Chapitre 33

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Bonjour les amis ! ^-^

Voici la suite de Vermilion, j'aime de plus en plus écrire cette histoire... ♥


Bonne lecture ~  ♥


********************************


Je regardai un film à la télévision, pendant que Jungkook travaillait. Il m'avait demandé de le laisser tranquille quelques heures, et faute de livres nouveaux à lire, j'avais dû me rabattre sur la télévision.

Au début, ça m'ennuyait.

Mais le film que j'avais commencé m'avait finalement envoûté. C'était un film sur un homme qui partait dans l'espace pour sauver le monde.

J'étais assis au sol, sur le tapis chaud et moelleux, en tailleur. Jungkook était derrière moi sur le canapé, et tapait à toute vitesse sur son ordinateur. Il avait même éteint la lumière, et m'avait demandé d'allumer une petite lampe orangée près de la télévision ; l'ambiance était très agréable.

Il avait même mis le chauffage plus fort que d'habitude.

Mon dos commença à me faire mal, alors je reculai, toujours les fesses contre le tapis, pour m'appuyer contre le fauteuil. J'étais juste à côté des jambes de Jungkook.

Je repliai les genoux contre mon torse et les entourai de mes bras. J'y déposai le menton, toujours aussi hypnotisé par les jolies images de l'espace qui défilaient devant mes yeux.

J'avais lu beaucoup de choses sur l'espace, mais je n'avais jamais vu à quoi il pouvait réellement ressembler.

"Jungkook ?"

Je le sentis bouger. Je levai la tête derrière moi ; il me regardait.

"C'est vrai tout ça ?" Demandai-je en pointant l'écran du doigt.

Il jeta un œil à la télévision.

"Ça dépend quoi. Répondit-il.

-L'espace est si grand ?

-Mmh mmh.

-C'est sûr ou c'est des théories ?"

Il reporta ses yeux sur l'écran de son ordinateur.

"Disons qu'il a été prouvé que l'espace est très grand, mais on n'est pas allés très loin là-bas, on ne sait pas trop ce qu'il y a au-delà des limites que l'on a pu atteindre.

-Oh."

Je me tournai de nouveau vers l'écran.

"Il est triste ce film." Commentai-je.

L'homme était en train de regarder un message de sa fille dans son vaisseau.

"Jungkook ?"

Il soupira.

"C'est quoi vos films préférés ?

-Je n'aime pas les films."

Je n'étais pas vraiment étonné.

"Alors c'est quoi que vous aimez ?" Demandai-je en me tournant de nouveau vers lui.

Il me lança un coup d'œil agacé et je me pinçai les lèvres.

Je voulais vraiment savoir !

"J'aime quand on me laisse travailler." Répondit-il froidement.

Mon léger sourire retomba et je baissai les épaules.

"Pardon..." Murmurai-je.

Jungkook m'observa un instant, tandis que je me tournai vers l'écran, embarrassé et un peu triste de l'avoir dérangé et irrité.

Mais soudain, j'entendis un autre soupir.

"J'aime bien les films d'horreur."

J'écarquillai les yeux et le regardai de nouveau.

"C'est quoi ?!"

Il prit une grande inspiration et ferma son ordinateur d'un coup sec. Je fus heureux de voir qu'il le posait sur la table basse que j'avais poussée sur la gauche pour m'asseoir sur le tapis.

"Donne-moi la télécommande."

Je hochai vivement la tête et attrapai cette dernière avant de la lui donner. Il fit quelques manœuvres, tandis que je m'étais doucement redressé pour m'asseoir sur le canapé à ses côtés, intrigué par ce qu'il faisait.

Il cliqua sur une petite image ; c'était, je crois, la jaquette du film. On voyait une maison grisâtre et un peu délabrée, couverte de brume. Le titre était dans une autre langue, de l'anglais je crois, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire.

"Tu n'en as jamais regardé ?"

Je secouai la tête.

"Ça va te faire peur. Me prévint-il.

-C'est pas grave je... Je veux regarder !"

Il me regarda encore un instant, comme s'il hésitait à lancer le film, mais finalement il le fit, et je calai mon dos contre le dossier du canapé, heureux.

Et je fus d'autant plus heureux en remarquant que Jungkook ne reprenait pas son ordinateur ; il semblait vouloir voir le film, lui aussi.

