Il me fit asseoir dans un salon si richement décoré qu'on aurait pu se croire chez un antiquaire.

« Excusez ma femme, déclara-t-il, elle ne comprend pas ma passion... »

Et nous commençâmes à discuter de mon livre. Il m'expliqua qui étaient les dieux Olympiens,les héros, me raconta quelques anecdotes étonnantes sur les aventures de certains dieux...Et je l'écoutais, fascinée par ce monde mythique créé par les grecs. En imaginant que pendant des siècles, les générations s'étaient transmis ces histoires. Et au fur et à mesure des explications de Mr Levesque, je plongeais petit à petit dans cet univers de légendes...

« Maintenant, je vais vous montrer un livre qui devrait vous plaire. »

Il se leva et se dirigea vers l'immense bibliothèque. Il prit un livre plus volumineux que les autres. Il avait l'air très ancien et me faisait penser à un grimoire. Il éveilla tout de suite ma curiosité.

« Je l'ai acheté chez un antiquaire la semaine dernière... »

Il s'avança vers moi et trébucha.Le livre lui échappa des mains et il s'était ouvert en tombant. Je me baissai pour le ramasser et vis qu'il était ouvert sur Les esprits de la Nature vus par les Grecs au chapitre sur les nymphes.

« C'est amusant, dit Mr Levesque en se relevant,  c'est justement la page que je voulais vous montrer,  depuis que je l'ai acheté, ce livre n'arrête pas de me surprendre...C'est un livre sur les croyances des Grecs et c'est mon passage préféré. Mais il commence à se faire tard. Prenez- le, vous pourrez l'étudier. Et revenez demain, nous continuerons de parler. »

Je quittai donc son domicile et rentrai chez moi.

               Arrivé dans ma chambre, je m'installai à mon bureau. J'ouvris le livre au chapitre sur les nymphes et commençai à lire : Les nymphes sont des esprits de la nature. Il y en a de différentes sortes : naïades, oréades, dryades, napées...Chaque nymphe a un élément (eau, arbres, montagnes, prairies...)   

Je tournai la page et vis une magnifique illustration. Une forêt était représentée avec de belles jeunes filles, habillées de robes en feuilles, cachées dans les bois. Leur beauté était frappante et leur regards envoutants, elles avaient toutes un sourire malicieux. Il était écrit que les nymphes, tout comme les déesses, avaient horreur que des mortels se comparent à elles et que tout orgueil serait puni.

Je regardai à nouveau l'image et remarquai que les nymphes étaient toutes en mouvement, elles s'agitaient et chuchotaient... Je refermai le livre précipitamment, paniquée. C'était sûrement mon imagination...et puis j'étais fatiguée...                                                                                                                    Je m'allongeai sur mon lit, éteignis la lumière et ma chambre fut pongée dans la pénombre. Mais je ne pus trouver le sommeil, car il me semblait entendre des rires moqueurs, des rires de femmes aux intonations angoissantes...