Chapitre 30: Enfance

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Draco Malfoy n'avait jamais eu aussi mal après une soirée de sexe de toute sa vie -ce taré de Sven mis à part. Tous ses muscles, courbaturés, le lançaient atrocement et il n'était pas sûr d'être capable de tenir sur ses pieds. De plus, bien qu'il soit crevé, il s'était réveillé à son heure matinale habituelle et malgré tous ses efforts, il n'était pas parvenu à se rendormir. Ne voulant risquer de se ridiculiser devant les autres occupants du dortoir en se ramassant pathétiquement sur le sol et ne pouvant dormir, Draco en était donc réduit à regarder son amour roupiller comme un bienheureux. Il avait bien pensé à le réveiller pour le punir de son manque de douceur mais il avait préféré éviter, de peur que le brun ne se mette en tête de le prendre de nouveau.

Le pire c'était que l'Héritier Malfoy n'arrivait pas à être en colère contre son Lion. Pas alors qu'il lui avait offert un pied du tonnerre la veille et qu'il était adorablement endormi dans ses bras.

Draco titilla les boucles brunes de son amour avant de déposer un baiser sur son front.

« Il ressemble à un ange, ne put-il s'empêcher de penser. »

Un ange qui se transformait en véritable démon au lit ! Draco savait que son amour avait un petit côté pervers mais il n'imaginait pas que c'était à ce point !

Le blond sortit brusquement de ses pensées en repérant les signes avant-coureurs du réveil de Harry. En effet, à peine quelques secondes plus tard, le rouge et or ouvrit ses deux perles émeraudes.

« Bonjour mon cœur, salua tendrement Draco. »

Pour toute réponse, Harry poussa un faible grognement, se blottit encore plus contre le corps nu du Serpentard et il l'embrassa furtivement sur la bouche.

« Bien dormi ? Demanda encore Draco.

_ ... Et toi ? Interrogea Harry avec un sourire malicieux. »

Ce fut au tour de Draco de grogner.

« Et après c'est moi le malade, bougonna-t-il.

_ Mais tu as aimé chaque instant, non ? Demanda Harry.

_ Bien sûr. Maitre Harry... »

Le brun sourit puis il s'empara une nouvelle fois des lèvres de sa moitié, pour un baiser plus long. Machinalement, l'une des mains de Draco descendit du dos de Harry jusqu'au creux de ses reins où il exerça une faible pression. Ensuite la main curieuse s'évada sur le ferme postérieur du Gryffondor et le malaxa assez rudement.

« Dray, si tu n'arrêtes pas tout de suite, j'enfonce trois doigts dans ton cul avant de te prendre violemment, menaça ledit Gryffondor.

_ Mais 'Ry...

_ Dray, non. C'est moi qui prend les devants maintenant. »

Après un soupir d'exaspération, Draco obéit.

« C'est vraiment dur pour toi de lâcher les commandes, dis-moi, nota Harry.

_ Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes... grommela le blond. Et puis si tu n'étais pas aussi sexy, je ne me comporterais pas de cette façon...

_ Ben voyons, c'est de ma faute maintenant.

_ ... Franchement, tu aurais pu y aller mollo 'Ry. Là, je ne sais même pas si je vais pouvoir me tenir debout !

_ Hé ! S'indigna le brun. Je te signale que lors de notre première fois, j'avais aussi du mal à marcher !

_ Oui mais on était rien que tous les deux. Là, je vais me taper la honte devant toute cette bande de dé... »

Notant le regard furieux de Harry, Draco préféra ravaler la fin de sa phrase.

« Peu importe, maugréa-t-il. Tiens, qu'est-ce que c'est ? »

Glissant sa main dans l'un des nombreux replis que formaient les draps et les couvertures complètement défaits, Draco en ressortit une chemise sombre très élégante. Quand il la reconnut, les joues de Harry se teintèrent de rouge.

« Euh... fit-il.

_ Ce n'est pas ma chemise ? Interrogea suspicieusement Draco.

_ Non ! C'est... c'est... c'est la mienne !

_Ah oui ? Demanda suspicieusement l'Héritier Malfoy. Tu portes du Verciatio toi, maintenant ?

_ Ben oui... »

Draco posa sur son amour un regard peu convaincu et il haussa un sourcil.

« Euhm... c'est peut-être ta chemise tout compte fait, avoua Harry d'une toute petite voix. »

Face à cet aveux, un sourire plus que satisfait étira les lèvres de Draco.

« 'Ry, tu passais tes nuits à renifler ma chemise ?

_ Mais bien sûr que non ! Nia Harry, ses joues ayant prit une violente couleur piment.

_ Alors qu'est-ce qu'elle fait dans ton lit ?

_ Euhm... je... euhm...

_ C'est pour ça que Blaise me piquait sans arrêt mes chemises, bien qu'elles soient un peu trop justes pour lui alors, comprit le blond. Il te les passait pour que tu puisses renifler mon odeur de toute ton saoul. Tout ça parce que tu m'as dans la peau... »

Harry essaya de dire quelque chose mais aucune phrase intelligente ne prit forme dans son esprit. Cette attitude agrandit le sourire arrogant de Draco.

« Oh et puis va te faire voir ! Grogna le brun. »

Sur ces derniers mots, Harry enfila rapidement son boxer puis il sortit précipitamment de son lit. Draco eut donc le déplaisir de voir les quatre Gryffondor avec qui Harry partageait son dortoir : Dean -qui semblait toujours un peu fâché contre son copain-, Seamus -qui essayait désespérément de se faire pardonner-, Neville qui terminait de s'habiller et Ron qui avait visiblement beaucoup de mal à se réveiller. Harry avait déjà fondu dans la salle de bain.

« Ew ! Par pitié Londubat, mets un T-Shirt pour que je n'ai pas à supporter l'horreur qu'est ton torse, geignit Draco. »

Le Serpentard se fit aussitôt fusiller du regard par Neville.

« Ferme-là Malfoy, le son de ta voix est un cauchemar pour nous tous, répliqua sèchement Ron d'une voix ensommeillée.

_ Écoute-moi bien la Belette...

_ Dray, arrête de faire chier le monde et ramène ton joli cul par ici, ordonna la voix de Harry. »

Conscient qu'il avait promis à son amour de faire des efforts avec ses amis, Draco n'insista pas. Il se dépêcha donc d'attraper son dessous, l'enfila puis il tenta de se mettre debout avec le plus de dignité possible en priant Merlin de lui donner assez de force pour ne pas s'écraser comme une merde devant tous ces Gryffondor.

Ses muscles tremblaient vivement mais, ignorant la douleur qui avait envahi chacun d'eux, le Serpentard parvint à se mettre péniblement debout en s'aidant du lit de Harry. Mais par contre, il ne parvint pas à retenir un petit cri de douleur : ses muscles n'étaient, de toute évidence, pas contents d'être ainsi sollicités.

Draco se massa un instant le bas de son dos endolori sans vraiment de résultats.

Certes, les puissants coups de reins de Harry l'avait mené à l'extase la veille, mais ils lui avaient également défoncé les fesses. Tout ce que le blond voulait en ce moment, c'était se noyer dans des potions guérissantes.

« Étrangement, te voir souffrir me rempli de bonheur, déclara Neville avec un petit sourire moqueur en notant la difficulté qu'avait le blond à se lever ainsi que tous les hématomes, morsures, suçons et autres dont il était couvert. »

Il grimaça néanmoins en voyant un liquide blanc couler le long des cuisses du blond. Ce qui fit sourire largement ledit blond.

« Eh oui Londubat, si je souffre autant c'est parce que Harry m'a rempli avec tout autre chose... »

Satisfait de la mine dégoûtée qui imprégnait le visage des quatre garçons, Draco alla rejoindre son amour en boitillant.

« Dray, je croyais que tu allais faire un effort ? Soupira Harry tandis que le blond se plaçait derrière lui et l'enlaçait.

_ Mais je fais des efforts ! Assura le blond. En plus, je n'ai pas l'impression que tes amis se forcent beaucoup... »

Harry poussa un petit soupir plaintif avant de se mettre en quête de son énième pot de crème destiné à régler son ''problème de peau''. D'après James, plus que quelques jours et il était définitivement réglé !

En se mettant sur la pointe des pieds, le brun put ouvrir la petite armoire où il avait entassé tous ses produits.

« Merde ! C'est quoi tout ça ? S'enquit Draco.

_ Des crèmes et gels douches en tout genre que notre tortionnaire de fils m'oblige à utiliser... bougonna Harry.

_ Laisse-moi deviner, James ?

_ Bingo. Apparemment, j'ai un ''problème de peau''.

_ Pff, comme si tu n'étais pas au courant, pouffa Draco. »

Le blond sut qu'il avait gaffé à la seconde où il croisa le regard noir de sa moitié dans le reflet du miroir.

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Grogna Harry en se tournant vers Draco.

_ Euhm... je... c'est que... tu ne savais vraiment pas que... enfin... je veux dire que... tu... Tu es parfait mon ange, ok ? Juste... reste comme tu es.

_ Non, j'insiste dis-moi ce qui cloche avec ma peau, le pressa Harry. James refuse de me le dire alors je t'écoute.

_ Je... enfin... c'est juste que... tu vois... tu... juste... continue à appliquer les crèmes, ok ? »

Indigné, Harry ouvrit la bouche pour incendier le Serpentard mais ledit Serpentard s'empressa de le retourner face au miroir et de changer de sujet.

xx

« De toute façon, tu n'as pas le choix, dit Harry. »

Harry et Draco terminaient de s'habiller dans la salle de bain.

« Je sais, soupira Draco. Et ne t'en fais pas, je ne me défilerai pas. J'ai perdu le pari, alors j'irai manger à la table des Lions même si j'y vais à reculons... Mais par contre, je vais devoir passer par mon dortoir avant.

_ Bien sûr. Pour quoi faire ?

_ Mmm je ne sais pas... Peut-être pour trouver une potion pour me soulager de l'atroce douleur qui a envahi mon cul à cause d'un certain brun ne connaissant rien à la douceur ! »

Harry pouffa de rire.

« Oh arrête un peu ton cirque, je suis sûr que tu as vu pire avec Sven. Et puis je n'ai fait que te rendre la monnaie de ta pièce. D'ailleurs... je ne sais pas si je vais te laisser la prendre, cette potion...

_ Pardon ?

_ Après tout... tu ne m'as pas aidé, toi, alors que mon cul me faisait un mal de chien. Qu'est-ce que tu disais déjà ?... Ah oui ! Tu m'as dit que voir ton amant le corps tout endolori, peinant à chaque pas après une intense nuit de sexe, flattait grandement ton égo et que ça te prouvait que tu avais bien fait ton travail la veille...

_ ...Ah oui je... j'ai dit ça ? Glapit le blond, pressentant que la suite n'allait pas lui plaire.

_ Oui, tu l'as dit. Du coup... j'ai dû rester avec mon mal de cul...

_ Hé ! Pomfresh t'avais donné des potions je te signale !

_ Oui c'est vrai...

_ Et puis c'est quelque chose qui flatte grandement mon égo ! Et toi et moi, on est deux personnes très différentes...

_ ... Tu as vraiment peur que je te prive de potions calmantes, hein ? Fit Harry avec un sourire narquois.

_ 'Ry, si tu savais à quel point je souffre en ce moment... J'ai l'impression que mon anus est en feu.

_ Tu sais quoi ? J'avais exactement la même sensation après notre première nuit ensemble. J'ai un doute, avais-tu cédé pour autant ?

_ ... Non, souffla Draco d'une voix à peine audible.

_ C'est bien ce que je pensais... »

Et le sourire très Serpentard qui étira les lèvres du brun, dressa les poils de Draco.

« Mais n'oublie pas ce qu'on dit, tenta une dernière fois le Serpentard, la vengeance n'est pas une solution.

_ Mmm... c'est drôle, moi j'ai surtout entendu : la vengeance est un plat qui se mange froid. »

Draco déglutit faiblement, le teint encore plus pâle qu'à l'accoutumé.

Harry le laissa mariner pendant un instant avant de fouiller dans l'un des tiroirs et d'en sortir l'une des potions que l'infirmière lui avait données.

« Tu as vraiment de la chance, déclara Harry en la lui tendant. »

HPDMHPDM

Ron n'arrivait toujours pas à y croire : il avait un petit-ami. Un petit-ami ! Et ce n'était pas n'importe qui ! Il s'agissait quand même du Second Apollon de Poudlard !...

Le rouquin ne comprenait toujours pas comment il était possible qu'un homme de sa catégorie s'intéresse à lui...

« Arrête de stresser, tout va bien se passer. »

Ignorant le grognement exaspéré de Draco, Ron fit la moue devant la déclaration de Harry.

« C'est quand même la première fois qu'on se voit depuis l'officialisation de notre couple... bougonna le rouquin.

_ Aaww, vous formez vraiment un couple adorable, Blaise et toi, déclara Dean.

_ Yerk... maugréa Draco.

_ Dray... reprit Harry.

_ J'ai rien dit... bougonna le blond.

_ Argh ! Je déteste me mettre dans cet état là... murmura Ron. »

Le roux trouvait qu'il ressemblait à une jeune fille en fleur à stresser ainsi pour sa première rencontre post-officialisation avec Blaise. Ils avaient déjà été très proches tous les deux : Blaise l'avait déjà touché et embrassé à plusieurs reprises, mais pour Ron, ce n'était pas pareil maintenant qu'ils étaient officiellement ensemble, maintenant que Blaise était vraiment son petit-ami. Et du coup le rouquin ne pouvait empêcher ses mains de devenir moites, ses joues de rougir, ses membres de trembler et son cœur de danser la samba.

Ce que le roux était entrain de vivre n'avait vraiment rien à voir avec ce qu'il avait vécu avec Hermione. Il lui était, certes, arrivé d'être un peu nerveux avec elle mais jamais avec une telle intensité. Il ne s'était jamais senti aussi... stupidement amoureux avec elle.

« Je suis vraiment pathétique, souffla-t-il.

_ Non, tu es seulement vraiment amoureux, corrigea Harry. Je suis sûr que je n'étais pas mieux au début.

_ Pff, tu n'es pas mieux maintenant, pouffa Ron.

_ Ok, on est tous les deux pathétiquement amoureux de nos petits-amis.

_ J'aime bien moi, que tu sois pathétiquement amoureux de moi... informa Draco avec un large sourire. »

Harry se tourna vers son amour et il lui adressa un sourire similaire.

« Et ça ne me fait rien de l'être parce que je sais que tu es tout aussi pathétiquement amoureux de moi, dit-il.

_ Mmm... ce n'est pas faux... Mais je le suis avec beaucoup plus de classe que toi... »

Sur ce, le blond se pencha vers Harry et prit amoureusement possession de ses lèvres.

Ron attendit patiemment que son ami se tourne de nouveau vers lui pour lui demander à voix basse :

« 'Ry, tu... tu crois que je suis gay ? »

Les yeux de Harry s'écarquillèrent devant la question puis un doux sourire se dessina sur son visage.

« Eh bien... tu es amoureux de Blaise ? Demanda-t-il. »

Le roux ne répondit pas mais la jolie couleur coquelicot de ses joues le fit pour lui. Harry lui adressa alors un regard qui lui indiqua clairement ce qu'il pensait.

Ron baissa timidement la tête.

« Je sais que ça signifie que je suis bi ou gay mais...

_ Mais ?

_ Mais je n'arrive pas à savoir où je me situe très exactement. Dès que j'essaye de regarder un garçon ou une fille pour voir si je ressens quelque chose, dans ma tête je retombe automatiquement sur Blaise... Du coup, je n'arrive pas à me décider.

_ ... A mon avis, tu devrais attendre de sortir de ta phase lune de miel, le conseilla Harry. Une fois que tu pourras penser à une personne autre que Blaise, tu pourras te pencher un peu plus sur ta sexualité.

_ D'accord. Je... »

Le rouquin se tut brusquement quand la porte de la Grande Salle s'ouvrit sur quelqu'un qui lui coupa le souffle et le fit rougir jusqu'à la racine des cheveux : Blaise. Le basané était accompagné de quelques Serpentard mais au lieu de se rendre à sa table, il se dirigea immédiatement vers celle des Gryffondor. Réaction de Ron : son cœur se mit à battre si vite qu'il eut l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine et il s'empressa de baisser les yeux sur son petit-déjeuner pour éviter de baver stupidement sur le bistré.

De son côté, Harry se dépêcha de se décaler afin que Blaise puisse s'installer aux côtés de son meilleur ami. Arrivé à leur hauteur, le basané prit effectivement place près de son récent petit-ami.

Ledit petit-ami ne leva pas les yeux vers lui mais ses joues s'empourprèrent sévèrement.

« Bonjour Ron, lui souffla Blaise. »

A l'entente de sa voix, le Gryffondor fut parcouru de frissons plus qu'agréables et un glapissement fort peu masculin s'échappa de sa gorge. Embarrassé par ce glapissement, Ron devint encore plus nerveux -ses mains tremblèrent tellement qu'il préféra les cacher sous la table. Il se força à lever les yeux vers Blaise et à esquisser un sourire. Sourire forcément un peu crispé... Et quand il croisa les yeux miels du bistré, Ron se sentit fondre instantanément et il se maudit pour être à un tel point pathétiquement amoureux.

« B... Bon... Bonjour Blaise... »

Se sentant rougir encore plus, Ron voulut se cacher du mieux qu'il put en rivant son regard sur son repas mais à peine eut-il fait un geste que Blaise le força à le regarder en plaçant quelques doigts sous son menton. Une telle douceur régnait dans son regard que Ron fut persuadé, pendant quelques secondes, qu'il ne restait de lui qu'une petite flaque d'eau.

« Je peux te dire bonjour comme il se doit ? Lui demanda Blaise. »

Ron ouvrit tout d'abord la bouche pour lui demander ce qu'il entendait par là mais finalement, la réponse s'imposa d'elle-même à son esprit, ce qui donna encore plus de couleur à ses joues déjà bien rouges. Apparemment, Blaise voulait savoir si ça le dérangeait d'entretenir une relation à la vue de tous.

« B... Bien sûr... bafouilla Ron avec une toute petite voix. »

Un sourire, que le roux trouva à tomber, prit alors place sur le visage de Blaise. Sans lâcher son menton, il se pencha lentement vers lui et prit possession de ses lèvres dans un tendre baiser qui provoqua un tas de sensations très plaisantes chez Ron.

Quand le baiser prit fin, le Lion ne pouvait pas être plus rouge. Il croisa rapidement le regard attendri de Harry, Dean et Seamus, le regard dégoûté de Draco ainsi que le regard haineux et jaloux d'une assez grande quantité de garçons, visiblement très contrariés par la mise en couple de Blaise.

« Désolé les mecs, mais il est à moi à présent... ne put s'empêcher de penser Ron. »

Le rouquin fut d'abord gêné d'avoir eu cette pensée puis il se détendit en se rendant compte que ce n'était que la stricte vérité.

C'est donc un peu moins tendu que Ron reposa son regard sur Blaise, qui lui souriait toujours.

« Euhm... Blaise, i... il faut que... que je te parle d'un truc... commença Ron.

_ Je t'écoute.

_ Je... C'est à propos de... de hier... je... »

Ne voulant être entendu de personne d'autre, Ron se rapprocha au maximum du Serpentard puis il chuchota :

« Je... je suis vraiment désolé d'être parti si précipitamment je... Ça n'avait absolument rien à voir avec toi c'est juste que...

_ C'est juste que ?

_ C'est juste que... quand tu m'as embrassé... ça m'a beaucoup plu alors... disons que... mon corps a agi en conséquence... »

Face à cet aveu, le sourire de Blaise s'agrandit. Il tripota tendrement les cheveux de l'homme qu'il aimait pendant plusieurs secondes avant de répondre :

« J'avais deviné.

_ C... C'est vrai ?

_ Hum, hum. Je n'ai pas été vexé, rassure-toi. Et même... »

Blaise pencha de nouveau sa tête vers Ron, ce qui fit croire à ce dernier qu'il avait dans l'intention de l'embrasser, mais finalement il glissa jusqu'à son oreille.

« ... ça m'a fait rudement plaisir... »

Ron frissonna en réponse au ton qu'avait adopté Blaise et ses frissons s'intensifièrent quand le basané posa sa main sur sa cuisse.

« La prochaine fois que ça t'arrive, reprit le Serpentard, reste. Je me ferai un plaisir de te débarrasser de ta raideur.

_ ... B... Blaise t... tu... »

Ron glapit une seconde fois et frémit de plus belle quand la main du vert et argent remonta sur sa cuisse, s'approchant ainsi dangereusement de son entrejambe.

Les joues plus rouges que jamais, le roux essaya de déloger la main de son petit-ami mais le bistré ne bougea pas d'un poil.

« Je te l'avais bien dit, lui souffla Blaise, qu'il ne fallait pas me donner la permission... »

Parce que le basané était peut-être gentil, il n'en était pas moins un Serpentard !

Et en voyant Ron complètement déstabilisé, le noir ne put s'empêcher de sourire, quelque peu attendri.

« Tu es adorable, tu sais ça ? Demanda-t-il. »

A ces mots, Ron leva furieusement les yeux vers lui.

« Je ne suis pas adorable, grogna-t-il. »

Pour lui, ''adorable'' était un adjectif fait pour les enfants de 5 ans ou encore les petits animaux. Étant un jeune homme de 16 ans, grand et solidement bâti, Ron ne voulait pas qu'on le qualifie ''d'adorable''. Et ce, même si c'était son magnifique petit-ami qui le faisait.

« Si tu l'es, contredit tranquillement Blaise, amusé de la réaction du Lion. Mais c'est l'une des raisons pour lesquelles je t'aime autant... »

Cette dernière phrase eut le mérite de replonger Ron dans l'embarras. Ce dernier préféra donc river ses yeux sur son bol de lait, les joues écarlates.

Après un dernier sourire amusé et un baiser déposé sur la joue du Gryffondor, Blaise se décida enfin à arrêter d'embêter son amour. Il se tourna ainsi vers Harry et il lui adressa un large sourire.

« Salut. Tu as bien dormi ? Demanda-t-il.

_ C'est maintenant que tu t'aperçois de ma présence ? Nota le brun en haussa les sourcils.

_ Oh tu sais très bien que son esprit était occupé par un rouquin que l'on connaît bien... justifia Seamus. »

Si ledit rouquin avait entendu cette phrase, il aurait sans doute été encore plus gêné mais il n'entendit rien car son cerveau était toujours embué par le ''je t'aime'' soufflé par Blaise quelques secondes plus tôt.

Il sortit néanmoins de ses pensées en sentant que la main de Blaise quittait sa cuisse et il s'empressa de la retenir. Après tout, ce n'était pas parce qu'il trouvait le touché embarrassant qu'il en était moins agréable !...

S'obligeant à ne pas tourner la tête vers son petit-ami, qu'il savait entrain de le regarder avec surprise, Ron poursuivit innocemment son petit-déjeuner.

HPDMHPDM

« Messieurs Weasley et Zabini, j'ose espérer que vous aurez plus de tenu que Messieurs Potter et Malfoy et que vous ne m'obligerez pas à vous séparer...

