10. Négociations

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Mercredi 23 octobre 1968

Le repaire de la mafia était situé à une dizaine de kilomètres du QG. Mais les frontières semblaient être fermées entre les deux camps. D'après Lionheart, Kozlov et lui ont toujours entretenus une relation neutre. Ils n'ont jamais cherchés à se voir ni à se rencontrer. Cependant, il y'a 2 ans, le lion avait rendu visite à l'ours polaire pour la première et la dernière fois. Au cours de cette unique entrevue, il avait tenté de lui faire signer un pacte d'alliance qu'il avait refusé sans aucune justification.
Depuis, la mafia faisait très attention, scrutant nos moindres faits et gestes lorsque nous pénétrions dans son territoire autant que nous le faisions avec eux. Aujourd'hui, nous allions devoir retenter à nouveau de convaincre Kozlov de se joindre à nous par tous les moyens.

...

Le froid glaciale de Toundra Town ne me manqua pas lorsque je sortis de ma banlieue pour me rendre à la base. La lapine m'attendait en face du bar, elle me rejoignit puis nous marchâmes ensemble au milieu de ce décor d'hiver. La neige qui tombait tous les jours dans ce secteur recouvrait les rues et les immeubles rendant les routes impraticables pour les automobilistes, faute d'entretien par la mairie. Après une quinzaine de minutes de marche, nous nous arrêtâmes en face de la "Snow Bank", une gigantesque batisse en marbre blanc d'une architecture imitant presque celle de la grèce antique. (probablement pour le prestige)

-" C'est ici.", dit Hélène.

Elle s'avança la première, et poussa la porte d'entrée. À l'intérieur, la chaleur et l'atmosphère apaisantes nous réchauffèrent après ce petit voyage plongés au coeur du blizzard matinal. Sur les côtés, des immenses ourses polaires ressemblant à des armoires à glaces surveillaient les entrées et sorties de la banque. Devant nous, quelques personnes faisaient la queue en face des guichets, attendant chacun leurs tours de pouvoir effectuer leurs demandes. C'est alors qu'une renarde polaire vint à notre rencontre, un calepin et un stylo à la main.

-" Bonjour madame, monsieur, que puis-je faire pour vous ?", nous demanda-t-elle poliment.

-" Nous désirions voir votre supérieur, Mr Kozlov."

La renarde hésita pendant un instant, une lueur d'inquiétude se lisant dans son regard avant de nous répondre :

-" Heum... Puis-je savoir à qui ai-je affaire ?"

-" Mr et Mrs Smith, nous venons demander assistance pour notre entreprise, le Wild Times, et nous souhaiterions en discuter directement avec Mr Kozlov.", répondit-elle en montrant le faux certificat de l'entreprise que nous avions inventé de toute pièce au cas où.

Le visage de la réceptionniste se détendit à la vue du papier puis elle leva ses yeux vers nous avant de nous déclarer d'une voix plus confiante :

-" Si vous voulez bien me suivre."

Elle nous tourna le dos et partit. Nous nous échangeâmes des clins d'oeil discrets avant de la suivre. Notre plan d'infiltration avait fonctionné. La renarde s'engagea dans un long couloir avant d'ouvrir une porte qui débouchait sur une cage d'escalier. Nous montâmes jusqu'au troisième étage où le bureau de Kozlov devait s'y trouver. La canidé se plaça ensuite en face d'une gigantesque porte puis elle frappa.

-" Mr Kozlov, des personnes souhaiteraient vous rencontrer."

-" Un instant...", dit une voix grave derrière la porte, " Allez-y, entrez."

La renarde nous ouvrit la porte et nous laissa entrer avant de la refermer derrière nous. Nous pénétrâmes à l'intérieur de la pièce qui ne comportait qu'un bureau et une petite bibliothèque. Un ours polaire habillé d'un col roulé bleu avec une veste noir par-dessus nous attendait, assit en face de son bureau.

-" Prenez place, je vous prie.", dit Kozlov en désignant du doigt deux chaises en bois.

Une fois installé, le géant polaire qui nous surplombait du haut de ses trois mètres, nous demanda la raison de notre venu. Hélène et moi nous regardâmes dans les yeux et nous mîmes d'accord. Il était temps de tout dévoiler, en priant que cela fonctionne.

-" Nous sommes de la Résistance.", dit la lapine.

L'ours polaire parut surpris pendant un court instant avant que son visage prenne un caractère mi-agacé mi-menaçant jusqu'au point de nous montrer ses crocs.

-" Vous venez pour la télécommande, n'est-ce pas ?"

-" C'est une des raisons de notre visite, mais nous souhaitons avant tout nous entretenir avec vous au sujet de l'alliance que nous pourrions former face au gouv..."

-" PAS QUESTION !", rugit-il, "Il y a deux ans votre Chef est venu pour me reclamer la même chose ! Et je vais vous dire pourquoi j'ai refusé ! Parce que vous vous battez pour une CAUSE PERDUE ! Si vous comptez vraiment entrer en conflit contre le gouvernement qui possède tout une armée prête à tuer et à détruire ses opposants, alors vous le ferez sans nous !"

-" Mais..."

-" Non ! Pas de mais ! Ouvrez les yeux, bon sang ! Regardez-vous, vous ne voyez pas qu'une centaine d'homme, même armés jusqu'aux dents, ne pourra rien faire face à des milliers d'autres !?"

La pièce devint alors silencieuse. D'un côté, Kozlov n'avait pas tort, seulement, je ne lui donnais pas raison de se mettre autant en colère contre nous. Depuis le début de la conversation je n'avais pas ouvert ma bouche une seule fois. Parce que j'avais trop peur de lui répondre. Seule la lapine semblait avoir assez de courage pour être capable de lui répondre. Seulement, je voyais bien à quel point cela devait être difficile pour elle de tenir aussi longtemps sans craquer. Elle semblait aussi bientôt à court d'arguments.

-" Vous n'avez pas tort, Mr Kozlov.", répondit-elle calmement," Seulement, si nous nous y mettons ensemble, si nous mettons en confiance la population, alors nous avons des chances de les vaincre. L'union fait la force, n'est-ce pas ?"

Le caractère de l'ours devint alors encore plus sombre que jamais.

-" Vous me fatigué, vous et vos belles paroles inutiles. Ma réponse sera et restera à jamais la même. Alors ALLEZ-VOUS....".

La porte s'ouvrit soudainement. L'ours leva les yeux et nous nous retournâmes. Derrière nous se trouvait un petit ours polaire qui ressemblait presque comme deux gouttes d'eau à Kozlov. C'était probablement son fils. J'estimais, vu sa taille et son visage qu'il devait avoir dans les 7 ou 8 ans. Il arborait un petit sourire remplit de bonheur et ne semblait pas se soucier de l'atmosphère tendu qui pesait lourdement dans la pièce. Le plus choquant pour moi, était qu'il ne portait pas de collier autour du cou comme tous les autres prédateurs. J'avais un étrange et mauvais pressentiment. Cela sentait comme un parfum de déjà vu.

-" Papa ! Tu viens ? C'est bientôt l'heure de la fête !", dit-il avec empressement en sautillant sur place.

Une fête ? Mon inquiétude continua de grandir.

-" Euh... Oui, Maurice. Ne t'inquiète pas. J'arrive. Mais je dois d'abord m'occuper de ces gens-là... Après ça, je pourrai venir."

-" Ok p'pa, je vais t'attendre. Mais sois pas en retard !"

L'enfant se précipita vers la porte et sortit aussi vite qu'il était entré. Le géant se leva de son fauteuil et se tourna vers nous.

-" Cette conversation est maintenant close. Et surtout, N'INSISTEZ PAS ou vous aurez affaire à des représailles de ma part à la place de l'État. Est-ce clair ?", nous menaça-t-il.

-" Très bien, Mr Kozlov... Mais j'ai une dernière question à vous poser. Si vous avez la télécommande, alors pourquoi avez-vous toujours votre collier autour de la nuque ?", demanda Hélène.

La question me parut assez direct, mais elle avait raison. Pourquoi n'avait-il pas utilisé cette télécommande pour se libérer ? À moins qu'elle...

-" Voulez-vous aussi connaître la raison pour laquelle je suis de si mauvaise humeur ? C'est parce que cette télécommande... ne marche pas. Voilà ma réponse. Depuis le début, c'était un faux espoir. Vous pourrez l'annoncer à votre Chef. Maintenant, sortez d'ici.", nous révéla-t-il d'un air presque douloureux.

Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit avant de nous laisser sortir. La nouvelle me glaça le sang et me laissa une fois de plus plonger au cœur du désespoir. Abattu par cette révélation, Hélène me prit par la main, me soutenant du regard, et me conduisit vers la sortie. Mes pensées étaient troublées... Avais-je parcouru toutes ces étapes pour en arriver à cette conclusion ? Moi-même je ne saurais répondre à cette question. J'avais besoin de quitter cette endroit et de retrouver l'air frais de l'extérieur. Je n'en pouvais plus...

Pendant que nous descendions ensemble les escaliers, ma partenaire s'arrêta en face de la porte du deuxième étage qui était entrouverte.

-" Hé, Mark ! Regarde !", me dit-elle.

Je tournai mollement la tête vers l'endroit qu'elle m'indiquait pour voir que de nombreuses personnes étaient rassemblées dans ce qui semblaient être une énorme salle de fête qui occupait entièrement l'étage.

-" Je suis curieuse de voir ce qu'ils peuvent bien fêtés. Et si on entrait voir ?", me demanda-t-elle.

Je n'étais pas d'humeur à la fête et elle devait certainement s'en doutée. Pourtant, à entendre le ton de sa voix, je savais qu'elle tentait de me consoler de cette deuxième échec surtout pour moi qui étais un prédateur. Je soupirai et tentai malgré le désespoir qui me rongeait de lui répondre convenablement avec un petit sourire qui ressembla plus à une grimace.

