𝐁𝐀𝐋𝐋𝐀𝐃𝐄𝐄𝐑

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Il était sans cesse admiré des hommes qui complimentaient ses levers et ses couchers à chaque fois qu'ils pouvaient les observer. La lune, elle, n'était que son ombre. Elle ne brillait que la nuit, au travers de la lumière du soleil qui se reflétait sur elle pour illuminer la Terre, ce même durant les nuits les plus noires. Jalouse, la lune captura le ciel qui se remplit d'une obscurité démoniaque, engloutissant sans compassion le soleil. Elle ne brilla plus jamais, mais le soleil non plus. Les nuits furent sans étoiles et l'astre d'argent fut le seul à s'élever haut dans le ciel lorsque son heure venait. Le monde, plongé dans l'ombre, pleura la mort du soleil qui n'était que sa seule chance d'être heureux. La lune se délecta de la tristesse des mortels qui contemplèrent, impuissants, la disparition de leur astre bien-aimé. Mais dans le rire cruel de la lune, perça une ironie cruelle : désormais, elle ne fut plus seule dans son malheur. Désormais, elle partagea le destin sombre des hommes qu'elle plongea dans le désespoir.

Ses paupières s'ouvrèrent lentement lorsque la brise matinale vint faire frémir sa peau claire. Ses yeux, semblables à un champ de lavande sous un ciel d'été, ne paraissaient que plus clairs et purs face au chariot de feu qui s'élevait à l'horizon en ce matin humide, pour apporter la lumière et caresser la Terre de ses doigts lumineux. Allongé sur une étendue verte parsemée de gouttes de rosée, le garçon qui rêva un jour d'être un vrai garçon, leva sa main face au soleil et mima de le capturer avant d'observer l'intérieur de cette cage à cinq doigts.

« — Ce n'était qu'un rêve. Un misérable rêve. Je ne vis que dans l'ombre des autres, de parfaits astres lumineux qui s'éclairent entre eux tandis que je reste de côté. Je ne brille pas assez pour être aimé, comme c'est pathétique de voir que ma vie éternelle se résume à un enchaînement de trahisons.

Il laissa sa main retomber lourdement sur sa poitrine, une cage désertique aux racines stériles sur lesquelles aucun cœur n'eut jamais fleuri. Ses doigts serrèrent son habit sombre tandis que ses sourcils se froncèrent.

— Je ne possède pas de cœur, et pourtant tout ça me paraît douloureux... Ah ! Je hais les hommes, je hais les divinités. Je rêve d'être cette lune qui plonge le monde dans l'obscurité et le désespoir. Je veux qu'ils souffrent comme... Non, je veux qu'ils souffrent plus que j'ai souffert. »

Tandis qu'il se posa le dos de la main sur ses yeux, un rire retentit. Un rire résonnant tel un grondement de tonnerre dont les éclats froids étaient empreints d'une amertume écrasante. Un écho des abysses d'une âme assombrie dans laquelle une tristesse infinie eut donné naissance à une haine monstrueuse. Ses sourires furent froids et ses éclats portèrent le poids sa rage glaciale. Et pourtant résonna, dans ces échos, les cris désespérés d'une âme de verre brisée par les trahisons des hommes et de sa créatrice.

Il erra longtemps dans la nature, comme une ombre mystérieuse qui hanta les terres des Archons sans but précis, reconnaissable uniquement par un chapeau perché avec assurance sur sa tête dont les bords de celui-ci projetèrent une ombre mystérieuse sur son visage pâle. Cependant, il n'erra guère sans but depuis qu'un nouveau nom donna un nouveau sens à son existence infinie ; Scaramouche, le sixième exécuteur des fatuis.

Son comportement exécrable agaça même ses propres camarades. Camarades ? Non, Scaramouche ne les considéra guère plus que de simples idiots qui lui étaient inutiles. Inutiles jusqu'à ce qu'il eût récupéré le gnosis d'Ei, celui qui dut lui revenir à une époque plus lointaine. Il se servit de Dottore pour s'élever au rang de divinité, et Dottore se servit de lui pour ses expériences personnelles. Quand bien même il fut puissant et sur le point d'acquérir ce qu'il voulut, le voyageur l'en empêcha et le fit retourner à son état misérable de marionnette, de la marionnette de l'Archon électro qui fut abandonnée dès sa naissance sur l'île de Watatsumi. Une marionnette de chair pourtant dénuée de cœur. Scaramouche perdit une nouvelle fois son nom, et son âme se perdit une nouvelle fois dans une tempête de désespoir.

Dans une quête veine dans laquelle il voulut rivaliser avec la grandeur céleste, la marionnette aspira à remplacer la lune qui dévora les astres à l'intérieur de son rêve nourrit d'une sombre perception. Il eût comme espoir de se venger d'un monde qui le condamna à l'oubli et à la souffrance. Mais même cette ambition lui fut refusée par l'ordre supérieur du monde, le condamnant à errer dans l'ombre de son désespoir, éternellement privé d'une quelconque lueur de compassion et d'amour.

Cette honte qu'il dût subir lui donna l'envie de s'effacer du monde, faire comme s'il n'avait jamais existé. Il ne voulut pas changer la forme de son existence, à quoi bon puisqu'il fut voué à souffrir dans n'importe quel cas ? Alors il pénétra à l'intérieur des racines de la vie, mais encore une fois, on l'empêcha de s'effacer. Effacer son existence fut impossible, il ne put que la changer. Ses réflexions le menèrent à se remettre en question sur tout le mal qu'il eut fait, à défaut de ne point avoir le droit de s'effacer, il changea l'issue de son existence, se condamnant à errer sans jamais connaître autre nom que le Nomade ; une marionnette sans cœur et sans souvenir qui erra au travers de Teyvat sans jamais trouver un quelconque but à sa vie.

Même ainsi, le voyageur agit à l'encontre de la volonté de la marionnette de chair. Il intervint une fois de plus, empêchant la marionnette de subir l'auto-châtiment qu'elle se réserva. Le voyageur restaura les souvenirs évanouis de l'âme tourmentée. Confrontée à l'immuabilité de son passé, son présent et son futur, la marionnette accepta le fardeau que fut de porter ces souvenirs. Malgré l'incessante douleur qui étouffait son être, il se consacra au bien mais en agissant dans l'ombre, dans le but de se repentir avec l'espoir d'un jour pouvoir trouver le salut.

Ainsi fut le début de la fin de l'histoire tragique de celui que l'on appelait Balladeer.

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