Chapitre 27 | Explications.

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Les jours étaient passés, et Matthew n'avait pas revu Stefano. Il avait continué sa vie plus ou moins normalement, essayant de ne pas trop devenir fou pendant qu'il pensait encore et toujours à ce jour-là. Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Pourquoi ne réapparaissait-il toujours pas ? Avait-il vraiment disparu ? Est-ce qu'il le fuyait ? Trop de questions sans réponses, encore une fois.

Matthew allait définitivement se mettre à penser qu'il s'était bel et bien moqué de lui depuis le début, en agissant de cette façon.. Il se demandait à quoi lui pouvait bien penser, seul dans son coin. Et surtout pourquoi est-ce qu'il mettait autant de temps à réapparaître.

Si ça continuait, il allait finir par perdre espoir... Il essayait au maximum de ne pas trop penser à la situation, de se concentrer sur le travail, mais c'était dur. Il voulait revoir Stefano. Il avait besoin de le revoir, pour plein de raisons différentes.

Mais au lieu d'enfin pouvoir s'expliquer avec lui, Matthew était simplement chez lui, comme chaque soir. La nuit venait de tomber, et encore une fois, il se dit avec désespoir que ce soir-là non plus, Stefano ne viendrait pas... Il commençait déjà à ressasser quand soudainement, il entendit plusieurs coups frappés assez rapidement sur sa porte. Il tourna subitement la tête vers celle-ci, alors qu'il était assis sur son canapé, ayant sur le visage un air complètement choqué.

Ce n'était pas vrai. C'était sûrement lui. Il n'y croyait plus à force. Et Matthew eut presque envie de rire en voyant à quel point il attendait maintenant le retour de Stefano de façon presque maladive. Mais là, après ce qui s'était passé la dernière fois, c'était normal qu'il ait autant envie de le revoir. Il avait besoin d'explications.

Il se leva donc immédiatement pour se diriger vers l'entrée, étant presque sur le point de courir. Il devait se calmer, sérieusement.. Alors c'est ce qu'il fit, avant d'ouvrir la porte, après quelques secondes, sur la personne qui occupait toutes ses pensées depuis presque une semaine. Matthew ne voulait tout de même pas lui montrer qu'il l'avait attendu depuis des jours, alors il essaya de rester impassible devant un Stefano qui, lui, semblait bien être totalement impatient.

On aurait presque dit qu'il avait couru, tellement il était pressé d'arriver chez Matthew. Ce qui expliquait donc aussi les coups qu'il avait voulu rapidement asséner à la porte.

-Stefano..?

Matthew n'était pas choqué de le voir, mais choqué de l'état dans lequel il semblait être. C'était comme s'il avait eu peur qu'il ne soit pas chez lui, ou qu'il était soudainement venu ici sans réfléchir, en pleine soirée, car il ne pouvait plus attendre. Il avait vraiment l'air de prendre tout ça très à coeur.

-Je.. Je ne pouvais plus attendre, je devais venir maintenant.

Même si Matthew était très content de le voir, il laissa tout de même un air méfiant planer sur son visage. Il voulait lui faire comprendre que malgré tout, il lui en voulait d'avoir à nouveau disparu comme ça. Surtout après ce qui s'était passé. Mais il le laissa quand même évidemment entrer, alors qu'il s'éloignait déjà vers la table.

-C'est pour ça que tu n'es pas venu plus tôt ?

Le ton de Matthew était sans appel. Il lui reprochait clairement d'avoir disparu, encore. Maintenant qu'il le revoyait, il se rappela surtout qu'il était aussi énervé, ou du moins frustré, d'avoir dû attendre si longtemps. Le premier jour, il aurait pu comprendre, mais plus de trois, là.. Il avait commencé à s'impatienter. Ce n'était pas drôle de tourner en rond, seul avec ses pensées, en espérant que les réponses à toutes ses interminables questions puissent enfin arriver.

Mais Stefano ne se laissa pas décourager par cette remarque, et décida tout de même de rentrer, en fermant évidemment la porte derrière lui. Super, pour la ils ne savaient tous les deux combientième fois, ils se retrouvaient à nouveau bloqués ici, forcés de s'expliquer.

