chapitre 4

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Mattheo s'allongea sur l'herbe, les yeux rivés sur la lune, fasciné par sa forme ronde et éclatante, et les rayons qui illuminaient le monde de leur lueur argentée. Eden, elle, suivit du regard les étoiles, un sourire rêveur aux lèvres, se sentant enveloppée par l'immensité du ciel, convaincue que tout était possible.


— Qu'est-ce que tu ferais si ton destin n'était pas déjà tracé? demanda-t-elle pensive.


Avec un père comme le sien, il devait sûrement se sentir prisonnier d'un avenir qu'il n'avait pas choisi, et cette idée lui serra le cœur. Mattheo fronça les sourcils, ses traits se durcissant sous l'effort de la réflexion. Que ferait-il? Il l'épouserait sans hésiter, mais il ne pouvait pas lui avouer ça sans risquer de susciter des questions auxquelles il ne saurait répondre. Alors, il haussa les épaules, résigné.


— Je ne sais pas vraiment, Eden. Je... Je n'ai jamais eu cette perspective de vie, répondit-il. Je ne sais pas ce que ça fait de décider soi-même de son avenir, dit-il avec sincérité.


Mattheo soupira, se sentant pathétique, et pris une nouvelle bouffée de sa cigarette. Eden, mordillant sa lèvre jusqu'à en arracher un peu de peau, le regarda. Toute trace de sarcasme avait quitté sa voix.


— Je suis désolée, souffla-t-elle. Pour tout ce que tu dois endurer.


— Ne t'excuse pas, dit Mattheo. Tu n'y peux rien, de toute façon.


Eden aperçut une étoile filante traverser le ciel, et une vague de tristesse l'envahit. La douleur de l'absence de ses parents était si vive qu'elle en devenait presque insupportable.


— Les étoiles ne brillent pas, dit-elle doucement. J'ai pleuré quand j'ai découvert ça. J'avais neuf ans, et mon père m'avait emmenée sur une colline pour observer les étoiles.


Elle ne savait pas pourquoi elle partageait cela avec Mattheo, mais au moins, il l'écoutait. Elle lui reprit sa cigarette, la coinçant entre ses lèvres, et saisit son poignet pour relever la manche de sa chemise pour savoir s'il avait la marque et il la laissa faire, résigné. Les rumeurs circulaient, et tôt ou tard, la vérité éclaterait de toute façon. En voyant la marque sur le bras de Mattheo, Eden se redressa. Elle pu presque sentir les ténèbres qui l'entouraient rien qu'en la regardant.

Mattheo baissa les yeux sur sa marque, honteux. La douleur qu'il ressentait était exacerbée par les brûlures régulières qu'elle suscitait, lui donnant envie de tout détruire autour de lui. Il rêvait parfois de pouvoir arracher son bras, de devenir aussi insensible que son frère, fier d'appartenir aux Riddle et déterminé à perpétuer la lignée. Il avait failli y parvenir, être insensible et fier, mais Eden avait tout changé. Elle lui avait donné de l'espoir, un espoir qui s'était éteint quand il lui avait tout repris.


— Est-ce que ça fait mal? demanda Eden.


— Souvent, admit-il. Elle... elle me brûle et me donne envie d'arracher ma peau... Parfois, je rêve de ne pas exister, ce serait plus facile.


Les mots franchirent ses lèvres avant qu'il ne puisse les retenir, et Mattheo se pinça les lèvres. Avec Eden, tout semblait à la fois simple et compliqué. Avec hésitation, la jeune fille passa un doigt sur la marque et frissonna, elle avait l'impression qu'un serpent ondulait sous la peau. Mattheo trembla, son cœur battant la chamade, rêvant de rapprocher ses lèvres des siennes.


— Ne dis pas ça, lâcha Eden d'un ton un peu froid. Si tu cherches à savoir si ton existence m'importe, oui, elle m'importe. T'es un crétin, mais j'aime bien que tu sois un crétin. Et pour ça, j'ai besoin que tu existes.


Eden détourna légèrement le regard, bien qu'elle ne ressentait aucune honte à dire cela, elle sentit simplement le vide en elle se rétracter légèrement. Sans Mattheo, Poudlard ne serait pas aussi distrayant.


J'ai besoin que tu existes.


