chapitre 19

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Je ne sais comment mais Tyler avait trouvé un vieux pick-up qu'il comptait bien faire fonctionner. Il s'acharnait avec les câbles de démarrage. Je le regardais, amusée, il m'adressa une remarque plaintive, ce qui bien sur, redoubla mon amusement. Une fois sa tâche accomplie, il grimpa dans le vieux pick-up qui grinça sous son poids : mauvais signe.

La route sinueuse me parut interminable, l'air chargé de chaleur qui s'engouffrait par les vitres grandes ouvertes formait des bourrasques de vent. Je tendis ma main à l'extérieur, cherchant en vain un peu de fraîcheur. Le moteur se mit à vrombir d'une façon qui me semblait suspecte. Je consultais Tyler du regard qui haussa les sourcils. Il accéléra soudainement, quelques minutes de plus et ce vieux véhicule allait rendre l'âme. A l'aide de carte, je lui fis savoir que nous étions arrivés à destination ; le moteur du 4x4 s'éteignit dans un ronflement de soulagement. Au moins, nous étions arrivés. Je descendis, l'air marin s'engouffra dans mes narines, j'en pris une grande bouffée avant de rejoindre une petite route goudronnée qui laissait apparaître quelques trous ça et là. Un quart d'heure de marche plus tard, nous débouchions en contrebas d'une ferme rustique. Tyler marmonna :

« - Elle paraît inhabitée, allons jeter un œil. Plus vite on aura fini, plus vite je plongerais dans l'océan turquoise.

-J'hallucine. » marmonnai-je.

Il fit le tour par devant et moi par derrière, aucun véhicule n'était là, les hommes de Bradley Adams ne se trouvaient donc pas ici. Je me remémorais les conseils avisés de mon père. Ne laisser aucune trace. Ne rien déplacer. Ecouter. Observer. Toujours garder en vue une issue de secours. J'entrais dans la demeure, rien ne clochait, ce n'était qu'une ordinaire maison. Quelques factures au nom d'un Jackson Smith trônaient sur la table à manger. Certainement un nom d'empreint, me rappela ma conscience. Je montais à l'étage. Rien ne sortait de l'ordinaire, non plus. Je jetai un coup d'œil par la fenêtre, je frémis, une voiture était garée à côté d'un abri de jardin. La panique surgit, je me déplaçai avec prudence, il fallait que je retrouve Tyler. J'inspectais les lieux, la personne qui se trouvait peut-être ici ne se trouvait pas dans la maison. J'entrepris de faire quelques fouilles rapides, je ne pouvais perdre mon objectif et de toute façon, mon coéquipier savait se débrouiller seul. J'ouvris placards, armoire, tiroirs et bocaux. Rien ne clochait, cela me surprenait. Logiquement, tout le monde a des secrets enfouis au fond de sa penderie, tout le monde a quelque chose à cacher. Une porte claqua. Je me raidis, je replaçais en vitesse les objets, veillant à ce rien éveille l'attention et me réfugiais derrière la première porte que je trouvais. Génial, des toilettes. Après tout personne ne vérifie ce genre d'endroits, non ? Envoyer un SMS à mon coéquipier ne serait pas prudent, surtout si son portable à quarante dollars n'est pas en silencieux. L'escalier en bois grinça. Je retins mon souffle. Je scrutais le maigre écartement entre le mur et la porte. L'homme n'était que de dos, je ne pouvais distinguer son visage. D'une attitude paisible, il saisit son ordinateur et se mit à rédiger quelque chose sur son clavier. Je n'osais plus bouger, et lorsqu'il se retourna je frôlais l'arrêt cardiaque. Je le connaissais, c'était Bradley Adams. Je n'avais aucun plan, ce qui ne me ressemblait guère. Alors, j'attendis, au moins une heure. Mon stress redoublait chaque instant et à chaque minute je me demandais ce que fabriquait Tyler et après cela, mon esprit brumeux élaborait toute sorte de stratagèmes inutiles. Il allait bien finir par partir, non ? Ecrivait-il un roman ? J'en doutais mais cela prenait bien trop de temps, la patience n'a jamais été ma tasse de thé. En parlant, de thé, une boisson fumante était posée sur son bureau, je mourrais d'envie de m'en saisir. Des engourdissements se propageaient dans tout mon corps, je voulais courir, m'enfuir d'ici. Reprends-toi, Alyia, reprends-toi. Je fermai les yeux, l'homme avançait vers moi, enfin vers la porte. Avait-il une envie pressante ? J'étais fichue. Je serrai mon arme dans mes mains, un pistolet de calibre je-ne-sais-combien. Bradley Adams tira la bobinette et la chevillette cherra (façon ironique et imagée de décrire ce moment, qui, ne fut pas si drôle que cela en réalité). L'homme n'hésita pas à entrer, ne se doutant pas que derrière la porte de ses toilettes, se trouvait une jeune fille prête lui poser le canon de son arme sur la tempe. Ce que je fis, je pris mon ton le strict et méchant et crachai en anglais à cet être déplaisant :