Alors en se rendant compte de ça, Stefano se dit qu'il pourrait peut-être en faire la remarque drôle.. Ça détendrait peut-être l'atmosphère, même si la dernière fois qu'il avait voulu faire ça, ça avait causé la situation dans laquelle ils se retrouvaient maintenant.

-Décidement.. On se retrouve toujours au même endroit dès qu'on a besoin de parler sérieusement.

Il tenta un faible sourire, après un petit rire qui était tout aussi sûr de lui. C'est-à-dire pas beaucoup. Mais ça sembla marcher, puisque Matthew aussi eut un léger rire. Ce n'était pas faux, ce qu'il disait. Alors il se dit qu'il pouvait bien faire un effort et essayer d'être moins froid... Après tout, ils avaient beaucoup de choses à se dire, comme d'habitude.

-Et à chaque fois c'est à cause de toi.

Mais ça ne l'empêcha pas de lancer une petite pique, les bras croisés alors qu'il le regardait l'air très sérieux. Ça aussi, ce n'était pas faux. Sauf que juste après, il soupira. Il avait attendu cette conversation toute la semaine et maintenant, il en était déjà fatigué.

-J'ai.. Je n'ai pas arrêté de penser à ce qui s'est passé la dernière fois.

Et malgré tout, c'est lui qui lança le sujet le premier. Il ne laissa même pas Stefano dire quoi que ce soit. Mais ses yeux ne le regardèrent tout de même pas, ils étaient à moitié baissés vers le sol alors qu'il avait l'air las.

-Moi non plus, répondit immédiatement Stefano, comme s'il voulait le rassurer sur ce point-là.

Matthew releva alors son regard vers lui, attendant qu'il continue.

-Je n'avais que ça en tête et.. J'avais besoin d'y réfléchir.

Encore une fois, Matthew émit un petit ricanement.

-Toi ? Sérieusement ? Ça t'a tant troublé que ça ?

Ça l'amusait de se moquer de lui, mais après tout il avait bien le droit. De plus que c'était à cause de lui que ça s'était produit. C'était lui qui avait tendu la perche à Matthew, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était sûrement troublé parce que.. Parce qu'il ne comprenait rien à ce qui se passait dans sa tête, encore une fois. Il avait attendu ce moment depuis longtemps et l'avait énormément apprécié, mais il ne comprenait pas pourquoi ça lui faisait tout cet effet-là, justement.

En fait, c'était juste l'effet que Matthew avait sur lui qu'il ne comprenait pas.

-Tu n'en avais pas rien à faire ?

Mais lui non plus, il ne comprenait pas. Il fixa d'ailleurs Stefano avec un air peu convaincu sur le visage, comme s'il trouvait ça étonnant que non, il n'en avait pas rien à faire.

-Évidemment que non ! s'exclama-t-il soudainement, comme si c'était une évidence.

Après tout, comment aurait-il pu rester insensible face à ça ? Ce moment avait été bien meilleur que ce à quoi il aurait pu s'attendre.. Le plus difficile maintenant était juste d'enfin mettre des mots sur ce qu'il ressentait.

-Au contraire.. J'avais attendu ce moment depuis bien longtemps.

Matthew crut que son coeur avait raté un battement. Est-ce qu'il avait bien entendu ?

-Et.. Tu as été déçu, c'est ça ?

Malgré tout, il tenait quand même à savoir pourquoi il avait disparu si longtemps, alors. Qu'est-ce qui l'avait empêché de venir le voir plus tôt ?

-Non, tu ne comprends pas...

Stefano avait secoué la tête avec un air presque triste. C'était étonnant de le voir comme ça.

-Ce que j'ai ressenti n'avait rien à voir avec toutes les maigres sensations que j'ai déjà pu expérimenter.

Encore une fois, Matthew sentit une sensation bizarre dans sa poitrine.

-Et je me suis pleinement rendu compte que ce dont j'avais vraiment envie, c'était d'être avec toi.

Si ça continuait, il allait faire un malaise. Il était déjà proche de l'arrêt cardiaque, à ce stade.

