Alban :

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Une semaine. Une semaine que j'évite scrupuleusement son putain de joli visage. Une semaine que je me sens coupable de lui avoir envoyé ce message. Qu'est-ce-que j'ai été con, putain ! Je me fous moi-même la haine. Bien sûr que j'ai été trop vite, vous pensez que je ne le sais pas ?! Mais j'en pouvais plus d'attendre. Trois ans que j'ai des sentiments pour elle, trois ans que je la vois défiler avec des petits cons qui veulent juste sa bouche, et encore ce cher Scott avait fait fort en lui demandant de coucher avec lui. J'avais voulu lui casser sa petite gueule de fils de pute mais elle, avec sa bonté incarnée, m'en avais strictement empêché. C'était l'année dernière, et croyez-moi je m'en souviendrai longtemps du soir où elle est venue se réfugier dans mes bras, les yeux rougis par le choc. Elle a toujours été empathique, à l'écoute des autres, malgré son sempiternel caractère de merde. Oui, c'est une vraie tête de mule ! Je me remémore de ce jour où elle m'avait fait la gueule pendant plus de trois jours parce qu'après qu'elle ai été malade durant une semaine, je ne lui avait finalement pas payé son kebab. Je souris tout seul devant mon miroir.

Je passe un dernier coup de peigne dans mes cheveux indisciplinés et scrute mes yeux, encore un peu rougis de ma soirée précédente. Hum, cette fête chez Sarah... Y'avais des bières et de la weed à volonté ! Je ne me rappelle pas de grand chose, mis à part des parents de Sarah revenus un peu plus tôt de leur soirée "mondaine" chez les Richardson, les gens les plus friqués de la ville. Quand on a vu la tête de fausse sainte-nitouche de Sarah se décomposer, Alex et moi, on était franchement morts de rire. C'est ça de vouloir jouer dans la cour des grands.

Au début, quand elle m'avait invité, j'étais pas chaud du tout... Cette meuf, la petite sage de service, n'arrête pas de me courir après et c'est vraiment agaçant. Mais par la suite, Alex m'a tellement cassé les couilles que j'ai fini par accepter. Et aujourd'hui, je ne suis pas déçu et je sais désormais qu'elle est loin d'être la fille calme et posée qu'elle prétend l'être devant ses parents. En repensant à Al, faut que je le remercie de m'avoir ramené chez moi hier soir. J'étais tellement défoncé, j'avais perdu toute notion du temps. Je me suis levé il y a trente minutes, il est déjà quatorze heures vingt-cinq.

Le collège a sûrement dû appeler mes vieux, si je peux englober mon beau-père dans ce nom. Ma mère elle s'en fout, de toute manière. Du moment que je lui ramène des bonnes notes afin qu'elle puisse frimer devant ses-amies-les-chaudasses-qui-me-reluquent-sans-cesse, des pétasses à la quarantaine passée. Je n'ai jamais compris pourquoi elle leur accordait autant d'importance. Ce sont de toute évidence des femmes friquées jusqu'au cou, qui n'en n'ont rien à foutre d'elle. Je ris amèrement. J'avais oublié que ma mère n'avait pas toujours pris les bonnes décisions.

Je descends les escaliers après avoir revérifié mon look pour la seconde fois. Je me dirige vers la cuisine puis me sers un grand verre de jus d'oranges bien frais. J'entends les éternels ronflements de mon beau-père, et je devine qu'il est assit dans son gros fauteuil beige, en train de faire sa sieste digestive. Il m'énerve déjà. Tout à coup, mon ventre se fait entendre: j'ai la dalle. J'ouvre à nouveau le frigo et ne découvre qu'un carton de pizza, quelques tomates visiblement trop mûres, du beurre et six œufs datés. Depuis combien de temps maman n'a t-elle pas fait les courses ? Je ne sais pas, car à vrai dire je ne suis pas souvent là en ce moment, je squatte chez Alex. J'essaie d'être le moins souvent ici car les disputes entre ma mère et cet espèce d'enfoiré qui me sers de beau-père sont de plus en plus récurrentes. Ça me tue de devoir réconforter ma mère et de devoir la ramasser à la petite cuillère à chaque fois. Je l'ai fait pour Lyllah, je ne le ferai plus pour elle.

Je soupire en mastiquant la pâte maigrichonne de ma part de pizza réchauffée. C'est vraiment dégueulasse et je doute qu'elle date d'hier soir, même d'hier tout court.

"Mais bon, tu vas quand même devoir te contenter de ça mon pote."

Je continue de mâchonner, le regard vide.

Une fois mon "repas" terminé, je me dirige vers la porte d'entrée et ouvre la petite boite de fer blanc servant de range-clés. Merde, mes clés ! Je fronce les sourcils, essayant de me rappeler les évènements de la nuit passée. Ah oui: Alex m'a ramené avec mon propre scooter, si ma mémoire est bonne, mais où est-ce qu'il aurait foutu mes clés ? Je tente de me souvenir de ses gestes. On est passé par la fenêtre de la cuisine, puis on est monté dans ma chambre. Ensuite... trou noir ! Quel con ! Je me frappe rageusement le front. Mes poches ! Les poches de mon jean ! Je me souviens soudain d'avoir retrouvé mon phone dans une de mes poches, ce matin en me réveillant encore tout habillé. Je remonte à la hâte dans ma chambre, redescends, puis enfourche mon scooter.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro