Chapitre 35

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Bonsoir les amis ! ^-^

Voilà la suite, j'espère sincèrement qu'elle vous plaira, moi-même je suis passée par toutes les émotions en écrivant ce chapitre T-T


Bonne lecture ~ ♥


********************************



Jungkook était beaucoup de choses à la fois.

Il était ferme, dur, intelligent, confiant, apeuré.

Il était doux, à l'écoute, attentif, concerné, protecteur.

Il était grand, musclé, beau, imposant et impressionnant.

Il était épuisé, tendu, inquiet, et dans ses yeux régnait parfois une tendresse insoupçonnée.

Toutes ces pensées naquirent de mon observation de ce soir. Pendant le repas. On mangeait quelque chose qui, cette fois, n'avait pas brûlé. Et quand je le regardai mâcher, avaler, serrer ses baguettes, serrer les mâchoires, soupirer inaudiblement ou froncer les sourcils imperceptiblement, cette envie de le prendre dans mes bras chaque seconde s'intensifia davantage.

Il laissait traîner son regard parfois doux, parfois durci, sur la table en bois foncé. Il serrait les poings, aussi. Ses pupilles glissaient parfois sur moi, sur mes mains, sur mon assiette, comme s'il se rappelait que j'étais là, et ce plusieurs fois en l'espace d'un seul dîner.

A un moment précis, il se passa une main dans les cheveux. Quelques minutes plus tard, il la repassa mais cette fois sur son visage. Il se redressa un peu, posa ses mains sur la table, et avala sa bouchée, les orbes figés sur sa nourriture qu'il regardait sans la voir.

Puis ses yeux entrèrent en contact avec les miens et mon souffle s'échappa. L'air n'exista plus quelques instants, il m'était incapable d'inspirer.

Ce n'était pas seulement qu'il me faisait un effet monstre. Ce n'était pas seulement que j'avais envie qu'il me morde encore, qu'il me touche encore, qu'il me procure toutes ces sensations divines.

C'était que je rêvais de pouvoir encore caresser ses lèvres des miennes, car j'avais eu l'impression de l'avoir soigné rien qu'avec ça. C'était que je rêvais de dormir à ses côtés chaque soir, de glisser mes doigts sur les blessures causées par le fouet. C'était que je rêvais de l'avoir rencontré dans une dimension dans laquelle nous nous serions trouvés par hasard.

Mais voici la réalité.

Nous mangions ensemble, dans un silence non embarrassant mais lourd de pensées audibles. C'était comme si l'on pensait aux mêmes choses et que c'était pour cela que nos yeux se trouvaient parfois entre deux bouchées. La réalité était que malgré les conditions dans lesquelles nous vivions, je me surpris à être heureux qu'il soit dans la même pièce que moi.

Je priais les Dieux, s'ils existaient, de sauvegarder ce moment et de m'en faire cadeau encore une fois, plus tard, quand tout sera terminé.

Si tout se termine un jour, offrez-moi encore une soirée comme celle-ci, s'il vous plaît.

Parce que je n'avais aucune idée de ce que cela faisait d'aimer quelqu'un, mais que je n'avais pas besoin de l'apprendre dans un livre pour savoir que j'aimais Jungkook plus que ma propre existence.

Je crois que l'amour ne s'apprend pas. Il se vit. On ne se rend peut-être pas compte de quand on tombe amoureux. Le processus est tellement flou, tellement brouillon, il n'y a pas de grands indices. Mais quand on aime enfin, alors on réalise pourquoi la personne que notre coeur a élu est celle que l'on rêve de voir le plus en sécurité.

Tout cela, je ne l'ai pas lu. Je l'ai compris. J'avais peut-être tort.

Quand Jungkook m'observa de nouveau, je me demandais à quoi il pouvait bien penser pour que ses yeux soient si profondément tourmentés.

"Je vais voir ma mère à l'hôpital, elle sort ce soir et elle n'a aucun moyen de transport."

Ma bouche s'ouvrit en un "o" surpris.

"On part maintenant... ?"

Mais son expression m'inquiéta.

"Tu ne viens pas."

Je cessai de manger, surpris.

"Je... Je ne viens pas ?

-Non."

L'angoisse commença déjà à me submerger.

