2.6

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Il tentait de toute ses forces de retenir son souffle, mais plus il retenait sa respiration, plus il était essoufflé. C'était un cercle vicieux. Il rampait, doucement, le plus proche du sol qu'il lui était possible, caché derrière un bloc de pierre imposant.
Le cliquetis résonnait tellement dans l'espace, se répétant dans un écho interminable, si bien qu'il lui était impossible de dire si la créature, car ce n'était pas un démon, il l'avait comprit, était juste là, à côté de lui, où bien à l'autre bout de l'espace où ils se trouvait. Peut-être était-il derrière la pierre qui lui servait de cachette, peut-être était-il dans un autre couloir... Aucun moyen de le savoir. Alors aucun moyen se laisser aller ne serait-ce qu'une seconde.
Il se collait au sol, pour ne pas que les gouttes de sang ne fasse de bruit quand elle touchait le sol.
Il compressa sa main sur son ventre et un long frisson le parcourue.
Il avait froid.
Soudain le cliquetis se tut. Despair retint totalement son souffle. À l'affût. Tous ses autres sens près à l'avertir d'une présence.
Un frottement, un mouvement de l'air, minuscule chuintement presque imperceptible, lui parvint, sans qu'il sache vraiment si c'était son imagination ou la réalité. Il ne chercha pas à le deviner : il se redressa pour courir droit devant lui, espérant ne pas s'assommer contre un mur de pierre. Le cliquetis se fit furieux derrière lui. Il est juste là !
Soudain, plus de douleur. Il était bien trop concentré sur sa fuite pour perdre du temps à des choses comme souffrir.
Il faillit tomber quand son pied heurta douloureusement une pierre. Il réagit à temps pour ne pas rentrer dans la roche devant lui, et seul son épaule frappa la pierre. Il jeta ensuite à terre, continuant à avancer, mais tentant cette fois de rester discret. Il entendait les pattes griffues et effilées qui tapaient sèchement le sol, tapaient les murs, envoyant l'écho partout, mais Despair n'avait plus rien à faire de celui-ci maintenant qu'il savait la créature toute proche.
Il ne voyait rien, pas la moindre petite chose, le moindre petit mouvement, éclat de lumière ou quoique ce soit. Mais si il avait put il aurait été certain de voir trouble. Sa tête lui pesait sur les épaules comme du plomb.
Cela faisait des heures et des heures qu'il était là, à fuir la créature, et il n'en pouvait plus.
Le sang continuait de lui couler entre les doigts comme un petit ruisseaux de vie qui s'échappait de lui. Il frôla soudain sa gemme. La griffe l'avait transpercé juste à côté de celle-ci. Il avait vraiment eut chaud. Un peu plus haut et il était mort, et dans le sens définitif.
Mais maintenant il perdait du sang, et le saignement n'en finissait plus. Il fait dire que ses tripes menaçaient presque de lui tomber dans les mains. Quand est-ce que la nuit vient ?!
C'était son seul repère dans le temps. Lorsque sa blessure guérirait, cela serait la nuit, et donc une journée qu'il était enfermée dans ce labyrinthe de grottes.
Il avait à peu près comprit qu'il se trouvait dans une salle donc les parois était percé de galeries comme un gros morceaux de gruyère.
Le cliquetis avait reprit régulier. La créature avait perdu sa trace et continuait ses recherches comme auparavant. Il rampa doucement jusqu'à se retrouver dans un petit creux. Il savait que ce n'était pas prudent car si la créature le débusquait maintenant il ne pourrait pas le fuir, mais la fatigue prit le dessus et il s'y roula en boule. Il respira à grandes inspirations, expira longuement, le plus silencieusement possible, reprenant sa respiration.
Mais surtout, il lui fallait vider sa tête. S'il se laissait aller à la moindre pensée, il savait que sa mauvaise habitude reprendrait le dessus et qu'il désespérerait.
Déjà, il sentait, insidieusement, la grosse limace grise de désespoir, froide, rampante, lourde, laide, molle, doucement, mais certainement, qui venait plaquer ses bras et ses jambes aux sol, lui faire baisser la tête, lui courber les épaules. Et il tentait de la repousser continuellement mais ses propres pensées venait réduire sa combativité à néant.
Je suis impuissant, aveugle, traqué. J'ai mal, je suis blessé, je ne peux pas m'enfuir, je ne peux pas vaincre, qu'est-ce que j'essaie de faire à me cacher ainsi ? Je ne fais que repousser ma mort encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore...
Et surtout, je suis seul.
Au fur et à mesure qu'il laissait ses pensées aller il perdait un peu plus espoir. Il le savait, et il s'en voulait, mais c'est une boucle, un effet boule de neige : plus il désespérait, plus il désespérait. Plus il tentait de lutter contre ça, plus il se sentait recouvert par ça, moins il lutte, moins il a envie de lutter, parce que plus il se dit que ça ne sert à rien.
Il ne sert plus à rien.
Il n'a jamais servis à rien.