**

Pourquoi ?

Pourquoi les gens aimaient-ils se faire ainsi du mal ?

J'étais crispé contre le canapé, les yeux écarquillés, le cœur battant à tout rompre et les genoux ramenés contre mon torse pour pouvoir y cacher le visage. Seulement trente minutes de film, et je n'avais qu'une envie : m'enfouir sous mes couvertures et ne plus jamais en sortir.

C'était absolument affreux.

Jungkook, de son côté, ne bougeait pas d'un pouce. Il avait les bras croisés, les jambes légèrement écartées, et regardait attentivement le film.

Comment faisait-il pour ne jamais fermer ou détourner les yeux ?

J'eus un couinement de peur quand la musique disparut et qu'un personnage se retrouva dans un long couloir. J'étais sûr qu'il allait encore y avoir un fantôme terrifiant qui allait apparaître d'un coup.

Je plongeai mon visage dans mes genoux, tremblant.

"...Je t'avais dit que tu allais avoir peur, tu ne m'as pas écouté."

Je ne répondis pas, trop apeuré par un son brusque qui pourrait survenir et me faire sursauter une énième fois.

Jungkook soupira.

Le film continuait, et je n'arrivais maintenant même plus à relever la tête. J'avais l'impression qu'il y avait des fantômes partout autour de moi. Nous étions dans le noir, on ne pouvait même pas voir si derrière nous il y avait-

"Mais- !"

Deux mains puissantes m'attrapèrent fermement, et je me fis soulever dans les airs. Je me figeai, abasourdi, tandis que Jungkook venait de me placer entre ses cuisses sur le canapé, dos à lui, de sorte à ce que mon dos soit tout contre son torse.

Je voulus protester mais au moment précis où je regardai vers la télévision, une horrible tête de femme décomposée apparut en plein écran. Je criai et me collai contre le noiraud.

J'entendis un léger ricanement, puis des bras encerclèrent mon torse.

J'eus un violent frisson lorsque le souffle de Jungkook se répercuta contre mon oreille.

"Allez, c'est bon, calme-toi. Elle est partie."

Je hochai la tête, peu rassuré, mais en effet, le film se calma un peu, le jour s'était levé pour les personnages. Je me détendis.

Et, à présent, je réalisais que j'étais dans les bras de Jungkook.

Il me pressait contre lui, et je crois que je n'avais jamais connu une sensation si douce. J'osai même me caler un peu mieux contre son corps, tentant comme je le pouvais de masquer mon sourire d'imbécile heureux, et le vampire me laissa faire. Quand je fus à mon aise, il entoura de nouveau mon corps de ses bras forts.

J'avais l'impression que plus rien ne pouvait m'arriver.

Le cœur battant à tout rompre -j'espérais qu'il ne l'entende pas-, je me forçai à continuer de regarder le film.

Mais ce dernier ne me faisait plus autant peur, parce que j'étais bien trop distrait, à présent.

Je sentais les muscles de ses bras autour de moi, son souffle chaud contre ma nuque, ses mèches de cheveux qui chatouillaient ma peau. La chaleur de son corps qui me réchauffait bien mieux que le radiateur.

Je n'arrivais plus à penser de façon rationnelle.

Quand il y eut une nouvelle scène effrayante, je me contentai de fermer les yeux, mais les effets sonores ne me firent même plus peur. Je ne pensais qu'à la manière dont il me pressait contre lui.

Et, quelques longues minutes plus tard, alors que le film était à son apogée de scènes horrifiantes et que je recommençai à me crisper, je sentis son souffle chaud être beaucoup plus près.

Jusque-là, je n'en sentais qu'une légère caresse, mais soudain, c'était plus brûlant et plus ciblé.

Une seule possibilité : ses lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres du côté gauche de ma gorge. Et j'en eus la confirmation lorsque ses cheveux noirs chatouillèrent ma joue. Jungkook avait la tête inclinée en avant, contre moi.

Je déglutis difficilement. Il devait maintenant savoir que j'avais senti ce rapprochement soudain, cette proximité anormale.

Mais il ne fit rien. Il ne mordit pas.

Mon ventre se tordait dans tous les sens à l'idée qu'il me morde là, dans le noir de la pièce, devant cet horrible film d'horreur, avec ses bras qui m'enfermaient en un puissant étau.

