Cinquième lettre

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À la demoiselle partie en Australie,

Hier soir, après avoir écrit ta lettre, j'ai vu les infos. Encore un gros scoop qui va tourner pendant une semaine, si ce n'est plus et que tout le monde aura oublié une fois l'incident clos. Ou plutôt enterré.

Enfin bon. Je passe toujours mes journées à plus ou moins rien faire. Tu me connais, ça ne change pas grand chose.

Tu sais, il y a vraiment plein de trucs que j'aimerais faire pourtant. Tu te souviens ? On avait promis que notre première cuite, on la ferait ensemble. J'ai envie de quelque chose un peu similaire. Un truc qui bouge ma vie, un truc qui me fasse me sentir vivante.

À vrai dire, je n'ai pas vraiment envie d'écrire aujourd'hui. J'ai plus envie de ne rien faire. Mais que veux-tu ? Je m'ennuie. J'ai besoin de faire quelque chose. J'attends toujours de tes nouvelles, en vain. Pourtant, j'avais envoyé les premières lettres. Tu ne les pas encore lues, je m'en doute.

Oh, Clara est insupportable. À toujours me traiter de zombie, me dire de sortir... même ça je n'en ai pas envie aujourd'hui. Et puis, même si c'était le cas, je n'ai pas énormément le choix. Quasiment toutes les personnes de notre groupe sont parties. Le choix se porte donc sur Manon ou rien mais comme tu le sais, entre Manon et moi ça n'a jamais été une folle amitié.

Je m'ennuie comme un rat mort, maintenant que j'ai le temps, je n'ai envie de rien. Pas de lire, pas de regarder une série (de toute façon Game Of Thrones est finie, je te l'avais dit ?), même pas de jouer à des jeux vidéos... je passe ma journée à regarder des Let's play de Squeezie et même avec ça, je reste déprimée. Pourtant, généralement je pense à autre chose et je vais mieux pendant les quelques instants où je regarde les vidéos. Mais là, même Squeezie, le faux-Nutella-mais-meilleur-et-sans-huile-de-palme, mon doudou, mon oreiller et ma grosse couette ne suffisent plus. Pour te dire.

Mon comportement inquiète vaguement mes parents, mais eux comprennent contrairement à Clara. Puis de toute façon ils sont toute la journée au travail, alors tu penses bien qu'ils n'ont pas l'occasion de constater pleinement l'ampleur de ma "pseudo-déprime", comme je l'appelle lorsque Clara me traite de dépressive suicidaire.
Oui ma soeur est un amour, je sais.

J'ai envie de continuer à broder pour le plaisir d'écrire et continuer d'avoir l'impression de te parler, même à travers ce foutu papier à carreaux. Ce foutu papier qui me rappelle cette année terrible scolairement... toutes ces équations incompréhensibles, ces formules de chimie bien trop compliquées... Quelle idée j'ai eu de faire S, aussi ? C'est vrai que rien ne me tentais vraiment, que j'ai fait en fonction du "moins pire" et de mon avenir, mais quand même. C'était pas la meilleure idée de ma vie.
Toi, tu t'es débrouillée. Normal. Ça te ressemble bien.

Pour être honnête, je ne sais pas ce que je vais faire plus tard. Je ne sais pas ce que je veux.
Toi, tu as tracé tout ton avenir. Une ligne droite que tu s'acharnes à suivre. Enfin, "acharner" n'est pas le bon terme pour être honnête. Tu glisses sur cette ligne, tu suis ta vie en évitant les obstacles comme si c'était simple.

Je ne suis pas comme ça malheureusement. Je me casse la gueule sur des poussières tandis que tu survoles des montagnes de difficultés comme si de rien n'était.

Enfin bon, ça je ne te l'avais jamais dit, mais... bref.

J'ai mal au poignet et je suis fatiguée. Je vais dormir et peut-être poster cette lettre demain.

Au cas où.

Avec mes salutations distinguées,
Moi-même.

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