- Aller debout. Quel plaie...

Despair se releva un peu désorienté. Théo venait de jeter sur sa tête un uniforme comme celui des autres anges qui entraient dans le dortoir en discutant. La plupart était habillés de simples vêtements bleus et blancs, et non pas l'uniforme de la garde. Certain avaient les cheveux mouillés, et une serviette dans les mains ou autour du cou, l'air décontracté, discutant entre eux. D'autre au contraire comme, Théo, étaient déjà en uniforme, et s'apprêtaient plus à sortir qu'à s'allonger sur leur lit, à leur air sérieux.

Il se leva sans rien dire et suivie l'ange jusqu'a une salle de bain. Ils se changèrent et se préparèrent, puis se rendirent hors du palais, avec d'autres anges. Enfin il put demander.

- Qu'est-ce qu'on fait ?

Le ciel étaient bleu sombre. Encore une fois Despair avait du mal a en détaché les yeux. Il ne se souvenait pas du ciel du temps où il était en vie, le seul ciel pour lui était le ciel rouge des enfers.

- On va bosser. Nous on travaille la nuit. Beaucoup d'âme se change en démon et se cachent en attendant la nuit. Ils espèrent qu'ils pourront nous échapper ainsi. Mais pas du tout.

- On ne risque pas d'avoir des problèmes à les trouver ?

Théo passa sa main dans ses cheveux. Il n'avait pas l'air ravi de devoir tous lui expliquer mais au moins il le faisait comme il faut.

- La nuit du paradis est moins violente que celle des enfers, moins sombre. On y voit un peu. En plus avec notre vision d'ange, on se déplace facilement. Ajoute à ça la lumière des auréoles...

- Et donc... On va... Chasser les démons du paradis ?

- En gros oui. On va dans les coins où on nous indique qu'il y a un risque qu'une âme se soit changé en démon. Quand on en trouve un on lance l'alerte, on le maîtrise, on l'accompagne à travers le Gris jusqu'en enfer.

- Le Gris vous laisse passer ?

Il haussa un sourcils et son auréole prit une teinte vert bleuté, surement la couleur de l'étonnement.

- On est des anges, bien sûr qu'il nous laisse circuler... Bon prend-ça

Il lui donna un talkie-walkie et continua

- Tu me suis. Dès que la nuit tombe, on va dans un chalet de deux âme. L'une d'entre elle dit avoir vu un comportement suspect de la part de son colocataire.

Ensuite il se tut. Une autre ange s'approcha et lança la conversation

- Tu es nouveau ?

Elle avait l'apparence d'une femme d'une trentaine d'années. Blonde, yeux bruns, lunettes, petite.

- Oui. Je m'appelle Jesper. Enchanté.

- De même, je m'appelle Marguerite.

Soudain la nuit tomba. Effectivement, si l'obscurité était telle qu'une âme n'aurait put que difficilement se déplacer, elle n'était pas complète. Despair activa sa vision d'ange et sursauta.

Elle était très différente de la vision des démons. Les démons voyaient surtout ce qui bougeait. Il percevait tout dans un nuance brun rougeâtre, et seul les contours des objets leurs apparaissaient. Celle des anges révélait plus l'intérieur des âmes, comme des petites lanternes entre le bleu et le blanc, et les objets apparaissaient très clairement, même s'il aurait été incapable de savoir si l'âme devant lui s'apprêtait à le poignarder ou pas. Il voyait la boule de lumière, mais pas les mouvements des membres. Il songea que ce n'était pas idéal pour se battre. Et emboita le pas de Théo. Soudain Lucifer se manifesta, et lâcha d'un air songeur
Marguerite... Despair réagit Quoi, qu'est-ce qu'elle a Marguerite ? ...

Il resta un instant silencieux avant de déclarer sur un ton content de lui. Elle sera notre victime !
serra les dents, il s'apprêtait à répondre quand il continua au fait, je dissimule comme je peux mon âme avec la tienne pour éviter leur vision nocturne, et pour ça, je me cache à l'intérieur de ton âme, un peu comme dans un buisson tu vois, c'est pour ça que je suis invisible aux Anges même avec leur vision nocturne.
Il manquait plus que ça... Je suis in buisson maintenant...