Je voulais qu'il me morde, quitte à en être épuisé demain.

Pourquoi il ne le faisait pas ?

Le film continuait, les scènes s'enchaînaient, et ses lèvres étaient juste là, si proches, et pourtant si lointaines tant qu'elles n'avaient pas pris possession de ma peau. J'étais dans un état second.

"Tu sais que je peux sentir quand tu m'appelles comme ça ?"

Je me paralysai sur place.

Oh, bon sang, il avait senti mon désir qu'il me morde... ?

La honte me submergea et je voulus me décaler, mais il serra sa prise sur mon corps. Je fus de nouveau plaqué contre lui. Il ne voulait plus me laisser partir.

"P-Pardon...

-Pardon ?" Susurra-t-il.

Je pris une petite inspiration. Il me pressait bien trop fort. J'étais incapable de bouger.

Et je m'en voulais de réaliser que j'aimais cela, j'aimais bien trop cette sensation.

Un de ses doigts glissa le long de ma gorge et je jetai la tête en arrière. Cette dernière tomba sur son épaule droite. Il attrapa ma mâchoire et me força à tourner le visage vers lui.

Son regard était sévère.

"Est-ce que tu crois que tu peux me contrôler, hein ?"

Il pressa davantage ma mâchoire, je grimaçai.

"Tu crois que tu peux me faire faire tout ce dont tu as envie ?"

Il s'approcha. Son nez frôla le mien, et il murmura, ses lèvres en face des miennes :

"Tu crois que tu peux me soumettre à ta volonté ?"

Je fixai ses canines, qui dépassaient de ses lèvres entrouvertes.

"Non..." Soufflai-je.

Il eut un sourire moqueur.

"Tu veux que je boive ton sang ?"

Je me raidis.

Pourquoi est-ce que cette phrase me rendait si pantelant ?

Il s'approcha encore. Je me crispai lorsque ses lèvres frôlèrent ma joue.

"Je suis sûr que tu serais capable de me laisser boire jusqu'à ce que tu n'aies plus une seule goutte de sang dans le corps."

Pourquoi... Pourquoi il disait ce genre de choses ? C'était étrange, il savait bien que c'était faux, alors pourquoi il disait cela ? Et pourquoi avec ce ton-là ?

Pourtant je pouvais déceler de la douceur qui émanait de lui ; le pouce de son autre main caressait ma hanche. Alors pourquoi ses paroles contrastaient tant avec ce geste ?

Je fixai ses yeux assombris.

Puis ses lèvres.

Il avait de très jolies lèvres. Roses et charnues. Elles semblaient douces et moelleuses.

J'en fus hypnotisé. Je les observai comme si elles étaient de la nourriture alléchante.

Et je m'en approchai.

Juste pour les voir de plus près, encore plus près.

Jungkook m'observa faire, sans bouger.

Et, soudain, tout mon corps s'électrisa. Je cessai de m'approcher pour ouvrir grand les yeux.

Il eut un sourire en coin.

Je m'accrochai vivement à lui, les yeux écarquillés.

Il avait posé une main sur mes reins, et à l'intérieur, tout s'était... Tout était...

Je criai de surprise, plusieurs fois, tentant d'échapper à cette main, puis de m'en approcher. Je tremblai et posai mon front contre son épaule ; je m'étais retourné face à lui, sur ses genoux.

Je ne comprenais pas ce qui se passait.

Sa main droite était fermement posée sur mes reins, et elle envoyait de la chaleur, à l'intérieur de mon corps. Beaucoup de chaleur.

Ma bouche s'enfouit contre son haut pour tenter d'étouffer mes cris de... De plaisir ? Qu'est-ce que c'était, bon sang ?

Les larmes me montèrent aux yeux. J'avais l'impression qu'une boule de nerfs était stimulée à l'intérieur, juste grâce à sa main qui envoyait des ondes de chaleur régulières. Je sursautai, me cambrai, serrai ses vêtements entre mes poings.

C'était la sensation la plus agréable que je n'avais jamais connu de toute mon existence.

Il n'y avait que lui qui pouvait transformer mon corps en vagues de plaisir aussi intenses.

Je voulais même le remercier, répéter "merci" en boucle, mais je n'arrivais pas à sortir un seul mot.

