Prologue

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Une pénombre couleur de cendre régnait sur Musutafu lorsque Enji Todoroki s'éveilla. En plein mois d'Août, la chaleur du Héros de Flamme précédait l'ardeur du soleil dans les pièces de la résidence emplie d'une fraîcheur aurorale.

La première lueur à jeter ses reflets orangés dans les couloirs endormis était celle des flammes qu'il arborait constamment au menton. Tandis qu'il quittait sa chambre, les ombres battaient en retraite devant lui, s'éclipsaient de son passage, et retombaient pour lui coller aux talons, rassemblées dans son dos.

Le silence matinal amplifiait le craquement des lattes de parquet sous ses pieds, et le halètement du halo capiteux dont la moire embrasée lui faisaient office de barbe. Seule âme qui vive de cette demeure dont il avait dispersé, délogé, les autres occupants à la manière d'un feu de brousse, Endeavor gagna la cuisine, et procéda à l'exécution d'une mécanique de gestes réglée par l'habitude.

Son smartphone installé sur support haut-parleur, il vérifia le volume afin que celui-ci ne soit pas entendu depuis les chambres de Shoto et Fuyumi, puis alluma la radio.

«Six heure - neuf heure, c'est la matinale de la semaine avec Shion Homura, sur Tano Radio !»

La voix dynamique de l'animatrice succéda au liner, apportant entrain, vie, et animation entre des murs qui n'en avaient plus connus depuis qu'ils s'étaient taris sous le rayonnement aride de l'éternel Numéro 2.

-Il est six heure sur Tano Radio, merci de vous réveiller avec nous, bon démarrage à toutes et à tous !

Tandis qu'Enji allumait le cuiseur afin de faire réchauffer le riz de la veille, Shion Homura débuta son émission en donnant la parole à sa co-animatrice pour l'habituelle lectures des messages des auditeurs. Ces derniers jours, les commentaires laissés sur la toile concernaient principalement la bataille de Kamino, et ses conséquences irrémédiables.

Par dessus le ronflement de la gazinière et le pétillement des œufs dans la poêle, le héros écouta se succéder témoignages de victimes de la destruction causée par All For One, doléances de citoyens préoccupés par la démission d'All Might, les manifestations de soutiens ou de gratitude à l'égard de l'ancien Numéro 01.

- On termine avec Motoki Oye, de Sapporo, qui nous écrit «Je crois exprimer ce que tout le monde pense tout bas en disant que je suis surtout inquiet pour l'avenir du système héroïque avec Endeavor à son sommet. All Might, le Symbole de la Paix à qui l'on doit le progrès et l'expansion du métier, est irremplaçable. Sa fin, c'est la fin d'un âge d'or.»

Amer, Enji crispa la mâchoire, alors qu'une exclamation offusquée se faisait entendre dans le micro. Par dessus les gloussements de sa collègue, la matinalière reprit véhément la parole :

- Alors, cher Motoki, j'espère que vous nous écoutez en ce moment parce que j'ai deux mots à vous dire ! Avec tout le respect que j'ai pour All Might, ce «fameux âge d'or», commençait à montrer des signes d'essoufflements avant-même qu'il ne se retire. Je vous rappelle que sa présence à U.A n'a pas empêché deux attaques contre l'établissement ! Je vous rappelle aussi l'efficacité avec laquelle Endeavor est intervenu lors du carnage sans précédent commit par les Nomus à Hosu ! Peut-être que ce dont le Japon a besoin à présent, ce n'est pas d'un âge d'or qui se fait obsolète, mais d'un âge de flammes.

Les propos de l'animatrice emplirent la cuisine de leur fougue à l'instant où Enji éteignait le feu. Interpellé par la teneur et la sonorité de ces derniers mots, il en oublia momentanément la préparation de son petit-déjeuner.

- «Un âge de flammes», répéta la co-animatrice. Ça sonne un petit peu apocalyptique, Shion. 

- Dis-ça à l'Homo Erectus.

Sur ce trait d'humour typique de Shion Homura, la discussion entre les deux femmes dériva, le programme s'enchaîna, et Enji retourna à sa routine matinière. Shoto et Fuyumi se levèrent dans l'heure qui suivit. Il entendit le roulement des écrans coulissants et les claquements de porte signaler leurs déplacements dans la demeure, mais quitta celle-ci sans les avoir croisé.

La chaude atmosphère d'été embrasée par un ciel de chrysocale en fusion l'accueillit sur son pallier. Il tourna la tête vers le levant, dont le flamboiement à l'horizon faisait pâlir le sien comme une flamme de bougie en plein jour.

L'âge de flammes, se répéta-t-il.

Contrairement à ce qu'il avait cru depuis le début de sa carrière, le Numéro 1 avait aujourd'hui le sentiment d'être le dernier à savoir ce que celui-ci lui réservait.

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