C'était un vendredi après-midi glacial. La température continuait de chuter. Une pluie drue, presque de la grêle, s'abattait lourdement sur le sol. 
Zoro était assit à son bureau, et travaillait sur un exposé qu'il aurait dû terminer depuis longtemps. Un pli se formait entre ses sourcils, démontrant sa concentration extrême. Ses yeux sautaient de l'écran de son ordinateur à sa copie double. Il recopiait un texte de Wikipedia. Rien n'était plus pratique que ce site pour les exposés.

Il entendit alors toquer à sa porte.
Il se retourna, et vit Perona déambuler à l'intérieur de la pièce.
Elle tenait une tasse de chocolat chaud entre ses mains. Ses gros yeux ronds évitaient le regard de son frère. Elle semblait gênée.
« - T... tiens. Je t'ai apporté du chocolat chaud. C'est pour de réchauffer un peu... »
Elle gonfla ses joues, et joua avec une de ses couettes roses.
Zoro fut assez surpris de cet attention envers lui. Perona trouvait toujours de quoi le surprendre. Il la trouvait adorable. Il lui sourit gentiment, et prit la tasse. Sa paume fut lentement irradiée par une chaleur apaisante.
« - Merci, Perona. C'est vraiment gentil.
- De rien. »
Puis elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée.
Zoro passa un bras au dessus du dossier de chaise, et continua d'écrire, buvant par moment une gorgée de la délicieuse boisson chocolatée.

Quelques minutes plus tard, la sonnette de la maison retentit. Qui pouvait bien leur rendre visite à cet heure ?
Zoro soupira, et rangea ses affaires scolaires. Il ne trouvait plus de motivation à continuer ce devoir.
Tandis qu'il fourrait négligemment sa trousse dans son sac, il entendit une voix féminine retentir à l'entrée de la maison.

Et pas n'importe quelle voix : celle de Robin.

L'adolescent fut submergé par différentes émotions. La panique, suivie de la joie, puis de l'excitation, et enfin, de l'appréhension. Que venait la belle jeune fille chez lui, un vendredi soir ?
Il sortit de sa chambre, et s'engagea dans le couloir. Perona le regardait avec un grand sourire.
Zoro fronça les sourcils. Sa sœur avait quelque chose à voir avec la situation.
Il entendit sa mère et Chuck accueillirent la nouvelle venue, et lui proposé d'entrer et de faire comme chez elle.
Zoro déglutit, passa une main dans ses cheveux, et descendit les escaliers à sa rencontre.
Robin entra enfin dans son champ de vision.
Elle était vêtu d'un long manteau noir, avec une capuche rembourrée de fourrure. Elle portait un jean moulant, et de petite bottines, également noires. Elle était occupée à enlever ses gants, et discutait dynamiquement avec Asnah.
Ses joues et son nez étaient légèrement roses, colorés du froid. Ses yeux brillaient de joie, son sourire était chaleureux.
Son expression devint encore plus jovial lorsqu'elle croisa le regard de Zoro.
Perona épiait la scène, perchée en haut des escaliers.
Robin s'avança vers le jeune homme. Pendant un instant, ils ne firent rien d'autre que se regarder.
Puis ils se firent la bise. Deux petits bisous discrets et simples. Pourtant emplis de tendresse.
Zoro sentit les lèvres froides de Robin sur sa joue. Un frisson lui parcouru le dos. Il aurait voulu aller plus loin.
Mais pas devant les parents.
« - Donc tu t'appelles Robin, n'est-ce pas ? demanda Chuck, affalé sur un fauteuil. »
Zoro trouvait qu'ainsi, son beau père ressemblait à un gros crapaud écrasé. Il détourna le regard, dégoûté.
« - Oui, c'est exact, fit Robin. Vous êtes monsieur Anderson, non ?
- Oh, tu peux me tutoyer ! Et appelle-moi simplement Chuck. C'est Zoro qui t'as invité ?
- Non, c'est Perona. Je ne dérange pas, j'espère !
- Oh non ! Ne te fait pas du souci pour cela. Ce soir, on mange de la raclette ! Ça te va ? »
Robin acquiesça d'un signe de tête, et reporta son attention sur Zoro.
Amusée, elle observa son attitude révoltée face à son père. L'adolescent ne pouvait s'empêcher de froncé le nez dès qu'il voyait Chuck. Ça le rendait si mignon.
« - On va dans ta chambre ? proposa-t-elle en lui effleurant la main.
- Si tu veux. »
Il lâcha lui lâcha enfin son premier sourire. Qu'est-ce qu'il était beau...
Elle lui suivit dans un état d'extase jusqu'à ses appartements. La pièce était très simple.
Les murs étaient peints en gris, le sol était en parquet. Une lampe banal pendait au plafond, et éclairait la pièce d'une vive lueur blanche. Un lit était placé du côté gauche de la pièce et un bureau, à droite. Sur ce dernier meuble était posé une tasse de chocolat chaud, par lequel s'échappait une fine volute de vapeur.
Robin posa ses fesses sur le matelas relativement dur de Zoro, tout en continuant de sonder la pièce de ses yeux.
Le propriétaire des lieux s'installa à ses côtés, et attendit calmement qu'elle finisse sa contemplation.
« - Ta chambre est exactement comme je l'imaginais, affirma-t-elle. »
Puis tout doucement, elle fit glisser ses doigts entre ceux de Zoro.
Elle écoutait sa respiration lente, profonde et rassurante. Auprès de lui, elle se sentait en sécurité.
Elle posa sa tête sur son épaule, et inspira son odeur familière. Une odeur de cannelle, légèrement citronnée.
Une odeur qui lui allait à la perfection.
Elle leva les yeux sur le jeune homme, et fixa intensément ses lèvres.
Zoro passa une main derrière la nuque de la belle adolescente, s'imprégna une dernière fois de son regard intense, et approcha lentement son visage du siens.
Enfin, il pressa ses lèvres contres celles douces et pulpeuses de Robin.
Tout les deux avaient fermés les yeux, et profitaient pleinement de cet instant magique.
Ils s'embrassaient doucement, sans aller plus loin. Cela leur suffisait.
Robin passa ses mains dans le dos de Zoro, et dessina du pouce les contours de ses muscles. Elle resserra son étreinte, intensifiant la pression de leur lèvres. Elle sentait les doigts du jeune homme dans ses longs cheveux noirs, et entrouvrit légèrement les yeux. Puis les referma, se concentrant sur les divers sensations qu'elle vivait à cet instant.