Une main lui secoua l'épaule. Tiens ? Encore une vie après la vie après la mort ? Si ça trouve il n'y a pas de fin. On continua d'exister sans fin dans des vies après la mort, dans une infinité d'enfers...
Et à cette idée il se laissa encore plus aller.
- Despair !
Une voix chuchota juste â côté de son oreille son nom. Son horrible nom qui lui allait si bien. Quoique non, il aurait dû s'appeler Hopeless, plutôt que Despair. Lui n'inspirait pas le désespoir, il le ressentait c'était très différent.
Soudain une grande douleur lui traversa la joue.
- Despair, t'es irrécupérable !
Le ton de la voix n'allait pas avec les mots qu'elle prononçait. Elle aurait dû paraître accusatrice, ou en colère, mais elle ne contenait que du soulagement. Il venait de se prendre une claque ?!
Soudain il se sentit secoué comme un prunier.
- T'es chiant !
Petit à petit il se rendit compte qu'il n'était pas encore mort. Il était toujours dans le noir complet, et sa blessure était là.
- C'est moi abruti profond ! Bouge de là où on va y passer !
Il leva les mains devant lui et toucha un visage. C'était celui de Lava.
Évidement.
Toujours là, juste quand il en avait besoin.
Toujours là, juste au moment il allait se noyer dans son désespoir.
Toujours là pour lui.
Il avait sûrement de la fièvre, il délirait, il voyait des formes abstraites, des visages inconnus qui se mélangeaient, apparaissaient fugacement, s'entremêlaient, comme ces motifs psychédéliques et à peine discernables qui apparaissent sur la rétine quand on ferme les yeux et qu'on presse les paupières. Sauf qu'il avait les yeux grands ouverts sur les ténèbres.
Il ne l'a voyait pas. Certes il l'entendait, mais il ne l'a voyait pas et en avait réellement besoin. Il était terrifié qu'elle ne soit pas vraiment là et que ça ne soit qu'une illusion auditive.
Soudain il se redressa et l'amena brutalement contre lui
- Despair qu'es...
Un bruit assourdissant de roche éclatée l'interrompit. Après autant de temps dans le noir complet son ouïe c'était affinée, et il avait perçut au dernier moment le chuintement discret des mandibules de la créatures. Il roula brutalement sur le côté en pressant Lava entre ses bras, puis il se releva et commença à courir au hasard. Son tibia frappa une pierre et Lava se dégagea d'elle-même pour attraper son poignet et le tirer là où il n'y avait pas de rocher ou de mur pour bloquer leur fuite. Il zigzaguèrent pendant de longues minutes avant qu'enfin, la créature les perdent.
Ils se baissèrent, essoufflés, dissimulée derrière un bloc de roche.
Despair attrapa les épaules de Lava qu'il ne pouvait pas voir et lui chuchota en se retenant de crier.
- Qu'est ce que tu fous ici ?!
Elle lui cracha tout aussi énervée
- Te sauver la peau ! Si je n'étais pas venue te chercher tu serais resté dans ce rocher à te morfondre pendant des heures jusqu'à ce que ce truc vienne te tuer !
- Peut-être que je commençais à me laisser aller, mais j'attendais surtout la nuit ! Et tu prend trop de risques !
Il ne vit pas l'expression de son visage, mais il sentit la surprise dans sa voix quand elle répondit
- Attendre la nuit ? Tu es blessé ?
Il leva les yeux au ciel, bien que même avec sa vision de démon elle ne soit pas capable de distinguer ce genre de mouvement.
- Tu penses que j'ai passé plus 7 heures dans le noir complet avec des sortes d'araignées géantes qui me chassent sans répit et que j'ai aucune blessure, déjà en te sauvant, car oui, je viens de le faire, je viens probablement de me péter le tibia. Comme tu vois actuellement, je suis une bleu géant aveugle avec un trou au milieu du bide, alors désolée de me laisser aller un peu.
Il n'avait pas été très sympa, et au fond, il était tellement heureux qu'elle soit venu, mais il était rongé par l'inquiétude de ce qu'elle risquant en venant, encore, à sa rescousse. Et puis il était en colère contre lui-même, il se sentait minable, il pensait pouvoir gérer la situation, et pourtant, elle l'avait encore sortie des ennuis où il se fourrait tout seul. Mais elle ne s'attarda pas sur son ton un peu sec, elle lui demanda
- Des sortes ? Il en plusieurs ?
Il expliqua brièvement
- T'as vu les cocons en haut ? Ils ne sont pas responsable de la "digestion" des âmes, c'est la salive des trucs qui les dissout C'est pas des démons. Et une des araignées a voulut me cracher dessus, mais, peut-être à cause de mon côté démon, elle ne marchait pas sur moi, enfin pas très bien, alors elle a décidé de m'achever, et m'a mis un gros coup griffe dessus. Heureusement elle a raté ma gemme et ça à couper le cocon en deux, je me suis libéré et j'ai courus, je suis tombé dans le trou et une autre bestiole à commencer à me chasser, comme l'autre m'attendait en haut, j'ai fuis vers cette caverne, mais maintenant je suis paumé et pas moyen de savoir d'où je suis arrivé. Donc il y en au moins deux.
