La fugue

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Cette fois c'était la dernière, dernière fois qu'on m'insultait, dernière fois qu'on m'humiliait, qu'on me traitait comme une moins que rien! La porte du bureau du proviseur claqua avec bruit et je descendis les marches à toute allure. Je n'étais pas grosse, je n'étais pas noire et même, ça n'aurait rien changé...

Arrivée au portail, je tendis la main vers celui-ci avec appréhension car, une fois de l'autre côté, je changerai en quelque sorte de monde, je sortirai de l'enfer : un nouveau monde s'offrirait à moi...

Je pourrai enfin quitter ce lycée pourri où je ne me souviens d'aucun bon moment, car je n'en ai pas passé un seul ici : je ne le regretterai en rien.

Ses occupants m'avaient fait trop souffrir...

Une voix familière me tira hors de mes pensées :

–Eléa! Attends!!!

Je me retournais et vis arriver vers moi mon amie Anaïs, en fait c'était ma seule amie.

Arrivée à ma hauteur, elle me regarda attentivement. En partie cachés par une longue mèche de cheveux blonds, ses grands yeux noisettes semblaient pouvoir lire mes pensées. Je devinais qu'elle cherchait àsavoir ce que je comptais faire. Je connaisais Anaïs depuis seulement trois ans mais j'avais l'impression que je la connaissais depuis toujours. Une idée me traversa alors la tête, une des meilleures que j'avais eues depuis longtemps. Enfin ça, c'est ce que je croyais...

– Où est-ce-que tu vas? continua-t-elle

– Je m'en vais...!

Après quelques secondes de réflexion elle s'exclama soudain:

– Je t'accompagne!!!

– Il en est hors de question!!! C'est trop dangereux!!!

Connaissant son caractère buté, je savais qu'elle ne renoncerait pas aussi facilement, alors je décidai de lui faire part de mon idée.

–Peut-être que l'on pourrait partir toutes les deux...recommencer une nouvelle vie...mais tu as ta famille et...

– Pour moi tu es de ma famille!!! me coupa-t-elle

Émue, je ne sus quoi lui répondre.

Elle prit mon silence pour un oui et renchérit.

– On part d'ici, on va dans une autre villle, on trouve du boulot!!

Avec Anaïs, ce qui est super, c'est que c'est une éternelle optimiste, or, plus tard, c'est cet optimisme qui allait nous causer de gros problèmes, mais ça nous l'ignorions encore. Étant naïve et un peu optimiste aussi, j'acceptai son offre...

Je me sentais un peu mal-à-l'aise de lui faire sécher les cours, mais en même temps j'étais contente qu'elle ne remette pas les pieds là-bas.


J'avais demandé à Anaïs de continuer sa journée au lycée et que l'on se retrouveraient devant chez-elle à 19h50 précise.

Je dis au-revoir à Anaïs puis j'ouvrit le portail; un vent frais m'accueilli comme pour me souhaiter la bienvenue. Je me dirigeais ensuite vers chez moi, c'était une petite maison en pierre que m'avaient laissé mes parents, je naurais pas grand-chose àprendre vu que je ne pourrais pas enmener la maison. Une fois deux trois vêtements de rechange pris, je regardais l'heure : 17h16, il me restait encore plus de 2h30 avant le rendez-vous !

Le soir même, nous nous dirigeons vers la maison d'Anaïs pour prendre un strict minimum d'affaires, autant dire il fallait que ça rentre dans un grand sac.

On fit un peu du Robinson Crusoé: couteau, briquet et vêtements de rechange etc...

L'idée qui me plus le moins, fut qu'Anaïs est était obliger de mentir à ses parents en leur disant qu'elle était invitée chez une amie...

Je préférais ne pas les regarder, car, étant donné que je suis orpheline, je me voyais mal les observer en famille, alors que la mienne me manquait cruellement...

Je jeta un coup-d'oeil vers le bois par lequel nous allions traverser : il était grand, avec de nombreux buissons et des fougères et également une rivière qui le traversait en son sain. De ce coté de la forêt, on est à Saint-Jean de Blaignac, de l'autre coté à Branne. Je n'était jamais allé là-bàs, je me demandais à quoi ça pouvait bien ressember...

J'entendis Anaïs dire une dernière fois au-revoir à ses parents avant qu'elle ne se dirige vers moi, elle me fit un petit signe qui en représentait beaucoup, car, c'était le signe qu'une nouvelle aventure et une nouvelle vie allait commencer...

Nous nous dirigions vers le bois qui longeait le village avec une force nouvelle, beaucoup d'espoir et la certitude de changer de vie, le problème c'est que les choses allaient effectivement changer, changer à un point que nous n'avions pas imaginé.

Nous étions loin d'un conte de fées ou tout se passeraient bien,nous étions même très loin...

Nous continuions à avancer en s'enfonçant de plus en plus dans ce bois, plus grand que nous l'avions imaginé,qui serait une sorte de demeure pour nous pendant un bon moment.

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