Quelque chose grossissait à l'intérieur, j'avais l'impression de ressentir des milliers de fourmillements dans le bas du dos. Je me redressai vivement à une sensation particulièrement intense, et ma tête se rejeta en arrière. Je n'avais plus honte de rien car je n'arrivais plus à réfléchir correctement.

J'ouvris les yeux comme je le pus, gémissant sans cesse, et tombai dans les yeux noirs et intenses de Jungkook, qui m'observait avec un regard aussi sombre que la nuit. Son autre main caressa mon torse recouvert d'un simple t-shirt que j'utilisais en guise de pyjama. Il détaillait mon torse moulé dans mon fin haut et continuait d'y passer la main. Il semblait hypnotisé par ses propres doigts qui courraient sur mon ventre, mon torse, jusqu'à mes épaules. Son autre paume sur mes reins ne me laissait aucun répit.

Je secouai la tête tant le plaisir était intense, je tremblai contre lui et me laissai tomber de nouveau contre son torse, le souffle court, les larmes au bord des yeux.

"Je vais te donner un orgasme. Tu sais ce que c'est ?" Me questionna-t-il, le ton calme mais rauque et guttural.

Je m'accrochai à lui comme si ma vie en dépendait.

"N-Non j-je sais pas... J-Jungkook je- je...

-Tu es d'accord pour que je continue ?

-Oui... !" Répondis-je immédiatement, à cause de la peur panique qu'il puisse s'arrêter.

Il serra les dents après ma réponse et prit une profonde inspiration. Sa main sur mes reins ne bougeait pas, mais son pouce caressait ma peau. Il contrôlait chaque vague de chaleur qu'il envoyait à intervalles d'une seconde à peine.

Comment faisait-il une chose pareille ?

Mais, tout-à-coup, la sonnerie de la maison retentit.

J'écarquillai les yeux.

Jungkook se crispa.

"N-Non..." Le suppliai-je, car je ne voulais pas qu'il arrête.

Je me collai à lui. Je sentais déjà la chaleur dans mes reins diminuer. Je chouinai, une sensation de colère intense m'envahit, je ne savais pas ce que c'était, quelque chose de très énervant, comme si l'on m'avait empêché d'atteindre quelque chose. Comme si on m'avait enlevé une assiette de choses délicieuses juste avant que je ne prenne la dernière et meilleure bouchée.

Je sentis même deux larmes s'échouer sur mes pommettes.

"J-Jungkook... Le suppliai-je.

-Putain, Tae..." Fit-il, comme si lui aussi hésitait à continuer.

Il m'observa pleurer, et je voyais toute l'irritation dans ses yeux. J'étais tellement loin que je ne me rendis même pas compte du surnom qu'il venait de me donner.

"Fais chier." Grogna-t-il en me poussant sur le côté.

Je paniquai et attrapai son bras.

Non non non !

"J-Jungkook... Non..." Murmurai-je, tandis que d'autres larmes coulèrent.

J'en avais mal au ventre et aux reins à présent. C'était la première fois qu'on me faisait quelque chose de si agréable, je ne voulais pas que ça s'arrête déjà, non, je voulais à tout prix qu'il continue.

La sonnerie retentit à nouveau. Jungkook me détailla et serra les dents.

"Putain." Jura-t-il encore.

Il me fit le lâcher malgré mes supplications. Le pas colérique, il alla jusqu'à la porte d'entrée, alors même que je me décomposai de ce sentiment de colère et de tristesse intense. Je ramenai mes genoux contre mon torse sur le canapé, soudain honteux.

Je me sentais abandonné dans un état dans lequel j'avais besoin de lui contre moi.

Je me mis davantage en boule et ne bougeai plus.

J'entendis Jungkook ouvrir la porte à la volée.

"Qu'est-ce que tu veux à cette heure ? Grogna-t-il.

-Parle-moi sur un autre ton."

La voix de son père me fit tiquer. Je ne me redressai même pas quand il entra.

"Donc lui non plus n'a plus aucun respect pour ne pas me saluer ?"

Je savais qu'il parlait de moi mais je m'en moquais.

"Vas-tu te lever de là et être respectueux ?!" S'exclama-t-il, irrité par mon ignorance.

Je ne bougeai pas d'un pouce.

"Laisse-le tranquille."

La voix de Jungkook fut dure. Ça me donna un frisson.

"Le défendre ainsi contre ton propre père... Quelle honte. Cracha le plus vieux.

