chapitre 10

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Tom écouta Eden avec une attention inattendue. Malgré ses intentions manipulatrices, il ne pouvait s'empêcher de se laisser captiver par la profondeur de ses paroles. Ce qu'ils partageaient n'était rien de plus qu'une relation empreinte de désir et de manipulation, sans véritable sentiment d'amour. Néanmoins, la tension entre eux était palpable, presque électrique. Pris de court par la question d'Eden, Tom resta pensif un moment, ses yeux se perdant dans la contemplation d'une étoile filante traversant le ciel nocturne.


— Je ne sais pas, avoua-t-il finalement. J'imagine que j'essaierai de conserver mon poste de professeur. J'apprécie vraiment enseigner.


— Tu crois vraiment que si ton père prend le contrôle du monde, il laissera Poudlard intact? demanda Eden avec scepticisme. Et qu'il te permettra de continuer à enseigner ?


Elle se demandait pourquoi son père permettait à son fils prodige d'enseigner à Poudlard en ce moment. Il devait y avoir une raison, mais elle préférait ne pas s'y attarder. Malgré tout, elle ressentait de la compassion pour Tom. Perdre la possibilité de faire ce qu'on aime pouvait anéantir tout bonheur, mais elle doutait de rester pour en être témoin. Tom entrelaça ses doigts avec les siens et tourna la tête vers elle, admirant sa beauté éblouissante sous la lumière de la nuit.


— Peut-être, répondit Tom. Je ne suis pas certain d'enseigner la même matière, cependant.


Eden observa une étoile filante traverser le ciel et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle chérissait ces instants éphémères où tout semblait soudainement plus simple. Sa main se resserra dans celle de Tom, portée par l'excitation du spectacle céleste. La nuit avait cette capacité à rendre les choses plus faciles, lui rappelant les paroles de sa mère, quand il fait sombre, les gens parlent plus facilement, ce qui est ironique, étant donné ce que les ténèbres peuvent cacher. Elle se tourna vers Tom, le fixant en silence pendant quelques secondes, absorbant la simplicité et la complexité de ce moment partagé.


— Dis-moi quelque chose que personne ne sait sur toi, demanda Eden finalement, brisant le silence.


— Que personne ne sait? répéta Tom. Eh bien, je déteste le sang. Quand ma mère joue avec ses couteaux, je préfère me concentrer sur la torture psychologique. Les gens oublient souvent les dommages durables de la souffrance mentale.


Il trouvait l'ironie de la situation presque amusante, dans une famille où le sang était une composante essentielle de leur existence, il préférait éviter la barbarie physique. Pourquoi salir un beau parquet avec du sang quand on pouvait étouffer quelqu'un dans son sommeil sans laisser de trace? Sa mère, visiblement, ne comprenait pas son approche plus propre. Eden écouta attentivement, chaque mot de Tom pénétrant dans son esprit comme une éponge absorbant de l'eau. Elle savait que Tom aimait manipuler, et elle se demanda s'il tentait de faire de même avec elle. Mais elle n'était pas prête à se laisser faire.

Des dizaines de questions envahissèrent son esprit, pouvait-on vraiment trouver le bonheur dans les ténèbres? Pourquoi avait-t-il choisi de soutenir son père? Partageait-t-il réellement ses opinions? Eden était profondément troublée par la barbarie des actes qu'il décrivait, mais elle était aussi attirée par la noirceur de Tom. Ce n'était pas la cruauté qui l'attirait, mais plutôt la possessivité qu'il semblait offrir, un désir profond de lui appartenir. Elle bailla, les cernes sous ses yeux devenant de plus en plus inquiétants. Mais que pouvait-elle faire à part lutter contre le sommeil qui menaçait de la submerger?

Tom observa Eden avec une attention mêlée de curiosité et de préoccupation. Il remarqua son épuisement, et une part de lui ressentit le désir de lui permettre de se reposer. En tenant sa main, Eden releva légèrement la manche de Tom et caressa la marque sur sa peau. Elle s'interrogeait depuis longtemps sur ce besoin de provoquer le mal, se demandant pourquoi quelqu'un voulait détruire ce que la vie avait de meilleur à offrir. Elle le lâcha ensuite et pris une nouvelle cigarette, dissimulant le tremblement de ses mains.


— Je préfère saigner, dit-elle d'une voix résignée. La souffrance est passagère, alors que ravager un esprit, c'est le rendre malade pour toujours. Je ne veux pas passer ma vie enfermée dans la folie.


Eden refusait de penser à un tel avenir, la douleur qu'elle endurait déjà étant suffisamment insupportable. Le vide en elle, apparu cet été sans explication, n'avait fait qu'aggraver sa détresse. C'était comme un trou béant dans sa poitrine, à la place de son cœur, ou à côté, elle n'en était pas certaine. Mais elle savait que quelque chose n'allait pas. Elle n'avait personne vers qui se tourner, ses parents étaient sa seule famille, et il ne lui restait plus rien. Il n'y avait ni cousins, ni grands-parents, ni oncles ni tantes — tout était en cendres, y compris sa maison. Elle se demanda où elle allait aller pour les vacances.