-Mais alors.. Pourquoi tu as autant essayé de m'éviter, et pas que ces derniers jours ?

Déjà avant, quand il l'avait justement convoqué parce qu'il avait disparu durant deux jours, il avait voulu savoir. Mais là, il voulait encore plus connaître la réponse. Quelle était la vraie raison de sa disparition ? Il voulait que Stefano le lui dise, car il n'avait que de simples hypothèses pour l'instant.

-Je ne t'avais pas tout dit, la dernière fois..

Le regard de Stefano vacilla sur le côté, l'air sur le point de lui révéler quelque chose qu'il lui aurait caché depuis longtemps. En fait, c'était sûrement le cas.

-Je t'avais dit que j'avais besoin de me reconcentrer sur moi, oui..

Il semblait hésiter à dire la suite. Mais il le devait.

-Mais dans mes pensées, il n'y avait pas que moi, il y avait surtout.. Toi.

Oui, décidément, Matthew allait faire un malaise.

-Et ce depuis des jours, même des semaines. Depuis.. le début, en fait.

Il n'était pas sûr de ce qu'il racontait, ni s'il devait continuer. Surtout que son interlocuteur ne semblait pas avoir de réaction. Il ne semblait même plus rien avoir, en fait, en passant de sa voix à son âme. Il était complètement bouleversé par les paroles de Stefano. Il ne s'attendait pas à autant de sincérité, et surtout, il ne s'attendait pas à avoir une place si importante dans la tête de ce tueur.

-Co.. Comment ça ?

Il n'arrivait même plus à parler sans bégayer, il devait avoir l'air bien à son avantage, devant lui.

Mais en retour, Stefano avança d'un pas, voulant lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas dans ce qu'il allait dire.

-J'essaie de te dire que tu es important pour moi, Matthew. Tu l'as toujours été.. Encore plus depuis le jour où tu m'as montré que tu n'étais décidément pas comme les autres.

Il devait sûrement faire référence au jour où il avait appris que c'était bien lui, le tueur. Ce jour lui semblait si loin, maintenant, comme s'il remontait à une éternité. S'il avait su qu'être trop attaché à Stefano les auraient tous les deux conduits là un jour.. Il aurait sûrement ri en voyant à quel point la situation était improbable.

-Tu as toujours été différent mais.. C'est à cet instant que j'ai compris que j'avais bel et bien eu raison de ne jamais t'avoir tué.

Ça paraissait encore insensé pour Matthew. Il parlait avec un tueur. Il avait embrassé un tueur... Plus le temps passait et moins les choses n'avaient de sens.

-Mais en quoi est-ce que j'étais si différent, alors ? À part le fait d'être plus stupide que les autres..

Il avait presque l'air désespéré quand il dit ça, étant maintenant adossé contre la table, les mains posées dessus. Il sentait que s'il ne se tenait pas à quelque chose, il allait défaillir.

Mais suite à ces paroles, Stefano se contenta de soupirer.

-Matthew.. Combien de fois vais-je devoir te le répéter ? Combien de fois aurons-nous encore cette conversation jusqu'à ce que tu comprennes ?

Il s'approcha à nouveau légèrement.

-Nous sommes pareils toi et moi. Tu es le seul à pouvoir me comprendre, le seul à savoir ce que j'ai vécu, le seul à avoir connu les mêmes choses que moi. Tu es le seul qui.. est tout aussi perdu que moi.

À la fin de sa phrase, il soupira à nouveau, comme s'il redécouvrait sa situation. Ils étaient dans la même, d'ailleurs, alors pourquoi se compliquaient-ils autant la vie ?

-Mais.. Tu n'es pas comme les autres.

La voix de Matthew était plus basse qu'avant, alors qu'il laissa sortir cette affirmation de sa bouche sans prévenir. Il ne comprenait pas comment il pouvait être important pour un psychopathe. Ce n'était pas logique.

-Ça ne m'empêche pas de te comprendre à mon tour.

Stefano aussi lui affirma quelque chose, le fixant toujours avec ce même air étrangement triste.