"Mais je-

-Ce sera un bon premier exercice."

J'écarquillai les yeux cette fois.

"Un... Un exercice ?

-Tu vas essayer de te contrôler. D'apprendre à supporter mon absence."

Non.

Non non non.

S'il vous plaît, pas maintenant, pas comme ça, si soudainement.

"Jungkook n-non s'il vous plaît je- on peut faire ça autrement ? Je ne veux pas que-

-Taehyung, tu ne viendras pas."

Je pris une inspiration tremblante, tandis qu'il m'observait avec sérieux.

"Mais et si j'y arrive pas ? Paniquai-je, la voix grésillante.

-Pour commencer, calme-toi. Arrête de te laisser submerger par tes émotions."

Il croisa les bras.

"Ce ne sera l'affaire que de quelques heures. Je reviendrai vers minuit. Tu en es capable.

-Mais qu'est-ce que je dois faire, exactement... ?"

Il haussa les épaules.

"Regarde la télé. Lis. Repose-toi dans le jardin. Cuisine un gâteau, il y a un livre de recettes sur le frigo. N'importe quoi. Mais il faut que tu fasses abstraction à mon absence. Quand la panique te gagne, relativise. Je reviendrai de toute façon.

-Et si v-vous ne revenez pas ?"

Je retins un sanglot.

Jungkook laissa échapper un soupir.

"Tae je ne compte plus disparaître.

-Je peux pas vous c-croire, j'y arrive pas." Avouai-je.

Il clôt les paupières.

"Je sais. Mais il le faut."

Quand il se leva, je l'imitai, en proie à une peur dévorante.

"A-Attendez !"

Il attrapa son manteau dans l'entrée.

Mes larmes coulèrent déjà. J'étais faible, je le savais, mais je ne voulais pas qu'il parte, pas maintenant.

"Et votre blessure à la tête ?

-Ca me fait déjà moins mal, ça ne m'empêchera pas de conduire.

-Non, attendez..."

Il enfila ses chaussures et attrapa ses clés de voiture. Je courus après lui et saisis son bras.

"Arrêtez ne p-partez pas comme ça s'il vous plaît !" M'exclamai-je soudain.

Il s'arrêta, puis se prit l'arête du nez entre deux doigts.

"Plus l'on se dit au revoir, plus ce sera dur pour toi. Je reviens vers minuit. Il y a une horloge au-dessus de la télévision."

Mais il me dévisagea et comprit la réelle panique qui m'habitait, puisqu'il se détendit soudain et se tourna complètement vers moi.

Sa main s'approcha de mon visage et il essuya de son pouce une larme naissante.

"Le temps que tu finisses de manger, que tu te laves et que tu regardes deux films sur la télévision, je serai de retour."

Sa voix s'était faite plus calme. Alors, lentement, malgré la panique, je hochai la tête.

"J'y vais." Fit-il.

Je reniflai et serrai davantage son bras. Et avant même qu'il ne puisse s'en aller, je fis ce que j'aimais le plus : me coller contre son torse. Sa main glissa dans mes cheveux et les caressa un instant, avant qu'il ne recule. Je le lâchai à contre coeur.

"A tout-à-l'heure." Souffla-t-il.

J'acquiesçai de nouveau. Mes mains tremblèrent quand je le regardai disparaître par la porte. Cette dernière claqua, et je crus réellement paniquer à ce moment-là, car tout devint alors réel et je me retrouvai vraiment seul dans la grande maison.

Et si quelqu'un venait m'attaquer ?

Je me fis la réflexion que cela pouvait arriver à tout moment, et que Jungkook ne pourrait pas toujours être là pour me sauver.

Non, Taehyung, calme-toi. Pense à ce qu'il t'a dit. Relativiser. Oui, c'était ça, il fallait que... Que je relativise.

Je repris place à table et observai son assiette vide.

Je voulais qu'il soit de nouveau devant moi, avec moi.

Je me demandais si c'était le lien qui me faisait penser cela.

Ou tout simplement moi.

Si le lien était le seul responsable de toutes ces sensations, ces émotions. Sans lui, n'aurais-je jamais aimé Jungkook ?

Je secouai la tête.

Je ne pensais déjà qu'à lui.