Puis, malheureusement, ils s'éloignèrent l'un de l'autre, et laissèrent retomber leur bras. Ils se dévisageaient mutuellement, et haletaient, encore submergés par les émotions.
Robin replaça une mèche derrière son oreille et tenta de modérer sa respiration. Puis elle adressa un petit sourire à Zoro, qui le lui rendit.
Il passa sa main sur son visage, et se plongea dans la contemplation de ses genoux. Il resta silencieux pendant de longues secondes, et releva le visage vers Robin. Il prit une grande inspiration, et fit ses aveux.
« - Robin... Je crois que tu le sais déjà, mais... je t'aime. Chaque nuit, avant de m'endormir, je pense à toi. Dès que je vois une fille passer devant moi, je ne peux m'empêcher de la comparer à toi, et réaliser ainsi à quel point tu es parfaite. Je reconnaîtrait ta voix entre milles. Ton sourire est le seul qui ai jamais réussi à me rendre aussi heureux.
Je ne suis pas très doué avec les mots ou les sentiments, mais je sais que je t'aime. Que je me sens bien avec toi. Pour moi, c'est évident, on passe parfaitement avec l'autre. Comme de pièces de puzzle, qui s'emboîtent parfaitement. »
Zoro eut un petit rire, et continua.
« - J'espère sincèrement que tous les sentiments que je te portes, tu les ressens aussi envers moi. Tu as littéralement changée ma vie, Robin. À chaque fois que t'aperçoit de loin dans le lycée, j'ai envie de te rejoindre, parler avec toi, et admirer chacun de tes traits.
Je t'aime énormément.
Beaucoup trop.
Et je le répéterai jamais assez... »
Robin sentit son sourire s'étendre de lui-même. Elle sentit une vague d'excitation traverser son corps. Elle hésita un instant, puis répondit simplement :
« - Je t'aime aussi, Zoro. »
D'un seul regard, elle sembla répéter tout ce que le jeune homme lui avait dit. Ces mots, aussi banals soient-ils, exprimaient tout ce qu'elle aurait voulu lui dire. Elle aurait voulu elle aussi lui en dire beaucoup plus, lui parler des émotions que seul lui lui faisait ressentir. Mais au moins, elle avait énoncé le plus important. Et c'était ce qui comptait le plus à ces yeux et à ceux de Zoro.
Ils s'aimaient. C'était tout.
De nouveau, la pièce replongea dans un silence parfait. Quelques instants plus tard, Robin énonça enfin la question qui lui brûlait la gorge depuis leur premier baiser.
« - Alors on est ensembles, maintenant ? »
Zoro lui adressa un sourire sincère.
« - Oui, si tu en as envie.
- Bien sûr que je le veux, s'exclama-t-elle joyeusement !
- Alors c'est officiel, maintenant. On est en couple, Robin. »
Dans un élan de joie incontrôlable, la jeune fille se jeta dans ses bras. Zoro rigola et la serra contre lui.