-Ça ne m'empêche pas de te voir différemment des autres. Ça ne m'empêche pas d'avoir envie d'être avec toi, alors que je n'avais jamais ressenti le besoin de voir quelqu'un jusqu'à.. toi.

Peut-être qu'au tout début, quand ils commençaient à se parler, il n'en avait eu rien à faire et avait prévu de rapidement le tuer, oui, mais il s'était rendu compte tout aussi rapidement qu'il n'y arrivait pas. Il avait vu, dans ses yeux, que Matthew était différent, et qu'il méritait qu'on s'intéresse un peu plus à lui. Il avait voulu le connaître, lui laisser une chance, surtout quand il était le seul à le soutenir dans son travail.

Il était le seul qui était réellement là pour lui, il ne pouvait pas laisser passer une telle occasion. Pour une fois, il n'était plus seul.. Il avait quelqu'un à ses côtés pour réellement l'aimer. Et maintenant, Matthew était encore là.. Même en sachant qui il était vraiment, il était toujours resté. Il continuait de l'aimer, malgré ce qu'il était.

-Tu es vraiment sincère..?

Il voulait s'en assurer, il voulait vraiment savoir. Même s'il ne pensait pas qu'après tout ce temps, et tout ce que Stefano venait de lui dire, il pouvait encore lui mentir.

-Matt'.. Ça aussi, je continuerai à te le rappeler jusqu'à ce que tu comprennes. Je n'ai jamais été autant sincère que lorsque je te parle. Sinon...

-Tu m'aurais déjà tué.

Sans le vouloir, Matthew eut un faible sourire à la fin de sa phrase. Il commençait enfin à comprendre, ou plutôt, à l'admettre. Il était vraiment important pour Stefano.. Ce n'était pas une blague. Et celui-ci lui sourit en retour, content de voir qu'il comprenait enfin.

-Mais.. Tu sais bien que...

Stefano mit fin aux quelques mètres qui les séparaient encore, en s'approchant de lui et à nouveau, en posant cette fois sa main droite sur sa joue. S'il devait le rassurer encore et encore jusqu'à ce qu'il arrête enfin de se poser des questions, il le ferait sans hésiter.

Et cette fois, Matthew parut moins étonné de ce contact. Il leva timidement les yeux vers lui, voulant lui faire comprendre à travers le regard que ce n'était pas aussi facile pour lui. Et Stefano ne dit rien, il avait simplement voulu lui montrer qu'il était là, encore une fois.

-Tu sais bien qu'il y a un problème. Tu es un tueur et.. Moi je ne prends pas les bonnes décisions depuis le début.

Il aurait juste dû le dénoncer quand il le pouvait.. Mais maintenant c'était trop tard, il se retrouvait bloqué dans une situation qu'il ne savait pas comment gérer.

-Je crois au contraire que si tu ne m'as jamais dénoncé, et que moi je ne t'ai jamais tué, c'est pour une bonne raison.

Ils n'avaient pas fait tout ça pour rien, ils n'en étaient pas arrivés là juste pour tout arrêter. Ça devait bien vouloir dire quelque chose. Au point où il en était, Matthew ne pouvait plus regretter maintenant. Il devait juste accepter ce dont il avait envie, même s'il n'aurait pas dû.

-Toi aussi, tu as toujours été important pour moi Stefano...

Le son de sa voix ne devint plus qu'un vague souvenir, il avait l'impression qu'il le perdait de plus en plus quand il lui parlait, surtout depuis que leurs visages étaient aussi proches, et que Stefano avait commencé à doucement caresser sa joue avec son pouce. Il perdait tous ses moyens en face de lui.

-Je n'ai jamais pu me séparer de toi, parce que j'avais besoin de ta présence. Je ne pouvais pas te perdre.

Il ne savait plus ce qu'il racontait. Il ne savait même plus comment penser normalement, à ce stade. Respirer semblait tout aussi impossible, il avait le souffle totalement coupé en sentant Stefano aussi proche de lui.

Et maintenant, il savait ce qu'il voulait faire, il savait ce dont il avait envie, lui aussi, au fond, en avait envie. Mais il ne pouvait pas, pas encore, en tout cas. C'est pour ça qu'alors que Stefano rapprochait dangereusement ses lèvres des siennes, il se sentit obligé de le repousser.