Il trottina pour rattraper Théo. Ils ne marchèrent pas très longtemps et arrivèrent très vite devant une sorte de train vitré de partout, qu'ils empruntèrent. Ils furent les premiers à sortir, eux et quelques anges, strate 5.

Ils suivirent une route, mi-pavé, mi-goudronnée. De chaque côté de la route s'étalaient différent bâtiments, sur lesquels ils n'aurait pas sut mettre de mot, car c'était pas première fois qu'il en voyait de semblables.
Ils s'arrêtèrent devant une sorte de grande maison. Théo trafiqua quelque chose avec son poignet et peut de temps après, une âme descendit, une petite lampa à la main, et chuchota paniquée

- C'est vous ! Tout à l'heure, ça allait, mais là, il s'est enfermé avec une autre âme et... Il y a des bruits.. J-je ne sais pas quoi faire, j'ai peur !

L'auréole Théo prit une teinte orange chaud et il posa sa main sur son épaule et la rassura.

- Vous avez une amie chez qui vous rendre ?

Elle hocha la tête

- très bien. Restez chez elle cette nuit, on s'occupe de lui et tout rentrera dans l'autre demain. Ce sont des choses qui arrivent, vous ne craignez rien.

Elle hocha encore la tête, et ajouta

- M-mais, dans le noir, et toute seule ? J-je...

- Mon ami va vous accompagner.

Puis il se tourna vers Despair d'un air entendu.

- Tu me rejoins ensuite.

Despair prit le pas de la jeune âme et lui demanda de lui indiquer le chemin. Son amie la plus proche était quelques rues plus loin. Il l'accompagnait, en marchant légèrement devant tandis qu'elle lui tenait le bras, sa petite lampe à la main.
Elle aussi ce serait une bonne victime...
Despair serra les dents et resta silencieux. Il ne pouvait rien faire contre lui, il ne pouvait que lui parler pour le dissuader... Mais il craignait de plis l'encourager qu'autre chose en le supplier de rien faire, il trouverait ça amusant au contraire de l'effet voulu.

La jeune femme lui indiqua alors une maison

- C'est ici.

Il s'approchèrent du palier et elle frappa à la porte. Mais après quelques minutes d'attente, personne n'ouvrir la porte.

- J-je ne comprend pas ! Elle aurait dû être là... Peut-être elle ne m'a pas entendu.

Elle frappa à nouveau. Soudain Despair sentit son contrôle lui échapper. Il n'était plus maître de ses mouvements, Lucifer venait de prendre le contrôle.

Personne n'ouvrait la porte. Cette amie ne semblait pas chez elle.

- Je, je suis confuse, j'étais pourtant sûre que...

- Vous n'auriez pas une autre amie ?

Elle tourna la tête vers lui.

- S-si mais c'est plus loin... V-votre voix paraît différente...

- C'est une illusion. Montrez-moi où elle habite.

Elle s'éloignait et il l'a suivit encore. Au bout d'un de marché silencieuse, elle finit par lui montrer du doigt une maison rouge en haut d'une colline presque 100 mètres plus loin. Il continuèrent de marcher, mais alors qu'ils passèrent devant une ruelle un peu plus sombre sa main s'éleva d'elle-même et qu'il attrapa les cheveux de l'âme. Il l'a tira en arrière, la faisant crier de douleur.
Il l'a bâillonna de sa main avant de lui demander..

- Vous aimez vos amies ?

Elle commença à pleurer en se débattant.

- vous avez des cheveux très doux dis donc... Un peu trop doux...

Il attrapa un petit couteau que Théo lui avait donné avec son uniforme et commença à couper mèches par mèches, les cheveux de l'âme.

Il l'a traina dans la ruelle et la jeta contre le mur. Elle voulut appeler à l'aide mais il l'a fait taire et la menaça.
Arrête ! Non Despair était si impuissant que si son œil lui appartenait encore, il en aurait pleuré, mais même ça il ne pouvait plus.

- Bon alors, je vais vous expliquer ce que vous allez faire. Il y a une âme en train de dormir, tranquillement, paisiblement, dans ce jolie chalet juste à côté de nous, là devant la ruelle.

