Chapitre 11 | Besoin d'art.

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Stefano n'en pouvait plus. C'était trop dur de tenir à présent, c'était trop long. Et même si ça devait à peine faire une semaine, il ne pouvait juste plus continuer comme ça. Il avait besoin de créer, il devait créer. Il ne pouvait pas rester là des jours sans rien faire. Comment pouvait-il vivre sans art ? Ou surtout, comment pouvait-il créer son art maintenant qu'on lui avait interdit de tuer ? La mort faisait partie de son art, et elle devait être réelle. Tout avait toujours été réel, il ne voyait pas comment il pourrait faire en sorte que ce soit faux, d'un coup.

Alors il passait quasiment ses journées à réfléchir, à essayer de trouver des solutions, à se demander ce qu'il devait faire. Il aurait dû trouver, pourtant. Il aurait dû savoir. Il était un artiste, il n'avait aucune limite, sauf son imagination. Rien n'aurait pu l'empêcher de créer, normalement. Enfin, à part une certaine personne nommée Matthew.

C'est vrai, c'était seulement lui qui l'en empêchait. Et pourquoi il lui obéissait, d'ailleurs ? Il pourrait très bien continuer ce qu'il faisait sans se soucier de l'avis des autres, ou de savoir que ça brisait le coeur à Matthew de savoir qu'il tuait des gens. Pourquoi il s'inquiétait tant pour eux, déjà ? Ils ne le méritaient pas. Personne ne le méritait. Il se fatiguait pour rien, qu'est-ce que ça pouvait lui faire de savoir qu'une autre personne était morte ? Il ne la connaissait même pas.

Et tant que Stefano ne se faisait pas attraper, il ne voyait pas où était le problème. Il n'y avait rien de si grave, quand même. Des centaines de gens mouraient bien tous les jours et on n'en faisait pas tout un drame. Lui, tout ce qui l'intéressait, c'était l'art, en plus. C'était juste pour son but artistique, rien de plus. C'était nécessaire. Il devait créer. C'était devenu un besoin vital. Il ne savait même pas pourquoi, d'ailleurs.

Mais maintenant, ce besoin était mis en péril. Il allait devenir fou si ça continuait. Enfin, ce n'était pas comme s'il ne l'était pas déjà, mais le fait d'être privé de ce qui l'avait rendu comme ça risquait encore plus d'empirer les choses. Drôle de situation, encore une fois.. Alors le mieux était qu'il continue simplement son art. Mais il ne pouvait pas. Il n'arrêtait pas de se répéter qu'il n'avait pas à obéir à Matthew, qu'il pouvait sortir, trouver une nouvelle victime, puis.. créer.

Sauf que non, il n'arrivait pas à mettre cette idée à exécution. Il ne savait pas pourquoi. Était-ce parce qu'il ne voulait pas décevoir Matthew ? Il se souciait de lui, à présent ? Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas penser à quelqu'un d'autre. Et pourtant, il continuait à se retenir, juste pour quelqu'un d'autre. Mais il sentait que c'était trop, à présent. Il devait faire quelque chose. Et non, étonnement, il ne s'était pas dit que cette chose était d'aller tuer une personne au hasard, quand même. Que tant pis, il n'allait pas tenir sa "promesse".

Non, ce n'était pas ça. Il devait trouver quelque chose de plus "légal", de plus simple. Et pour l'instant, même s'il sentait que ça ne servirait à rien, il décida de directement aller chez Matthew. Comme bien souvent en ce moment, il allait devoir avoir une discussion avec lui. Et il ne perdit pas de temps, il se mit directement en route. Il ne savait même pas l'heure exacte, mais il savait en tout cas que c'était la fin de la journée. Que le soir commençait à arriver. Et que Matthew serait donc déjà chez lui, normalement. Il espérait.

Il devait absolument lui parler, c'est ce qui le motiva davantage pour traverser toutes les rues qu'il avait à faire. Et il se retrouva rapidement chez lui, à nouveau devant sa porte, alors que pendant ce temps, Matthew ne s'attendait pas du tout à ce qu'encore une fois, quelqu'un toque soudainement chez lui.

