Chapitre I : †En proie au doute†

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Il n'y a personne sur les lieux. L'endroit est dangereusement vide. Seul une petite ombre à forme humaine est présente. Celle-ci avance d'un pas assuré, pourtant à bout de souffle et manquant d'oxygène, sur le sol formé d'épines aux pointes plus tranchantes que des lames. Mais en aucune façon elle ne semble touchée ; ce qui semble la blesser, c'est plutôt cette mélodie vers laquelle elle avance comme envoûtée qui se fit brusquement entendre. Son rythme endiablant ne cesse de l'entraîner jusqu'au fin-fond du gigantesque tombeau.

Chaque note semble s'insinuer dans sa chair frêle pour la faire grimacer de douleur un peu plus que la fois précédente, inlassablement. Sa vitesse s'amoindrie sonorité après sonorité. Dans l'effroyable silence de la nuit, perturbé par ce son ; les corbeaux coassent de toute leur force tandis que le vent souffle avec ardeur, un orage approche ; telle une mise en garde contre ce qui va arriver, un avertissement pour la petite ombre de rebrousser chemin.

Sauf qu'impossible de détourner son attention de la musique qui en réponse à la nature qui se déchaîne dehors, se fait plus mélodieuse qu'elle ne l'était au début de son ensorcellement. En s'engouffrant dans le sinistre endroit, les épines deviennent du marbre doré, magnifiquement décoré, imbibé du sang des malheureux qui s'y sont aventurés avant elle. Et pour rajouter à sa peine, vînt s'installer une chaleur étouffante.

A mesure qu'elle l'écoute, la mélodie se fait plus violente, plus sombre ; plus triste. Plus foudroyante. L'un des points culminants arrive, il est difficile et complexe à exécuter. La dernière note fut la plus funeste ; causant ainsi à l'ombre une douleur vive et incandescente à la poitrine. Elle s'écroule, foudroyé, marqué par la souffrance du monde et du pêché ; elle récite d'anciennes prières dans une langue perdue, en tenant douloureusement un médaillon entre ses doigts endoloris. Sa voix sonne comme une supplication. Cette enfant d'à peine quinze ans ; c'est moi†

Je me réveille en sursaut, haletante, les membres engourdis. Des gouttes de sueur perlant sur ma peau rougie par la chaleur asphyxiante. Me voilà qui m'y prend à refaire le même rêve auquel je ne peux toujours donner aucune signification. Ce rêve ne pourrait être qu'une illusion à laquelle je ne devrais accorder aucune importance. Toute fois voir la même illusion plus régulièrement, de jour comme de nuit, me fait croire qu'il pourrait s'agir d'un souvenir ou d'une prémonition.

Une foule de question fusent dans ma tête ; je ne cesse de me questionner depuis quelques temps. Je me demande même parfois, si je peux encore me fier à mon esprit.

Lorsque je fus emmené par des Ecclésiastes dans cet Ordre. Il m'avait été dit que j'avais des dons qui pourraient servir à la communauté et que pour cela, j'allais devoir apprendre à m'en servir. J'ai été instruite et formé rigoureusement par les Maîtres pendant dix ans. J'ai suivi à la lettre près les recommandations de ma Bible noir. Sans jamais mettre les pieds hors des frontières qui délimitaient le sanctuaire, interdit aux non-initiés.

Je n'aimerais pas que mon enseignement soit remis en doute. Je ferais mieux d'oublier cette tourmente quotidienne et me concentrer sur les problèmes concrets qu'il me reste encore à résoudre. C'est sur cette pensée optimiste que je revêts mes habits de Prêtresse. Et que je me dirige par la suite vers les appartements de mon précédent encadreur.

Lorsque l'on avance le long du couloir jonché de portraits qui mène au lieu-dit, on a la désagréable sensation d'être épié par ceux et ce qu'ils représentent. Je dois dire que ça donne autant le tournis que la chair de poule, d'imaginer ; ces toiles, vivantes.

Une fois face à lui, malheureusement ; notre sujet de conversation fut le même que la dernière fois. Leur façon de faire m'oblige à m'opposer à ceux-là même qui m'ont éduqués. Mais n'es ce pas la meilleure des manières de montrer que leur projet a porté des fruits plus que onctueux ?

― Vous êtes des extrémistes !