_ B... Bien sûr, professeur McGonagall, répondit Ron les joues légèrement roses. »

Le petit-déjeuner terminé, ils s'étaient tous dirigés vers le premier cours de la journée : métamorphose. Blaise s'était empressé de prendre la main de son rouquin ce qui retira un gros poids des épaules dudit rouquin car durant les 10 précédentes minutes, il n'avait cessé de se demander si oui ou non il pouvait prendre la main du basané. C'est donc sur un petit nuage que le roux s'était laissé entraîner vers sa salle de classe. Harry lui avait lancé un regard lourd de sous-entendus mais Ron avait choisi de l'ignorer.

À peine s'était-il présenté devant la salle de classe avec Blaise que le professeur McGonagall leur était aussitôt tombée dessus et elle leur avait rappelé les règles de bien-séance après avoir fait de même avec Harry et Draco. Le blond n'avait pas paru beaucoup apprécier par ailleurs... Apparemment, il ne comprenait pas comment on pouvait lui interdire de bisouiller son brun !

« On se tiendra bien, professeur, assura Blaise à la suite de son petit-copain. »

La femme d'âge mûre les regarda suspicieusement en silence pendant plusieurs secondes avant de s'écarter pour les laisser passer.

Elle espérait sincèrement qu'ils tiendraient leur promesse parce qu'elle ne voulait pas d'un seconde couple avec qui jouer les gendarmes...

Bien évidemment, Blaise et Ron s'assirent l'un à côté de l'autre. Et dès qu'ils furent installés, Blaise posa sa main sur la cuisse du rouquin qui piqua un fard monstre.

« Non mais ça ne va pas ! Lui souffla Ron en tentant vainement de se débarrasser de la main curieuse.

_ Quoi ? Elle ne te dérangeait pas tout à l'heure...

_ Oui mais on n'était pas en cours ! Tu... Blaise ! S'indigna le roux en sentant la main remonter sur sa cuisse.

_ Détends-toi, il ne va rien se passer... »

Ron fit la moue mais de toute façon, il n'avait d'autres choix que le laisser faire : le bistré restait plus fort que lui.

xx

Et une demie-heure plus tard...

« M. Weasley, veuillez changer de place avec M. Zolinsky s'il-vous-plaît, intima une professeur McGonagall au bord de l'exaspération. »

Les jours couleurs piment, Ron ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Blaise le coupa dans son élan en se levant brusquement.

« Je vais changer de place ! Déclara-t-il. »

N'y voyant aucun inconvénient, la femme d'âge mûre acquiesça furtivement avant de reprendre son cours. De ce fait, elle ne vit pas le regard furieux que Ron lança à son petit-copain, plus amusé qu'autre chose.

La raison d'une telle animosité était simple. Même si le bistré lui avait assuré qu'il ne se passerait rien, à force de caresser sa cuisse, le rouquin avait à présent une jolie érection...

HPDMHPDM

Assis sur une marche d'un escalier, James était plongé dans ses pensées. La conversation qu'il avait eu avec son frère tournait en boucle dans sa tête.

Comme d'habitude quand il était en proie à une grande réflexion, le blond tripotait avec insistance la dent de Galloc qu'il ne quittait jamais. C'est ainsi que son regard se posa sur la deuxième chaîne qui ornait son cou. Au bout, trônait un magnifique médaillon.

À sa vue, un sourire attendri étira automatiquement les lèvres de James. Ce médaillon, c'était Christopher qui le lui avait offert pour ses 13 ans. James l'ouvrit lentement et son sourire s'agrandit en voyant la petite fleur toujours parfaitement conservée qui s'y trouvait : la Isadora. Une magnifique plante aux pétales du blanc le plus pure, piqués de points rouges sang ressemblant à des larmes. Sa particularité : ses pétales brillaient au clair de lune, ce qui était un spectacle absolument sublime. L'Isadora faisait partie des fleurs très recherchées dans monde magique. Non pas pour de quelconques propriétés mais tout simplement pour sa beauté. James ne cessait de s'étonner de l'étonnante capacité qu'avait le demi-lycanthrope pour dénicher de telles plantes. Pas étonnant qu'il soit un as en botanie...

Quelques instants plus tard, une fine poudre jaune s'échappa du bijou et elle forma peu à peu des notes de musique qui dansèrent dans l'air puis une douce musique s'éleva. James ne se lasserait jamais de cette dernière : With you. Interprété par le chanteur de son groupe de musique préféré : Later Tonight. C'était un petit bonus pour qu'il n'oublie pas la nuit de son 13ème anniversaire.

« Chris... murmura-t-il à mi-voix. »

Le jeune homme n'avait vraiment pas changé depuis qu'il le connaissait...

FLASH-BACK

Une rafale de larmes coulaient des yeux de James. La totalité de son corps était pris de grands tremblements et il sanglotait avec bruit.

À la suite d'une sortie familiale -ne comprenant pas seulement la famille par le sang- et malgré les recommandations de ses parents, le petit garçon s'était un peu éloigné du lieu du pique-nique avec son frère jumeau et ses deux meilleurs amis. Ils s'étaient ainsi un peu enfoncés dans la forêt qu'ils connaissaient si bien. Et alors qu'ils s'étaient dits qu'ils resteraient ensemble, l'attention de James avait été happé par une magnifique fleur qui avait poussé, un peu cachée, au sommet d'une pile de rochers plutôt pointus. James l'avait immédiatement reconnue : la Isadora. En trouver une ici était un véritable coup de bol et le blond doutait qu'une telle occasion se représente s'il laissait passer sa chance !

Le petit blond n'avait donc pas résisté à l'envie d'aller la chercher. Il s'était ainsi éloigné de ses amis jusqu'à les perdre complètement de vue puis il s'était mis en tête de grimper sur les rochers.

Mais comme il fallait s'y attendre, alors qu'il avait presque atteint le sommet, l'une de ses prises cassa, l'entraînant dans une dangereuse chute. Heureusement pour lui, cette dernière ne fut ni mortelle ni très grave. À part un terrible élancement dans le bras gauche sur lequel il était tombé et un mal de tête car cette dernière avait tapé contre le sol -mais là encore, à part une bosse il n'aurait rien-, il allait relativement bien. Son bras gauche s'était largement ouvert sur l'un des rochers et du sang coulait de sa blessure.

Le problème était que le blond était beaucoup trop sonné pour se lever et que ses amis étaient apparemment trop loin pour qu'ils puissent l'entendre.

Sanglotant inconfortablement en serrant son bras blessé contre lui, recroquevillé sur le sol, James attendit, impuissant, que la douleur passe.

« Oh Merlin ! Qu'est-ce qui s'est passé ? »

En reconnaissant la voix qui s'était adressée à lui, James fut tellement content et soulagé que ses larmes redoublèrent d'intensité.

Une fois près de lui, Christopher fit bien attention en l'aidant à se redresser.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda-t-il une seconde fois. »

Devant lui, le visage de l'aîné Lupin était tordu dans l'effroi et l'inquiétude.

James voulut lui répondre mais ses sanglots étaient trop importants pour qu'il puisse prononcer un seul mot qui ait du sens.

En regardant autour de lui, Christopher tomba sur la fleur tant convoitée. Lui aussi la reconnut immédiatement et de ce fait, il comprit aussitôt ce qu'il s'était passé.

« Mais pourquoi est-ce que tu as fait quelque chose d'aussi dangereux... souffla-t-il de façon rhétorique. Ta tête a été touchée ? »

Sans attendre la réponse, le jeune garçon inspecta la tête de son blond. Il soupira de soulagement en constatant qu'il n'avait qu'une petite bosse.

« Je peux voir ton bras ? Demanda-t-il. »

Toujours sans attendre de réponse, le demi-lycanthrope se saisit doucement du bras blessé. Il ignora le gémissement de douleur que James poussa et il examina la blessure avec soin. Il était loin d'être médecin mais malgré son jeune âge, il se blessait tellement souvent que pour certaines blessures, il savait quoi faire pour stopper le saignement et soulager la douleur.

« Ça va. J'ai déjà eu bien pire une fois, relativisa-t-il. Je reviens d'accord ? »

Christopher se releva, ce qui provoqua, par la même occasion, une crise de tremblements et de gémissements plaintifs de la part de James qui ne voulait pas qu'il le laisse seul, même pour une minute.

« James, murmura doucement Christopher en s'accroupissant de nouveau auprès de lui, je vais revenir. Mais pour l'instant il faut que j'aille chercher les plantes qu'il y a là-bas. Ça va interrompre le saignement et diminuer la douleur... Je ne vais pas très loin, tu pourras encore me voir, ok ? »

Christopher attendit patiemment que James se calme suffisamment pour lui permettre de s'éloigner et, comme promis, il resta dans le champ de vision du blond pour cueillir les plantes qu'il lui fallait. Heureusement qu'elles étaient très proliférantes !

Une fois qu'il en eut assez, il revint aussitôt vers le blond puis il fourra les plantes dans sa bouche et les mâchouilla pendant plusieurs secondes avec une certaine difficulté avant de recracher une bouillie compacte dans sa main droite.

« Donne ton bras, intima-t-il. »

Il roula ensuite des yeux en voyant la mine peu ragoûtée du blond.

« Je n'ai pas la gale, grogna-t-il. Et c'est le seul moyen qui est à notre portée. »

La douleur lancinante qui traversait son bras suffit à faire disparaître les derniers doutes de James qui tendit son bras blessé à son ami.

Comme il s'y attendait, Christopher déposa sa bouillie verdâtre sur la blessure et malgré le caractère plutôt dégoûtant de la chose, James ressentit un immédiat soulagement.

« Ça va durcir dans peu de temps donc ça ne coulera pas, l'informa Christopher. »

James opina en silence.

« Et fais plus attention la prochaine fois, lui conseilla Christopher. Même mieux, ne refais plus jamais ça.

_ J... Je... Je voulais...

_ Ce n'est pas une raison.

_ ... Merci, en tous cas. »

Christopher fit la moue avant qu'un sourire malicieux n'étire ses lèvres.

« Il est normal que je prenne soin de mon futur mari... déclara-t-il nonchalamment. »

A ces mots, James faillit s'étrangler avec sa salive.

« Ton quoi ? S'égosilla-t-il.

_ Mon futur mari, répéta tranquillement le demi-lycanthrope. »

Le blond n'en crut pas ses oreilles.

« Tu... Mais... non... je... tu... non... bredouilla-t-il. Je... d'où est-ce que... »

Le baragouinement du blond amusa fortement Christopher, dont le sourire s'accentua.

« Je suis amoureux de toi, déclara-t-il sans préavis. Donc plus tard, je t'épouserai.

_ M... Mais non !... tu... Tu ne peux pas... ce... Ça n'a aucun sens tu... tu... En plus je ne suis pas amoureux de toi, moi.

_ Tu le deviendras, assura le demi-lycanthrope sans l'ombre d'une hésitation.

_ Quoi ? »

L'assurance sans faille du demi-lycanthrope commença furieusement à taper sur le système du blond.

« N'importe quoi ! cracha-t-il.

_ Bien sûr que si, affirma Christopher avec un sourire plus qu'amusé. Je peux le voir dans tes yeux...

_ ... N'importe quoi, répéta James. »

Le sourire amusé de Christopher s'étira puis, du pouce, il essuya les joues humides du blond.

« Tu as arrêté de pleurer, nota-t-il. C'est bien. Je n'aime pas quand tu pleures. »

James lâcha un discret soupir face à cette déclaration. Cette histoire de mariage c'était juste pour qu'il arrête de pleurer, alors ? Heureusement, parce que les recommandations de son Père étaient toujours très fraîches dans son esprit !

« Tu peux te lever ? Lui demanda finalement Christopher. »

James acquiesça et avec l'aide de l'aîné Lupin, il réussit à se mettre sur ses pieds. Sans plus attendre, ils allèrent retrouver les autres membres de leur famille.