Sur le coup, ça ne l'étonna même pas. Il savait qui c'était. Il se demanda juste si Stefano allait encore faire ce coup-là plusieurs fois. Donc il se dirigea directement vers la porte, alors qu'il venait littéralement de rentrer chez lui et qu'il n'avait même pas encore eu le temps d'enlever sa veste. Il semblerait qu'il n'aurait pas le temps de se reposer, aujourd'hui. Et quand il ouvrit finalement cette porte, il ne s'étonna vraiment pas de voir Stefano, encore une fois.

-Matthew, je ne peux plus continuer comme ça.

Et pour la énième fois, celui-ci le fixa bizarrement, se demandant dans un premier temps de quoi il voulait parler, et aussi parce que décidément, Stefano passait directement au sujet principal. Il ne voulait vraiment pas perdre de temps, visiblement. Et pour couronner le tout, l'air dramatique qu'il avait pris le fit presque rire. Pour lui, ça semblait être un problème très grave, urgent à régler. Il avait l'air au bord du malaise, limite.

Mais Matthew ne lui répondit même pas, il se contenta de faire demi-tour en levant simplement les yeux au plafond, et tout en souriant. Ça l'amusait, d'un côté, puis il se rendit compte qu'il commençait peut-être à développer son côté sadique, de l'autre. En tout cas, ce geste incitait Stefano à rentrer, ce qu'il fit dans la seconde.

-Laisse-moi deviner, tu vas bientôt mourir parce que tu ne peux plus tuer d'autres gens ?

Les autres devaient mourir pour que lui ne meurt pas, c'était assez particulier. Mais cette question remplie de sarcasme n'amusait pas Stefano, pour une fois. Pour lui, c'était très sérieux.

-J'ai besoin de créer mon art, tu dois me laisser continuer.

Il avait presque l'air suppliant, là, c'était limite effrayant. Et si Matthew n'avait pas su qu'en réalité, il tuait des gens, il aurait sûrement eu pitié de lui et l'aurait autorisé à continuer ses.. activités. Sauf que là, il le regarda juste comme si ce qu'il disait n'avait aucun sens.

-Tu nous fais une carence en meurtres ?

Et il n'arrêtait pas, en plus. Aujourd'hui, il se sentait d'humeur à ne pas prendre Stefano au sérieux. Chacun son tour, au final. Mais en retour, il reçut évidemment un air blasé de la part du pauvre artiste.

-Tu sais bien que c'est important pour moi.

Quoi, le fait de tuer des gens, ou de créer de l'art à partir de leurs cadavres ? Il y avait de quoi se poser des questions.

-Et pourquoi ça l'est autant, déjà ?

Là, pour le coup, c'était une vraie question. Et elle sembla étonner Stefano. On s'en fichait de ça, il devait juste convaincre Matthew de le laisser continuer. Sauf que lui, il ne sembla pas trop préoccupé par ça, il ne semblait pas comprendre la gravité de la situation. Alors en attendant sa réponse, il décida enfin d'enlever sa veste. Il était encore chez lui, quand même, et avant d'avoir cette conversation, il aurait bien aimé se poser au moins deux minutes, avant.

-Parce que.. c'est de ça que je vis depuis longtemps, non ? Comment un artiste peut-il vivre sans art ?

Oui, ça paraissait évident. Mais dans le cas de Stefano, il y avaient encore trop de zones d'ombre. Il y avaient trop de choses que Matthew ne connaissait pas. Et il savait que ce n'était pas logique de demander à un artiste, justement, pourquoi il ne pouvait plus vivre sans sa passion, mais encore une fois, pour Stefano, c'était différent. Et il ne pensait pas que ce psychopathe penser normalement, comme les autres. Lui.. il avait un problème.

Et après être passé à côté de lui comme si de rien n'était pour aller accrocher sa veste, Matthew le regarda encore comme s'il voulait entendre plus de choses, plus d'explications. Ce n'était pas suffisant.

-Je veux dire, cet attrait pour l'art t'est venu après ton accident, non ? Avant ça tu arrivais très bien à vivre sans ?

Il se rendit compte qu'il était hésitant dans ses questions, car il ne connaissait rien du passé de Stefano avant la guerre. Il n'en avait jamais rien su, et ce n'était que maintenant qu'il réalisait ça. Il ne savait pas si déjà avant, il avait toujours été un "artiste", mais que c'était soudainement ressorti avec cet accident, ou bien qu'il n'en avait jamais rien eu à faire. Mais dans ce cas, pourquoi d'un coup, il aurait été fasciné par ça au point d'y voir de l'art ?