Mattheo déglutit difficilement. Les paroles d'Eden l'avait touché profondément, non pas à cause de leur puissance, bien que son cœur s'affola, mais parce qu'il se sentit terriblement mal. Si Eden connaissait la vérité, si elle savait que c'était à cause de lui que ses parents étaient morts, jamais elle ne le toucherait ainsi, ne lui parlerait avec cette gentillesse qu'il chérissait tant.

Eden leva les yeux vers lui et vit l'épuisement sur son visage, ressentant un pincement au cœur. Elle aurait aimé pouvoir l'aider, bien que cette pensée, venant de nulle part, la troubla. Mattheo détestait voir la fille qu'il aimait observer cette marque, ça le rendait malade, mais une partie de lui se sentit malgré tout apaisée parce Eden était là et qu'il se sentait toujours mieux quand elle était présente.


— Je ne fais pas ça par envie, tu sais, dit-il doucement. Et la plupart d'entre nous n'a pas choisi cette vie.


Il pensa à Théodore, le plus gentil et le plus doux de ses amis, à Pansy qui avait passé deux jours à pleurer enfermée dans sa chambre, à Draco, de plus en plus terrifié et paranoïaque, ainsi qu'à Blaise et Lorenzo, qui avaient perdu leur sourire. Eden écrasa la cigarette sur le sol et lui sourit tristement.


— Je sais, répondit Eden. Tu es sûrement un crétin, mais pas quelqu'un de mauvais. Tu as un bon fond, Mattheo.


Eden avait toujours perçu la bonté en lui, même si aujourd'hui, elle ne faisait que le supposer. C'était suffisant pour elle. En le regardant, elle ne voyait qu'un adolescent écrasé par une vie qu'il n'avait pas choisie.


— J'aimerais que tu aies raison, souffla-t-il. Mais je ne suis pas quelqu'un de bien, Eden. Et je suis trop lâche pour me dresser contre mon père.


— Ce n'est pas de la lâcheté, Mattheo, répondit Eden. Ton père te tuerait. Tu n'as aucune chance contre lui, pas tout seul. Tu peux te mentir à toi-même si tu veux, mais tu as un cœur, sinon tu n'aurais pas envie de t'arracher le bras, tu porterais la marque avec fierté.


Tenant toujours le poignet du jeune homme, elle se pencha et embrassa délicatement la marque. Elle la sentit bouger, s'envenimer sous l'épiderme. Mattheo retint son souffle, ses joues brûlantes alors qu'il observa les lèvres d'Eden se détacher de sa peau pour relever les yeux vers lui.


— Ma mère faisait toujours ça quand je me faisais mal, expliqua-t-elle. Elle disait qu'un bisou magique pouvait soigner tout, même les cœurs brisés.


Elle se rallongea sur le sol, libérant le poignet du jeune homme et observa une autre étoile filante traverser le ciel. Eden ferma les yeux et sourit doucement, se sentant en paix malgré les larmes brûlantes qui affleurèrent derrière ses paupières closes.


— Tu m'énerves, soupira-t-il. J'ai beau te traiter comme l pire des idiots, tu es... tu restes... Eden.


Son prénom résonna plus doucement, d'une voix plus tremblante. Combien de fois devrait-t-il effacer ses souvenirs pour qu'elle finisse par le haïr comme il le méritait? Même sans souvenirs, elle restait la Eden qu'il aimait, celle pour qui il ferait tout.

En cet instant, tout semblait possible, comme si la nuit offrait une réconfortante illusion que tout ira bien, même si c'était le pire des mensonges. Mattheo garda le silence, remarquant qu'Eden avait envie de pleurer. Il aurait aimé se pencher, poser ses lèvres sur les siennes et...


Non, tu ne peux pas, hurla-t-il à lui-même.


— Si ça peut te consoler, repris Eden, bien que tu ne dois probablement pas accorder d'importance à ce que dit un laideron, je ne pense pas que tu sois comme ton père, et je suis certaine que tu ne le seras jamais.


Eden rouvrit les yeux et tourna la tête vers Mattheo. Elle mélangeait la plaisanterie sur le laideron et la sincérité de ses paroles pour éviter de paraître trop dramatique, parce qu'elle souffrait déjà assez et ne voulait pas que Mattheo partage ce fardeau.


— Tu n'es pas un laideron, Eden, mais putain, tu es exaspérante, sourit-il doucement.


— Je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment, du coup, pouffa Eden avant de redevenir sérieuse. Merci, Matty.

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