-Tu veux quoi ?"

Un soupir lourd.

"Namjoon est au courant du retour de Taehyung.

-Sans blague."

Son père émit un son agacé, avant de reprendre :

"Il veut voir Taehyung, seul à seul."

Un silence.

"Pourquoi ? Demanda Jungkook, et j'entendis la légère surprise dans sa voix.

-J'en sais rien. Il est venu me voir moi pour te communiquer l'information, parce qu'il m'a dit que tu n'aurais pas envie de le voir.

-J'avais presque oublié que t'étais un de ses adeptes pour savoir autant de choses."

J'écarquillai les yeux et relevai doucement la tête.

Monsieur Jeon était dos à moi, et Jungkook face à lui. Immédiatement, mes yeux croisèrent ceux du vampire, et je me pinçai les lèvres.

Il était seulement à quelques mètres, et j'avais cruellement envie, besoin, qu'il revienne.

"Je ne suis pas un de ses adeptes... Grogna son père.

-T'as tellement peur de lui que tu ferais n'importe quoi pour avoir sa sympathie, avoue-le."

Monsieur Jeon serra les poings.

"Tu... Tu es devenu ignoble avec moi." Souffla-t-il soudain.

Jungkook leva un sourcil, et au fond, je me demandais s'il ne venait pas de réaliser qu'en effet, il était dur.

Mais son regard s'assombrit de nouveau.

"Je ne le serai plus le jour où tu regretteras tout ce que tu as fait.

-Quoi ? Avoir essayé que tu assumes tes responsabilités ?"

Je serrai les dents.

"Non."

Jungkook glissa ses yeux sur moi.

Mon cœur manqua un battement lorsque je compris.

Son père se tourna vers moi à son tour, et eut un sourire amer.

"Quoi, cette nuit-là où j'ai voulu qu'il féconde une humaine ? Sérieusement ? Ta colère envers moi n'est motivée qu'à travers ton humain lié ? Il te possède complètement, dorénavant." Articula sombrement le plus vieux.

Jungkook cessa de me regarder. Le souvenir de cette nuit me provoqua une drôle de douleur dans le torse.

"Pense ce que tu veux. Ça m'est égal. Plus rien ne m'importe, depuis peu.

-C'est cet humain qui t'a retourné le cerveau à ce point ?!"

Je reculai vivement dans le sofa lorsque monsieur Jeon s'approcha de moi. Sa main se leva, et il voulut attraper mon col, mais avant même qu'il ne puisse m'agripper aussi violemment qu'il paraissait le vouloir, une ombre passa devant moi.

Un dos large, une nuque tendue et des cheveux noirs.

"Va-t'en d'ici." Murmura une voix gutturale.

Monsieur Jeon releva des yeux meurtriers sur son fils.

"C'est chez moi, et je compte passer la nuit ici ce soir.

-Hors de question.

-Tu vas me faire sortir par la force ?"

Jungkook se tendit de colère, et j'osai, par peur qu'il n'amorce un mouvement violent, glisser ma main sur son poignet. J'étais toujours assis sur le canapé, donc je devais lever le bras pour encercler son poignet de ma main, alors son père le vit.

Il observa mes doigts contre la peau de Jungkook, et ses sourcils se fronçèrent.

"...Alors tu as vraiment accepté le lien, hein ?" Souffla-t-il, incrédule.

Le noiraud ne répondit pas, mais je devinais qu'il maintenait le regard du plus vieux.

"Je vais me coucher. Te voir faiblir pour un humain me répugne."

Il fit volte-face, et s'en alla. La dernière chose que l'on entendit fut la porte de sa chambre claquer, à l'étage.

Je lâchai lentement le poignet de Jungkook. Il était toujours debout dos à moi, les poings serrés et les épaules tendues à souhait.

"Jungkook... ?"

Je sursautai de surprise lorsqu'il s'en alla à son tour. Je le regardai faire, inquiet, attristé, et il disparut à l'étage. Second claquement de porte, et je me retrouvai seul.

Je restai un instant dans cette position, abasourdi, chamboulé par la scène qui venait de se dérouler devant mes yeux.

Il fallait que j'aille me coucher, moi aussi.

Je n'avais même pas participé à cette altercation, et pourtant elle m'avait épuisé. Je me redressai, et grimaçai en sentant le bas de mon dos engourdi.

