𝐈. 𝒂𝒓𝒆 𝒚𝒐𝒖 𝒄𝒂𝒍𝒍𝒊𝒏𝒈 𝒎𝒆 𝒂 𝒔𝒊𝒏𝒏𝒆𝒓

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

𝑤𝑎𝑙𝑘 𝑖𝑛 𝑡𝘩𝑒 𝑟𝑜𝑜𝑚


Ses talons avaient annoncé son entrée dès l'ouverture de la porte. Ce n'était pas l'effet qu'elle recherchait, mais c'était ainsi. Les regards s'étaient relevés dès son arrivée, laissant traîner derrière elle une aura qui vous chatouillait le creux du ventre de fascination et pliait votre âme sous l'intensité de sa simple présence. La puissance de son parfum chaud traçait autour d'elle une voluptueuse auréole. Telle une étoile scintillante, il lui arrivait souvent de voler la vedette aux autres astres et parfois, même à la lune.


𝑡𝑎𝑘𝑒 𝑜𝑓𝑓 𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑐𝑜𝑎𝑡


La blonde semblait être la seule cliente alors qu'elle s'avançait lentement au travers de la salle du bar. Elle déboutonnait un à un les boutons de son trench couleur sombre pour dévoiler ainsi de longues et fines jambes à la peau opaline.


𝑦𝑜𝑢 𝑙𝑜𝑜𝑘 𝑠𝑜 𝑛𝑖𝑐𝑒


Par dessous le long tissu ébène se cachait une fine robe courte de la même couleur. Le velours de sa jolie tenue paraissait caresser ses cuisses. Elles semblaient s'être fait modeler par le plus talentueux des sculpteurs. La lumière tamisée rendait la blancheur de sa peau un peu plus irréelle comme si elle n'avait été qu'une statue de marbre, vierge de tout toucher, à la blancheur ensorcelante. Sa peau contrastait de manière si envoûtante avec la douceur de sa tenue noire.


𝑖'𝑣𝑒 𝑏𝑒𝑒𝑛 𝑠𝑜 𝑐𝑜𝑙𝑑


Son trench s'était échoué sur le dossier de la chaise vide à ses côtés alors que la jeune femme s'adossait de manière nonchalante contre le bois du bar. Plus loin, un serveur nettoyait paresseusement un verre au rythme de la lente musique qui emplissait la pièce ne prêtant aucune attention à la nouvelle venue. Le son du piano accompagnait divinement la voix enivrante qui chantait elle aussi de manière presque ennuyée.


𝑦𝑜𝑢 𝑤𝑎𝑛𝑛𝑎 𝑏𝑒 𝑚𝑦 𝑠𝑝𝑒𝑐𝑖𝑎𝑙 𝑜𝑛𝑒


Il y avait le serveur. Il y avait le chanteur assis au bout du piano. Et il y avait Mia et ses longs cheveux blonds qui scintillaient telle une étoile. Une étoile un peu défaillante et brisée, mais sa peau pure rattrapait la beauté de son éclat. Elle détonnait du décor. Que faisait une si jolie demoiselle dans un lieu comme celui-ci ? La débauche était le maître mot dansant sur la vieille scène en bois. Quelques billets étaient encore discrètement échoués dans les recoins sombres où le rideaux de velours rouge retombait. Les longues barres de métal reflétaient la lumière des quelques néons encore allumés, comme pour ne pas se faire totalement oublier.


𝑖 𝑐𝑎𝑛𝑛𝑜𝑡 𝑏𝑟𝑒𝑎𝑡𝘩𝑒


Et il y avait le pianiste qui laissait ses doigts graciles danser le long de son clavier bicolore tout au fond de la salle. Il n'avait pas besoin de scintiller ou de sembler pur pour attirer les regards. Sa voix à elle seule faisait tout. Elle était ensorcelante, grave et puissante, ricochant contre le cristal des verres du bar que le serveur nettoyait. Que faisait une si délicate femme dans cette petite robe à velours noir dans un bar où le son de deux rires taquins se faisaient entendre au loin ?


