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Despair tremblait. Il avait tellement froid.
Il était tellement seul.
Il était si seul.
Il était si fatigué.
Cela faisait tellement longtemps qu'il était seul.
Il avait avait peur de cette solitude qui l'enserrait tout les jours un peu plus. Tout les jours de son éternité, qui prendrait bientôt fin.
Jamais les âmes ne vivaient aussi longtemps que lui, jamais, elle demandait la mort avant, elle mourraient toutes avant, volontairement ou non.
Mais Despair avait peur, il tentait de se donner la mort sans jamais aller jusqu'au bout, depuis plus d'un millénaire, et depuis plus d'un millénaire il frôlait la mort, mais toujours sa peur finissait par triompher et il survivait, avec la force du désespoir.
En fait, Despair avait perdu espoir en les autres. Petites trahisons par petites trahisons.
Toutes les âmes étaient semblables, elles étaient laides, mauvaises, effrayantes, toutes pareilles. Elle disaient des choses, de belles paroles, elles t'inspiraient confiance, mais au fond, elles n'étaient pas fiable, elle trahissaient, elles mentaient. En ces millénaires d'existences, il avait apprit à ne plus accorder sa confiance. Parce que c'est toujours pareil, parce que autres, les âmes, les anges, les démons sont tous pareils.
Un coup de pied le heurta en pleine poitrine, lui brisant une côte.
Il ne réagit même pas.
Il n'était que douleur.
Il était ligoté à un épais poteau de bois, au centre d'une estrade, elle-même en plein coeur de la place principale.
Les milliers de démons qui y passaient tous les jours pouvaient s'y arrêter, pour l'humilier, le frapper, autant qu'ils le souhaitaient.
Parfois, ils faisaient la queue pour lui donner des coups. Certain se prenait en selfie avec lui. On l'insultait. On lui crachait dessus. Quelques uns plus mesquins lui pissèrent dessus "pour désinfecter tes blessures !" Disaient-ils. Mais au fond, il avait atteint un cap où plus rien ne l'affectait, il avait perdu la notion même du temps.
Il se perdait dans ses souvenirs. Des millénaires de souvenirs enfouit si profondément qu'il n'était même plus certain que c'était bien arrivé un jour....

Une vague amer et salée vint s'engouffrer dans ses narines, le faisant suffoquer. Il ouvrit grand les yeux, et cracha ses poumons. Quand enfin il reprit son souffle, il observa ce qui l'entourait. Il était au bord d'un étang boueux, perdu entre les quenouilles et les nénuphars. Il baignait dans une eau brunâtre et boueuse. Son premier réflexe aurait été de se mettre debout sans cette impression pesante de danger. Il s'appelait.... Il s'appelait... Il s'appelait... Il ne retrouvait pas. C'était trop lointain, il avait abandonné ce nom. Il se leva. Une étrange impression le poussa à se lever pour partir se cacher. Il n'avait pas peur, il se sentait même un peu détaché des événements, comme s'il rêvait. Soudain, il réalisa : je suis en enfer. Je suis mort. Mais curieusement, cela ne le marquait pas. Il portait une tunique rouge avec un short marron. Il était pied nu, et sur son poignet, il y avait un tatouage représentant un serpent enroulé autour d'un crâne dont la tête sortait par un orbite.
Il commença à marcher...

Une main à neuf doigts saisit ses cheveux et lui tira la tête vers le haut et un flash accompagné d'un petit bruit lui indiqua qu'il venait d'être prit en photo. Un de ses yeux ne s'ouvrait plus. Mais peut importe, demain ce serait guérie... Il n'était même plus un démon malgré le fait qu'il en ait gardé l'apparence. Il balançait entre présent et passé.