Je me retins sur la table en me remémorant la sensation d'il y a à peine quelques minutes, quand Jungkook me touchait. C'était... C'était affreusement bon. Et j'étais effrayé à l'idée qu'il ne le refasse jamais.

Oui, je l'avouais, je l'avouais sans honte car c'était plus fort que moi : j'en voulais encore. Je voulais encore être dans ses bras, je voulais encore qu'il soit le seul à me faire ces choses nouvelles, ces choses qui faisaient tordre mon corps de désir, de plaisir.

Je secouai la tête.

Reprends-toi Taehyung.

Après avoir éteint les lumières, je montai à l'étage, et jetai un oeil sur la porte close de la chambre de Jungkook.

Ce serait mentir que de dire que je n'avais pas envie d'y aller, de dormir avec lui, contre lui. Mais je crois qu'il avait besoin d'être seul, ce soir. Je ne voulais pas l'étouffer de ma présence.

Pourtant, j'aurais voulu le réconforter. Le serrer contre moi. Peut-être... Peut-être même lui caresser doucement les cheveux. Je rêvais de faire ça, de le sentir se détendre grâce à moi, de le voir sourire encore et encore, de le voir heureux, tout simplement.

Mais ce soir, avec la boule au ventre, je dormis seul dans ma grande chambre vide.

Et dans mon lit impossible à réchauffer sans lui.

**

Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi gêné en descendant les escaliers.

En bas, Jungkook et son père étaient attablés, mais s'ignoraient royalement. Je descendis la dernière marche, et leurs deux paires d'yeux me jaugèrent, mais je ne croisai que ceux de Jungkook. Un frisson me parcourut l'échine ; ses pupilles étaient noircies, encore.

Je me fis tout petit et contournai la table pour me faufiler dans la cuisine. J'ouvris mon armoire habituelle et attrapai mes gâteaux. Je n'osai pas revenir dans le salon, alors je restai assis sur la table de la grande cuisine pour déjeuner.

J'avais peur que monsieur Jeon ne reste. Et s'il décidait d'habiter ici de nouveau ? Non, je ne voulais pas, je voulais continuer de vivre cette vie paisible que j'avais l'impression de découvrir. Avec Jungkook. Seulement lui. Je ne voulais rester qu'avec lui.

J'eus un sourire léger. Regarder des films, lui poser des questions, le sentir me toucher la joue, dormir avec lui, manger avec lui... Ces derniers jours avaient été les plus doux et les plus agréables de mon existence.

Mon ventre se retourna pour me rappeler la veille, et je me figeai.

Oh, bon sang, ce qu'il m'avait fait...

Si son père partait, allait-il recommencer ? Et si c'était la seule fois de ma vie que je ressentais cela ? Peut-être que Jungkook n'allait plus vouloir me refaire ça de nouveau.

A cette idée, je clos les paupières et serrai mon jogging entre mes doigts.

Pourquoi est-ce que je n'arrêtais pas d'y penser ? Je venais à peine de me lever, et voilà que cette scène se répétait en boucle dans mon esprit.

Pourquoi est-ce que ça m'obsédait autant ?

Je sursautai lorsque Jungkook entra dans la cuisine. Il portait un jogging lui aussi, ainsi qu'un t-shirt. Il me lança un coup d'oeil et je détournai le regard.

Il était tellement grand, tellement impressionnant, tellement beau.

Pourquoi est-ce que je pensais cela ?

"Il va falloir que tu contrôles tes envies, Taehyung. Surtout si tu vas voir Namjoon aujourd'hui."

Dire que j'étais choqué était un euphémisme.

Oh, mon dieu, il me...

"Vous... Vous entendez m-mes pensées... ?" Bégayai-je.

Si c'était vrai, je jurais courir immédiatement dans le jardin et m'enterrer vivant.

Jungkook se tourna vers moi.

"Non."

Il s'approcha d'un pas, et je reculai contre ma chaise lorsqu'il s'appuya sur la table, juste face à moi. Ses bras se contactèrent sous mes yeux et je déglutis.

"Mais je peux sentir beaucoup de choses."

Il se pencha un peu plus et je reculai encore. Mon dos était collé contre mon dossier de chaise. Son souffle frappa mon front, car il était penché juste au-dessus de moi.

