5.

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Ratibus aurait dû être le plus heureux de tous les rats.

Il était Grand Chef Rat, il avait un semblant de famille, une foule était en train de l'acclamer, réunie juste pour lui, et surtout, il venait de réaliser son rêve, celui qu'il cultivait depuis longtemps à présent.

Et pourtant, une ombre se profilait au tableau, lentement mais sûrement, elle s'insinuait dans son esprit pile au mauvais moment, pour atténuer son bonheur.

Il avait en effet toujours en lui cet élan de curiosité qui le poussait désespérément vers les humains. Nous avions là le seul défaut de Ratibus. Cette soif de découverte qui le rendait irraisonnable, lui qui était pourtant si sérieux et sage.

Tout cela le rongeait. Et, au lieu d'aller se coucher après cette soirée riche en émotions, il décida au passage de prendre Bergamote 2, leur puce de compagnie (la première Bergamote était morte de vieillesse un peu avant, et Pétunia avait insisté pour donner le même nom à la nouvelle), et d'aller se promener.

Laisse en patte, Ratibus sortit de la petite maison qu'il louait avec ses deux soeurs (ils avaient voulu un endroit plus grand que l'appartement à partir du moment où Ratibus avait eu sa promotion qui lui permettait d'être super-employé).

Il marcha un moment, saluant les quelques rats qui le félicitaient. Un ou deux, qui faisaient partie de ceux à l'origine du clan anti-ratibus, se mirent à lui jeter cailloux et insultes (sûrement sous l'emprise d'une jalousie que l'alcool avait exacerbée). Alors le rat se mit à fuir, courir sur ses petites pattes griffues qui cliquetaient sur le sol.

Ils le poursuivirent tels des rapaces, mais le rattus norvegicus courait vite (il faisait un jogging hebdomadaire depuis des années) et Bergamote 2 bondissait encore plus vite, alors ils finirent par les semer.

Le coeur battant d'avoir sprinté dans le dédale de galeries du sous-sol de la vieille mégère riche Maribus, Ratibus regarda autour de lui.

Il se trouvait juste devant l'escalier qui menait au salon de la vieille dame.

Sa curiosité refit surface comme s'il n'avait jamais essayé de la museler et, malgré sa conscience qui lui soufflait que c'était une très -très- mauvaise nouvelle, il ne put s'empêcher de ressentir une forme d'excitation. 

Et il se rendit compte que, rêve ou pas rêve de Grand Chef Rat, c'était bien cette passion pour les humains qui le faisait vibrer.

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