Il lui caressa la joue avec son couteau, et une fine entaille s'y forma, comme un fil rouge sur sa peau blanche. Elle était terrifié. L'odeur de la peur donnait la nausée à Despair. En tant que démon il aurait adoré, mais en tant qu'ange, l'acidité de sa peur lui donnait presque la tête qui tourne.

- Tu vas prendre ça. Je peux te tutoyer ? On va dire que oui.

Et il lui plaça le couteau dans la main.

- Et tu vas aller devant cette âme, et tu vas planter ce couteau dans sa tête. Est-ce que tu as compris.

Elle secouera la tête négativement, encore et encore, les larmes lui débordant des yeux et se mélangeant aux gouttelettes de sang qui perlaient de sa joue.

- Tu vises bien la tête, si tu vises ailleurs ce n'est pas sûr que tu touches un organe. La tête, entre les deux yeux, okay ?

Elle essaya encore de crier. Il plaqua avec violence sa tête contre le mur

- Tu vas arrêter de crier sinon je te coupa la langue et je te la fais manger.

Elle ferma les yeux. Mais les larmes en sortaient toujours.

- Et tu sais pourquoi tu vas le faire ? À part pour ta propre vie évidemment...

Il l'a força à se mettre debout, la tourna vers la maison qui attendait silencieuse au bout de la ruelle, et posa ses mains sur ses épaules avant de lui chuchoter à l'oreille

- parce que tu aimes beaucoup tes amies, et que je sais où elles habitent.

Elle se retourna et tenta de la frapper avec la lame d'une quinzaine de centimètres. Il n'eut qu'au petit geste à faire pour l'éviter. Et un petit rire lui échappa.

- C'est bien ! Soit aussi violente avec ta victime !

Il attrapa son poignet sans difficulté et la força à pointer sa lame contre son propre front.

- Frappe ici.

Elle lui lança, à mi-voix, des sanglots la faisant vibrer de désespoir.

- Non !

Il attrapa sa gorge et lui lança son poings dans le ventre.

- Et si, mon cœur, parce que si tu le fait pas, c'est toi et toute tes copines qui auront ce genre de canif dans le crâne, et tu sais que je suis sérieux.

Elle pleurait au sol. Despair sentait sa douleur comme s'il s'agissait de la sienne. Il vouait hurler, frapper, crier, mais il était figé dans son propre corps. Cette voix, qu'il entendait prononcer ces horreurs c'était la sienne, et il ne le supportait pas.
Lucifer la relève et la poussa un peu vers la maison.

- Je te laisse 5 secondes pour te décider et je vais faire la peau à ces gentilles amies qui avaient confiance en toi. Je n'oublierai pas de leur dire qu'elle souffre et meurt parce que tu es trop faible pour faire un simple et petit sacrifice pour elles. Cinq, quatre, trois...

Elle fit un premier pas, puis se figea.

- Aller aller.

Elle baissa la tête et partit de nouveau, presque en courant. Puis elle appuya sur l'a poignet, mais la porte était fermée. Elle se redressa et se tourna vers Lucifer, mais ce dernier était déjà à coté d'elle et il lui ouvrir la porte comme si de rien était.
Comment ?!
Simplement un peu d'adresse. Et d'habitude.

L'âme essuya ses larmes d'un revers de la main rageux, puis elle s'élança dans la maison. La plupart des chalets étant construit sur le même modèle, cela de lui prit qu'une poignée de seconde pour identifier la porte de la chambre.
Elle poussa doucement celle-ci et fixa le lit et l'âme qui y reposait endormit. Lucifer resta à l'entrée.
Pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?!
Ça m'amuse. Tu vas voir son âme toute brillante se ternirent, c'est très drôle.
Elle observa un moment l'ample et tranquille mouvement régulier de ses respirations endormies qui soulevaient la couverture bleu pâle, puis elle fit un pas en avant. Sa main tremblait, elle serra si fort le manche du couteau que ses phalanges en blanchissaient. Elle s'approcha encore, pour voir son visage. Le visage d'une enfant. Elle souleva doucement la mèche de cheveux qui lui couvrait l'œil.

Elle va te dénoncer. Non, j'ai toujours mon moyen de pression sur elle...

La fillette bougea un peu et fronça les sourcils. La jeune femme bloqua son souffle et serra encore le couteau.

Je te ferai la peau. Menace en l'air. Tu es impuissant.