"Alors sois sage." Murmura-t-il.

Je hochai la tête, les yeux baissés.

Il se redressa lentement et j'expirai l'air durement contenue. Jungkook quitta la pièce et je tentai de calmer mon cœur prêt à imploser en posant une main sur mon torse.

Ma relation avec lui prenait un drôle de tournant. Je ne savais pas trop mettre de mots là-dessus, mais une chose était sûre.

Je priais intérieurement pour qu'il ne soit plus jamais froid et distant.

**

Je descendis de la voiture et le froid me captura. Je grimaçai. J'avais pourtant mis plusieurs couches de vêtements.

Jungkook me jeta un coup d'oeil en sortant à son tour, et monsieur Jeon l'imita.

Nous étions devant l'église.

Mon ventre se tordit d'inquiétude.

"Allons-y." Fit monsieur Jeon.

Il avança devant nous, et on le suivit. J'avais une étrange hâte de voir Namjoon, même si je m'inquiétais du fait qu'il veuille me voir sans Jungkook. D'ailleurs, ce dernier était aussi muet qu'une tombe. Durant tout le trajet, j'avais pu voir, même si j'étais derrière, ses mâchoires serrées et ses épaules tendues. Monsieur Jeon avait conduit, donc tout s'était fait en silence.

J'avais eu cruellement envie de parler à Jungkook dans la voiture, mais avec son père à côté je m'étais abstenu.

Une fois devant les grandes portes, monsieur Jeon s'arrêta.

Il me fixa.

Nous y étions.

C'était quand même étrange.

Je souhaitais voir Namjoon seul à seul, et voilà que soudainement c'était lui qui réclamait à me parler seul à seul.

Comme si on avait exaucé mon souhait.

"Taehyung, tu dois y aller seul. Il t'attend."

Monsieur Jeon poussa les portes, puis recula, et retourna vers la voiture. Je le regardai s'en aller.

Et, lentement, avant d'entrer, je sentis qu'on m'enveloppait de quelque chose. Je sursautai.

La cape.

Jungkook passa devant moi et la boutonna près de ma gorge. Je fixai son visage fermé. Il attrapa la capuche et la posa sur mes cheveux.

Puis ses mains se baissèrent, et il resta un instant devant moi.

Je le toisai, jusqu'à craquer ; j'enroulai mes bras autour de sa taille, et déposai mon front contre son torse.

Sa main se déposa derrière ma tête recouverte par la capuche et il me maintint contre lui.

On ne s'échangea pas un mot. Il n'y avait rien à dire.

Ou peut-être qu'il y avait trop à dire, alors on ne disait rien.

Je reculai lentement et le regardai de nouveau. Pourquoi est-ce que le voir ainsi me brisait le coeur ? On aurait dit qu'il appréhendait lui aussi ce que Namjoon allait me dire. Ce que cette conversation allait déclencher.

Jungkook se poussa sur le côté, et je fus de nouveau face aux portes ouvertes. Je voyais déjà l'intérieur, des centaines de bougies allumées, et des dizaines de personnes assises, recouvertes de capes, comme la mienne. Mais personne ne nous avait encore remarqué.

Mes yeux trouvèrent le noiraud une énième fois.

Quel était ce regard ?

Finalement, je dus détacher mes yeux des siens, pour commencer à avancer. La boule dans mon ventre prit plus d'ampleur, et mon coeur s'emballa davantage, mais j'avançai. Parce qu'il le fallait.

Mais, au moment précis où mon pied franchit la ligne entre l'extérieur et l'intérieur de l'église, j'entendis un murmure.

"Tae."

Je me figeai, puis tournai le visage vers Jungkook.

Il était toujours au même endroit. Son expression était passée de fermée à perdue, et mon coeur se serra avec violence.

"...Jungkook." chuchotai-je.

Il semblait vouloir me rejoindre.

Il avait peur.

Mais de quoi ?

"...Je reviens vite." Lui promis-je, car j'avais la sensation que c'était ce qu'il voulait entendre.

Et, en effet, il détourna le regard après mes mots, comme s'il acceptait de me laisser partir à présent. Je me pinçai les lèvres, et quittai son visage à contre-cœur pour entrer définitivement dans l'église.

