PDV Mia :

Nous avons suivi Lucinda jusqu'au palais. J'avais vraiment hâte, parce qu'après cette semaine harassante j'étais morte de fatigue, sale et je m'inquiétais de l'état de Kevin. Mais j'étais tout de même soulagée d'être arrivée a bon port.

Arrivés a l'entrée, la garde nous a fait entrer dans le hall principal, richement décoré dans des tons chauds, et nous a dit :

-Attendez un instant, je vais voir si une entrevue est possible.

Nous avons acquiescé, et j'ai regardé Kevin du coin de l'œil : il avait l'air vraiment mal. Il serrait les dents au point de briser sa mâchoire, et cependant ses yeux étaient perdus dans le vide. Je l'ai appelé doucement :

-Kevin?

Il ne m'a pas répondu, le regard vague.

-Kevin !

Il a relevé la tête en sursaut et a marmonné :

-Qu'est ce qu'il y-

Il s'est plié en deux et a commencé a gémir. Les gardes présents dans l'entrée on sorti leurs armes, ne comprenant pas trop ce qu'il se passait. Une chose était sure : j'étais paralysée. Comment l'aider ? Il a lentement cessé de gémir, tout en chuchotant, de sorte qu'étant la seule a être suffisamment proche, j'étais la seule a l'entendre : Ça brûle...

J'ai cette fois-ci réagi au quart de tour, chuchotant afin que les gardes ne nous entendent pas :

- Qu'est ce que je peux faire ?

- Je-

Il se coupa en voyant Lucinda, accompagnée de quelques gardes, faire des signes vers nous. Il s'est relevé comme si rien ne s'était passé, seul son visage crispé faisait un peu voir ses émotions. Lucinda s'est arrêtée devant nous, souriant de toutes ses dents légèrement écartées.

-C'est OK ! Vous avez un entretien ! Marchons, je vous expliquerait un peu en quoi ça consiste. Même si, bon, je ne pense pas qu'ils refuseraient des enfants... Quel âge avez-vous ?

Elle est bavarde, je pense.

PDV Kevin :

Cette fille est un vrai moulin a paroles ! Bon, je sens que c'est mon tour d'entrer en scène. Même si j'ai l'impression que ma plaie va se mettre a flamber...

-On...Mia a 13 ans. J'en ai 16, je crois.

-"Je crois"? me répond-elle, étonnée.

-Je ne les compte pas, ai-je esquivé. Et vous ? relançais-je (d'habitude, les pipelettes aiment beaucoup parler d'elles).

-Moi ? rebondit-elle, apparemment ravie. J'en ai 27, et cela fait exactement 10 ans que je travaille ici ! Je vis dans ce palais depuis toute petite, soupira-t-elle en regardant amoureusement les murs.

J'ai souri, elle avait l'air de vraiment aimer cet endroit. Sourire bien vite ravalé par une vague de douleur. Elle a continué :

-Quelques petites choses : vous allez devoir présenter vos demandes, raisons et arguments. Mais ils devraient accepter. Vous...vous n'avez pas l'air dans votre assiette, me dit-elle.

Sans blague ! J'avais l'impression qu'on me déchirait les entrailles et "je n'avais pas l'air dans mon assiette ?"

Je lui jetais un regard haineux, avant de me rappeler confusément qu'elle n'y était pour rien.

-Pardon, j'ai dit.

Je devais vraiment avoir l'air pitoyable parce qu'elle m'a gentiment souri.

- Ce n'est rien, vous devez être fatigué ! Ah, c'est ici !

Elle s'est arrêtée devant une grande porte surmontée par les runes "Salle d'audience". Elle y a frappé, avant qu'une voix masculine annonce : "Entrez !"

Je ne pouvais pas vraiment, mais je l'ai fait quand même. Deux gardes on poussé les battants, révélant une salle immense, comme une allée avec au bout les deux trônes. Sur le premier était assise une fille avec de longs cheveux noirs aux des reflets rouges, et sur le deuxième un garçon, ayant les mêmes cheveux que sa sœur, toutefois plus courts. Nous avons avancé tandis que Lucinda restait derrière nous. J'ai soufflé à Mia :

-Une fois devant eux, incline toi...

Nous nous sommes inclinés, ce qui m'a immédiatement fait serrer les dents. Je n'en peux plus... Mon corps demandait grâce. J'ai étouffé un grognement tandis que le prince nous disait de nous relever, ça fait mal quoi !

-Que voudriez-vous, exactement ? a demandé le garçon.

Bon. Il fallait être convaincant maintenant. J'ai inspiré un grand coup et j'ai commencé mon petit laïus soigneusement échafaudé en cours de route. J'ai expliqué que Mia était une sorcière, qui devait cacher sa peau a cause d'une allergie (et il m'a cru, ne nous attardons pas sur la stupidité princière), que j'étais un vampire, que nous demandions juste une place dans la cité et que nous travaillerons pour gagner notre vie. Au moment où j'allais expliquer les types de travaux que nous pouvions faire, j'ai senti que quelque chose n'allait pas, mais alors pas du tout. Je me suis arrêté net et j'ai essayé de respirer, mais la douleur dans mes cotes m'en empêchait et- non! je ne peux pas laisser Mia ! J'ai gémi et pressé mes mains sur la plaie qui s'était rouverte, laissant s'écouler mon sang sur le sol immaculé. J'ai relevé la tête, demandant de l'aide... Je cru voir deux yeux d'un joli rouge, puis le noir complet.

***
Qu'en pensez-vous ?

Merci a vous tous de lire cette petite merde, ça me fait plaisir.