Un film. Oui. J'allais regarder un film. Non, je n'ai pas encore fini de manger. Je me rassis alors, car je m'étais levé pour aller vers la télévision. Est-ce que j'avais encore faim ? Je ne crois pas. J'attrapai mes baguettes, puis les reposai.

Je n'avais plus faim du tout.

Je soupirai et débarrassai nos deux assiettes. Je fis la vaisselle de manière mécanique, étrangement, sans trop réfléchir. Et une fois de retour dans le salon, j'observai la pièce comme si c'était la première fois que je la voyais.

Avant toute chose, je vérifiai que les fenêtres étaient bien closes, que la porte l'était aussi, et que la baie vitrée avait aussi été verrouillée. Tout était bien fermé.

Je soupirai.

Combien de temps cela faisait que Jungkook était parti ?

Je regardai l'horloge et mon coeur se serra.

...Huit minutes.

Bon.

"Allez Taehyung, r-relativise." Me fis-je à moi-même en posant mes mains sur mes joues.

Mais mon regard se dirigea vers la porte. Je m'y approchai. Je me mis sur la pointe des pieds pour regarder à travers la petite vitre en haut, et quand je vis que la voiture du noiraud avait bien disparu, je dus poser mes deux mains sur mon estomac pour freiner ce sentiment d'adrénaline que je ne connaissais que trop bien.

La panique était ma pire ennemie, maintenant je le savais.

Je regardai autour de moi de nouveau.

Une douche. Il fallait que je me mette en pyjama, je serai plus à l'aise, n'est-ce pas ?

Mais quand mes yeux se dirigèrent vers la noirceur du couloir du haut, j'eus un frisson et secouai la tête.

Tant pis, pas de douche. Je... Je la prendrai quand Jungkook sera revenu. Ca ne pressait pas de toute manière, n'est-ce pas ? J'allais garder mon jean, voilà tout.

Je laissai la grande lumière allumée et m'installai sur le canapé. Instantanément, les souvenirs de Jungkook qui me touchait me revinrent, et je clos les paupières.

Et s'il avait dit qu'il reviendrait pour me rassurer alors qu'il comptait partir ?

Après tout je n'avais eu aucune idée qu'il allait m'abandonner le jour où il m'a emmené en haut des frontières avant de m'y pousser.

"Non non non." Murmurai-je en accrochant mes propres cheveux.

Je plongeai mon visage contre mes genoux que j'avais préalablement relevés contre mon torse.

Jungkook...

Pourquoi vous me faites ça, tout le temps ?

Pourquoi ne peut-on pas juste vivre ensemble chaque seconde qui s'écoule ?

Et, soudain, je me redressai vivement.

Et s'il m'apprenait à vivre sans lui au cas où un jour il...

Oh, mon Dieu.

Non !

Je courus dans ma chambre et attrapai mon téléphone. Je redescendis, sans même avoir eu une once de peur en m'engouffrant dans la noirceur de l'étage, et une fois de nouveau sur le canapé, j'appuyai sur la touche "appel".

J'attendis.

Un bip, deux bip, trois bip, qu-

"Tae. Putain ça ne fait même pas une demi-heure.

-Je v-veux pas que vous mourriez... Je v-veux pas..."

Je pleurai à chaudes larmes. Jungkook soupira.

"Bon. C'était pire que ce que je croyais." Grogna-t-il.

Je sanglotai comme un enfant et j'en avais honte mais c'était trop dur. Je ne savais jamais ce à quoi il pensait, où il allait, ce qu'il comptait faire de son avenir. J'avais sans cesse peur qu'il décide de mourir.

"Taehyung, pourquoi tu me dis ça ?

-Vous me préparez à votre mort... ?"

Il y eut un silence et je sus qu'il était surpris.

"Non, bon sang, je veux juste que-"

Il se coupa lui-même, exaspéré.

"...Je veux juste que tu arrêtes de te torturer."

Je me figeai. Sa voix n'avait été qu'un murmure.

"Quoi... ?

-Vivre ainsi doit t'être insupportable. Je n'ai pas eu à apprendre à me détacher de toi car je suis le plus fort d'entre nous deux. Le lien veut que le plus faible considère le plus fort comme un protecteur de sa vie, de sa sécurité. Taehyung, tu n'as pas besoin de moi pour te défendre."