Les têtes recouvertes de capuches se tournèrent vers moi et je déglutis. Je fixai le sol en marchant, mal à l'aise. Mes pas résonnaient dans la grande salle. Je marchai le long d'un tapis rouge et or, qui menait à une estrade sur laquelle était posée ce qu'on appelait, je crois, un pupitre. Il y avait un livre dessus.

Je cessai de marcher quand j'entendis d'autres pas.

Je regardai sur ma gauche, et mes membres se glacèrent.

J'ai cru que ce serait Namjoon.

Mais ce n'était pas lui.

Yoongi monta l'unique marche sur l'estrade, et ses yeux se plongèrent dans les miens lorsqu'il fut devant le pupitre.

Un frisson me parcourut l'échine.

Il me détailla, l'expression neutre, puis jeta un oeil sur son livre.

"...Les Dieux dirent que vampires et humains ne pourraient fonctionner et cohabiter ensemble. Les humains sont la nourriture de nos ancêtres, et de nos enfants. Rien n'y changera, et leur suprématie cessera un jour prochain, le jour qui rendra gloire, honneur et dignité à notre peuple meurtri et blessé."

Tout au long de ses mots, mes yeux s'étaient écarquillés. Je n'arrivais même plus à respirer.

Yoongi ferma lentement le livre et plongea ses yeux dans les miens.

Mais, lorsque tous les adeptes se levèrent comme un seul homme, je sursautai brusquement.

"Longue vie au Culte ! Longue vie au Nouvel Ordre !" Crièrent-ils.

Yoongi les regarda rapidement, puis m'observa de nouveau.

"Cet humain devant vous s'appelle Kim Taehyung. Il est l'humain lié de Jeon Jungkook. Les Dieux nous ont amené cet humain pour que Jungkook voit sa force s'accroître et serve le Culte."

A l'inverse d'il y a quelques secondes, cette fois, ma respiration ne voulait plus se calmer. Je tentai de cacher mes mains tremblantes.

Yoongi joignit les siennes sur le pupitre.

"Mais nous avons un problème majeur, mes chers amis."

Son regard s'assombrit.

"Jeon Jungkook est devenu égoïste. Il veut vivre paisiblement aux côtés de son humain lié, sans plus jamais servir notre cause, sans plus jamais être du côté de notre peuple.

-C'est faux !" Criai-je.

Yoongi ne fut pas surpris par mon cri, qui résonna et s'écrasa contre les grands murs de l'église.

Mais une main sur mon épaule me calma soudainement.

"Salut Taehyung."

Je me retournai vivement.

"Namjoon !"

J'accrochai sa cape.

Il se laissa faire, les yeux vides.

"Jungkook ne renie pas son peuple ! Il ne veut juste pas être responsable d'une guerre sanglante, il- il n'a jamais voulu avoir ces responsabilités..."

Namjoon leva le regard sur Yoongi, et ce qu'il y avait dans ses yeux me fit drôlement peur.

"Namjoon... ?

-Ca va aller Taehyung." Murmura-t-il.

J'écarquillai les yeux lorsqu'il posa sa main sur ma joue froide.

"Ca va aller." Répéta-t-il.

Il regarda de nouveau Yoongi, et je suivis ses yeux pour tomber dans ceux du vampire hissé sur l'estrade.

J'observai les pupilles assoiffées de guerre de Yoongi, et ce fut, aujourd'hui, maintenant, à cette heure précise, une évidence pour moi...

"Allons discuter." Me chuchota Namjoon.







...Yoongi sera un jour ou l'autre le vampire que j'allais devoir vaincre.







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Hehehe purée j'ai trop hâte d'écrire la suite- T-T ♥

Comme je l'ai dit sur Twitter (@Akimasawattpad si vous le voulez) il n'y aura pas de chapitre la semaine prochaine car je serai en plein coeur des partiels. Vraiment désolée pour ça, mais là déjà je vous publie ce chapitre entre 2 dossiers à rendre, week-end prochain ce sera pire T-T Merci pour votre patience les amis !

Concernant Noir, c'est pareil, pas de chapitre dans les prochains jours mais je vous promets que ça arrive. Une fois mes partiels terminés, tout rentrera dans l'ordre (et le bonus de Suprématie sortira :p) ♥


Je vous souhaite un bon dimanche, un bon courage pour les étudiants en partiels cette semaine on est ensemble haha T-T Plein de bisouuuus ^-^ ♥

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