Rien que ça, c'était déjà n'importe quoi. Il n'avait pas signé pour se casser la tête à peine rentré du travail. Alors en attendant qu'on lui réponde, encore une fois, il fit cette fois le chemin en sens inverse pour à nouveau se rapprocher de la table du salon.

-Oui.. Je ne m'en étais jamais aperçu avant. Mais tout a changé depuis ce jour-là.

-Et pourquoi tu ressens autant ce besoin de créer ?

Il aurait même pu dire "tuer", mais il devait vraiment essayer de passer outre ce détail. Sauf qu'en retour, il reçut tout de même l'éternel air interrogateur de Stefano, qui ne semblait pas comprendre. Qu'est-ce que c'était que toutes ces questions ? Il n'était pas venu pour ça. On s'en fichait un peu du pourquoi du comment, pour l'instant, là, il voulait juste que Matthew comprenne qu'il ne pouvait pas le priver d'art.

-J'ai besoin de voir la mort.

L'air soudainement sinistre qu'il avait pris suffit à ce que Matthew le prenne immédiatement au sérieux. Ça devenait intéressant, là, mais aussi assez effrayant. Ça lui rappelait que Stefano était avant tout un tueur en série.. Obsédé par la mort, en plus.

-Mais.. Pourquoi ?

Il ne comprenait pas totalement, et en posant cette question, il sentit qu'il avait soudainement peur des futures réactions de Stefano. Il ne savait jamais comment il pourrait réagir. Sauf que pour cette fois, il n'avait visiblement pas à s'inquiéter, puisque cet air sombre disparut bien vite de son visage, en montrant un autre un peu plus.. perdu, lui aussi.

-Si je pouvais le savoir..

Puis il rigola légèrement à la fin de sa phrase. Comme à chaque fois qu'il devait un minimum s'intéresser à lui et à ce qu'il ressentait. Il n'en avait rien à faire, en général, alors quand il se mettait à y penser, il trouvait ça presque drôle.

-Elle m'a toujours fasciné, continua-t-il les bras croisés, regardant par la fenêtre d'un air songeur.

Mais ça, ça intéressa grandement Matthew. Sans avoir à le demander, il apprenait des choses sur Stefano. Si c'est lui qui pouvait en parler spontanément, ce serait encore mieux.

-Mais maintenant, je sais que ce n'était pas une simple fascination, c'est..

-Une obsession, finit directement Matthew, sans même lui laisser le temps de réfléchir.

Et Stefano reporta d'un coup son attention sur lui, étonné de ce qu'il avait dit. Même s'il savait qu'il n'avait pas tort.

-Ce n'est pas vital, tu ne peux juste pas te contrôler. Et ça s'est aggravé avec ton accident, sauf que je ne sais pas ce qui a dû se passer dans ta tête pour en arriver là..

Il faisait ses "observations" sans s'en rendre compte, sans même choisir à l'avance ses mots. Peut-être qu'il allait vexer Stefano, ou le mettre en colère, mais sur le coup, il ne réfléchissait même pas à ça. Ce n'est qu'après qu'il comprenait ce qu'il avait dit. Même si c'était vrai que pour lui, il pensait sérieusement que c'était simplement son cerveau qui avait bugué et qui avait engendré tout ça. Et l'art n'était sûrement qu'une excuse.

En clair, il parlait juste vraiment avec un simple malade mental depuis avant, et depuis bien longtemps. Mais le fait qu'il soit encore en vie lui faisait oublier ça. Il y avait presque quelque chose de normal dans tout  ça, alors que non, rien n'était normal. Il savait que sa place était en prison, qu'il ne pouvait pas être en liberté comme ça.. Mais c'était trop dur de voir ça réalisé un jour. Il voulait être celui qui aiderait Stefano, il voulait se convaincre, et le convaincre lui qu'il n'avait pas à faire tout ça. Il voulait le guérir.

Et le silence qui régnait depuis avant ne savait pas lui-même si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Ça voulait dire que Stefano réfléchissait intensément, et personne ne savait ce qu'il pourrait bien dire ensuite. Il était trop imprévisible.

-Moi non plus, je ne sais pas.