Ses mots firent vibrer mon coeur d'une drôle de façon.

"Tu es fort. Tu le seras de plus en plus. Tu peux survivre sans moi.

-Mais je-

-A quoi as-tu pensé depuis que je suis parti ?

-A v-vous.

-A moi, mais à quoi d'autre ?"

Oh, mon dieu.

A une attaque possible.

J'avais immédiatement pensé à la possibilité que l'on vienne m'attaquer.

"Oh... Chuchotai-je.

-Tu comprends, maintenant ? Ce n'est qu'une variante de l'instinct de survie."

J'écarquillai les yeux.

Une variante... De l'instinct de survie ?

"Mais il n'y a pas que ça... Murmurai-je.

-Si, Tae, il-

-Non." Le coupai-je.

Il se tut.

"J'ai vraiment, vraiment peur qu'il vous arrive quelque chose.

-Parce que je ne pourrais plus te protéger si c'est le cas.

-Non, arrêtez de dire ça !" M'emportai-je.

Il se tut encore.

"Je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose parce que je..."

Je me pinçai les lèvres.

"Ne le dis pas."

Je me glaçai.

"Quoi... ?

-Ne le dis pas."

Quoi ? Qu'est-ce que je ne devais pas dire... ?

Est-ce qu'il parlait de...

"Je raccroche.

-Jungkook, attendez, je ne voulais pas-

-Je n'ai pas envie de savoir ce genre de chose."

Cette fois, l'adrénaline était bien là, mais ce n'était pas de la panique. C'était de la douleur. Dure et dévastatrice.

"Jamais." Insista-t-il d'un souffle sérieux.

Alors que des larmes roulaient sur mes joues, je hochai la tête, même s'il ne pouvait pas le voir.

"D'accord." Murmurai-je.

Il raccrocha immédiatement après mon dernier mot.

Je ne comprenais pas vraiment les mots qu'il me demandait de garder sous silence, mais je crois qu'au fond, je comprenais l'idée de ce qu'il m'empêchait d'exprimer.

Je n'étais pas vraiment étonné que ce soit le cas.

Jungkook me l'a toujours dit.

"Ne te fais pas d'idées."

Il n'avait pas menti.

Et maintenant que je le savais, maintenant que je savais que c'était une sorte d'instinct de survie que je ressentais, doublé de ce que je ressentais pour lui, et qu'il venait de rejeter sans même que je ne l'explicite, toute peur disparut soudain.

Je ne voulais pas qu'il disparaisse, évidemment. J'avais toujours peur qu'il m'abandonne.

Mais un goût amer m'empêcha de pleurer davantage. Quelque chose de plus sombre, de plus douloureux, qui me donna seulement envie qu'il ne revienne ni maintenant, ni à minuit. Je voulais le revoir, mais pas tout de suite.

Car j'avais soudain bien trop mal, trop mal pour le revoir si vite.

**

Les heures étaient passées bien plus vite que prévu.

Jungkook revint sous les coups de minuit trente, et moi, je n'avais pas quitté la télévision des yeux. Il entra, et je n'arrivais même pas à le regarder. J'avais été hypnotisé des heures par ce qu'ils appelaient une série, c'était comme un film mais décliné en plusieurs épisodes. Ca m'avait plu, et j'en avais oublié la douleur dans mon torse le temps de quelques heures. Elle était encore là, nouvelle et mesquine, mais j'avais pu y faire abstraction.

Et je n'avais plus pleuré ni paniqué. Plus du tout.

Jungkook se déchaussa, ôta sa veste, et ne fit plus de bruit. Je savais qu'il me regardait.

"Je vais aller me coucher, je suis épuisé."

Je hochai la tête sans me retourner.

"Tu restes en bas ou tu montes ?

-Je vais dormir aussi." Soufflai-je.

Il acquiesça et alla alors éteindre tous les radiateurs. Une fois cela fait, il monta, et je me levai du sofa. Je le suivis, pas très loin. A l'étage, il n'alluma pas le couloir, et on se retrouva tous les deux dans le noir.

Je le regardai marcher vers sa chambre.

Et quelques mots s'échappèrent sans mon consentement.

