Pour le concours de tigers2042 , voici une nouvelle (minuscule) fantastique (et comique).

Tout commença un vendredi, le vendredi 26 octobre. J'étais avec Loukoum, mon frère, mon meilleur ami, mon compagnon, mon conseiller.

   Loukoum est un chat. Les pattes grises, comme s'il avait enfilé des chaussettes ; le poil blanc comme s'il s'était roulé dans la neige ; les yeux bleus, comme si une rivière l'habitait.

    Je faisais mes devoirs, et il ronronnait à côté de moi. En même temps, je lui parlais, de tout et de rien.

– Ah... ces profs de techno, Loukoum ! Ils sont tellement nuls et je m'ennuie teeeellement pendant leurs cours. J'ai l'impression de subir une torture à chaque fois. En plus, ils ne sont même pas fichus de mettre deux mots côtes à côtes sans faire une seule faute d'orthographe !

    Le matou poussa un miaulement, comme pour affirmer mes propos.

– C'est bien vrai. De toute façon, n'importe qui sait utiliser un ordinateur, de nos jours.

    Je laissais tomber mon stylo et regardais autour de moi. Qui avait parlé ? Il n'y avait personne dans ma chambre.

– Mademoiselle Anna ?

    Le chat ! Maladroitement, je me levais en trébuchant, paniquée.

– L... Lou...koum ? Loukoum ?
– C'est bien moi, en effet.
– C'est... bien... toi. Toi ?

Mon chat parlait ? Déboussolée, je m'asseyais sur le parquet.

– Tu parles. Depuis... quand ?
– Oh... il me semble que nous avons ce don de parole depuis notre naissance.
– Nous ?

Si je ne me réveillais pas immédiatement, j'allais m'évanouir.

– Nous, les chats. Enfin... nous ne sommes pas les seuls, il y a aussi les chiens, les oiseaux, les marmottes, les escargots...

Boum. Je m'évanouissais.

————

– Mademoiselle Anna ?

Lorsque je me réveillais, Loukoum était assit sur mon ventre. Et... il parlait. Il avait cette voix de nobles dans les films, haute perchée. Il utilisait aussi un vocabulaire plutôt soutenu.

– J'espère que vous allez bien.
– Oui, j'espère aussi, Loukoum.
– Monsieur Loukoum !
– Ouais... M'sieur Loukoum, c'est ça.

     Je me redressais en frottant ma tête avec une grimace.

– Mademoiselle Anna ? J'ai quelques questions.
– Moui... qu'est-ce que tu veux, Loukoum ?
– Monsieur, monsieur Loukoum.
– Désolée...
– Comme devient-on président ?

    Je manquais de m'étouffer, avant d'exploser de rire.

– Mademoiselle ! Ce n'est pas censé être divertissant.

   Avec peine, je retenais mon fou rire.

– Eh bien, il suffit de se présenter et... d'être élu.
– Pourquoi les animaux ne peuvent pas voter ?
– Ben... c'est un truc d'humains, j'imagine.

    Loukoum sembla déçu par ma réponse. Puis il se redressa, bien droit, fier.

– Moi, je serais président.

PS : je ferrais peut-être une suite à part, ou carrément un livre.