- Il ... il y a quelqu'un ?
La voix résonna dans le vide. Le vide, c'était le meilleur mot pour décrire cet endroit. Seul un sol monochrome qui s'étendait à perte de vue, sans vie ni même couleurs. Ce lieu respirait le désespoir, la mort et ... Justement, le vide.
Une larme coula sur sa joue. Elle n'avait rien fait pour mériter cela. Alors que faisait-elle là ? Elle pensait qu'ayant ce même point commun, elle s'entendraient. Jamais elle n'aurait pu imaginer que son "amie" allait se débarrasser d'elle. Pas ici. Pas comme ça.
Une goutte, noire, tomba, puis une autre.
Plic, plac, ploc sur le sol.
Elle se souvenait encore clairement, quelques jours plus tôt, quand tout allait encore bien. Ensemble, elles construisaient un nouvel univers, une nouvelle histoire, de nouveaux OCs.
"- C'est beau, n'est-ce pas ?" Avait demandé son originale.
"- Très" avait répondu la Silvalternative.
"- Et ton monde, ton vrai je veux dire, il est beau aussi ?"
"- Il l'est"
Silva avait marqué un temps de pause.
"- Mais parfois, il peut être terrifiant. Un peu comme ici, en fait. Chacun a une part de lumière et d'ombre. Ce sont la part qu'ils choisissent de montrer qui fait qu'ils sont "bons" ou "mauvais", même si d'après moi la morale ne s'arrête pas au bien et au mal."
"- Ah bon ?"
"- En réalité, ce sont surtout les choix que nous faisons qui nous façonnent et font ce que nous sommes."
"- Oh, je vois."
"- Le monde est si complexe ... J'ai souvent du mal à le comprendre."
Elle avait désigné l'Enjoy Sphere tout autour d'elle.
"- Même celui-ci, que j'ai construit moi-même, recèle encore de secrets que je ne soupçonne même pas !"
"- Moi aussi, je te réserve bien des surprises !" s'était-elle exclamée en souriant.
"- Je l'espère, c'est ce qui rend les mondes imaginaires si passionnants !"

Corruption s'assit sur le sol froid et mort de ce Void corrompu. Elle serra les dents et les poings. Quelques jours après, sans qu'elle ne comprenne pourquoi, elle s'était retrouvée ici. Elle en était venue à la conclusion que c'était Silva qui s'était débarrassée d'elle par peur. Peur de quoi ? Elle était son amie ! Du moins, c'est ce qu'elle pensait ... Jusqu'à maintenant. Maintenant, elle était condamnée à perdre peu à peu la raison à tourner en rond dans ce lieu maudit des lunes.