"Bonne nuit..."

Il s'arrêta net, la main sur sa poignée.

Lentement, il tourna la tête vers moi, je le savais, mais je ne voyais que sa silhouette.

"Mmh." Fit-il seulement, la voix déjà fatiguée.

Je déglutis.

"Ne le dis pas. Jamais."

Je grimaçai de honte. Oui, je me sentais drôlement humilié. Et j'avais mal dans le torse. Plus fort encore, maintenant qu'il était revenu.

Et, après que l'on soit restés ainsi face à face, à quelques mètres l'un de l'autre, dans la pénombre du couloir, Jungkook entra dans sa chambre, et ferma la porte derrière lui.

J'entrai alors finalement dans ma pièce, mais ne fermai pas la porte tout de suite. A vrai dire, j'étais encore à peine sur le seuil.

Il faisait froid.

Je ne voulais pas dormir sans avoir discuté. Je ne pouvais pas, j'avais besoin de... J'avais besoin de comprendre.

Non. Je n'étais qu'un lâche. La vérité c'était que je voulais sentir la douceur de sa peau, la chaleur de son corps, la douce senteur qui le définissait. Je voulais sentir tout cela pour m'endormir.

Même si maintenant je savais qu'il n'avait jamais ressenti cela en retour.

Le courage qu'il me fallut pour me convaincre d'aller lui parler me prit quelques minutes à constituer. D'abord, l'inquiétude. Puis un froncement de sourcils. Une certitude que j'allais regretter de ne pas essayer. De l'inquiétude, à nouveau. Vite effacée.

Il fallait que j'essaie.

J'étais en droit de comprendre, je n'étais pas un ignorant comme les autres humains d'ici. Jungkook n'était plus clair avec moi et ce soir, j'avais senti une désillusion qui me prouvait que je ne savais pas ce qu'il attendait.

Pourquoi me disait-il qu'il n'allait plus jamais disparaître si... S'il ne m'aimait pas ? Même pas un petit peu ? Comment comptait-il vivre avec moi pendant des années dans ces conditions ?

En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, mes pieds s'étaient retrouvés devant la porte de sa chambre.

La colère, la frustration, je crois que c'était ces choses qui m'avaient poussé à aller le voir.

Je n'osai pas toquer, cela me sembla bien trop embarrassant. Alors, la main tremblante, j'attrapai la poignée.

Et, poussé par un courage peut-être fou, peut-être dangereux, j'ouvris.

Immédiatement, je regrettai. Pourtant, je ne reculai pas. J'avançai. Un pas après l'autre. Et, quand la lumière de la lune refléta le grand lit, mon estomac se serra.

Jungkook n'y était pas.

Il n'y était pas, et j'en eus la confirmation lorsque j'entendis la porte se fermer derrière mon dos.

De lourds frissons hérissèrent les poils de mes bras. Mon corps se tendit.

Je n'entendais même pas sa respiration.

Mes ses pas, je les entendis, lorsqu'ils me rejoignirent.

J'avais la drôle d'impression qu'il savait que je comptais venir.

Un souffle chaud s'écrasa sur ma nuque, et je clos les paupières. Une main passa devant moi, et attrapa, doucement, lentement, trop lentement, ma mâchoire. J'expirai quand ses doigts entrèrent en contact avec ma peau. Il poussa mon visage en arrière, et je dus le poser sur son épaule. Mon cou était dégagé, tendu, et quand je sentis ses dents glisser sur ma gorge, je me surpris à rêver que le temps s'arrête et que jamais plus je ne me retrouve autrement que dans cette situation.

Là, ma place, elle était là. Dans ses bras.

Je n'étais qu'un faible. Car à l'instant même où son torse épousa mon dos, j'en oubliais pourquoi j'étais venu. Le sentir contre moi soigna mon coeur le temps d'un instant, même si je me demandais s'il faisait cela par pitié ou parce qu'il n'était intéressé que par mon sang.

Que ce soit l'une ou l'autre de ces raisons, j'allais en souffrir à vie s'il me le disait.

Tous mes sens s'éveillèrent lorsque, malgré la pénombre, sa main libre couvrit mes yeux. Je ne voyais plus rien du tout, pas même des ombres, ni des reflets de la lune. Je ne pouvais que le ressentir, et je crois que c'était ce qu'il voulait.

Quand il mordit ma peau, le plaisir fut si puissant que le cri que je poussai ne s'entendit pas.

Toute culpabilité de le laisser boire mon sang s'envola car le plaisir avait pris le dessus sur ma douleur intérieure.

Je me cambrai, et il lâcha ma mâchoire pour tenir ma taille contre lui. Mon sang se fit aspirer et le bien-être m'obligea à gémir. Impossible de me retenir. Jungkook soupira de satisfaction. Je levai les mains et attrapai son avant-bras, toujours enroulé autour de ma taille.

Et je ne pus m'empêcher de le dire.

"M-Merci..." Bégayai-je.

Jungkook se figea.

Je me tendis, apeuré d'avoir dit quelque chose qui ne fallait pas. C'était sorti tout seul, et ce n'était pas la première fois que ce mot voulait s'échapper de mes lèvres dans ce genre de moment.

"...Qu'est-ce que tu viens de dire ?" Murmura-t-il.

Je déglutis, paniqué.

"Pardon j-je ne voulais pas-

-Merci ?"

Mon ventre se tordit et je reniflai, bouleversé par les sensations. Jungkook ôta sa main de mes yeux et son bras de mon ventre, et je voulus le supplier de ne pas s'en aller, lui dire que j'étais désolé.

Mais il ne partait pas.

Je le savais puisqu'il venait de me faire tomber sur son lit. Mon corps rebondit autant que le cri que je poussai trembla.

Une ombre noire et imposante grimpa au-dessus de moi et j'haletai quand il saisit mes poignets d'une seule main pour les maintenir au-dessus de mon visage.

"J-Jungkook-

-J'aime bien cette soudaine politesse."

J'écarquillai les yeux. Son visage s'approcha du mien.

J'eus l'espoir qu'il m'embrasse encore.

Mais il dériva vers mon oreille.

"Quand on est vraiment poli, on dit "s'il vous plaît" aussi."

Sa voix gutturale me fit tressaillir et je fus enivré de son odeur. Ses dents pointues se déposèrent fermement sur ma gorge et ce fut dans mon bas-ventre que je ressentis l'impatience.

Mais il ne fit rien.

Pourquoi est-ce qu'il ne faisait rien ?

Mais ses paroles me revinrent, et quand je compris ce qu'il attendait, je crus que la tension du moment allait faire imploser mon coeur.

"...S'il vous plaît, monsieur J-Jungkook." Bégayai-je de manière assez pitoyable.

Et alors que je crus être repris sur le "monsieur" que je n'avais pas utilisé depuis un moment, le vampire mordit fort. Ma voix exprima mon plaisir et quand je me cambrai, mon... Enfin... Nos bas-ventres se frôlèrent et il grogna.

Brusquement, ses hanches se plaquèrent sur les miennes et je papillonnai des yeux.

Le frisson que cette action m'avait provoqué me fit trembler lourdement. Et, je ne sus pourquoi mais je tentai de onduler des hanches.

Il cessa tout mouvement de nouveau et recula légèrement pour m'observer.

Mais je louchai sur ses lèvres.

Il me vit faire.

Quand je m'en approchai, il ne bougea pas.

Mais quand je les frôlai, brusquement, il me retourna. Je manquai de tomber dans la manoeuvre mais il me tenait bien. Mes fesses s'échouèrent sur ses hanches. Je haletai plus fort, surpris de ce changement. Mes mains prirent place sur son torse pour me maintenir.

Les siennes glissèrent sur mes cuisses.

"Vas-y." Fit-il.

Je me demandais pourquoi je compris tout de suite ce qu'il voulut dire, car l'instant d'après, je recommençai la même action que quand j'étais sous son corps, et fis frotter mon bassin contre le sien.

Il serra les dents et ses mains empoignèrent mes hanches.

Pour ma part, je sentis un plaisir que je connaissais un peu, mais qui fut malgré tout nouveau ainsi appliqué. Je m'étais déjà... J'avais déjà essayé de me découvrir, en bas. Mais rarement, car j'avais toujours peur que madame me surprenne. Je crois ne l'avoir fait que quatre ou cinq fois, et à chaque fois, je n'osais pas aller jusqu'au bout. Je ne savais même pas s'il y avait un bout, mais j'avais toujours eu la sensation de manquer le meilleur.