𝑝𝑙𝑒𝑎𝑠𝑒 𝑗𝑢𝑠𝑡 𝑔𝑜 𝘩𝑜𝑚𝑒


Deux silhouettes quittaient l'ombre d'un couloir pour apparaître au sein de la pièce empreinte d'un parfum de lascivité. Un homme, une femme. Il avait les cheveux en bataille, une chemise froissée entrouverte et le fantôme de baisers le long de son cou. Elle portait un joli sourire euphorique, des pommettes rougies et des yeux légèrement vitreux. Ils étaient ce quelque chose que Mia fuyait, que Mia était venu chercher, que Mia aurait souhaité ne jamais connaître.


𝑚𝑖𝑐𝘩𝑒𝑙𝑙𝑒


Ils s'avançaient comme s'ils étaient seuls au monde encore captifs de leur bulle luxurieuse. Personne ne semblait exister, ni le serveur avec ses verres à cirer, ni le pianiste animant la salle vide et encore moins l'étoile brisée qui ne brillait que très peu.


𝑚𝑖𝑐𝘩𝑒𝑙𝑙𝑒


   — Oups, je t'ai laissé un peu de rouge à lèvre ici.

   — C'est pour que je me souvienne de tes lèvres contre ma peau quand tu me quitteras.

Des sourires suggestifs, des tons voluptueux, des billets qui passent d'une main satisfaite à une autre et un ultime baiser fiévreux.


𝑦𝑜𝑢 𝑎𝑟𝑒 𝑎 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑒𝑟 𝑓𝑟𝑜𝑚 𝘩𝑒𝑙𝑙


Et Mia se détestait de comprendre à la simple vue du montant qu'ils s'échangeaient ce qu'il s'était produit. C'était plus fort qu'elle, l'étoile brisée ne pouvait quitter des yeux le couple qui se séparait. Et surtout ... surtout le sourire du jeune homme à la chemise entrouverte qui s'évanouit une fois que la jeune femme aux pupilles vitreuses quitta pour de bon le bar. Son rictus luxurieux s'était volatilisé de ses lèvres pulpeuses pour n'y laisser qu'un air aux traits épuisés et ennuyés. Un peu comme le serveur, un peu comme le rythme du piano et la voix profonde envoûtant les quelques âmes présentes.


𝑚𝑖𝑐𝘩𝑒𝑙𝑙𝑒


Celui au sourire éteint reboutonnait lentement sa chemise après avoir mis ses billets dans la poche arrière de son jeans. S'avançant vers le bar où était adossé Mia, il recoiffait ses cheveux châtains dans un soupir. La blonde s'accouda enfin contre le bois du bar en essayant de détacher son regard de l'homme qui se rapprochait d'elle.


    — Tu ne sers pas la jolie demoiselle Koo ?


Sa voix était moins grave que celle au piano, un peu plus aiguë, plus suave mais surtout ... surtout plus fatiguée. Il s'était posé face au serveur pour lui offrir un sourire en étirant ses lèvres charnues. Un sourire comme celui qu'il avait offert à la femme qui venait de quitter la salle. Un sourire confiant, envoûtant. Un sourire faux.


𝑚𝑖𝑐𝘩𝑒𝑙𝑙𝑒


   — Elle n'a rien demandé.


Si la nonchalance devait être une personne, elle serait ce barman qui n'avait pas relevé le regard de ses verres. Il s'appliquait à les nettoyer consciencieusement un à un de ses mains tatouées d'encre éternelle.


   — Tss, tu sais pas comment être un gentleman.

   — C'est ton boulot ça.


