CHAPITRE 13

(25 décembre 1995, manoir des Malfoy, salon)

SANS LES DEUX PERSONNES QUI s'offraient des cadeaux dans le salon, personne n'aurait deviné que nous étions le jour de Noël. L'ambiance était froide, sans vie et le manoir habité de seulement quelques personnes. Aujourd'hui, ils n'étaient que quatre. Madame Malfoy se terrait dans sa chambre tandis que Monsieur Malfoy était partit, pas très touché par l'esprit de Noël. Il ne restait donc Angelina et Gabriel Novak, et Draco Malfoy. Ce dernier n'était pas présent ce matin, n'ayant jamais vraiment fêté Noël avec ses parents, il ne comprenait pas vraiment l'intérêt de cette « stupide fête » comme il l'avait si bien décrite.

Mais pour Gabriel et Angelina, Noël était précieuse pour eux. Comme si cette fête leurs rappelait un souvenir, mais qu'ils n'arrivaient pas à mettre la main dessus. Ce matin, ils s'en fichaient qu'il n'y ai pas de sapin, ni de guirlandes. Ils étaient ensemble, c'était tout ce qui comptait.

- « Angelina, Gabriel ! Je suis tellement heureux de vous voir. »

Les deux enfants se retournèrent en sursaut. Leur oncle se trouvait la, sur l'entrée de cette grande pièce, tenant des sacs dans ses mains, un peu comme un père Noël dégoulinant d'hypocrisie.

- « Et bien Michael, sache que ce n'est pas réciproque. »

Angelina avait toujours refusé de l'appeler oncle depuis qu'ils le soupçonnait d'avoir tuer Adam, uniquement sous prétexte qu'il ne possédait aucun pouvoirs magiques.

- « Angel, ma douce Angel, aussi jolie qu'une poupée mais aussi tranchante qu'un rasoir » dit-il en passant sa main sur la joue blanche de sa nièce.

Elle le repoussa avec dégoût, ce qui fit apparaître une moue amusée sur le visage de Michael.

- « Gabriel ! Toujours aussi... Toi. »

Angelina n'avait jamais compris pourquoi il n'aimait pas son frère. Elle supposait que c'était en rapport avec ses yeux, bleus océan, contraire au vert clair des Novak. Bleus comme leur mère. Angelina et Gabriel ne savait rien de leurs parents. Il ne se souvenait pas d'eux, alors que leur oncle les a récupéré à six et trois ans. Ils ne savait ni leurs prénoms, ni à quoi ils ressemblaient. Ils en avait déduis quelques traits physiques mais pas assez pour avoir le visage de quelqu'un. Ce n'était pas faute d'avoir cherché ! Mais comme les Novak sont censés avoir disparus il y a une centaine d'année, rien de très concret.

- « Comment va Potter, Angel ? »

- « Bien. »

- « Ta sixième année à Poudlard se passe comme tu veux ? »

- « Oui. »

- « Angelina » avança-t-il d'une voix doucereuse, « tes monosyllabes et ton air impénétrable commence à me faire chier. »

- « Et bien, cher oncle, je crois bien que je m'en fout. »

Mais avant que Michael ne puisse lancer un sort à sa nièce, une voix retentit :

- « ASSEZ ! Michael je ne tolère pas ce genre de chose sous mon toit. »

Il rangea alors sa baguette, un sourire moqueur collé au visage.

- « Ah par ce que c'est ton manoir ? Autant pour moi, je croyais qu'il était à l'incapable Lucius Malfoy. Il est donc aussi à son tout autant incapable de fils ? »

- « Que fais tu ici ? »

- « Mais, Dracounet, c'est Noël ! Je viens voir ma famille, c'est normal. »

Draco passa nerveusement sa main dans ses cheveux blonds. Michael était bras droit du Seigneur des Ténèbres, il n'avait aucune autorité sur lui. De plus, il ne devait surtout pas paraître faible devant eux. Il haussa alors les épaules d'indifférence et répliqua :

- « Ce que tu fais avec ta famille ne me regarde absolument pas. Juste ne lui lance pas de sort. »

  Le garçon jeta un coup d'œil aux prunelles vertes d'Angelina.

- « Les cris risqueraient de réveiller ma mère. Et m'empêcher de me reposer. Est-ce bien clair ? »

Michael entreprit une sorte de révérence grotesque et sourit.

- « Mais bien sur, après tout, nous sommes chez toi ici Draco. »

Ce dernier eut un sourire satisfait avant de retourner dans sa chambre.

*

(26 décembre 1995, manoir des Malfoy, chambre d'Angelina)

- « Va-t-on reparlé de ce qui c'est passé hier avec Malfoy ? »

- « Pour quoi faire ? On sait que c'est une ordure orgueilleuse. »

- « Je sais pour vous deux Angel. »

La jeune fille se mit à tousser à cause de l'excès de fumée qu'elle venait d'avaler.

- « P...Pardon ? »

- « Je vous ai vu le jour de ton arrivée ici » expliqua Gabriel. « Vous auriez fait un jolie couple s'il n'était pas un mangemort. »

   Angelina baissa les yeux, évitant à tout pris de regarder son frère dans les yeux.

- « Il me fait me sentir mieux, il me comprend... »

- « Ça, j'ai vu ! » Ria ironiquement le garçon. « C'est vrai qu'il t'a protégé ! »

- « Il a empêché Michael de me lancer un doloris. »

- « Tu as entendu ses raisons, pas vraiment chevaleresques. »

- « Ça ne te regarde pas de toute façon. »

- « Au contraire » répliqua-t-il, « je pense que ça me concerne pleinement. Je te rappelle qui est enfermé ici ? »

- « Tu ne peux pas comprendre. »

- « Au contraire, je comprend tout ! Tu t'attaches à cet idiot de Malfoy. »

- « N'importe quoi. »

- « La vérité n'est pas toujours belle à entendre. »

   Cette nuit là, Angelina n'arriva pas à dormir. Elle se leva alors de son lit, luttant contre le froid, et s'engouffra dans la chambre de Draco. Elle monta dans le grand lit et se blottit contre lui.

- « Je commençais à penser que tu ne viendrais pas, dit-il avec une voix ensommeillée. »

- « Je suis la. Maintenant rendors toi. »

Il ne se fit pas prier et se rendormis presque immédiatement, se collant à Angelina.

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