Mon avis sonne aussi net que l'est mon âme sur ce point. Et je persévère dans mon élan.

― Bien sûr j'ai une fois inébranlable en le dieu tout puissant mais cela ne veut aucunement dire que je suivrais aveuglément tel un mouton ; des préceptes de personnes qui comme vous le dites si bien sont de simples messagers et ne sont là que pour partager.

Toute fois je n'aurais peut-être pas dû montrer directement mon rejet. Néanmoins je ne pouvais garder le silence, comme le faisait mon mentor qui semblait continuer à m'écouter à contre cœur.

― Mais même les messagers peuvent s'égarer. Qu'ils n'aient pas la prétention de se croire invulnérables, égaux au tout puissant ou encore le Messi. Cela ne serait que sacrilège!

Il finit par ouvrir la bouche à mon encontre les traits de son visage plus irrité que jamais.

― Remettez-vous en doute leurs ordres ?!

― Normalement ; il ne devrait même pas s'agir d'"ordres" mais de "requêtes". Mes mots se font plus ironiques.

― Je ne me fais que me questionner sur leurs intentions. Ils ne sont qu'humains après tout.

― Mais parmi eux, l'on compte des exorcistes !

― Ce sont des croyants ; tout du moins ceux qui disent l'être, ayant acquis des capacités surnaturelles. C'est à se demander s'il s'agit véritablement de capacités accordées par le divin.

― Quant à moi je commence vraiment à me demander si vous êtes vraiment digne de diriger. Vous parlez comme une adulte, mais ne restez qu'une enfant. Ne prenez pas le fait que je vous vouvoie comme une marque de faiblesse !

Ce qu'il venait de dire, il ne le pensait certainement pas. Ses paroles ne visaient qu'à m'ébranler, me faire réagir.

― Ils ne peuvent pas résoudre les problèmes des chrétiens comme par enchantement ! Ils ne peuvent que les conseiller ou les guider ! Ils manipulent tout le monde ; c'est une monstrueuse machination !

Enfin j'espère.

― Dans ce cas fermez les yeux.

― Mon Père, pardonnez mon audace mais ; lorsque je suis arrivée ici n'es ce pas vous qui m'avez dit de savoir élever mon opinion sans oublier le dieu créateur.

Je prends une grande bouffée d'air avant de poursuivre.

― Aujourd'hui je l'ai fait mon père ; je me suis faite une place, trouvée ma voie.

Je n'ai fait que dire ce que j'avais sur le cœur.

― Aujourd'hui ne me décevez pas je vous prie ; ne me décevez pas.

Il n'y avait plus rien à rajouter, puisque rien ne nous mettrait d'accord. Suite à la pause forcée dont l'un et l'autre faisions preuve, lors de cette interminable conversation je me suis sentie momentanément épuisée.

― Excusez-moi une minute, j'ai besoin de euh..hm..D'y aller.

― Regardez-vous, vous n'êtes même pas capable de tenir debout. Me souffle-t-il avant de me laisser sans plus de cérémonie dans le désarroi total. Je quitte donc les lieux, non pas sans peine évidemment. 

 Je me suis promptement rendu à mes appartements en titubant. J'avais certainement suscité des questions chez d'autres habitants du sanctuaire qui m'auraient vu dans cet état.

J'ai fait au mieux pour atteindre la salle de bain où je me débarbouille le visage avec l'eau du robinet, pour me donner de l'aplomb. Ce qui n'est d'ailleurs pas très efficace puisque je me sens toujours aussi faible. Comme si je pourrais m'écrouler à tout instant.

La vision de mon propre reflet dans le miroir est si trouble, qu'il semble que ce n'est pas moi qui est juste devant. Les lumières de la pièce froide, dansent. On dirait que quelqu'un s'amuse à les allumer puis à les éteindre simplement pour m'irriter avec pour effet de me dérouter.

J'ai entendu quelque chose. Le son me sort de mon trouble. Je pensais d'abord être en plein délire dû à ces hallucinations fréquentes mais le bruit émanait de la pièce d'à côté. Ma salle de prière.

Les morceaux de mes vases préférés brisés sur le sol m'indiquent que se sont eux en tombant qui devaient en être la source. Je m'accroche au seuil de la porte pour pouvoir tenir debout. Je sens que l'on me vide de mon énergie constamment.

― Qu'est-ce que vous voulez ? Lançais-je mollement.

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