« Comment as-tu su que j'avais besoin d'aide ? S'enquit James.

_ J'ai croisé Gabe, Alex et Fred, répondit-il. Ils étaient complètement paniqués parce qu'ils t'avaient perdu de vue. Ensuite, il m'a suffi de suivre ton odeur... La plus douce, sucrée et délicieuse qui soit... »

Suite à sa remarque, le demi-lycanthrope jeta un regard malicieux à James qui se sentit rougir.

« Oh fait, reprit Christopher, je ne plaisantais pas. Plus tard, je me marierai avec toi. »

Et sans même laisser James ajouta quelque chose, il accéléra le pas.

C'était l'année de ses 6 ans.

oOo

Les yeux écarquillés au maximum, assis sur le sol, les joues humides, James n'en croyait pas ses yeux. Devant lui, fermement campé sur ses pieds, dans une attitude protectrice, une lueur de rage, qui ne lui était pas destinée, brillait dans les yeux dorés de Christopher. Le demi-lycanthrope était assez amoché : des hématomes recouvraient ses bras découverts par son débardeur, ses habits, tâchés de sang, comportaient une multitudes d'accrocs, un coquard se formait peu à peu à son œil droit, un filet de sang coulait de son arcade sourcilière droite et de sa lèvre fendue. L'aîné Lupin avait bien d'autres plaies mais comparé à la demi-douzaine de garçons couverts de blessures qui gémissaient douloureusement à ses pieds, il était en pleine forme.

La raison du sale état dans lequel ils étaient était simple : ils avaient eu le culot d'essayer de s'en prendre à James.

L'aînée Malfoy-Potter était un garçon très mignon. Il le savait pertinemment et c'est pour cela qu'il faisait très attention, surtout quand il était seul. Parce que bien qu'il soit le fils des sorciers les plus puissants du monde magique, qu'il ait en lui une quantité gigantesque de magie et qu'il lui arrivait souvent de provoquer des événements magiques sans même le vouloir, lorsqu'il avait le plus besoin de ses pouvoirs, rien ! Absolument rien. Pas une seule étincelle magique !

À cause de ces petits problèmes qu'il avait quand il était vraiment en danger, le blond faisait très attention quand il était seul. Au moins jusqu'à ce qu'il ait sa baguette magique. Mais malheureusement pour lui, cette fois-ci il s'était fait coincer par six garçons plus âgés que lui. Ils n'avaient pas jugé utile de prendre leur baguette avec eux mais à un contre six, le blond savait qu'il n'avait aucune chance.

Heureusement pour lui, Christopher était arrivé avant qu'il ne soit vraiment dans la merde.

Le demi-lycanthrope le trouvait toujours quand il avait vraiment besoin de lui. À croire qu'il lui avait installé une puce électronique !

Le blond avait à peine ouvert la bouche que son ami s'était chargé de mettre ses adversaires ko en un temps record. James ne l'avait jamais vu aussi en colère !...

Christopher prit le temps de se calmer un peu avant de se tourner vers James. Son visage n'était plus emprunt d'une vive fureur mais d'une profonde inquiétude. Son brusque changement d'expression surpris grandement James.

« Tu vas bien ? S'enquit le lycanthrope en lui tendant la main. »

Toujours sous le choc, James acquiesça en silence. Il se saisit de la main tendue et il laissa son ami le relever en douceur.

« Merci, souffla-t-il, toujours aussi éberlué. »

Christopher balaya son remerciement d'un vague mouvement de la main comme s'il n'était pas nécessaire.

« Je te l'ai déjà dit, lui dit Christopher, tu es mon futur mari. Et de ce fait, je ne laisserai rien ni personne te faire du mal, ok ? »

James acquiesça de nouveau. Il pensait toujours que cette histoire de mariage n'était que fabulation mais il était encore trop sous le choc pour discuter.

Il évita avec soin de regarder ses agresseurs qui poussaient toujours des petits gémissements plaintifs et son regard se posa sur les ongles de son ami. Ou plutôt, sur les griffes de ce dernier...

Un faible sourire étira ses lèvres :

« Tu as commencé ta puberté ? Interrogea-t-il. »

Un sourire fier se dessina instantanément sur le visage de Christopher.

« Ouaip. C'est grâce à ça que, maintenant, je le sens.

_ Tu sens quoi ? »

Le sourire fier de Christopher se transforma alors en un sourire moqueur. Il jeta ensuite un regard amusé à James avant de le saisir par le poignet et de se mettre en marche pour aller retrouver les autres, sans prendre la peine de répondre.

« Que tu sens quoi ? Insista James. »

Mais malgré toutes ses sollicitations, Christopher resta muet, un sourire amusé sur les lèvres.

C'était l'année de ses 10 ans

oOo

Encore et toujours entrain de courir, des larmes ruisselaient en trombe sur les joues de James. Il courut ainsi sur quelques mètres de plus avant de trouver enfin celui qu'il cherchait si activement : Christopher. Allongé sur le sol non loin d'autres garçons complètement sonnés, le demi-lycanthrope était dans un sale état. Encore une fois, le jeune garçon était venu à son secours alors qu'il avait des ennuis mais cette fois-ci, ça ne s'était pas très bien passé pour l'aîné Lupin même s'il avait réussi à sévèrement corriger les importuns. James avait vraiment eu peur pour sa santé mais comme d'habitude, le Gryffondor s'en fichait. Tout ce qu'il lui importait, c'était qu'il soit en sécurité.

En s'agenouillant auprès de lui, James s'aperçut avec soulagement que son ami était toujours conscient.

« J'ai... J'ai appelé... les secours... haleta-t-il. I... Ils ne vont plus... tarder...

_ Je vais bien, grogna Christopher. »

Les sourcils de James se froncèrent de colère.

« Tu es couvert de sang alors, non, tu ne vas pas bien ! Tempêta-t-il. »

Les sourcils de Christopher se froncèrent aussi mais d'inquiétude. Il tenta ensuite de se redresser mais James le força à se recoucher.

« Reste tranquille ! Imposa-t-il. »

Mais Christopher se redressa malgré tout sans une certaine difficulté. Il essuya ensuite la joue gauche humide du blond de son pouce.

« Tu pleurs, nota-t-il. Attention, si tu continues, je serais forcé de chanter pour que tu retrouves le sourire... »

En temps normal, la boutade aurait fait sourire le blond, étant donné qu'il ne pouvait jamais résister à la voix de casserole de son ami, mais cette fois-ci ça ne fonctionna pas.

« Bien sûr que je pleurs crétin ! S'écria-t-il. Pourquoi est-ce que tu n'as pas fui ? Je... J'étais en sécurité ! Pourquoi a-t-il fallu que tu restes, hein ? Pourquoi tu...

_ Ils t'avaient manqué de respect, répondit Christopher. Personne ne manque de respect à mon futur mari. Et personne ne le touche.

_ Mais qu'est-ce que tu racontes comme connerie ! Explosa James. Tu es exactement comme Val, tu ne te sers jamais de ton cerveau avant d'agir ! Tu... Tu me gaves, c'est toujours pareil avec toi ! À chaque fois tu... »

James ne termina pas sa phrase. Il ne la termina pas parce que l'aîné Lupin avait pris brusquement possession de ses lèvres. La langue de Christopher franchit sans difficulté la barrière des lèvres du Serpentard et elle partit aussitôt à la recherche de sa consœur. Une fois qu'elle l'eut retrouvée, toutes deux s'engagèrent dans un ballet endiablé. Le blond essaya de dire quelque chose mais ça ne donna que plus d'ouverture à Christopher pour fourrer sa langue dans sa bouche.

Ce baiser fit totalement perdre la notion du temps à l'aîné Malfoy-Potter. Il savait que sa lèvre inférieure était sans cesse mordillée, que sa langue était chaudement sollicitée mais sa tête était vide et d'agréables frissons le parcouraient de la tête aux pieds.

C'était l'année de ses 12 ans.

xx

Après cela, James passa ses journées au chevet de Christopher à l'hôpital.

« Tu es comme ma petite infirmière personnelle, lui avait dit un jour le Gryffondor. »

Ce fut la dernière fois qu'il l'appela de la sorte car, pour le punir, James avait appuyé avec force sur l'une de ses blessures en lui disant qu'il ne voulait plus jamais jouer les infirmières avec lui parce qu'il s'était mis dans un état pareil !

Mais malheureusement pour le blond, Christopher était extrêmement têtu et malgré ses pleurs et ses supplications, il n'hésitait pas à sauter à pieds joints dans une bagarre pour défendre son honneur. Le demi-lycanthrope était assez fort donc ses victoires étaient nombreuses mais malheureusement qu'il gagne ou perde, il finissait très souvent cloué sur un lit d'hôpital. Le Serpentard se souvenait comme si c'était hier du jour où, complètement impuissant, il avait dû regarder son ami se faire mettre à tabac par un groupe de garçons et ce, tout simplement parce que l'un d'entre eux avait eu un commentaire déplacé à son sujet. Le Lion n'avait pas voulu fuir et de ce fait, il s'était retrouvé dans un très sérieux sale état.

Encore une fois, James n'appréciait pas du tout que son ami se mette dans de tels états simplement parce qu'un garçon avait dit assez crûment tout ce qu'il rêvait de lui faire. Mais le Gryffondor ne faisait aucune exception, ce qui faisait qu'il s'attirait pas mal d'ennuis avec ses parents et ses instituteurs, ce qui le forçait à faire preuve de plus... d'imagination et de discrétion pour ne pas se faire pincer.

Bien évidemment, à chacun de ses séjours à l'hôpital, James le veillait... comme une petite infirmière. Même si le lieu ne se prêtait pas vraiment à la chose, ils passaient vraiment du bon temps ensemble durant la convalescence du Gryffondor. Et quand le soir venait, James se blottissait tout contre Christopher, il fourrait son nez dans son cou et profitait pleinement de son odeur corporelle. Il ne savait pas pourquoi, mais cette odeur le faisait se sentir... en sécurité. Et être ainsi confiné entre les bras du demi-lycanthrope lui donnait l'impression que rien ne pouvait lui arriver.

Peu à peu, il avait pris cette habitude. Dès qu'il passait la nuit avec le rouge et or, il se pelotonnait entre ses bras et s'enivrait de son odeur corporelle qui n'avait pas encore l'effet aphrodisiaque qu'elle avait à présent. Il s'endormait alors paisiblement, avec l'intime sentiment d'être dans un cocon impénétrable.

oOo

« C'est encore loin ? Se plaignit James.

_ Non, répondit Christopher avec lassitude. Mais c'est pas vrai, tu ne fais pas vraiment parti de l'équipe de Quidditch des Serpentard !

_ On ne nous fait par marcher pendant des heures à l'entraînement, bougonna le blond.

_ Et bien ils devraient... »

James grommela un instant dans sa barbe mais il ne répondit rien.

La nuit était tombée depuis un bon moment. Les deux jeunes garçons avaient fait le mur de la maison Lupin et ils avaient marché durant une durée interminable pour James. Ils avaient d'abord rejoint une forêt qu'ils connaissaient tous les deux très bien puis ils s'étaient mis en tête de la traverser.

Après une longue marche, ils arrivèrent enfin à l'endroit que désirait Christopher. Il s'agissait d'une grande étendue verte vallonnée, coincée entre plusieurs forêts denses. Un petit lac coupait cette entendue. Il faisait bon, le ciel, sans nuages, ne cachait rien des étoiles et le doux ronronnement des animaux nocturnes ajoutait à l'atmosphère apaisante qu'il y régnait.

« C'est magnifique, souffla James, les yeux grands ouverts.

_ Je sais. »

Christopher le tira près du lac. Là, il déplia la grande couverture qu'il avait emporté avec lui, il la déposa à ses pieds et s'y installa, invitant James à faire de même.