Ils prolongèrent cette étreinte jusqu'à ce qu'on les appelle pour le repas du soir. Étant donné que le plat était de la raclette, ils ne se firent pas attendre plus longtemps.

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Perona observait de ses gros yeux ronds les regards langoureux que se jetaient Zoro et Robin. Elle était bien fière d'avoir invitée la belle brune.
Quelques minutes plus tôt, l'oreille collée contre la porte de la chambre de son frère, elle avait écouté l'intégralité de la conversation entre les deux amoureux.
Grâce à moi, pensait-elle, ils sont enfin en couple.

Un petit sourire sadique étira ses lèvres.
Ses yeux croisèrent alors ceux de Robin. Cette dernière la remercia d'un petit signe de tête, gonflant plus encore la fierté de Perona. Heureuse, elle mordit avec satisfaction dans un morceau de pain, et prit un petit air suffisant.

Elle remarqua soudainement le regard insistant que lui lançait sa belle-mère.
Asnah porta ses lèvres à l'oreille de la rose, et murmura :
« - Après avoir mangé, viens me rejoindre dans le salon. On doit parler entre filles. »
Perona acquiesça d'un léger hochement de tête, tout en se demandant ce que pouvait bien lui vouloir la jeune femme.

Le repas étant enfin terminé, la jeune adolescente se dirigea dans la pièce indiquée, et y retrouva la mère de Zoro.
Elle s'assit à ses côtés, hésitante.
Asnah manifestait une vive excitation, trahie sa mine survoltée, la façon dont elle peinait à tenir en place, et ses yeux brillants d'une lueur taquine. Elle prit les mains de Perona entre les siennes.
« - Perona. Dis-moi que ce que je pense est vrai !
- Heu... ce serait sympa de d'abord me dire à QUOI tu penses. »
- Est-ce que Zoro... est-ce qu'il a... est-ce que mon fils a enfin trouvé une petit amiiie !!!!?????? »
Perona cligna des yeux, étonnée par le comporté enfantin de la femme. Puis elle éclata de rire.
« - Bien sûr que oui ! Ça saute aux yeux, non ?! répondit-elle, le visage fendu d'un énorme sourire.
- WOUAAH !!! Je suis trop contente !! J'aurais jamais cru que mon fils tombe un jour amoureux !! Il a toujours semblé si inexpressif ! Je suis tellement contente !!!
- Vouiii, moi aussi !!! Je vais pouvoir l'embêter tout le temps avec ça !! s'extasia la jeune fille à son tour.
- J'ai toujours rêvée de voir un jour mon fils en couple !! C'est tellement chou !!
- Oh ouii ! Et sache que c'est grâce à moi, Asnah, qu'ils sont officiellement ensemble ! C'est MOI qui ai invité Robin !! se vanta Perona.
- Bravo, ma chérie ! Je suis fière toi !! Tu es digne d'être ma fille ! »
Elles se turent toutes les deux, haletantes et heureuses.
Puis elles recommencèrent à rire, chacune amusée du comportement de l'autre. Elles devenaient de plus en plus complices.
« - Ah la la... que d'émotions ! souffla la plus âgée.
- Tu parles ! »

Elles tétèrent vainement de se calmer, lorsque soudain, la porte du salon s'ouvrît brusquement, et Chuck entra dans la pièce. Il s'arrêta, consterné par l'attitude enjouée de sa femme et sa fille.
« - Qu'y a-t-il ? Qu'est-ce qui vous fait rire comme ça ?!
Perona et Asnah échangèrent un regard, et dirent à l'unisson :
« - Zoro est en couple !!! »
Chuck haussa un sourcil, et croisa ses bras sur son torse.
« - Ça se voit que vous êtes des filles... moi, honnêtement, j'en ai rien à faire... »
Il s'affala comme une vieille chaussette dans son fauteuil favori. De leur côté, Asnah et Perona continuaient de délirer sur le nouveau couple.

C'était la fin du 24ème chapitre !

J'espère que ces petits instants entre Zoro et Robin vous auront fait plaisir ! C'était la partie que j'ai le plus aimé écrire, et ils sont enfin en couple. Officiellement.
J'espère que vous avez appréciez ce chapitre, et qu'il en sera de même pour les prochains !

À bientôt !