Mia écoutait attentivement leur discussion alors que ses pupilles s'étaient accrochées à quelque chose de plus intéressant ; le noiraud face au piano à queue. La blonde regrettait presque d'être venue ici, surtout à une heure si matinale -ou tardive selon les points de vue- en entendant les pas du châtain s'approcher d'elle. Mais il y avait lui. Elle ne pouvait quitter des yeux ce regard qu'il offrait par dessous ses boucles ébènes. Il ne fixait pas vraiment une personne en particulier, bien qu'il n'y avait personne d'autre qu'elle, le barman et le châtain dans la pièce.


𝑦𝑜𝑢 𝑎𝑟𝑒 𝑎 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑒𝑟 𝑓𝑟𝑜𝑚 𝘩𝑒𝑙𝑙


Le chanteur avait ce quelque chose d'envoûtant dans le timbre de sa voix, cette désinvolture dans sa posture qui appelait à la débauche, rendant les paroles qui quittaient ses lippes un peu plus profondes de sens. Ainsi assis, le dos bien droit et ses doigts dansant sur le clavier de l'instrument, le noiraud attirait toute l'attention de la jeune femme, comme s'il la chantait, comme s'il pouvait lire en elle et la mettre à nue sans qu'elle ne retire encore cette jolie robe en velours noire. Elle l'était, ce monstre, elle aurait dû s'appeler Michelle. Il aurait dû répéter Mia à la place. La blonde était une étoile dont le feu qui la consumait pour briller était celui de l'enfer. Un enfer luxurieux, où la débauche-


𝑦𝑜𝑢 𝑘𝑛𝑜𝑤-


   — Tae ! J'en ai ras le cul de cette musique, tu sais pas nous jouer quelque chose de plus ... je sais pas joyeux ? Sensuel ?


𝑗𝑢𝑠𝑡 𝘩𝑜𝑤 𝑡𝑜 𝑏𝑒 𝑐𝑟𝑢𝑒𝑙


Le châtain avait haussé sa voix fatiguée par-dessus celle du piano et du pianiste qui prenaient toute la place dans la salle. Le pianiste ne lui avait daigné offrir aucun regard, continuant à faire chanter son instrument, tirant un soupir au jeune homme.


   — Je ne comprendrai jamais ton obsession pour cette musique. Bonsoir, joli petit cœur.


Vêtu d'un sourire plus éclatant, comme s'il n'avait pas affiché sa fatigue il y a moins de quelques secondes plus tôt, le châtain avait abordé l'étoile dont les pupilles étaient fixées sur le bouclé.


    — Je suis désolé ma belle, ce beau jeune homme n'est plus de service depuis quelque temps ... tu n'as plus que moi si l'envie te dit.

   — Je-


Alors que l'étoile avait enfin osé faire entendre sa voix depuis qu'elle était apparue dans ce bar de jazz vide, le pianiste avait figé ses fins et longs doigts sur son clavier pour offrir une dernière phrase clôturant ainsi sa chanson.


𝑎𝑟𝑒 𝑦𝑜𝑢 𝑐𝑎𝑙𝑙𝑖𝑛𝑔 𝑚𝑒 𝑎 𝑠𝑖𝑛𝑛𝑒𝑟 ?


Un discret rictus se mit à tordre les mêmes lèvres qui chantaient il y a moins d'une seconde auparavant. Le bouclé se redressa de son petit banc de piano pour enfin offrir un regard aux trois près du bar. Il portait une chemise blanche, rappelant la pureté de la peau opaline de la petite étoile. Ses manches étaient retroussées jusqu'à ses coudes, dévoilant ses avant-bras où quelques veines renforçaient le tracé de son corps à la peau dorée. Il portait un pantalon à pinces noir, aussi sombre que ses cheveux bouclés qui cachaient son regard.

D'un pas lent, très lent, il s'avançait vers les personnes présentes, ses deux mains dans les poches.


   — Va te reposer Min-ah.


Sa voix était beaucoup plus envoûtante une fois que le piano ne l'accompagnait plus.


   — Je m'occupe juste de-

   — Tu as une longue nuit, je le ferai, toi ... va te prendre une bonne douche et dormir.

   — Mais tu as arr-

   — Jimin.