Mes mains montèrent de ses hanches à ses épaules, et je m'y appuyai même s'il était allongé pour continuer de bouger. Chaque frottement m'envoyait une décharge de plaisir dans le ventre. Je me pinçai les lèvres, je ne me reconnaissais même pas, ma timidité s'était échappée parce que Jungkook me couvait d'un regard encourageant. Il voulait que je continue. Et il m'aidait de ses mains sur mes hanches, car il appuyait en avant et en arrière, lui aussi, pour me faire bouger plus intensément.

Mais le plaisir était une notion bien étrange.

Car ce fut soudain la première fois qu'il m'assaillit autant. Ce n'était ni la morsure, ni nos bassins qui se frottaient, ni quand sa main avait enflammé mes reins l'autre fois, qui me fit vraiment toucher les étoiles.

Ce fut le premier soupir audible de Jungkook.

Il s'apparentait même à un gémissement rauque. J'en eus un regard profondément surpris et émerveillé.

Et pour entendre ce son encore et encore, je me mis à aller plus vite, plus fort, jusqu'à regretter que l'on porte encore nos jeans épais. Mais je sentais quand même la dureté de ce qui se trouvait entre ses cuisses malgré tout ce tissu. Et je me sentis également à l'étroit à l'intérieur de tous ces vêtements.

Les secondes s'écoulèrent et le plaisir grimpait à vive allure.

"Mmh..." Laissa-t-il échapper.

Ce doux son de sa part me fit trembler davantage.

"J-Jungkook..." Couinai-je.

Ses doigts aggripèrent mes hanches plus fort encore même si je n'aurais pas pu penser cela possible. Il griffa mon jean et me fit accélérer. Mes gémissements muèrent en petits cris, et je sentais qu'il ne me lâchait jamais des yeux.

Quand je rouvris les miens, je plongeai dans le doré des siens. Et la manière dont il me regardait me fit comprendre que mes pupilles aussi avaient cette couleur si singulière. Je pouvais de toute manière le sentir, parce que je le voyais soudain bien plus nettement, je distinguais mieux ses réactions, j'entendais son coeur battre aussi vite que le mien. Tout était décuplé.

"Vas-y Tae." Soupira-t-il.

Il était bien trop beau avec ses yeux or, ses dents serrées et son expression intime. C'était tellement dur de supporter une telle vue que je m'abaissai vers lui pour me cacher dans son cou.

Mais cette nouvelle position lui permit de faire une chose à laquelle je ne m'étais pas attendu.

Deux mains fermes se plaquèrent sur mes fesses et j'ouvris grand les yeux.

"A-ah... C'est... Je..."

Il m'attrapa les bras et me retourna de nouveau. Il ne me laissa pas le temps de reprendre mon souffle et s'installa entre mes cuisses. Cette fois, je criai à plein poumons, car c'était lui qui ondulait des hanches contre moi, et ne plus avoir le contrôle me sembla décupler les sensations.

Je m'accrochai à son haut en étirant le cou en arrière. Il grognait contre mon oreille, ses mains enfoncées de part-et-d'autre de mon visage sur le matelas.

Il n'y avait pas un seul moment dans ma vie où je m'étais senti autant en sécurité qu'en cet instant.

"Tu vas jouir. Putain tu vas jouir, je peux le sentir."

Sa voix était à la fois choquée et fascinée. Il se redressa un peu pour m'observer et mon coeur s'emballa lorsque j'aperçus l'ombre d'un sourire d'étonnement sur ses lèvres.

On s'échangea un long regard durant lequel il soupirait lourdement et je gémissais sans cesse.

Puis il fondit dans mon cou et je rougis lorsqu'il se mit à embrasser ma peau, un peu partout. Puis je sentis un sourire contre ma gorge.

Je me demandais pourquoi il souriait si soudainement.

Mais, la seconde suivante, j'écarquillai les yeux et mon dos s'arqua.

Comment décrire cette sensation avec des mots ?