Il venait de se poser en boucle cette question, "qu'est-ce qui se passe dans ma tête ?", et il avait même eu l'impression que d'un côté, il y avait cet artiste qui disait simplement que c'était logique, que c'était pour son art, qu'il avait toujours été comme ça, et un autre Stefano. Celui qu'il avait été avant ce soudain délire d'art, qui s'en fichait de tout, qui vivait juste, même sans savoir pourquoi. Le simple psychopathe, peut-être, conscient de ce qu'il était, mais qui n'avait jamais eu envie de tuer des gens, non plus.

Ces deux-là semblaient se battre en duel dans sa tête, se demandant qui était le plus réel, celui qui existait vraiment, et celui qui était le faux, celui qui avait été créé pour se donner une excuse. Lui-même ne comprenait rien à ce qui se passait là-dedans, comment pourrait-il l'expliquer aux autres ?

Il avait préféré simplement se laisser couler, c'était plus facile que de se battre pour essayer de comprendre. Il était trop fatigué pour ça.

-Et c'est pour ça que tu dois arrêter tout ça.

Matthew venait soudainement de revenir au sujet principal, celui que même Stefano avait oublié. Mais c'était simplement pour lui rappeler que justement, il ne pouvait plus continuer à tuer des gens, il devait essayer de lutter.

Mais l'effet attendu n'était pas celui que Stefano semblait lui montrer, justement. Lui, il fronça les sourcils, comme s'il n'était pas d'accord et que ce n'était pas logique.

-Au contraire, je dois continuer, c'est ça qui me permet de vivre. Qu'est-ce que je peux bien faire sans mon art ?

Toujours de l'art, mais plus légalement. Mais bon, ça, ça semblait impossible à lui faire comprendre.

-Je te le redis, ce n'est pas vital, tu ne vas pas en mourir.

Et Matthew roula presque des yeux. Il trouvait quand même toujours ça drôle de voir à quel point Stefano exagérait les choses.

-Et tu vois bien que tu y arrives, en plus. Ça doit déjà faire une semaine que tu te retiens de tuer.

Il insistait bien sur ce mot, espérant pour la énième fois qu'il comprendrait.

-En effet, mais c'est déjà beaucoup trop. De plus que c'est simplement pour toi que je me retiens.

En conclusion, Matthew aurait dû être très honoré et le remercier de faire ça juste pour lui. Mais pour lui, évidemment qu'il n'y avait rien d'exceptionnel et pas de quoi le féliciter non plus, c'était juste normal. Il ne pouvait pas tuer d'autres gens, c'était juste ce que les gens sains d'esprit faisaient. Alors pour quelqu'un qui ne l'était pas.. C'était sûr que c'était un exploit. Et malheureusement pour lui, il ne recevrait toujours pas ses félicitations aujourd'hui.

Non, à la place, il reçut encore une fois ce regard presque abasourdi de Matthew, et il savait ce qu'il voulait dire. Il savait ce qu'on allait lui dire, justement.

-J'ai besoin de te rappeler-

-Non, ne te fatigue pas, le coupa directement Stefano en levant une main, l'air de lui dire de s'arrêter là.

Il se demandait déjà assez pourquoi il lui obéissait. Il pourrait juste continuer, comme si de rien n'était.. Et si ça énervait par la suite Matthew de voir que les meurtres avaient repris, tant pis. Il n'avait pas qu'à décider de rester aux côtés d'un tueur en série. Et Stefano était sûr que même s'il reprenait, il ne se ferait toujours pas dénoncer. Son ami si dévoué n'était pas du genre à abandonner, malheureusement.

-Et tu ne peux toujours pas faire semblant, dans tes oeuvres ? Tu ne peux pas trouver un moyen de rendre tout ce qui est représenté faux ? Tu es un artiste, non ? Ça devrait être facile pour toi.

Et il faisait exprès de l'encourager, juste pour qu'il comprenne, encore une fois. Le problème n'était pas la mort, dans son art, mais les moyens auxquels il avait recourus pour la représenter. Tout aurait été normal s'il ne tuait juste pas des gens, dans les coulisses de la chose. Et c'est ce qu'avait justement ignoré Matthew pendant des années, alors pour lui il n'y avait rien de mal. Jusqu'à ce qu'il apprenne la vérité..