Il posa délicatement sa main sur son torse, près de son épaule, pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment. Puis après s'être légèrement éloigné sous le regard peu surpris de Stefano, au final, il se rapprocha de son canapé. Il devait s'asseoir à présent, juste histoire de correctement remettre ses idées en place.

Et Stefano ne tarda pas à le rejoindre en s'asseyant à côté de lui, conscient que dans sa tête, ça devait encore être le bazar. Il le regardait l'air de vouloir lui dire de prendre tout son temps.

-Quand j'ai décidé de ne pas te dénoncer, j'ai à tout prix voulu tout savoir sur toi, je voulais te comprendre, comprendre pourquoi c'était toi, ce tueur...

Il gardait son regard baissé vers la table basse en face de lui.

-Je voulais comprendre pourquoi j'étais encore en vie. Je m'étais à tout prix concentré sur ta "thérapie", pensant que c'était ça dont j'avais besoin. Dont nous avions besoin..

Il tourna lentement sa tête vers lui, sans pour autant le regarder.

-Mais en fait.. Ça nous a juste compliqué la vie.

Cette fois-ci, il tourna entièrement son visage vers lui, d'un coup, en le fixant droit dans les yeux.

-Ça m'a empêché de me concentrer sur notre relation, c'est pour ça que j'ai seulement tout compris, et enfin tout accepté que récemment.

Il prit un moment à savoir quoi dire ensuite, les yeux plongés dans l'oeil bleu glacé de Stefano.

-Et.. Qui aurait cru que c'était réciproque ?

Il posa cette question dans un rire. C'était vrai, après tout, il y avait de quoi rire tellement c'était absurde. Stefano fut d'ailleurs seulement capable de sourire, ne sachant pas quoi répondre de toute façon.

-Je n'ai jamais voulu accepter ce que je ressentais parce que je pensais que tu n'en aurais rien à faire de moi..

Son regard dévia à nouveau sur le côté.

-Mais maintenant j'apprends que tu ressentais plus ou moins la même chose depuis tout ce temps.. C'est complètement irréel.

Il rit à nouveau, se disant que non, la situation ne pouvait décidément pas devenir plus absurde que ça.

-Mais rien ne change, non ? Tout devient juste.. Un peu plus clair qu'avant.

Stefano n'avait pas tort. Rien n'avait jamais changé, alors pourquoi ça serait le cas maintenant qu'ils ont enfin compris ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre ? Ça faisait juste des semaines que ça durait comme ça sans qu'aucun des deux n'avoue enfin tout, alors maintenant que c'était enfin le cas, les choses deviendraient juste plus faciles, normalement..

-C'est sûr, mais.. Je ne sais toujours pas ce que je suis censé faire.

Matthew se posait toujours autant de questions. Il était toujours autant perdu. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Stefano connaissait évidemment la réponse.

-Il te suffit juste de lâcher prise et de faire ce que tu as toujours voulu faire, comme la dernière fois.

Matthew aurait presque juré voir un sourire en coin sur son visage, et se dit que lui, il ne lui avait vraiment pas manqué. Mais contrairement à Stefano, il devait rester sérieux, au moins le temps qu'il lui dise tout.

-Ce que j'ai toujours voulu, c'est juste d'être avec toi.

Alors le regard qu'il lui offrit suffit à dire que oui, lui, il était très sérieux. Il ne voulait pas blaguer alors qu'il voulait s'assurer qu'ils étaient bien sur la même longueur d'onde depuis le début.

-Moi aussi, lui répondit Stefano sans même hésiter. Alors tu sais que tu n'es pas seul.

Lui non plus ne comprenait rien à ce qui se passait dans sa tête, il comprenait encore moins que Matthew. Mais il s'était vite rendu compte qu'au lieu de se compliquer la vie, il devait juste agir. Agir selon ses envies, peu importe si c'était mal ou non. Tous les deux, ils devaient juste agir en fonction de ce qui les rendraient heureux, au final.