-" D'accord. Allons voir ça."

Nous pénétrâmes dans la salle où un immense banquet avait lieu. Les convives, dont je remarquais que la majorité était des prédateurs, discutaient ensemble autour de plusieurs tables avec un verre de champagne à la patte. Des enfants courraient se servir dans les pots de friandises ou s'offraient une gigantesque partie de cache-cache et de chat, manquant parfois de faire des bêtises.

-" Tout m'a l'air d'aller bien ici.", me dit la lapine d'un air content comme si elle essayait de prendre part aux festivités.

Effectivement, l'ambiance était chaleureuse, tout le monde avait l'air de s'amuser, semblant presque oublier cette objet qui leur serrait la nuque et qui pouvait à tout moment leur envoyer une décharge si ils s'emportaient trop.
Je levai ensuite les yeux vers une bannière où je pus enfin connaître la vraie nature de cette fête. "FÊTE D'APPRIVOISEMENT" y était il inscrit. Ce mot sonna le glas dans ma tête. Je venais à présent de comprendre ce qu'il se passait autour de moi et surtout, à qui cette fête était dédié. À ce moment-là, Kozlov monta sur une scène et parla dans un micro avant de ramener le silence dans toute la salle.

-" Bonjour tout le monde. Je tiens tout d'abord à vous remercier d'être venu pour célébrer ce grand événement dédié à mon fils... Maurice !"

Le petit ours polaire monta à son tour en scène sous les applaudissements du public. Kozlov sortit alors une petite boîte de sa veste et l'ouvrit en face de son fils pour lui montrer... un collier. Il sortit ensuite une feuille de papier de sa poche et lu à haute voix ce qui était écrit dessus.

-" Moi, Maurice, m'engage à rendre service aux autres grâce à ce collier."

La patte droite levée, le petit ours répéta les mots que son père lui dictait au milieu du silence de la salle.

-" Moi, Maurice, m'engage à rendre services aux autres grâce à ce collier."

-" Je promet de ne jamais enfreindre les lois qui me lies à celle-ci."

-" Je promet de ne jamais enfreindre les lois qui me lies à celle-ci."

-" Et ainsi de faire de ce monde, un monde meilleur."

-" Et ainsi de faire de ce monde, un monde meilleur."

Ces paroles semblaient si naïves, et pourtant, l'enfant les avalaient sans même comprendre leurs réelles significations. Son père prit le collier et entoura le cou de son fils avec. À l'instant où il s'apprêtait à l'attacher, Kozlov hésita pendant un long moment. Maurice le regarda d'un oeil inquiet et lui demanda :

-" Quelque chose ne va pas, papa ?"

-" Non... Papa est juste... heureux...", répondit-il en affichant un sourire triste.

Et il attacha le collier de son fils... définitivement. Le petit se retourna et s'avança fièrement vers le public pour leur montrer son soit disant "magnifique" collier. Les invités applaudirent, des ballons tombèrent autour de lui. Hélène souriait aussi, mais elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il se passait réellement. Sous l'effet de la joie et de l'extase que lui procurait ce moment de fierté, l'enfant se mit lui-même a tapé dans ses mains, entraîné par le public. Mais c'est alors que le collier tourna au jaune.

-" Maurice...", dit son père derrière lui.

Seulement, Maurice ne pouvait entendre ce qu'on lui disait à cause du bruit que produisait les applaudissements et il ne put donc entendre l'avertissement de son père. Et c'est ainsi que le pire arriva... Le collier devint rouge durant une fraction de seconde puis redevint verte. Le silence retomba lourdement dans la salle. Le sourire du garçon s'effaça de ses lèvres et il se tourna vers son père qui affichait une expression abattu.

-" Pa...pa...", dit-il d'un air choqué.

Il s'approcha, au bord des larmes, et son père vint le serrer dans ses bras...

Plus tard, les deux ours polaires se retirèrent de la scène pour aller plus loin et peu à peu la salle se vida. De mon côté, je pouvais comprendre en tant que père ce que Kozlov ressentait en ce moment même. Mais je ne pouvais pas laisser passer ça... Il fallait que j'agisse pour une fois. Je me tournais vers Hélène qui était toujours sous le choque et lui dis :

-" Il faut que j'y aille. C'est notre seule chance."

Sans attendre de réponse de sa part, je me retournais et partis d'un pas déterminé vers le bureau de Kozlov. Le collier nous privait de nos plus grands sentiments. Elle nous privait de la colère, de la peur, de la tristesse mais surtout... de la joie et de l'amour. Quelle serait notre raison de vivre si nous ne pouvions pas au moins exprimer nos émotions fortes ? C'est pourquoi il fallait que ça cesse, une bonne fois pour toute. Avec ou sans télécommande.

Bonus * : -La véritable scène du concept original

https://www.youtube.com/watch?v=SkJGLCleFmI

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