Chapitre 46 - Aurélie

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- Sasha...

- O-Oui...?

- J'ai un truc sur l'épaule, n'est-ce pas ? 

- Oui...

- Dans le genre... une main squelettique, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Roh purée.

J'avais lâché ce juron léger en transpirant par toutes les pores de ma peau. D'une pirouette, je descendis du wagonnet qui venait de s'arrêter et me défis de la poigne inconnue pour faire face à son propriétaire...

Je n'eus que le temps d'apercevoir l'éclat glacial d'une rangée de dents abîmées qu'un grondement sourd retentit dans les couloirs sombres et que je me sentis tirée vers l'arrière.

Sasha m'emmenait à sa suite en courant.

Nous nous dissimulâmes dans un renfoncement du mur. J'esquissai un sourire.

- Dis donc, je croyais que tu avais bravé tous les dangers et que tu étais capable d'affronter n'importe quoi.

- Sauf ces choses, grogna-t-il. Les humains devraient avoir honte de créer ce genre de choses.

- S'il n'y avait que ça...!

Il ne put qu'acquiescer d'un air presque désolé.

- Je pense que si elle était moins avide, l'humanité n'aurait pas eu tous ces probl... En fait tu sais quoi, je crois que ce n'est pas le moment de philosopher, ajouta-t-il précipitamment en apercevant un fantôme émacié qui semblait chercher quelque chose dans l'obscurité.

- Tu as raison. Et si on avançait ? Tout doucement ? Peut-être que les autres nous auront attendu ?

- Par "les autres", tu entends "Linda", je suppose.

- Grillée, riai-je. Mais Kamill ne l'aurait pas laissée toute seule, si ?

- Nooon, jamais de la vie. Il adore ce genre d'endroit glauque...

Sasha semblait très sérieux.

Un bruit qui nous vrilla les tympans retentit soudain, lancinant. Nous croisâmes le regard d'un type ensanglanté armé d'une tronçonneuse. En nous voyant, il commença à courir...

Nous aussi.

En hurlant, s'il-vous-plaît.

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