La fillette ouvrir un œil et fixa la jeune femme étonné. Elle sursauta et se redressa à moitié d'un seul coup.

- Qu'est-ce... ?

Elle baissa soudain les yeux sur la lame sur laquelle un rayon de lumière blanche de la veilleuse sur sa table de chevet s'accrochait. Elle poussa une exclamation horrifié et tenta de se lever.

Ce que tu m'a fait faire, tu le paiera peu importe le prix que ça me coûte. J'aime ta colère et ta rage, mais elles sont inutiles.

La jeune femme plaqua la fillette sur son lit et d'un coup sec elle enfonça le couteau dans sa gorge. Le sang lui gicla dans les mains et quelques gouttes touchèrent son visage. Elle recula, fixa son œuvre tandis que la fillette s'étouffait, tentait désespérément de retirer la lame de son cou.

Je leur ferai comprendre, ils découvriront ce que tu as fait. Mais non ! Et puis j'ai une complice maintenant. Elle ne se dénoncera pas, elle aura trop peur des enfers pour se dénoncer, et elle ne peut pas me dénoncer sans se dénoncer. Bon, tu m'excuseras, j'ai un crime à camoufler.

Il rejoignit la jeune femme

- c'est très bien... Dis-moi ton nom ?

- Je suis une meurtrière.

- nan, ton nom j'ai dit.

- Suzanne.

- Très bien Suzanne, tu vas récupérer le couteau.

Elle s'exécuta mécaniquement. Il le prit et retour à près de la dépouille de la fillette. Les draps blancs était ilbibés de rouge sombre. Il fouilla un peu la blessure pour abîmer son cou, y traçant des marques comme celle des griffures d'un animal. Ce n'est pas moi !

- Je vais aller en enfer ?

Elle pleurait.

- mais non... On va rien dire... Et puis après tout, tu n'avais pas de motif de la tuer, donc tu n'es pas suspect. Ils penseront que c'était un démon. Aller, il faut que tu te nettoies.

Elle le suivit comme un pantin comme vidé de ses forces. Ses yeux étaient fixés dans le vide et plein d'horreur.
Soudain, elle s'arrêta et vomis dans le parterre du jardin.
Lucifer lui frotta le dos et ramena ses cheveux pour ne pas qu'elle les tâche.

- Aller, tu vas t'y faire tu vas voir...

Il l'amena à une fontaine, juste à côté, dans la rue. Et lui nettoya le visage et les mains. Elle se laissa faire. Puis il lui demanda de frotter les tâches sur ses vêtements, et elle obéit sagement. Il lava aussi le couteau.
Soudain, une voix les interpella.

- Qu'est-ce que qui se passe ! Ça fait une heure que je t'attend !!

Derrière lui se tenait Théo, l'auréole teinté de rouge.
Despair sentit Lucifer se faire plus petit, mais ce fut tout de même lui qui expliqua.

- Un démon est arrivé et nous a attaqué ! J'ai fais ce que j'ai put pour répliquer, mais il s'est enfuit et il est rentré dans cette maison, et... Et je... Il...

Soudain, Lucifer se rétracta et laissa toute la place à Despair qui se retenait de pleurer depuis si longtemps. Des larmes lui coulèrent sur les joues, sans qu'il puisse les retenir. Théo se précipita dans la maison. Quand il en sortit son visag était décomposé. Il appela les autres anges, et peu de temps après, un groupe entier les rejoint.

On lui posa des questions, mais il ne put que bafouiller des réponses inintelligibles. On conclue qu'il était en état de choc, de même pour Suzanne. On le félicita même d'avoir sut défendre la jeune femme, et toutes les blessures qu'il lui avait infligé furent attribué au démon.
Elle resta silencieuse et renfermée.

Il rentra au dortoir des anges tôt le matin. Il s'allongea habiller sur son lit et fixa le plafond.
C'était pas mal' mais on peut faire mieux ! Demain soir je veux Marguerite comme victime ! Et il ne faudra bien évidemment pas négliger notre petite complice... 

Il était perdu en plein cauchemars.
Il pensa à Lava et à ses yeux couleur magma rempli d'inquiétude à l'idée de devenir un démon.

Il espérait qu'elle allait mieux que lui.