Et ce qui les rendaient heureux, c'était d'être l'un avec l'autre. C'était d'être ensemble, peu importe ce qu'ils faisaient. Ils avaient tous les deux dû être sur le point de se perdre pour enfin comprendre ça, alors après tout ce qu'ils avaient vécu, ça aurait été bête de ne pas en profiter. Ils ne devaient pas se priver.

Alors juste après ses paroles, Stefano avança sa main vers celle de Matthew, qui était posée sur le canapé. Doucement, leurs doigts se touchèrent, pour ensuite se lier alors qu'ils continuaient de se regarder intensément.

-Je peux donc librement me laisser aller, tu seras là pour me rattraper dans ma chute.

Matthew sourit légèrement en disant ça, rapprochant lentement son visage de celui de Stefano. Il comprenait enfin, il arrêtait enfin sérieusement de se poser tout un tas de questions inutiles. Il était enfin prêt à accepter le bonheur qui se trouvait juste en face de lui. Après tout, ils s'étaient tous les deux révélés ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, ils voulaient tous les deux passer du temps ensemble, c'était ce dont ils avaient envie. Le reste n'avait plus d'importance.

Il leur avait fallu tellement de temps et de mésaventures pour enfin comprendre ça, alors que depuis tout ce temps c'était juste évident. Ils s'étaient juste compliqués la vie pour rien, alors maintenant qu'ils mettaient enfin les choses au clair, et qu'ils étaient vraiment sur la même longueur d'onde, pourquoi est-ce qu'ils se priveraient encore ? Pourquoi Matthew se mettrait-il encore des barrières ?

C'était ce qu'il avait toujours voulu, et il savait qu'il n'était pas seul. S'il devait bien tomber dans ce gouffre sans aucun retour en arrière, il avait bien moins peur maintenant qu'il savait que Stefano était bien à ses côtés. Il n'avait pas à avoir peur, ça ne servait à rien. Il devait juste.. profiter.

-Je serai toujours là.

C'étaient peut-être les mots dont il avait encore besoin pour être entièrement sûr, et pour se persuader que oui, il devait juste arrêter de se prendre la tête pour rien maintenant qu'il avait enfin ce qu'il voulait. Ils rapprochèrent donc doucement leurs visages, étant tous les deux sûrs que cette fois-ci, c'était le bon moment. Ils en avaient tous les deux envie, ils ne pouvaient plus résister à présent. Et ça confirmait bien que les choses n'avaient pas à être si compliquées, s'ils pouvaient en faire une si simple.

Il ne leur fallut donc pas plus de temps pour rompre les quelques centimètres qui les séparaient encore, en scellant à nouveau leurs lèvres dans un baiser sincère et témoignant de tout ce qu'ils pouvaient bien ressentir. Matthew posa sa main droite sur le cou de Stefano, près de sa mâchoire, alors que l'autre était encore bloquée dans la sienne. La pression exercée l'une sur l'autre s'amplifia légèrement alors qu'ils intensifiaient un peu plus le baiser.

Mais au bout d'un moment, il dut tout de même prendre fin, et leurs lèvres se séparèrent difficilement tandis que leurs yeux s'ouvrirent à nouveau, eux aussi lentement. Ils se contemplèrent mutuellement pendant un moment, sans rien dire alors qu'ils se remettaient à nouveau de leurs émotions. Même si cette fois-ci, c'était beaucoup plus calme et doux que la fois d'avant. De temps en temps, ça ne faisait pas de mal.

-Alors comme ça tu as toujours voulu m'embrasser ? demanda Matthew sur un ton ironique.

Encore une fois, le son de sa voix avait baissé, ne voulant pas rompre tout de suite le calme de ce moment. Même s'il l'avait un peu brisé avec sa remarque, il n'allait pas le cacher.

-Comment résister, après tout ?

Stefano aussi lui répondit d'une façon ironique, mais qui avait quand même un fond de sincérité.

-Tu aurais pu le dire dès le début..

-Toi aussi.

Encore une fois, il n'avait pas tort. Tous les deux, s'ils avaient juste tout dit depuis le début, la situation n'aurait pas été si compliquée. Mais eux-mêmes n'avaient pas compris ce qu'ils ressentaient, au début, alors difficile de l'expliquer clairement comme ils avaient pu le faire là.

