quoi, enfin...
. Il s'enfonce à chaque mots qu'il prononce. Il perd mon temps, mais tant qu'il me rend mes dessins, c'est le principal. Je reste devant lui, n'ayant rien à faire d'autre que de l'écouter s'embrouiller.
. ー Bref, se reprend-t-il. Je suis venu te redonner ce qui t'appartient et pour m'excuser de tout à l'heure.
. Il me tend les feuilles de papier que je reprends de suite pour les mettre dans mon sac sans grâce. Je le remercie rapidement, puis pars en cours avant d'arriver en retard.
. ー Attends !
. Kirishima m'attrape le poignet. Mais que me veut-il encore ? C'est nécessaire ce genre de contact ? S'il me demande un autographe de Momo, alors je me ferai une joie de l'envoyer valdinguer. Pourtant, à une assez grande surprise, il me demande de faire un petit bout de trajet avec moi jusqu'à sa salle de cours. Je pense qu'il tenait beaucoup à le faire, car ses yeux pétillaient de bonheur quand je lui dis de faire ce qu'il souhaite tant qu'il ne me dérange plus.

. On marche ensemble dans un silence, avant de se faire briser par Kirishima.
. ー Au fait Hanako...
. ー Comment connais-tu mon prénom ? Je l'interroge avant de réfléchir.
. ー Oh... C'est Momo qui m'a aidé à te retrouver et au passage, elle m'a dit ton prénom. Je peux t'appeler comme ça, dis ?
. ー Hmm. Je t'ai interrompu, continue s'il te plait.
. ー Tes dessins sont super beaux ! me félicite-t-il. Pourquoi tu ne les montres pas ?
. ー Merci, mais ce ne sont pas tes oignons.
. On se tait, marchant côte à côte dans le couloir encore animé par quelques d'élèves. Je surprends le regard de Kirishima sur mon sac, comme s'il voulait quelque chose. Pourquoi fuir s'il sait que je l'ai déjà vu ? C'est idiot. Il ne faut pas être mentaliste pour deviner qu'il aime mes dessins, voire qu'il en veuille un. Après tout, il m'a aidée à les retrouver, donc ce n'est pas une mauvaise personne, si ? De toute façon, s'il en réclame d'autres, il me donne aussi une excuse pour le frapper sur un plateau d'argent. Je mets donc mes pas en suspens, bientôt suivis par ceux du lycéen. En fouillant légèrement mon sac, je retrouve les portraits en noir et blanc, un peu froissés mais présentables pour autant. Je les lui offre, sous l'étonnement et la joie prévisible de ce garçon puéril.
. ー Mais... Tu es sûre ? me demande-t-il.
. ー Ils te paraissent plus importants qu'à moi. En échange, je voudrais juste que tu n'en parles à personne.
. Ses yeux bondissent entre moi et les dessins. Il hésite un instant, mais choisit finalement d'en prendre qu'un : son propre portrait. C'est un choix presque évident. Il me remercie, tout content du cadeau.

. On arrive devant sa salle de classe. Je lui fais un hochement de tête en guise d'au revoir, puis reprends tranquillement mon trajet.
. ー Attends ! s'écrie le roux derrière moi.
.   Pourquoi est-il obligé d'être aussi bruyant ? S'adresse-t-il à moi ou à quelqu'un d'autre ? Je fais lentement volte-face, le " plus unique" m'observant avec une lueur dans le regard. Je pense qu'il parlait de moi.
. ー Est-ce-qu'on pourrait se revoir, un jour ?
. Sa voix trahit son inquiétude tandis que sa main tremble sur la poignée de porte.
. ー Techniquement, on est dans le même lycée, donc on va forcément se revoir un jour. Je ne ferai juste pas d'effort pour te chercher.
. Je continue de marcher pour regagner ma classe, tandis que ma montre annonce l'heure de rentrer en cours.
.  ー C'est à moi de te trouver alors ! s'écrit le Drama King au loin.
.   Pourvu que je le croise plus.

_______________

Ohayō !
Voilà un autre chapitre réécrit !
Bonne lecture pour la suite !
Sur ce, à la prochaine ! 👋👋👋
Psyko

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