« - Ne bouge pas sinon je t'éclate le crâne avec grand plaisir. Sors de là, ton envie pressante attendra.

-Mercier.

- Bien joué. » répliquai-je d'un ton amer à l'homme qui venait de prononcer mon nom de famille.

L'évocation de mon nom de famille rendait les choses plus réelles. Je ne frémis pas, il ne fallait pas, je fixai durement l'homme et le questionnais :

« - Qu'est-ce qu'un homme comme vous fait ici sans protection ?

-Mes hommes sont à ta recherche ; ton signal a été émis à Portland, ce qui est relativement étrange puisque tu es ici, chez moi.

Je repensais à Tako, c'était forcément son œuvre, il avait forcément dû truquer l'émission du signal. L'homme reprit avec un sourire facétieux :

-Cependant un nombre conséquent de fidèles soldats est non loin d'ici et ils devraient être là sous peu. » dit-il fièrement.

Je me demandais s'il bluffait. Je devais envisager le pire. Un claquement de porte fit trembler toute la maison. Je me raidis, Bradley Adams souri d'un air mauvais. Je blêmis, prête à tirer, enfin prête restait un grand mot, j'essayais. Un vacarme pas possible se fit entendre puis Tyler débarqua empoignant deux hommes gravement blessés. Je soufflais. Il sourit avec optimisme :

« - J'ai trouvé ces p'tits gars dehors, j'espère que ça va, j'ai ligoté le troisième dans l'abri de jardin.

Je laissai échapper un rire nerveux. Les gardes étaient maintenant inconscients. Nous n'avions que peu de temps. J'interrogeais l'homme, Tyler faisait en sorte qu'il parle, inutile de préciser les moyens qu'il employait.

« - Qui est votre patron ?

-Je ne le dirais pas.

- Qui a tué mes parents ?!

- Il y en a eu tellement... Pauvre petite, ils ont dû être tués par un tueur à gage insignifiant.

- Qui a commandité ce meurtre ?! Répondez-moi ! Répondez ! » hurlai-je à l'encontre de l'homme.

Bradley Adams ria.

Dans un accès de rage, je lui collai le canon de mon arme sur le front. Son sourire disparut :

« - Ton père était un homme courageux, mais il aurait dû savoir qu'il ne fallait se fier à personne, absolument personne.

Ses paroles eurent l'effet d'un déclic.

-Vous voulez dire qu'il a été trahi par une personne de confiance ?

- Un esprit vif, c'est bien.

- Mon père ne faisait confiance à personne, il ne parlait à personne des ses affaires, pas même à sa propre famille !

- C'est vous qui le dîtes, maintenant me relâcherez-vous ?

- Pourquoi vous me cherchez ?

- Vous n'êtes point stupide, vous possédez quelques informations sur mon patron et il souhaite les récupérer. Vous étiez accessoirement censée mourir avec vos parents. » dit-il

Tyler me fit signe qu'il n'allait pas parler. Et je le savais. Je lui répétais mainte fois les questions, il ne daigna pas répondre. Nous prîmes soin de l'enfermer à double tour sans contact avec l'extérieur, dans une cave. Je passais un coup de fil anonyme à la police en indiquant les coordonnées du lieu de présence de Bradley Adams, recherché pour de nombreux crimes, les policiers, qui avaient pourtant été inutiles dans cette affaire, pourraient enfin me rendre service.

J'aurais dû me sentir soulagée. J'aurais dû. 

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