« Donc, amorça le demi-lycanthrope, tu sais que c'est bientôt ton anniversaire...

_ Hum, hum...

_ Comme je ne pourrais pas t'emmener ici le jour J, j'ai décidé de te donner ton cadeau un peu en avance...

_ ... C'est pour ça que tu m'as fait marcher jusqu'à ce que j'en ai des ampoules aux pieds ? grommela le blond. »

Christopher fit la moue.

« Ce n'est pas possible, tu es une vrai chochotte ! Maugréa-t-il. Non, j'ai une surprise pour toi. »

Sur ce, il fouilla un instant dans la poche de son manteau et il en ressortit une petite boite en bois. Il l'ouvrit et en sortit précautionneusement le contenu.

« Tu reconnais ça ? Demanda-t-il avec un petit sourire empreint de fierté. »

Bien sûr, à la seconde où James posa les yeux dessus, il sut immédiatement de quoi il s'agissait. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise et se remplièrent d'étoiles tandis que sa bouche s'arrondissait en un parfait ''O''.

« Tu... Comment tu... bredouilla-t-il. »

Au creux de la main de Christopher, il y avait une petite plante. Une fleur plus précisément. L'Isadora. Magnifique, elle brillait doucement à la lueur de la lune. Les dires disaient vrai : au clair de lune, l'Isadora était vraiment superbe.

« Co... Comment tu...

_ Mmm... Disons qu'à force de recherches, je suis enfin parvenu à en trouver une... expliqua le Lion. Après maintes et maintes tentatives, j'ai finalement réussi à la cloner et... j'ai planté des graines ici. J'ai passé des heures à vérifier qu'elles se développaient toutes normalement mais ça valait le coup. Heureusement que je suis bon en botanie !... Celle-ci est un peu précoce mais les autres ne tarderont pas à suivre son exemple et à briller. »

Toujours un peu sonné, James balada son regard autour de lui.

« A... Alors... »

Un sourire aux lèvres, Christopher acquiesça.

« La totalité de la plaine sera bientôt illuminée, confirma-t-il.

_ Ça va être magnifique, souffla James.

_ Hum, hum. Comme ça, la prochaine fois que tu partiras à la chasse aux Isadoras, tu n'auras pas besoin de monter au sommet de rochers escarpés... »

Un tendre sourire étira les lèvres de James.

« Et ce n'est pas tout, reprit Christopher. »

Le Gryffondor prit l'une des mains de James puis il y déposa la fleur. Le contact fit frissonner le blond : elle dégageait une douce chaleur.

« J'ai une autre surprise pour ton anniversaire, poursuivit le demi-lycanthrope.

_ Qu'est-ce que c'est ?

_ J'ai dit que c'était une surprise, répéta Lion avec un sourire amusé. Tu verras quand le moment sera venu. »

Christopher replia ensuite les doigts de James sur la fleur.

« Quand elle commencera à changer, se sera le signal que ça va bientôt commencer.

_ Le signe que quoi va bientôt commencer ? »

Un sourire malicieux étira les lèvres du demi-lycanthrope qui se garda bien de lui répondre. À la suite de ça, il s'allongea sur le sol et James ne tarda pas à suivre son exemple. Il s'empressa, bien sûr, de se recroqueviller contre le Gryffondor et de fourrer sa tête dans son cou pour pouvoir profiter amplement de son odeur corporelle. L'aîné Lupin entoura aussitôt ses bras autour de lui et il le serra tout contre son torse.

Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes en silence avant que Christopher ne prenne la parole :

« Tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard comme métier ?

_ J'ai n'ai pas changé d'avis. Je veux toujours devenir Attrapeur professionnel, répondit aussitôt James avec un sourire rêveur. Comme mon Papa ! Enfin... avant qu'il n'arrête à cause de... »

Le blond ne termina pas sa phrase mais Christopher savait de quoi il voulait parler.

« Et toi ? Demanda le blond pour changer de sujet.

_ Moi non plus je n'ai pas changé d'avis, je veux toujours entrer dans la milice. »

Un large sourire étira les lèvres de James. Son ami semblait vraiment déterminé ! Mais bon, il pouvait être aussi déterminé qu'il le voulait, ce n'était pas ce qui lui garantissait de réussir.

Personne ne savait qui faisait partie de la milice ni ce qu'elle faisait exactement. Tout ce que l'on savait, c'était qu'elle était composée d'hommes et de femmes surentraînés qui exécutaient les ordres d'un organisme inconnu, en accord avec le gouvernement sans pour autant en faire partie. Personne ne postulait pour entrer dans la milice, c'était la milice qui vous repérait et vous approchait. La milice regroupait en quelque sorte des agents secrets.

Mais le sourire du Serpentard faiblit rapidement et son visage s'assombrit.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit Christopher.

_ Je... Je sais que c'est ton rêve depuis... autant de temps que moi je veux devenir Attrapeur et de ce fait, j'espère vraiment que tu réussiras mais...

_ Mais ?

_ Mais si tu réussis... J'ai peur pour ta vie... Personne ne sait ce que fait la milice mais tout le monde se doute que ce sont des missions très dangereuses !... Et je n'ai juste pas envie qu'un jour, une personne que je n'ai jamais vu de ma vie me dise que tu es décédé, sans même me dire les causes du décès ni nous remettre ton corps... »

Avec un petit soupir, Christopher glissa deux doigts sous le menton de James et il le força à lever la tête vers lui.

« Je ne mourrai pas, assura-t-il en tripotant les mèches platines de son amoureux. Et puis si j'arrive à rentrer dans la milice, ça voudra dire que je suis fort et que je le deviendrai plus encore. Et si je suis fort, alors je pourrais te protéger et m'assurer que rien ne t'arrivera. »

James lâcha un profond soupir et son petit visage triste joua sur l'humeur du Gryffondor qui devint maussade.

« James, je... je sais que ça te fait flipper mais je suis prêt à n'importe quoi pour protéger mon futur mari... Ainsi que nos futurs trois enfants... »

James étouffa un rire.

« Ce n'est plus deux enfants ?

_ Non, j'ai changé d'avis. »

James ouvrit la bouche pour répliquer mais il n'en eut pas le temps : il sentit la fleur, au creux de sa main, passer brutalement du chaud au froid. Il frissonna et ouvrit sa main sans remarquer le petit sourire qui était apparu sur le visage de Christopher.

L'Isadora scintillait à présent de mille feux et elle avait refermé ses pétales. Quelques secondes plus tard, elle se mit doucement à clignoter.

« Qu'est-ce que... »

James n'eut pas le temps de finir sa phrase, la fleur s'ouvrit délicatement. En son centre, brillait une petite boule jaune à la place du pollen.

L'aîné Lupin marmonna quelque chose que James ne comprit pas mais avant qu'il n'ait le temps de lui demander de répéter, toutes les Isadoras plantées par les soins de Christopher se mirent à leur tour à briller, sans clignoter, dégageant, au clair de lune, une douce lumière réconfortante.

Les yeux de James s'illuminèrent de la même façon face au spectacle. Si voir une Isadora brillant au clair de lune était sublime, en voir toute une flopée était un spectacle à couper le souffle. Il y en avait vraiment partout ce qui prouvait que le rouge et or avait passé un temps fou pour préparer son petit spectacle.

Mais ce ne fut pas tout. Quelques secondes plus tard, le cœur des fleurs commença à clignoter et petit à petit, tout autour des deux petits garçons, des images prirent forme et s'animèrent : des feux d'artifices, d'élégantes danseuses, des cœurs et de magnifiques bouquets de fleurs furent parmi ce que James vit cette nuit-là.

« Tu te souviens du concert de Later Tonight qu'on a vu ensemble ? Lui demanda soudainement Christopher.

_ Hum ? Fit distraitement le blond. Un peu que je m'en souviens. Tu as passé la soirée à critiquer le chanteur.

_ Et tu m'as dit que je ferais mieux d'essayer de chanter l'une de leurs chansons au lieu de critiquer...

_ Oui, je me souviens... »

Toujours omnibulé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, James mit quelques secondes avant de réaliser la portée de ce que son ami venait de lui dire.

Une fois l'enjeu compris, le blond leva un regard complètement interloqué vers le Gryffondor.

« Non. Ne me dis pas que... »

Avec un petit sourire, Christopher s'écarta du Serpentard et fouilla un instant dans son sac sans fond d'où il avait déjà sorti la couverture. Cette fois-ci, il en sortit une guitare acoustique, ce qui provoqua l'hilarité totale de James.

« M... Mais Chris tu... tu... haleta-t-il.

_ Je sais. With you, c'est bien ta chanson préférée de ce groupe ?

_ Tu sais bien que oui.

_ Ok. Je te préviens tout de suite, malgré les longs mois de travail que j'ai dû faire, je ne sais toujours pas la jouer en entier. »

Se retenant de rire au maximum, James remercia Merlin que son ami ne puisse pas jouer la chanson en entier. Cette dernière durait un peu plus de 6 minutes et il tenait à ses oreilles.

Une fois installé, Christopher se mit à chanter de sa voix... pas très harmonieuse. Résultat : quelques secondes après qu'il ait commencé, James partit dans un immense fou rire qui le plia en deux. Christopher n'avait réussi à massacrer que 2'30 de la chanson mais ce fut les 2'30 les plus drôles de la courte de vie du blond. Jamais il n'avait autant ri.

Quand l'aîné Lupin eut terminé, James était toujours plié en deux à côté de lui et des larmes coulaient de ses yeux.

« Va pas t'étouffer, grogna Christopher en s'apercevant que, plusieurs minutes après qu'il eut terminé, James se foutait toujours ouvertement de sa gueule. »

Mais ça n'arrêta pas le blond.

De longues minutes s'écoulèrent avant qu'il ne se calme enfin. Le spectacle dans l'herbe n'était pas terminé mais on voyait qu'il touchait à sa fin. Ayant un mal fou au ventre ainsi qu'une furieuse envie d'uriner, James se redressa avec difficulté et posa sur Christopher un regard plus qu'amusé. Heureusement qu'il avait rangé sa guitare, parce que sinon James serait de nouveau reparti dans un grand fou rire.

« Ça va mieux ? Lui demanda Christopher, de l'agacement transparaissant de sa voix. »

Craignant d'être pris d'un nouveau rire incontrôlable, James préféra ne rien dire et il acquiesça en silence, un sourire allant d'un bout à l'autre de ses oreilles.

« Au moins, tu ne peux plus dire que je n'aurai pas essayé, déclara Christopher. »

Le Lion essuya ensuite une larme qui avait coulé des yeux de James avec un sourire attendri.

« C'est les seules larmes que j'aime voir, murmura-t-il. »

Le sourire de James s'agrandit et en plongeant dans les yeux dorés de Christopher, une douce chaleur l'envahit. Du coin de l'œil, il voyait toujours les Isadoras scintiller mais il ne s'en souciait pas. Pour le moment, tout ce qui importait c'était Christopher. C'était lui et rien d'autre. Et sans même sans rendre compte, le blond glissa tendrement une main dans le cou du demi-lycanthrope, il l'attira doucement contre lui et il prit possession de ses lèvres dans un chaste baiser.

Tout d'abord surpris, Christopher redevint rapidement maître de ses émotions et il approfondit le baiser. Il saisit également la taille du blond afin de le rapprocher de lui.

La tête dudit blond était complètement vide. Des petits papillons avaient pris naissance dans son ventre, il frissonnait légèrement et il ne voulait absolument pas rompre le baiser. Bien que son Père ait déjà tenté de lui laver le cerveau, le blond oublia toutes ses recommandations et il profita pleinement de cet échange de salive.

Contre tout attente, ce fut Christopher qui mit fin au baiser. Du coin de l'œil, il avait remarqué que le spectacle était presque terminé.