Jungkook continuait de m'embrasser la gorge, mes cris se perdirent dans la pièce, tandis que mon sous-vêtement se faisait mouiller, ce qui me fit gémir de surprise. J'eus des spasmes nombreux, consécutifs, qui poussèrent le noiraud à me maintenir correctement sur le matelas. Mon dernier cri s'écrasa contre les murs de la pièce.

La seconde suivante, ce fut son corps à lui qui cessa tout mouvement. Et tout sembla se contracter : sa mâchoire, ses bras, son abdomen, son dos, sa nuque, et son bassin s'appuya contre le mien à m'en faire mal tandis qu'il émettait un long soupir au timbre monstrueusement grave.

Les instants suivants, on n'entendait plus que le bruit de nos respirations saccadées dans la chambre.

Jungkook se redressa, et je réalisai que ses yeux étaient redevenus noirs. Ses pupilles dorées me manquèrent déjà.

Quand il se releva, j'eus froid si vite que j'en fronçai les sourcils.

Contre toute attente, il sortit de la pièce.

Je restai stoïque, abasourdi, effrayé à l'idée qu'il se mette en colère, car la tension retombait, et ainsi revenait la gêne, l'incompréhension, la lucidité.

Qu'est-ce que l'on venait tout juste de faire... ?

Mais il revint. Il revint avec mon jogging de pyjama, et un sous-vêtement propre. Cette attention gonfla mon coeur et je me redressai.

Sans un mot, il me tendit les vêtements et je les saisis. Mais dans la manœuvre, mes pieds se posèrent au sol et mes jambes flageolantes me lâchèrent le temps d'une seconde ; Jungkook m'attrapa par la taille pour me maintenir.

"P-Pardon." Bégayai-je, embarrassé au plus haut point.

Il ne répondit pas.

Et j'eus vraiment peur de la gravité des conséquences de ce que nous venions de faire.

Il me lâcha et je me mis dos à lui pour me déshabiller. Quand j'en fus au boxer, je regardai discrètement derrière moi, mais fus rassuré de voir qu'il était en train de se déshabiller lui aussi, dos à moi. Avant de le voir sans sous-vêtement, je me détournai, les joues probablement rouges, et enfilai le tissu propre. Je mis mon jogging également, et laissai le reste au sol.

J'entendis Jungkook se glisser sous les draps.

Je fis volte-face, les doigts jouant avec mon haut, inquiet à l'idée que je doive retourner dans ma chambre.

Je m'approchai timidement du lit. Jungkook leva les yeux vers moi.

Je déglutis, ne sachant que faire.

"Tu comptes dormir debout ?" Demanda-t-il soudain.

Le soulagement m'envahit si fort que je me précipitai sous les draps. Il m'observa faire mais mes yeux dorés ayant disparus, je ne voyais plus bien à travers la pénombre. Son expression de visage m'était inconnue.

Je me mis correctement sous la couverture, que je remontai jusqu'à mon cou. Je savais que nous étions face à face mais je ne voyais que son ombre, que la silhouette de son si beau visage.

"Bonne nuit." Chuchotai-je.

J'attendis longuement une réponse.

Mais elle ne fut pas faite de mots.

Jungkook glissa une main dans ma nuque, et la pressa doucement. Je me laissai faire, heureux, ignorant les mots blessants qu'il m'avait dit en début de soirée.

Au moins, ce moment était bien réel.

Et Jungkook l'était aussi.





Quand bien même il ne devait être intéressé que par mon sang, mon corps, mais pas mon cœur.











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Chapitre très risqué, j'ai très peur de vos réactions. J'espère vraiment que la scène était bien placée (c'est voulu qu'elle soit juste après ce que Jungkook a dit à Taehyung au téléphone), j'ai hâte de savoir ce que vous en pensez même si j'ai toujours un peu peur quand c'est des limes/lemons T-T

N'oubliez pas : demain soir à 19h sera posté le premier chapitre du bonus de Suprématie, j'ai hâte de vous retrouver sur cette histoire !! ♥♥


Je vous souhaite une très bonne semaine, de bonnes fêtes puisque le prochain chapitre de Vermilion sera posté dimanche donc les fêtes seront passées!! Profitez bien de vos familles, du repas, détendez-vous, amusez-vous !!! Je vous aime fort, à bientôt ! (PS : Noir arrive !! ♥)

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