Un peu à contrecoeur, Matthew s'éloigna de lui, sans essayer de lui répondre. À la place, il riva son regard en face de lui, l'air soudainement pensif.

-J'aime pas quand t'es sérieux.

La remarque sortit toute seule, et n'étonna qu'à moitié Stefano.

-Après tout, d'après tes analyses.. Je suis censé être insupportable.

-Et un abruti fini, compléta Matthew en tournant sa tête vers lui, l'index levé comme pour lui rappeler cette partie-là.

Même si c'était agréable, de voir qu'enfin, Stefano pouvait faire preuve de sérieux, ça devenait aussi un peu inquiétant à la longue. Il le préférait largement quand il s'amusait à faire des blagues, en fait. Et il avait suffit qu'il perde ce Stefano-là pour qu'il se rende compte que c'était lui qui lui manquait le plus.

En clair, il devait être sérieux avec modération.

-On est tous les deux perdus, hein.. Ça va être facile d'avancer comme ça.

Après un léger silence, Matthew sortit cette soudaine réalisation qu'il s'était faite, d'un air neutre, avec une pointe de sarcasme, et le regard dans le vide.

-Alors.. Qu'est-ce qu'on fait, docteur ? Est-ce qu'on continue cette merveilleuse thérapie ?

Il inclina légèrement la tête, comme il avait l'habitude de le faire quand il n'était qu'à moitié intéressé par ce qui se passait autour de lui.

-Je crois qu'elle peut bien faire une pause pour le moment. Ou en tout cas.. Devenir moins officielle.

Il avait voulu la commencer pour l'aider, mais maintenant il se rendait compte qu'il n'avait pas besoin de ça pour comprendre Stefano et l'empêcher de recommencer à tuer. Ils avaient juste besoin de passer du temps ensemble et d'agir normalement, ainsi ils apprendraient plus efficacement à se connaître. En fait, ils redevenaient juste comme avant. Sans trop se compliquer la vie à essayer à tout prix de comprendre et d'analyser le terrible psychopathe qui se trouvait juste à côté de lui...

Leur relation redevenait à peu près comme avant, elle était juste beaucoup plus simple maintenant.

-Mais tu ne dois pas te relâcher pour autant, lui rappela Matthew avec un air sévère, le doigt maintenant pointé vers lui pour avoir l'air menaçant.

Et les menaces furent prises très au sérieux, ou à moitié, en tout cas.

-Avec toi dans ma tête... Comment pourrais-je réfléchir à autre chose ?

Et évidemment, il esquissa un sourire en coin, qui se voulait moqueur, même si au fond il ne plaisantait pas vraiment. Il voulait juste exaspérer Matthew, et comme d'habitude, l'effet attendu arriva vite. Puisqu'il reprit son éternel air blasé en le fixant. Il était content d'avoir retrouvé le vrai Stefano, mais il savait que c'était à ses risques et périls.

-Tu me fatigues...

Et il était tellement fatigué, donc, qu'il laissa tomber sa tête sur son épaule, comme la dernière fois. Il n'avait plus envie de réfléchir pour l'instant, il avait juste envie d'être là, avec lui. Et Stefano semblait être du même avis, puisqu'à son tour, il posa sa tête sur la sienne.

Ils restèrent juste là, sans rien dire, simplement l'un contre l'autre. Ils n'avaient pas besoin de plus, leur simple présence mutuelle suffisait. Si l'un était là, l'autre allait mieux, et inversement. C'était un bonheur qui pouvait sembler si simple et niais, en apparence, mais c'était celui dont Matthew avait besoin pour aller mieux. Il avait juste besoin de savoir qu'il n'était pas seul, le reste n'avait plus aucune importance.

C'est pour ça que sans réellement s'en rendre compte, il souriait légèrement, simplement blotti contre Stefano. L'avenir lui paraissait beaucoup moins terrifiant maintenant, tout irait mieux. Tout allait enfin mieux, tout serait enfin plus simple dans le futur.

Il était fatigué, oui... Fatigué, mais heureux.

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