[Prologue]

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L'enfant courait à travers les étendues d'herbe. Le soleil brillait, créant des reflets lumineux sur le sol d'un vert déjà éclatant. Le ciel était bleu, sans aucun nuage à l'horizon, il faisait beau, chaud. Tout annonçait une journée parfaite. Et des rires d'enfants venaient compléter le tout. Eux, ils couraient après un ballon, s'amusant comme ils pouvaient dans cette sorte de plaine. Entourés d'arbres et des quelques maisons voisines, c'était une simple journée de jeux divers entre les enfants du quartier.

Il y en avait un, en particulier, qui semblait assez joyeux. Le soleil faisant bien effet sur ses cheveux, leur donnant un aspect brillant, pratiquement aveuglant. Et ses yeux bleus éclatants, pleins de vie, de joie, d'amusement. Il jouait aussi avec ce ballon, avec les autres enfants de son âge, rempli d'innocence, comme si aucun problème de la vie ne pouvait l'atteindre.

Mais, à un moment, il vit sa maison au loin, et c'était comme si une espèce de force invisible le poussait à rentrer à l'intérieur. Alors il abandonna tout pour se diriger vers elle, machinalement. Comme si cette fois, il ne pouvait rien contrôler. Une fois arrivé, il poussa la porte d'entrée, cherchant une présence, des voix, ce qu'il finit par trouver. Comme s'il savait qu'il y en auraient. Il s'approcha d'une pièce, qui sembla être la cuisine, la porte entre-ouverte, mais permettant de voir deux silhouettes à travers cette fente.

Puis il écouta, car il savait qu'il devait écouter, une légère sensation de malheur imminent dans la poitrine.

-...Qu'est-ce qu'on va dire à Matthew ? Il est encore si jeune..

-Il faut essayer d'employer la méthode la plus douce et rassurante..

C'étaient ses parents. Mais de quoi parlaient-ils ? Pourquoi avaient-ils un air si inquiet ? Pourquoi avait-il un mauvais pressentiment d'un coup ? Il décida de s'approcher, d'ouvrir la porte...

Puis il se réveilla.

Clignant des yeux plusieurs fois pour essayer de comprendre où est-ce qu'il était. Quand il ne vit que du noir et qu'il sentit qu'il se trouvait visiblement dans un lit, il sembla soulagé, soudainement. Ce n'était même pas un souvenir, un vrai souvenir de quelque chose qu'il avait vécu. Tout ça, toute cette scène, il l'avait créé à l'aide de choses qu'il avait peut-être vécues, oui, mais pas dans ce sens-là.

Cette fois, son rythme cardiaque ne s'était pas trop emballé, il avait réussi à retrouver le rythme normal assez rapidement. Alors il se dégagea des draps pour s'asseoir sur le bord de son lit, essayant de réfléchir à tout ça. Réfléchir... Pour quoi faire ? Il savait déjà ce que ça voulait dire. Ça ne servirait à rien de repenser à ça en boucle, à ressasser le passé. Mais son cerveau ne semblait pas du même avis. Après tout, ça l'amusait tellement de le réveiller en pleine nuit pour lui rappeler quelque chose qu'il essayait désespérément d'oublier depuis des années.

Il y avait aussi autre chose qu'il aurait préféré oublié, mais une fois qu'elle s'était immiscée dans sa tête, impossible de faire comme si elle n'existait pas. Concernant quelqu'un d'autre. Le concernant lui-même, aussi. Concernant trop de choses à la fois. Alors, autant en profiter maintenant pour essayer une nouvelle fois de mettre les choses au clair, comme chaque nuit. Commencer par le début, essayer de comprendre toutes ces pensées, d'où elles venaient, est-ce qu'elles avaient raison.

Bien sûr que non, elles ne pouvaient pas avoir raison. Bien sûr que Stefano n'était pas le tueur en série. Ça ne pouvait tout simplement pas être réel, c'était une grosse incohérence de son cerveau, encore une fois. Mais le jour où cette pensée terrifiante est apparue, elle n'est plus jamais repartie. Elle aurait dû, pourtant, alors pourquoi elle semblait encore plus logique de jour en jour ? Comment ces doutes avaient-ils fait pour apparaître ? Il devait bien y avoir une raison, et c'est ce qu'il essayait de chercher depuis des semaines.

À côté de ça, il y avait aussi d'autres pensées envahissantes et désagréables le concernant. Des pensées qui elles, essayaient de savoir ce qu'il ressentait réellement pour Stefano. Et non, bien sûr que non, ce n'était pas plus que de l'amitié. Une affection exagérée, peut-être, une peur d'être abandonné alors il s'accrochait comme il le pouvait à lui, mais, c'était impossible qu'au fil du temps il ait développé des émotions plus fortes envers lui.

Ou peut-être que c'était très possible, mais il refusait de le croire. Et alors, si c'était le cas, il aurait vraiment considéré ça comme "superficiel", comme une excuse pour ne pas juste avouer qu'il ne voulait plus être seul, que Stefano était la seule personne à l'avoir accepté et qu'il ne pouvait donc juste pas le laisser partir. Il ne devait pas le décevoir. Alors non, il n'aimait pas Stefano, enfin pas comme son esprit essayait de lui faire croire.

En clair, il se cherchait le maximum d'excuses possibles. Il devait bien y avoir une explication à ça, quand même, et il en voyait plein. Mais ce qu'il ne pourrait pas faire semblant d'ignorer plus longtemps, c'était bien le fait qu'il s'était attaché à cet ami, trop attaché pour le coup. Au point où il ne pourrait même plus le considérer comme un ami, justement. Mais pour le moment, il y avaient d'autres problèmes plus importants à gérer, et ils lui permettraient de s'enfoncer un peu plus dans le déni.

Il était vraiment complètement perdu, en réalité, il ne comprenait rien à ce qui se passait dans son esprit. Et comme il pensait à tout ça, assis sur son lit, dans le noir de sa chambre, il se trouva bien ridicule, et sur bien des aspects. Sérieusement, il avait l'impression d'avoir seize ans. Au lieu de réveiller l'adolescent incertain sur ses sentiments, il aurait peut-être mieux fait de réveiller l'autre côté, le pseudo-enquêteur qui sentait qu'il était sur le point de découvrir quelque chose d'horrible.

Mais encore une fois, le déni essayait de l'empêcher de penser de façon logique et objective. Alors comme chaque soir, ou plutôt chaque nuit, il pensait à ça en espérant un jour tout mettre au clair définitivement.

Le lendemain, il aurait tout le temps de reprendre les véritables choses importantes, et essayer au moins un minimum de comprendre tout ce qui se passait dans sa tête. Pas que dans sa tête d'ailleurs. Et il ne pensait pas trop que pour l'instant, l'heure tardive allait l'aider à penser. La nuit avait toujours su agir bizarrement sur les gens, dont lui.

Alors Matthew se recoucha dans son lit, essayant de se concentrer pour se rendormir, car c'était seulement après une bonne nuit de sommeil qu'il allait réussir à travailler, après tout.

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