« Ça va bientôt arriver, souffla-t-il.

_ Quoi ? Fit James, toujours abasourdi par le baiser dont il avait pris l'initiative.

_ Euh... je... ce petit tour n'est pas vraiment... au point... avoua le Lion. À la fin...

_ A la fin ? Répéta lentement James, le teint devenu livide.

_ Ne t'inquiète pas, ce n'est absolument pas dangereux ! C'est juste que... »

Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, toutes les lumières jaunes au centre des fleurs s'éteignirent brutalement pendant quelques secondes avant de se remettre tout aussi brutalement à briller encore plus fort. Puis, la petite bille jaune contenue au sein de chaque plante quitta vivement cette dernière pour se rejoindre en une grosse boule dans le ciel qui scintilla de mille feux. Avant même que le blond n'ait le temps de s'extasier devant la beauté de la chose et qu'il ne dise à son ami qu'il ne voyait pas en quoi le final était foiré, la boule dorée tomba à grande vitesse dans le lac. La lumière resta active pendant plusieurs secondes avant de s'étreindre définitivement.

Encore une fois, avant que James n'eut le temps de dire quoique ce soit, quelque chose remonta à la surface. Quelque chose de vivant puisqu'elle s'empressa de nager vers la rive. Mais sans une autre source de lumière que celle de la lune et des Isadoras, James n'arrivait pas à voir ce que c'était. Tout ce qu'il pouvait dire, c'était que ce n'était pas très gros.

Intrigué, le blond se leva et s'approcha de la rive, là où la créature se dirigeait. Et quand cette dernière sortit enfin de l'eau...

« Aaaawww ! »

Le Serpentard se hâta de s'emparer du manteau de Christopher, que ce dernier avait précédemment enlevé, pour envelopper l'animal dedans, afin de le sécher. C'est avec un sourire amusé qu'il revint s'asseoir auprès de son ami.

« Donc à la fin de chacun de tes essais, reprit-il, tu as créé un furet blanc ? »

Christopher acquiesça.

« Et qu'est-ce que tu en as fait ? Lui demanda James.

_ Je les ai relâchés. Si dans 10 ans cette forêt est infestée de furet blanc, c'est de ma faute. »

James sourit puis il baissa son regard sur l'animal qu'il tenait dans ses bras. Loin d'être sauvage, le furet semblait se prélasser dans le manteau de Christopher. Et quand le blond se mit à le caresser, il paraissait être le plus heureux du monde.

« Aaww... répéta-t-il. Je peux le garder ?

_ Tu fais ce que tu veux. Mais ton Père ne voudra pas, si ? »

James grimaça quand il pensa à son Père.

« Non, grogna-t-il. Il a déjà beaucoup de mal à supporter Drakie alors qu'il appartient à mon Papa et qu'il ne lui dit quasiment jamais non... Mais je n'ai pas envie de le laisser...

_ ... Je peux te le garder si tu veux, lui proposa Christopher. »

A ces mots, James se tourna vers son ami avec des étoiles dans les yeux.

« C'est vrai ?

_ Tu connais mes parents, ça ne leur posera aucun problème.

_ Merci !

_ Joyeux anniversaire, répondit simplement Christopher. »

James adressa un large sourire à son ami avant de revenir à son nouveau furet.

« Comment tu vas l'appeler ? Demanda Christopher.

_ Mmm... Je ne sais pas...

_ ...Tu pourrais l'appeler Drake. En l'hommage de ton Père et du surnom dont l'affuble parfois Oncle Ron, nargua Christopher. Après tout, les furets et les fouines se ressemblent assez... »

Le blond éclata de rire.

« Je pense qu'il me tuera si jamais j'ose faire une chose pareille, pouffa-t-il. Non, je vais plutôt l'appeler... Ghost...

_ C'est toi qui décide, déclara Christopher en un haussement d'épaule. »

Quelques minutes s'écoulèrent en silence avant que James ne parle à nouveau :

« Merci. C'était vraiment magnifique.

_ ... Ça sera encore mieux pour ma demande en mariage... chuchota le Lion d'une toute petite voix.

_ Hum ? Fit James.

_ Rien. Ce n'est pas important. »

Christopher replongea de nouveau sa main dans son sac sans fond et il en sortit cette fois-ci un médaillon doré. Il récupéra ensuite la fleur que James tenait toujours dans sa main et il la glissa à l'intérieur avant de la rendre au blond.

« Tiens. La prochaine fois qu'elle se remet à briller anormalement, ça sera le signe que c'est pour bientôt... informa-t-il.

_ Le signe que quoi est pour bientôt ?

_ ... Tu verras, répondit Christopher avec un sourire malicieux. »

N'insistant pas, James se replongea dans la contemplation de son furet.

C'était l'année de ses 13 ans.

oOo

« Allez viens Ghost... »

Reconnaissant son prénom, le furet leva son museau vers son maître et il le suivit hors de la salle de bain. Ne portant qu'un pantalon et un T-Shirt un peu trop grand pour lui, James s'assit sur le lit de Christopher, une serviette sur les genoux. Ghost s'empressa d'y sauter et il laissa docilement son maître l'essuyer.

« Ça y est, il est propre ? »

James se tourna vers Christopher qui venait de rentrer dans sa chambre après être passé par l'une des nombreuses salle de bain dont disposait sa maison. Le demi-lycanthrope était torse nu et la vue de son corps musclé par l'entraînement fit déglutir le blond. Ses longs cheveux châtains humides balayaient librement le bas de son dos et il était pieds nus.

Le Serpentard ne savait pas pourquoi mais ces derniers temps, la vue d'un Christopher à moitié nu, le fait de sentir son odeur corporelle ou de le sentir près de lui, le mettait dans tous ses états. Son rythme cardiaque s'accélérait et d'agréables frissons parsemaient son corps.

Baissant précipitamment les yeux vers son animal, les joues rouges, James acquiesça.

« Merci encore de me le garder, remercia-t-il.

_ Il n'y a vraiment pas de quoi, répondit Christopher en prenant place à côté de James. »

Feignant de ne pas remarquer le trouble de ce dernier, l'aîné Lupin se mit à caresse la tête d'un Ghost plus que ravi de l'attention que l'on lui portait.

« Ghost n'est absolument pas dur à vivre, poursuivit-il. Et puis il est très docile et câlin et pas du tout agressif.

_ Merci quand même. »

Une fois sec, Ghost sauta des genoux de son maître et sortit de la chambre de Christopher, ce qui fit grogner James de mécontentement.

« C'est bien la peine que je passe du temps à le nettoyer si c'est pour qu'il aille se balader dans ton jardin... maugréa-t-il. »

Christopher ne répondit rien et puis, sans raison apparente, il fourra soudainement sa tête dans le cou de James pour humer son odeur. Ce geste brusque déstabilisa complètement le blond dont les joues prirent une jolie couleur coquelicot.

« Mais qu'est-ce que tu fabriques ! S'indigna le Serpentard en s'éloignant précipitamment de lui. »

Un sourire, qui donna des frissons à James, s'installa alors sur les lèvres de Christopher qui se rapprocha dangereusement du Serpentard, troublant ledit Serpentard d'autant plus. Des bouffées de chaleur l'envahirent et ses mains se mirent à trembler.

« Ton odeur, souffla Christopher d'une voix qui fit frémir James de la tête aux pieds.

_ Q... Qu'est-ce qu'elle a mon odeur ? Bafouilla James. »

Le blond rougit ensuite jusqu'à la racine des cheveux quand Christopher se pencha vers lui, une lueur lubrique brillant dans ses yeux dorés. Le vert et argent n'aimait pas cette lueur. D'une part parce qu'elle le mettait mal-à-l'aise et d'autre part... parce qu'elle le faisait se sentir tout... bizarre. Il commençait à avoir anormalement chaud et son bas-ventre se mettait à fourmilier. Loin d'être une sensation désagréable, elle lui était inconnue il y a encore peu de temps. Et comme d'habitude, ressentir quelque chose sans pouvoir mettre un nom dessus, agaçait fortement l'aîné Malfoy-Potter.

Christopher se rapprocha encore. James tenta de s'éloigner mais il avait du mal à faire fonctionner son cerveau qui était comme anesthésié par l'effluve sucrée que dégageait le Gryffondor.

James sentit son cœur battre un peu plus vite. L'aîné Lupin était juste... trop près.

Le blond ne savait vraiment pas ce qu'il lui arrivait. Il avait pourtant l'habitude de se tenir près de son ami mais plus le temps passait, plus cette proximité le déboussolait.

Ignorant totalement la question qui lui avait été posée, Christopher repoussa James sur son lit et prit place sur ses hanches.

« C... Chris je... je ne pense pas que... bredouilla le blond. »

Toujours sans tenir compte de ses paroles, Christopher fourra sa tête dans le cou de James il le recouvrit de tendres baisers mouillés. Ces baisers ajoutés au souffle chaud du Lion électrisa complètement le Serpentard qui sentit les fourmillements s'intensifier dans son bas-ventre. Malgré lui, il commença à gémir.

« Ton odeur... répéta Christopher avec fièvre.

_ Que... Qu'est-ce que qu'elle a... mon odeur ? Haleta James. »

Le blond se cambra ensuite délicieusement et un frisson l'électrisa entièrement quand l'une des mains de Christopher se faufila sous sa chemise. La main mutine caressa amoureusement son torse avec soin avant de venir s'échouer sur l'un de ses tétons qu'il pinça.

James gémit de plus belle face à ce touché. Il essaya de déloger son ami mais ses muscles avaient comme fondu, le laissant avec la force d'un nouveau-né. Inconsciemment, ses hanches ondulèrent d'elles-mêmes, frottant son bas-ventre contre celui du rouge et or.

Le jeune Malfoy-Potter se sentit ensuite fondre quand Christopher quitta son cou pour plonger son regard dans le sien. La lueur de lubricité était encore plus vive, ses iris dorés semblaient avoir gagné en intensité et ses pupilles étaient légèrement dilatées. Une peau halée, un visage fin magnifique, des cheveux longs encadrant son visage, un torse qui se sculptait au fur et à mesure des mois, des jambes qui s'allongeaient, le jeune garçon était vraiment beau. Ce fait frappa James à ce moment précis, ce qui le déstabilisa encore plus.

« Ton désir... murmura Christopher. Je peux le sentir... augmenter. »

James piqua un fard monstre face à cette remarque.

« M... Mais non je... je... »

Sans lui laisser le temps d'achever sa phrase, Christopher prit soudainement possession des lèvres de James qui se mit à gémir indécemment contre sa bouche.

Le baiser passionné, la main sur son torse nu, l'odeur enivrante du Gryffondor... Tout cela mis momentanément le cerveau de James sur pause et intensifia les papillonnements dans son bas-ventre.

Tout semblait bien se passer mais soudain, James repoussa vivement Christopher, l'obligeant à cesser tout activité. Le Lion regarda, interloqué, le blond tout rouge sous lui puis il ouvrit la bouche pour parler mais il s'interrompit dans son élan en sentant quelque chose de dur contre sa jambe. Quand il baissa les yeux sur ledit quelque chose, un sourire narquois étira ses lèvres.

Honteux, James rougit encore plus violemment.

« Je... je... bafouilla-t-il.

_ Bande ? Proposa Christopher, plus qu'amusé.

_ ... J... Je... je ne sais pas pourquoi ça m'arrive je...

_ C'est la première fois ? »

Toute la gêne qui se reflétait dans les yeux du blond répondit à la question de Christopher dont le sourire s'élargit.

« Je... je... pardon je... bégaya James. »

Ignorant les excuses de James ainsi que ses faibles tentatives pour s'éloigner de lui, Christopher se focalisa sur l'érection offerte devant lui. Sans même une hésitation, il la mit entièrement à nue et il sourit en notant l'absence de sous-vêtement du Serpentard.