— Je ne te ferai pas saigner, dit Tom en l'embrassant doucement. Je ne veux pas te tuer, mais si cela devait arriver, sache que tu ne souffriras pas.


Il lui para avec une douceur surprenante, un contraste frappant avec la cruauté qu'il évoquait auparavant. Ses paroles portaient une promesse étrange, à la fois réconfortante et troublante, comme si, au milieu de la manipulation et du désir, une part de lui voulait réellement protéger Eden.

Eden hocha la tête, un frisson courant le long de son dos. Elle pensa à ses parents, à la souffrance qu'ils avaient dû endurer en brûlant vifs. Elle inspira doucement, termina sa cigarette, et l'écrasa sur le sol. En cherchant une nouvelle cigarette, elle se rendit compte que le paquet était déjà vide, elle se demanda combien elle en avait fumé. Tom, bien que pas particulièrement sentimental, semblait fatigué et peut-être qu'il ne désirait pas réellement tuer Eden. Elle posa la tête contre son épaule, restant silencieuse, observant l'horizon jusqu'à ce que ses yeux se ferment et que sa tête s'incline doucement dans le cou de Tom.

Tom sourit en sentant Eden s'endormir, et il fût surpris par la douceur de ce sourire, loin de son habituel froid ou ironique. Il se leva avec précaution, prenant Eden dans ses bras avec délicatesse. En utilisant son coude pour ouvrir la porte, il descendit les escaliers en silence. Ses appartements étant proches de sa classe dans les cachots, il n'avait pas à craindre de croiser quelqu'un à cette heure tardive.

Il ouvrit la porte de sa chambre et déposa Eden sur le lit avant de se changer. Il enleva sa cravate et sa chemise, optant pour des vêtements plus confortables. Il déshabilla Eden doucement, lui mettant un vieux pantalon de pyjama tout en lui laissant le sweat qu'elle portait. Il fit de son mieux pour éviter de loucher sur sa peau, bien que la tentation soit forte. Une fois qu'elle fût installée, il se glissa sous la couette et caressa tendrement sa joue, trouvant sa beauté sereine et fascinante.

Tom secoua la tête et crispa la mâchoire, se reprochant d'avoir de telles pensées. Il passa un bras autour d'Eden et ferma les yeux, enfouissant son visage dans ses cheveux qui sentaient aussi bon qu'un fruit mûr. Eden dormait paisiblement, n'ayant pas connu une telle tranquillité depuis longtemps. Elle se tourna face à lui, se blottissant contre son torse et agrippant son t-shirt, leurs jambes s'entremêlant dans un enchevêtrement réconfortant.

Après une heure, la jeune fille commença à émerger légèrement. Gardant les yeux fermés, trop épuisée pour les ouvrir, elle embrassa le cou de Tom, respirant profondément son odeur familière. Elle frotta doucement sa peau avec le bout de son nez. Enveloppée dans un sommeil mi-éveillé, elle se mis à rêver de ses parents, sa poigne se resserrant sur le t-shirt de Tom.


Les flammes surgissent devant elle, dévorant rapidement la maison. Son visage brûle de chaleur alors qu'elle tente désespérément d'entrer à l'intérieur, hurlant le nom de ses parents. En dépit de la douleur et des larmes qui brouillent sa vue, elle avance à travers la fumée épaisse lorsqu'elle réussit à se frayer un chemin.


— Maman ! Papa ! hurle-t-elle.


Un craquement terrible se fait entendre, suivi du bruit effroyable d'une lourde défaillance structurelle. Quelque chose de massif tombe sur elle, l'écrasant sous son poids. Elle hurle, la respiration coupée, incapable de bouger alors qu'elle voit ses parents, à quelques mètres d'elle. Elle tend la main, désespérée, mais ils sont trop loin, inaccessibles. Elle les regarde gisant dans le salon, le plafond s'effondrant et les engloutissant dans l'obscurité et les décombres.


Eden gémit en se réveillant en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Les larmes coulaient sur ses joues, et elle ressentit une douleur lancinante dans le dos. Bien qu'elle n'avait pas éprouvé cette douleur depuis un certain temps, elle eu l'impression que ses blessures étaient en train de se raviver, comme si son dos était en feu. Elle inspira profondément, tentant de calmer son agitation, mais l'anxiété persista. Elle haleta, agrippa les draps comme si sa vie en dépendait, cherchant désespérément à respirer tandis que la chaleur et la peur l'envahissaient. La douleur était bien réelle, poignante.

La fille des Enfers brûle.

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