Il passa â côté de la cabane marquant la frontière entre la strate 5, sa strate d'origine, et la 4. En 342 années de errance, il s'était mis à dos pratiquement toute la strate. Peu importe où il allait, on le reconnaissait et on le traquait. Comme si les démons ne suffisait pas ! Il était dans une impasse, désormais, il ne pouvait plus rester. Alors bon, ne pouvant pas descendre d'une strate, il était monté. Il était plutôt avertie sur les démons des terres de feu. De plusieurs dizaines de mètres, pas le moins du monde humanoïde : les dévoreurs d'âmes. Mais il courait vite, il avait foi en ses capacités. Personne ne le battait à la course, jamais... Il était face à un désert blanc éblouissant. Derrière lui le canyon d'améthystes prenait fin. Il continua la moitié de la journée, mais très vite il remarqua qu'il s'enfonçait dans le sable, presque jusqu'au genoux. Il ne pouvait pas continuer tout droit. Et alors ? Il tourna à droite et continua jusqu'à atteindre une forêt brûlée. Il avait vraiment abusé dans sa précédente strate. La solitude, cette solitude qu'il haïssait, l'avait poussé à se rapprocher d'autres âme, à créer des alliances. Se faisait donc inévitablement trahir, et trahissant. Il ne commettrait pas la même erreur cette fois. Il resterait seul. Et quand la solitude serait trop forte, il se ferait un ami. Un nouvel arrivé qui ne se souviendrait pas trop de lui, qui ne chercherait pas trop à se venger. Un grondement résonna au loin. Il accéléra le pas. Pendant plusieurs heures il ne croisa personne. Et c'est à la fin de la journée que le démon le trouva. Dans son dos le grondement résonna plus fort que jamais. Il se retourna lentement. Le démon était là. Il commença à courir.

Despair se prit encore quelques coups, une moquerie ou deux, quand il sentit les mains le détacher du poteau et le traîner sur le sol de verre du palais. Les battements de son coeurs s'emballèrent. Si on le détachait, c'est que 25 jours étaient passés et qu'il ne lui en restait que 3 grand maximum. Despair était toujours tiraillé entre sa lassitude de vivre, et sa terreur de la mort. Il ne savait plus quoi ressentir entre soulagement et peur. Un coup violent le frappa à la tête. Il perdit connaissance.

Il était blessé, aussi bien son corps que son esprit souffrait, était brisés, était profondément blessé. Il se sentait trahie. Il avait rarement été si touché par une trahison. C'était un véritable déchirement. Mais bordel, il l'aimait ! Il lui aurait confié sa vie ! Elle était un phare, une bouée, pour lui, dans cette strate 3 ! Il aurait tout fait pour elle ! Il l'avait porté pendant des heures, avec ses jambes en miettes et le bras presque arraché et elle...elle.. Elle l'avait trahie, elle l'avait laissé pour mort, pendant qu'elle s'enfuyait en courant. Il ne savait même pas qu'elle force l'avait relevé, lui avait permit de se trainer jusqu'au fond d'un ravin boueux. Il pleuvait de l'acide, et sa peau lui brûlait, se cloquait, à chaque goutte qui venait s'écraser sur sa peau comme une boule de chantier qui détruit un mur de béton. Il était trop triste pour être en colère. Il ne lui en voulait même pas. C'est lui qui était un idiot. Personne n'est digne de confiance. Il n'y a que les idiots qui font confiance. Les gens n'aime personne d'autre plus fort qu'eux-même. Alors lui aussi, il n'aimerait personne plus fort que lui-même. Il ne ferait plus jamais quelque chose pour quelqu'un si cela ne lui rapportait pas d'avantage. C'était une promesse.

Quand il se réveilla, il était joue contre le sol glacé, dans le noir complet. Il voulut se redresser un peu mais il pouvait à peine se tenir assis. Il était position fœtale, et il avait des fourmis dans les jambes. Il tenta de les étendre, mais ses pieds heurtèrent le mur. Il ne pouvait pas non plus étendre les bras et les jambes. Il faisait froid. Très froid. Il n'aurait pas été étonné de voir un petit nuage devant son visage à chaque respiration. Il ne portait plus que la tenue des âmes, et il se roula encore plus en boule en espérant vainement se réchauffer. Deux jours...