« Mais qu'est-ce que tu fous ! S'indigna le blond. »

Il essaya de se rhabiller mais Christopher avait toujours été plus fort que lui. Et comme il était passablement excité, ça n'arrangeait rien à son état.

« Je regarde, répondit tranquillement Christopher en se rinçant abondamment l'œil.

_ Q... Quoi ? Mais non tu... tu... Arrête de regarder !

_ Mmm... non. J'aime bien ce que je vois. »

James tenta de nouveau de se dégager sans résultat. Et pour qu'il arrête de gesticuler dans tous les sens, Christopher immobilisa ses mains au-dessus de sa tête.

« Détends-toi, imposa-t-il.

_ Mais... »

Sans lui laisser le temps d'aller au bout de sa pensée, Christopher prit sauvagement possession de ses lèvres.

James se remit alors à gémir alors que ses lèvres devenaient rouges sous les assauts des dents du Gryffondor. Ses hanches se remirent à onduler et des frissons ainsi que des bouffées le reprirent d'assaut, tendant encore plus son sexe.

L'état de James empira quand son ami saisit sa verge. Ce simple contact l'électrisa et plusieurs de ses neurones s'éteignirent. Personne ne l'avait encore touché aussi intimement de toute sa vie.

Sans perdre de temps, Christopher se mit à caresser la verge du blond, amorçant un doux va-et-vient. James gémit alors de plus belle contre sa bouche et pour le laisser gémir de tout son saoul, Christopher quitta sa bouche pour son cou qu'il couvrit de nouveau de baisers et de suçons.

Pour les gémissements, James ne le déçut pas. Ce fut une véritable symphonie qui sortit de la gorge du vert et argent, agrémentée de son prénom. Et même si au départ il était contre cette intime caresse, à présent il ne voulait surtout pas qu'elle s'arrête. James s'enfiévrait à une vitesse folle, bougeant toujours ses hanches indécemment.

En levant les yeux vers lui, Christopher se complut à regarder son blond, totalement déboussolé sous lui. Ses yeux embués de désir ne voyaient plus rien de précis, ses joues s'étaient empourprées et il sentait nettement les frissons qui parsemaient son corps fin.

Satisfait, le Lion replongea dans le cou de James et il reprit ses activités. Il prit soin de partir à la découverte du sexe de son amoureux. Explorant chaque parcelle de sa peau, guettant chaque changement provoquées par ses caresses, mémorisant les endroits les plus sensibles, flattant sadiquement le gland rougi... Il délaissa ensuite un instant le sexe du blond pour ses testicules. Il les flatta avec grand soin, toujours à l'affût du moindre changement chez James.

Et tandis qu'il se complaisait à partir à la découverte du corps du blond, ledit blond perdit peu à peu pied. Gémissant comme si sa vie en dépendait, bougeant ses hanches et se cambrant inconsciemment, il n'avait jamais ressenti autant de plaisir de sa vie.

Ses mains furent bientôt délivrées et il put alors entourer la taille de Christopher afin de le rapprocher de lui.

Le blond crut devenir fou quand Christopher accéléra brutalement le rythme, le branlant ainsi impétueusement.

« Mmm... C... Chris j... je... haleta-t-il. »

Ne le laissant toujours pas terminer sa phrase, le Gryffondor l'embrassa de nouveau longuement. James ne put donc pas le prévenir lorsqu'il jouit.

Une fois libéré, il se laissa lourdement retomber sur le lit, l'esprit complètement dans le vague et le souffle court.

Il s'alerta néanmoins en voyant Christopher porter ses doigts souillés à sa bouche.

« Mais qu'est-ce que tu fous ! S'alarma-t-il en éloignant vivement la main couverte de son sperme de la bouche de son ami.

_ Je goûte à ta saveur, répondit tranquillement le demi-lycanthrope. »

James piqua un fard face à cet aveux.

« Mais c'est dégoûtant ! S'horrifia-t-il en se dépêchant de tirer un mouchoir de la boite qu'il y avait sur la table de chevet de Christopher pour pouvoir nettoyer la main de son ami.

_ Je ne trouve pas... contredit le Lion. Et puis j'ai bien le droit savoir quel goût à mon futur mari...

_ Je ne suis pas ton futur mari ! Grogna un blond exaspéré par toutes les demandes en mariage qu'on lui soumettait à longueur de temps. »

Pas le moins du monde impressionné par la soudaine colère de James, Christopher sourit narquoisement.

« Mais bien sûr que si que tu vas m'épouser, assura-t-il. »

Il approcha ensuite son visage de celui de James que se troubla encore une fois.

« Je peux le voir dans tes yeux, termina Christopher. »

Et sur cette justification, l'aîné Lupin se leva de son lit et se dirigea tranquillement vers sa salle de bain.

Fin du FLASH-BACK

James lâcha un petit soupir en sortant lentement de ses souvenirs. Un sourire tendre étira ses lèvres alors que son regard était toujours posé sur le médaillon et que la chanson arrivait à son terme.

Christopher était vraiment adorable quand il cessait de penser avec sa queue...

Grégory voulait le consoler, Valentin le faire sourire et Christopher le protéger... Franchement, avec ces trois là, il était servi !

Le blond sortit brusquement que ses pensées quand une main se posa brusquement sur son épaule. Il se dépêcha alors de ranger son médaillon et il fronça les sourcils en notant la mine affolée de son frère.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit-il.

_ Tu te souviens du projet n°23 ? Lui demanda Gabriel.

_ Oui...

_ Tu te souviens quand Alexis nous avait conseillé de descendre la température à – 5°C mais qu'on ne l'a pas écouté ?

_ Oui...

_ Eh bien on aurait vraiment dû l'écouter... »

A ces mots, le teint de James devint livide et il s'empressa de suivre son frère.

HPDMHPDM

En croisant son reflet dans le miroir de la salle de bain, Severus ne put s'empêcher de pousser un profond soupir. Il avait vraiment une sale tête... D'importantes cernes soulignaient ses yeux, ses joues s'étaient creusées et son teint avait pâli. M'enfin, vu les nuits abominables qu'il se payait et le peu de nourriture qu'il avalait, ce n'était pas surprenant.

Le potioniste rejeta négligemment ses cheveux humides en arrière avant de fouiller dans l'un des tiroirs d'où il retira une potion au contenu violet. Il la vida d'un trait sans sourciller puis il sortit pour se rendre dans le petit salon.

Mais quand il y mit les pieds, il faillit avoir une énième crise cardiaque.

« Par Merlin, mais comment est-ce que... »

Severus ne termina pas sa phrase car la réponse vint à lui d'elle-même : son fils cadet avait réussi à pénétrer dans ses appartements malgré toutes ses dispositions parce qu'il était son fils tout simplement.

« Scott, pourrais-tu... je ne sais pas... frapper à la porte ? Grogna-t-il. Ou au moins ne pas apparaître comme un diable sortit de sa boite ? Parce que franchement tu... »

Pour la seconde fois, Severus s'interrompit. Mais cette fois-ci, il le fit parce que son cadet ne semblait pas être dans son état normal. Il avait perdu la belle assurance et la nonchalance qu'il affichait toujours et à la place, il semblait... déstabilisé. Un peu perdu et inquiet...

« Scott, est-ce que tout va bien ? S'enquit Severus. »

Le concerné regarda autour de lui, comme s'il découvrait l'endroit pour la première fois, puis il papillota plusieurs fois les yeux avant de s'humecter nerveusement les lèvres. De son attitude, transparaissait une bonne dose de malaise, ce qui accrut l'inquiétude de Severus.

« Scott, qu'est-ce qui se passe ? Interrogea-t-il de plus en plus soucieux.

_ ... Je... Je... Ça... ça va te paraître... étrange... bafouilla Scott. »

Le cadet Black-Snape partit soudainement dans un rire jaune.

« Tu vas carrément croire que je me fous de ta gueule... murmura-t-il.

_ ... Laisse-moi être le juge de ça, d'accord ?

_ J... je... »

Scott se dandina un peu sur place, preuve qu'il était de plus en plus mal-à-l'aise.

« Est-ce que... reprit-il nerveusement. Est-ce que...

_ Oui ?

_ Tu pourrais... me faire un câlin ? »

Scott avait fait cette demande d'une voix si basse que Severus faillit de pas l'entendre. Et même s'il l'avait bel et bien entendu, le potioniste n'en crut pas ses oreilles. Ses sourcils se soulevèrent tellement haut que Scott craignit un instant qu'ils ne disparaissent dans ses cheveux et une nette incrédulité transparaissait de son visage.

Le professeur rêvait ou son fils cadet, le meilleur ami d'Ézéchiel Malfoy-Potter, venait de lui réclamer un câlin ?

Severus croisa suspicieusement les bras et fit la moue.

« Qu'est-ce que tu veux, Scott ? Demanda-t-il.

_ Je... je viens de te le dire... je... »

Severus poussa un profond soupir puis il passa ses mains sur son visage avec une exaspération visible.

« Scott, je suis vraiment occupé et je n'ai pas de temps à perdre avec ces bêtises alors si tu veux quelque chose, dis-le tout de suite. »

A sa grande surprise, au lieu de ré-adopter son attitude habituelle, un voile de tristesse passa sur le visage de son fils.

« A quoi est-ce que je pensais... souffla-t-il lugubrement. Bien sûr, tu penses que c'est une blague... »

Severus fronça les sourcils et le doute s'empara peu à peu de lui.

« Tu... Tu es sérieux ? S'enquit-il. »

Face à cette question, Scott éclata de nouveau d'un rire jaune.

« Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je n'ai que 11 ans. Je n'ai que 11 ans et je suis coincé dans le passé. Ça fait plusieurs mois que je n'ai eu aucun contact avec mes parents et... c'est juste que... parfois j'ai envie de leur envoyer une lettre ou de recevoir une boite de chocolat Olleado envoyé par tes soins parce que tu sais que je les adore. Ils... ils commencent vraiment à me manquer... Mes parents... Enfin, je sais pertinemment que tu es mon Papa mais en ce moment j'ai envie de voir celui qui m'a mis au monde et élevé. Pas celui qui se force à penser que j'ai débarqué d'une autre dimension et qui espère de tout son cœur qu'un jour il se réveillera et que j'aurais disparu... »

A la suite de cette tirade, dire que Severus se sentait mal était un euphémisme.

Un profond sentiment de culpabilité s'était emparé de lui, lui donnant envie de se donner des claques pour se punir de son profond manque de compassion.

Le ténébreux passa ensuite nerveusement l'une de ses main sur son visage. Il était vrai qu'il avait toujours vu son fils comme étant le meilleur ami d'Ézéchiel et non comme un simple enfant de 11 ans, éloigné de sa famille qui lui manquait de plus en plus.

« Scott... soupira-t-il.

_ Tu sais quoi ? Laisse tomber je... il est tard, je vais juste aller me coucher... »

Le cadet Black-Snape s'apprêtait à partir mais son Papa l'interrompit dans son action.

« Approche, lui demanda-t-il. »

Après une légère hésitation, Scott obéit et s'avança vers le potioniste qui s'agenouilla près de lui et planta son regard dans le sien.

« Écoute, commença Severus, je suis vraiment désolé pour mon attitude je... Je sais que je ne suis pas aussi... tendre et affectueux que je peux l'être dans le futur mais tu dois comprendre que pour moi, ce n'est pas une situation très facile. Je veux dire... ton deuxième père est quand même...

_ Je sais, le coupa sèchement Scott. »

Et Severus vit bien dans les yeux de son fils qu'il ne voulait pas entendre d'excuses.

Après quelques secondes de silence, Severus décida d'agir au lieu de blablater et il prit soudainement Scott dans ses bras.

