Presque arrivés au sanctuaire de la Sainte Baume plus connu sous le nom de la grotte de Marie Madeleine, nous décidons de faire un pique-nique improvisé.

On trouve un endroit relativement exploitable dans les broussailles, à coté du chemin, avec trois quatre rochers où l'on peut s'asseoir et poser la nourriture pour préparer les sandwichs que je sors de mon sac de camping isotherme

Freddy : jambon fromage ?

Fab : yes

Après le repas, pendant notre digestion, mon compagnon de route s'allonge tranquillement à coté sur le sol en terre.

Freddy : fais gaffe il y a pleins d'insectes...

Fab : pas grave
Il se redresse légèrement.

J'en profite pour sortir mon appareil et je prend quelques clichés de lui. Mon attention est tout à coup retenu par quelque chose encore plus magnifique que lui.

Je bloque sur un joli papillon orange juste sur l'arbuste à proximité de son genoux.
Ce n'est pas un Machaon que j'ai choisi pour mon article mais une autre espèce encore plus rare mais visible d'ici jusqu'à Saint Zacharie. C'est le papillon mars changeant que l'on voit souvent au abord de l'eau.

Il faut s'avoir que la Sainte Baume est considérée comme le principal château d'eau de la région. Le massif est parcouru par un réseau important de rivières souterraines. Il donne ainsi naissance à l'Huveaune, à la source de l'abbaye de Saint Pons et de bien d'autres dont j'ai oublié le nom.

Freddy : Fabrice surtout ne bouge pas !

Fab : quoi?

Freddy : chut et ne bouges surtout pas sinon je vais le rater

Fab : hein? Qu'est ce que tu as vu ? Un serpent ?

Il reste figé et légèrement apeuré par ma demande. Je sais, pour mon plus grand plaisir, qu'il n'a pas réalisé qu'il ne s'agissait pas d'un animal dangereux; mais comme il s'amuserait à me balancer, " ce n'est juste un vulgaire papillon".

Je m'approche tel un lynx qui rampe vers sa proie. Fabrice ne comprends toujours rien mais il se met à glousser lorsque je me place en croix sur lui. Je m'allonge torse sur ses hanches en appuie sur mes coudes. Mon ami est prisonnier ce qui le met mal à l'aise. Il étouffe son rire et ses joues sont fortement rosies.

Fab : je savais pas que tu aimais baiser dans les herbes et les cailloux ?

Je souffle et lui lance un chute étouffé. J'ai juste le temps de prendre deux clichés que ma proie s'envole.

Freddy : pfff... J'espère qu'elles sont pas ratées.

Fab : mais non même à cloche pieds et les yeux bandés elles sont toujours réussies ! s'exclame t'il.

Freddy : mouais... Je regarde le papillon s'en allait vers la source. Je reste tranquillement installer et regarde les photos.

Freddy : ah tu as de la chance, elles sont magnifiques ! Regardes ! Je lui tend l'appareil.

Fab : ah ouais !
Il fait sûrement défiler les photos parce que voici sa phrase

Fab : je ne savais pas que tu m'admirais autant que tes papillons ! dit il en souriant à pleine dents.

Freddy : tu peux arrêter de te croire irrésistible ?

Fab : tu peux arrêter de me prendre sur toutes les coutures ? Je vais vraiment finir par croire que tu te branles en les regardant ! Je te signale que moi je peux te dessiner les yeux fermés !

Freddy : pardon? Dis je surpris

Fab : heu... Ouais laisses tomber... Dit il mal à l'aise.
On y va ?

Freddy : oui on range et on va déposer un cierge à la grotte avant de redescendre.

Fab : pourquoi tu tiens à aller à cette foutue grotte?

Freddy : parce que c'est l'accomplissement de la promenade et puis je veux faire une prière.

Fab : tu pries pour qui?

Freddy : hum.. pour nous, le foyer et... puis ça te regarde pas ! allez go !