Cela faisait 965 ans qu'il était un démon. Étant trop faible, il avait été envoyé au palais pour y servir dans l'administration sous les ordres d'un des Grand Mauvais. Mais enfin, l'âge qu'il avait atteint et son statue de démon supérieur lui conférait le droit de postuler pour être démon dans les terres des enfers. Il avait réussit le test de justesse, et serait envoyé en strate 6, la seule qu'il n'avait jamais visité du temps où il était une âme. Certains de ses collègues lui souhaitèrent bonne chance, d'autre se contentèrent de lui jeter un regard jaloux. Il partit avec Kasmar, un de ses plus proche camarade. Il l'avait toujours mit mal à l'aise, mais c'est grâce à lui qu'il s'était si vite intégré. Kasmar n'était en enfer que depuis 2 ans, mais il en connaissait beaucoup plus que lui. Avant il était ange supérieur, mais n'y avait passé que 12 ans avant d'être déchue. Il avait 14 ans d'enfer derrière lui. Despair, en avait 2321, 1356 en tant qu'âme et 965 ans comme démon. Habituellement, il faut passer 600 ans au moins en strate 6, 500 en strate 5, 400 en strate 4, 300 en strate 3, 200 en strate 2 ou 100 en strate 1 pour être un démon. Plus d'un siècle comme lui, c'était très long. Il était déjà vieux. Alors pourquoi était-il si peu démoniaque ? Pourquoi ne faisait-il même pas 2 mètres ? Pourquoi en plus de la couleur de ses yeux et de sa peau, il n'avait rien qui le différenciait des âmes ? Pourquoi détestait-il le goût autre émotion à part le désespoir ? Pourquoi ne se sentait-il pas fier d'être un démon ?

Despair se réveilla. Ou pas. Il ne savait plus s'il dormait ou était éveillé. Dans ce noir complet, ce silence complet, cette solitude complète, il n'avait plus le moindre repaire. Il ne savait pas si cela faisait 2 minutes ou 2 heures qu'il était là. Mais tout l'indifférait. Il avait encore été stupide. Il avait encore laissé cette mauvaise manie reprendre le dessus. Cette manie qu'il l'avait poussé à monter de strate en strate du temps ou il était une âme. Il regrettait. Ce n'était pas ce qu'il avait prévue... Non jamais il n'aurait dû briser trois des règles. Lui ne voulait en rompre que deux. La troisième était un accident, un accident bête et stupide, il s'était trop relâché. Il ne regrettait pas son acte, il regrettait de ne pas avoir été suffisamment prudent.

Il se tenait en équilibre sur la branche d'un arbre. Il attendait tranquillement q'une âme passe par là. Il y en avait déjà 6 qui étaient passé, mais lui ne s'attaquait qu'aux âmes isolées. Quand il attaquait des groupes, il créait toujours des trahisons et Despair détesta ça. Enfin, une âme passa sous son arbre. Il déploya un peu son aura. Un truc que tous les démons utilisent, mais pas toujours à la même fréquence, car cela demande de l'énergie noire. Despair se contentait toujours d'un minimum d'énergie alors il ne devait pas en abuser, mais certain démon possédant de grandes réserves usait de leur aura en permanence. L'âme réagit dans l'instant. Elle courut toute la journée, lui retint son aura juste un peu avant le coucher du soleil. Elle se calma, il se rapprocha, la nuit tomba et il lui chuchota un phrase à l'oreille. Elle sauta en avant. Mais maintenant avec sa vision de nuit, chacun de ses gestes était une indication sur sa position. Elle ne paniqua pas. Il effectua les gestes habituels, mais elle tentait tant bien que mal de se défendre, cette combativité était plutôt rare et bienvenue. Ne lâchant pas le moindre désespoir, il finit par l'assommer. Puis il la porta toute la nuit jusqu'au puit rouge, où il avait prit l'habitude me mettre les âmes plus coriaces que les autres. L'enfermement les faisait toutes craquer. Celle-ci aussi, il l'aurait à l'usure. Mais la première semaine passa sans même qu'elle désespère. Elle courait, faisait de l'exercice, chantait, passait le temps, mais ne désespérait pas...

Il espérait que Lava était bien au paradis. Elle avait intérêt à s'y plaire avec ce qu'il endurait pour lui avoir sauver la vie. Mais il ne voulait pas penser à elle, malgré ses pensées dérivantes qui retourna régulièrement vers elle. Chaque fois que son nom lui revenait a l'esprit, il les tournait sur un autre sujet. Penser à Lava le rendait triste. Et il ne voulait pas que ses souvenirs de Lava soient tristes.
Il se retourna dans sa cellule.
Bientôt il n'aurait plus de souvenirs.

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