C'était étrange... Le professeur était loin d'être quelqu'un d'affectueux. Les seules personnes qu'il avait prises dans ses bras ou inversement étaient ses anciennes conquêtes. Quand il pensait que ses fils croyaient qu'il était toujours vierge... La bonne blague !... Mais même durant ces moments-là, l'étreinte était rarement très tendre. Là, c'était son propre fils qu'il tenait dans ses bras et c'était... étrange pour lui. Il ressentait comme une bouffée d'affection paternel l'envahir. Il n'y avait aucun doute : Scott était son fils. Même s'il n'appréciait pas l'identité de son futur mari, il ne pouvait pas renier ce fait. Et pour le moment, le plus important pour lui était d'aider son cadet à aller mieux.

Mais si le potioniste avait pu voir le visage de Scott, il ne se ferait certainement pas autant de soucis. En effet, derrière son dos, la bouille triste du ténébreux avait disparu au profit d'un visage beaucoup plus concentré sur la tache qu'il était venu exécuter. Pour que son Papa ne se doute de rien, il fourra l'une de ses mains dans ses cheveux et exerça une légère caresse. Ensuite, il se saisit de l'un de ses cheveux et il tira dessus d'un coup sec pour l'arracher. Sa tâche accomplie, un sourire... typiquement Serpentard étira les lèvres du jeune garçon.

« Merci, Papa, souffla-t-il. »

xx

« Tu l'as ? »

Dès que Scott sortit des appartements de son Papa, son frère lui tomba immédiatement dessus.

Un sourire fier se dessina sur les lèvres du cadet Black-Snape.

« Bien sûr que je l'ai, répondit-il en tendant le précieux cheveux à Valentin. Directement arraché de la tête de Papa. »

Valentin se saisit du cheveux avec un sourire satisfait puis il s'empressa de le placer dans un flacon contenant un liquide jaunâtre.

« Parfait, murmura-t-il. Comment tu as fait pour l'approcher d'assez près ?

_ J'ai fait exactement ce que je t'ai dit... »

Valentin regarda son frère avec une profonde incrédulité.

« Ça a marché ? S'étonna-t-il. Dans le futur, Papa n'aurait jamais gobé ça !

_ Eh bien heureusement pour nous, il n'a pas vécu avec moi pendant 11 ans... Tu es sûr que ça va fonctionner ?

_ ... Ce que je sais ce qu'il est plus facile, maintenant, de récupérer un cheveux de Papa, qu'il ne le sera quand Daddy sera là. Papa deviendra forcément plus méfiant envers nous. Et puis récupérer un cheveux sur la tête de Daddy, quelque soit le moment, sera du gâteau.

_ Et tu es sûr qu'il va venir ?

_ Crois-moi petit frère, répondit Valentin avec un sourire aux lèvres, il va venir. »

L'aîné Black-Snape mit ensuite le flacon au liquide jaunâtre au niveau de ses yeux.

« Et ça sera le signe qu'on va bien s'amuser... murmura-t-il. »

Un sourire se dessina sur le visage de Scott, mais ce dernier perdit presque aussitôt toute son intensité : Valentin portait un débardeur et de ce fait, certaines de ses cicatrices étaient nettement visibles. Elles n'étaient pas très voyantes mais Scott savait parfaitement où regarder...

Quand il s'aperçut du regard de son frère, Valentin leva les yeux au ciel.

« Arrête, intima-t-il. »

Scott baissa les yeux sur le sol mais il était loin de s'être ragaillardi.

« Scott, reprit Valentin, la seule personne qui doit se sentir mal à propos de ce qu'il s'est passé, c'est moi. Je... j'ai agi en petit con sans réfléchir aux conséquences et j'ai été puni. Mais je vais bien maintenant. Et je peux te promettre que je ne referai plus jamais un truc du genre.

_ ... Je sais, souffla Scott d'une voix à peine audible. Je sais tout ça. Mais le problème c'est que tu es mon grand frère. Et de ce fait, même si tu es le seul responsable pour ne pas avoir jugé bon de te servir de ton cerveau, je ne peux pas rester indifférent. »

Et sur ces paroles, Scott accéléra le pas puis il bifurqua à un tournant et Valentin le perdit complètement de vue.

Le ténébreux lâcha un profond soupir. Son frère était en colère contre lui. Il savait pertinemment qu'il ne lui avait toujours pas pardonné pour ses actes irréfléchis.

Valentin s'arrêta brusquement, il prit appui contre le mur le plus proche puis il ferma doucement les yeux. Il s'en souvenait comme si c'était hier : le visage tordu par l'angoisse de son petit frère la première fois qu'il l'avait vu à l'hôpital. C'était en parti pour ne plus revoir une telle expression sur le visage de Scott que Valentin avait décidé de tirer un trait sur toutes ses conneries.

Le regard du ténébreux se posa un instant sur les cicatrices qui parsemaient son bras gauche et un sourire triste étira ses lèvres. Elles disparaîtront bientôt totalement mais étrangement, son Papa n'avait pas été heureux de l'apprendre. Il aurait voulu qu'il garde une marque, pour que jamais il n'oublie à quel point il avait merdé et qu'il n'ait plus l'envie de recommencer.

Mais Valentin n'avait pas besoin de ces cicatrices pour se souvenir. Il gardait une cicatrice indélébile dans sa tête : les visages et réactions de ses parents, ses amis ses petits frères... Non, les conneries, s'étaient bel et bien terminées pour lui.

Le pire était sans doute le visage de James. Valentin ne voulait plus jamais voir son ange dans cet état là. Plus jamais il ne voulait voir son magnifique visage déformé par l'angoisse, la peur et la tristesse.

Son ange... Jamais il n'avait voulu le faire souffrir mais pourtant, c'était ce qu'il avait fait. Et il l'avait payé en passant de longs jours à l'hôpital.

L'hôpital. Valentin se souvenait de son séjour comme si c'était hier...

Un sourire amusé s'étendit brusquement sur les lèvres de l'aîné Black-Snape : durant le temps de sa convalescence, il avait reçu la visite d'une personne qu'il n'aurait jamais imaginée voir...

FLASH-BACK

Valentin poussa un long soupir. Tout son corps lui faisait abominablement souffrir. S'il avait su, jamais il n'aurait commencé à déconner durant l'été.

La bouche du ténébreux se tordit brusquement en une grimace : en fait, même s'il avait su, il se serait sans doute jeter à pied joints dans cette merde fumante. Il en avait eu tellement ras-le-bol de sa situation que rien n'aurait pu lui faire changer d'avis, même pas ces longues semaines d'une douloureuse convalescence.

Le Serpentard bougea un peu pour espérer réussir à s'endormir mais il fut interrompu par la porte de sa chambre qui s'ouvrit lentement. Ses yeux s'écarquillèrent ensuite à un tel point qu'ils furent à deux doigts de sortir de leurs orbites.

« Je suis en enfer ? S'enquit le ténébreux.

_ J'aurais bien aimé, répondit sèchement la personne qui venait de rentrer. »

Dans l'encadrement de la porte, se tenait un Christopher Lupin à la mine plus que renfrognée. Le demi-lycanthrope referma doucement la porte derrière lui avant de s'avancer vers le lit du ténébreux.

« Tu es venu pour m'achever ? S'enquit de nouveau Valentin. »

Un sourire malsain étira les lèvres du Gryffondor.

« Crois-moi, rien ne m'aurait fait plus plaisir. »

Valentin fronça les sourcils en regardant le rouge et or s'effondrer dans l'un des fauteuils réservés aux visiteurs qui se trouvaient à son chevet.

« Ne t'en fais pas, rassura Christopher. Je ne reste pas longtemps, ta vue me donne des poussées d'urticaire.

_ Alors qu'est-ce que tu viens faire ici ? »

Le Gryffondor ne répondit pas tout de suite, baladant pendant quelques secondes son regard sur la chambre.

« Te dire que tu me répugnes toujours autant, répondit-il en posant ses yeux dorés sur le ténébreux. Que tu es pathétique, que tu as baissé dans mon estime à un point que je n'aurais jamais cru possible et... que tu n'es qu'un petit con. »

Comprenant à quoi la dernière phrase faisait allusion, le visage de Valentin s'assombrit.

« Comment va-t-il ? S'enquit-il d'une voix à peine audible. »

Christopher éclata d'un rire jaune.

« A ton avis ? Grogna-t-il. »

Valentin poussa un long soupir de lassitude. Merlin qu'il avait merdé !

Il se tourna ensuite vers son visiteur.

« Si tu n'as rien d'autre à me dire tu peux... commença-t-il.

_ Je suis aussi venu pour te donner un truc. »

Les sourcils de Valentin se froncèrent de nouveau tandis qu'il regardait avec suspicion Christopher fouiller dans ses poches. Quelques instants plus tard, le demi-lycanthrope en sortit une fleur rouge agrémentée de petits points bleus qu'il posa sur le lit du vert et argent.

Le visage dudit vert et argent se figea aussitôt dans la stupeur. Il n'arrivait pas à croire ce qui se trouvait devant ses yeux.

« Qu'est-ce c'est ? Demanda-t-il d'une voix tremblante.

_ ... Comme si tu avais besoin de moi pour le savoir. »

Incrédule, Valentin se saisit de la plante avec mille précautions comme s'il craignait qu'elle ne disparaisse s'il était trop brusque.

« Migor, murmura-t-il. »

La fleur rarissime avait d'étonnantes propriétés de guérison et de soulagement de la douleur. Elle était sans problème dans le top 20 des fleurs les plus recherchées au monde.

« C'est super rare, commenta Valentin.

_ ... Comme si j'avais besoin de toi pour le savoir. »

Ignorant la raillerie, Valentin leva des yeux stupéfaits vers le Gryffondor.

« Où l'as-tu trouvée ? Demanda-t-il.

_ Elle était à mes pieds tandis que je hurlais à la pleine lune un soir, railla Christopher.

_ ... Elle est empoissonnée ? S'enquit soupçonneusement Valentin. »

Christopher fit la moue sans se donner la peine de répondre.

« Pourquoi ? Demanda simplement Valentin. »

Un sourire moqueur se dessina sur le visage du rouge et or tandis qu'il se penchait vers Valentin.

« Si tu as besoin de moi pour répondre à cette question, c'est que tu es encore plus stupide que je ne le pensais... lui chuchota-t-il. »

Suite à cette phrase, Christopher il se leva précipitamment de sa chaise et se dirigea vers la sortie. Au moment où il posait sa main sur la poignée, un mot de l'aîné Black-Snape le stoppa dans son mouvement.

« Merci.

_ ... Peu importe. »

Sur ces mots à peine grommelés, Christopher s'en alla.

Fin du FLASH-BACK

Par la suite, la convalescence de Valentin fut beaucoup plus rapide et moins douloureuse. Il avait voulu ne pas utiliser la fleur et la garder mais il avait précipitamment changé d'avis quand la douleur s'était réveillée.

S'enfonçant encore dans ses souvenirs, le sourire du ténébreux s'élargit : il se souvenait très clairement de ce que lui avait dit l'infirmière en voyant la fleur. Elle lui avait dit qu'il devait avoir un ami très précieux. Un ''ami très précieux''. La bonne blague ! Valentin savait pertinemment que les motivations du demi-lycanthrope n'avaient pour origine son bien-être à lui...

À présent, ne restait de la plante, qu'un seul pétale que Valentin conservait précieusement. Il avait toujours voulu savoir d'où le demi-lycanthrope détenait une plante aussi rare mais bien sûr, ledit demi-lycanthrope ne lui répondrait jamais.

Le sourire de Valentin s'agrandit encore : si on lui avait dit qu'un jour Christopher l'aiderait à aller mieux, il ne l'aurait jamais cru...

HPDMHPDM

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