- Pas des démons ?!
- Non ils ont des gemmes, ce sont des âmes qui se sont perdues dans ces galeries pendant des siècles et ont finis par muter sans jamais être "officiellement" reconnu comme démon. C'est pour ça que c'est si dur pour lui de nous retrouver, il ne voit pratiquement pas, ce sont ces siècles passé ici qui ont développé sa vue, pas sa vision de démon.
Un cliquetis rapide les fit sursauter, mais il se calmèrent quand celui-ci ralentis. Lava finit par lui répondre en prenant son poignet
- Je sais où est la sortie, mais on va devoir traverser toute une zone totalement découverte.
Il hocha la tête avant de se rende compte qu'ils étaient dans le noir. Il allait répéter à voix haute quand elle répondit
- Parfait. Je te guide.
C'est vrai qu'elle voit dans le noir... Il songea
Une traction sur son poignet le fit avancer. Il la suivait avec confiance. Sa blessure saignait toujours et il chancela un instant. Il allait y passer si la nuit ne venait pas vite. Lava le soutint et ils finirent pas s'arrêter.
- Maintenant c'est droit devant jusqu'au mur. Ensuite il faudra aller à droite.... Ou à gauche.
Il tiqua
- Comment ça ou à gauche ?! Je croyais que tu savais où c'était.
Elle répondit la voix tendu
- je vois très mal... Je ne suis plus sûr de si c'est l'ouverture que je distingue à droite ou celle à gauche...
Elle finit par dire, un peu hésitante
- Celle de droite je pense.
Il soupira
- On n'a qu'à essayer. De toute façon c'est notre seule piste.
Elle reverra sa prise sur son poignet.
- Go !
Et il s'élancèrent. Pendant un instant, aucun bruit particulier ne se fit entendre, et soudain, le bruit mécanique des pattes de la créature résonna dans toute la grotte. Les échos amplifiaient le son et le faisaient venir de partout. Il courait dans le noir incapable de se repérer lui-même, se fiant uniquement à la pression de la main fine de Lava qui ne pouvait même pas refermer ses doigts complètement autour de son poignet. Enfin, elle s'arrêta et il faillit percuter le mur. Puis elle le tira vers la droite. Il suivit sans résister. Le bruit lui semblait soudain plus fort. La créature devait être juste à côté.
C'est alors que la traction disparut et qu'un bruit de chute mou lui parvint, suivit d'une respiration haletante. Il se précipita vers Lava. Elle suffoquait, lui tomba dans les bras comme une poupée de chiffon. Il ne l'a voyait pas mais il savait à quoi son visage ressemblait, et il était presque content de ne pas le voir. Le bruit était juste à côté, malgré L'écho il s'en doutait.
Il prit et la souleva avent de recommencer à courir en longeant le mur.
Un liquide tiède lui coula sur les bras, et Lava commença à laisser entendre des hoquets et des bruits mouillés de noyade.
Il savait ce qui arrivait et il devait sortir vite d'ici.
Soudain son épaule tomba. Le mur venait de céder place à l'ouverture. Il s'y engagea. Le bruit de la créature s'arrêta. Elle ne pouvait pas les suivre dans l'ouverture, sûrement trop étroite pour lui.
Il touchait maintenant the plafond. Il devait y trouver la fente qui menait à la la grotte d'origine.
Mais plus il s'enfonçait, plus il doutait du chemin emprunté. Et si c'était le chemin de gauche le bon ? Chaque mètre le faisait douter un peu plus. Soudain, il s'arrêta. De toute façon la créature ne les suivrait pas ici.
Il posa Lava à terre, et lui demanda
- Ça va mieux ?
Elle ne lâcha qu'un petit gémissement qui se finit en hoquet, suivit d'un nouveau vomissement. Elle s'appuya contre lui et il caressa la tête pendant... Il avait perdu la notion du temps. Lui-même se sentait au nord de l'évanouissement.
C'est quand il était à peine conscient, quand sa tête dodelinait sur ses épaules et même les frôlements de ses cheveux ne le faisaient plus réagir qu'il sentit la douleur refluer. Il toucha son ventre. La blessure se résorbait. Enfin la nuit.
Il se releva doucement et continua de marcher, Lava dans les bras qui s'était endormit. Mais le plafond ne cédait plus, pas de chemin vers la surface à l'horizon...
Il décida de faire demi-tour et de tenter de prendre l'autre chemin. C'est à cet instant des cliquetis plus aigüe que ceux de l'autre créature lui parvinrent du fond de la galerie.
Le bruit s'amplifiait maintenant de plus en plus et il était impossible de nier le fait qu'ils se rapprochaient. D'autres créatures arrivaient par les couloirs, et il devait absolument sortir de là avant qu'elles ne les rattrapent.
Il commença à courir vers la sortie avec toute la force qu'il lui restait.

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