-Évidemment que c'est facile, ça ne se fait juste pas comme ça.

C'était facile, mais bon, lui, il devait à tout prix utiliser de vrais cadavres. La mort, et tout ça.. C'était définitivement impossible pour lui de faire autrement. Maintenant, il devait sûrement passer ses journées entières à rêver de cette mort qu'il voulait tant voir. Ça devait le rendre encore plus fou que d'habitude.

-Super, alors, tu vas enfin pouvoir arrêter de venir chez moi à l'improviste pour me supplier de te laisser continuer tes meurtres.

Stefano était presque sur le point de le corriger en disant "mon art", mais il se ravisa soudainement. Il venait d'avoir une idée assez drôle en tête. Il savait que Matthew était excédé et que ce qu'il venait de dire était rempli de sarcasme, encore une fois, mais lui, il allait être très sérieux.

-Et si je viens quand même ? Si je n'arrive pas à trouver de moyen, il faudra bien que je pense à autre chose.

Inutile de préciser que Matthew était soudainement très étonné et pris de court par ce qu'il venait de dire. Il n'avait décidément aucune limite. Il pensait que Stefano serait occupé toute la journée par son art, mais visiblement.. Il y avait autre chose.

-Ou bien tu préfères que je recommence, un beau jour ?

Et il sourit, en plus, à la fin de sa question dont il connaissait évidemment la réponse. C'était vraiment un sadique, du début à la fin. Il essayait de tirer avantage de sa situation, faisant littéralement du chantage à Matthew qui ne s'y attendait pas du tout. Il était vraiment incorrigible..

-Fais comme chez toi, vraiment, grogna-t-il alors, complètement fatigué par ses idioties.

Mais ce n'étaient pas de simples idioties, et ça, ce n'était pas quelque chose que Stefano allait prendre à la légère. Au contraire, c'était quelque chose qu'il prit au sérieux. Et il lui avait même lancé un regard qui semblait dire "Je vais me gêner". Il pensait vraiment qu'il allait arrêter de débarquer chez lui à n'importe quelle heure pour régler des problèmes d'une haute importance ? Même s'il trouvait un moyen de réinventer son art, même s'il n'avait plus besoin de tuer, il continuerait à le voir. Et il ne savait même pas pourquoi, d'ailleurs.

Il se demandait comment ça se faisait que ces derniers temps, il voyait beaucoup Matthew, et surtout pour parler de lui-même, même si ç'avait commencé depuis qu'il avait appris la vérité sur lui.. Avant ça, il n'y avait rien de très intéressant à dire. Ou surtout qu'avant ça, il voyait Matthew différemment, puis tout avait changé quand il avait vu qu'il était la bonne personne. Il avait eu des doutes, depuis tout ce temps, mais à présent c'était confirmé, et depuis quelques semaines déjà.

Mais bon, il n'avait pas réussi à le convaincre de le laisser continuer son art, il allait vraiment devoir trouver d'autres façons de créer, ce qui ne le motivait pas beaucoup. Et pour donc avoir une excuse de ne pas sérieusement chercher et expérimenter, il avait décidé qu'à partir de maintenant, il irait chez Matthew pour n'importe quelle raison. Celle qui marcherait le plus serait sûrement qu'il avait terriblement peur de rechuter et qu'il n'arrivait pas à se concentrer.. Là, il devrait être assez bien accueilli, normalement.

Parce que tant qu'il ne tuait pas, tout était bon pour Matthew, ça voudrait dire qu'il faisait des efforts, et tout ça.. Alors qu'il ne voulait juste pas créer autrement qu'avec ses pauvres victimes et sa vraie mort. Donc pour l'instant, il pourrait essayer de s'incruster chez lui pour parler de choses et d'autres.. Même s'il ne savait toujours pas pourquoi il avait autant envie de le voir, d'un coup.

Et même si sous la plaisanterie, Matthew n'était en réalité pas d'accord pour que Stefano vienne chez lui pour n'importe quelle raison, au contraire, pour le concerné, lui il ne rigolait pas du tout. Il allait lui montrer qu'il n'aurait pas dû le priver de sa raison de vivre. En clair, il allait être insupportable, peut-être que ça finirait par marcher.

Et c'était peut-être parce qu'il s'ennuyait un peu, aussi.

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