Un seul mot, un ton autoritaire et Mia ressentit une horde de frissons lui chatouiller le bas de son dos. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas éprouvé une quelconque sensation de ce genre, voire jamais. Le noiraud lui faisait un effet dont elle ne pouvait donner de nom. Elle observait le châtain débattre silencieusement avant d'abandonner dans un soupir en saluant de la main le barman et quitter à son tour le bar.

Ils ne restaient de nouveau plus que le tatoué silencieux, le pianiste et l'étoile.

Et sans la musique qui emplissait le lieu, Mia ressentit de nouveau tout le poids qu'entreprenait sa décision. Elle ne se sentait pas au meilleur de sa forme, son cœur décidant de se manifester pour lui rappeler l'idiotie de ses agissements, qu'est-ce qu'elle était venue chercher dans un lieu pareil ? Elle en avait connu des situations embarrassantes, stressantes, apeurantes, mais là, maintenant, ses doigts tremblaient comme jamais ils n'avaient tremblé en fixant le bois devant elle.

La blonde ressentait l'intensité d'un regard ténébreux posé sur son profil. C'était quelque chose de puissant, comme si le noiraud lisait en elle. Et peut-être que finalement cela était une mauvaise idée de venir ici ... une erreur-


   — Bonsoir.


Son timbre était profond, mais un peu plus doux que lorsqu'il parlait au châtain, brouillant dans une brume de doutes les pensées de la blonde. Il dégageait un charisme qu'il ne semblait même pas remarquer, déstabilisant un peu plus Mia et ses idées noires. Elle en avait entendu des centaines d'autres hommes tenter la même approche, essayant de porter une aura puissante et charmante qui ne leur allait pas. Lui, il ne faisait aucun effort, il l'était, le charisme. Il l'était, l'élégance.


   — Je ne vois aucun verre accompagner vos si jolies mains.


Ses doigts caressant il y a peu le clavier bicolore vinrent effleurer les siens dans un toucher volatile, presque inexistant. Il s'était installé juste à ses côtés, entourant la blonde de son odeur, tout aussi profonde et envoûtante que sa voix et sa présence. Un parfum boisé et poivré qui réveillait en elle des sensations qu'elle n'aurait jamais cru ressentir. Des chatouilles aussi légères que des caresses naissaient dans le creux de son ventre, faisant remonter en elle de doux frissons. C'était loin d'être désagréable. Elle était presque sûre de discerner des papillons venir naître au creux de sa poitrine pour titiller du bout de leurs ailes son pauvre petit cœur. Il était parfait. Parfait dans ce qu'il faisait. Parfait dans ce qu'il était.


   — Je ... je ne savais pas si j'allais rester.

   — Et vous ne savez toujours pas ?


Un soupir et un haussement furtif d'épaule répondirent au noiraud. Mia dessinait des arabesques de ses fins doigts manucurés contre le bois du bar pour se tenir occupée et ne pas céder aux envies contradictoires de son être. Une petite voix en elle, celle qui ne cessait de lui rappeler à quel point elle était pathétique, lui hurlait de quitter les lieux, de revenir là où elle était afin de simplement rattraper ses pauvres heures de sommeil et de nouveau attendre que la nuit revienne pour travailler.

Mais une autre, plus timide, moins imposante et légèrement audacieuse lui murmurait d'enfin se détendre, de croiser enfin le regard de cet homme et de se laisser aller. Elle méritait de profiter ne serait-ce que le temps de quelques heures d'un bien-être, même factice.


   — C'est ta première fois dans un lieu pareil hmm ?


Il était passé du vouvoiement au tutoiement, sa voix baissant d'un octave tout en devenant un peu plus suave. Mia ne s'attendait visiblement pas à ce changement, lui offrant enfin l'occasion de se plonger dans son regard. Il était gris et captivant. Il était gris et fade. Il était gris et brisé. Il était gris et semblait offrir à la blonde une vue de la vie à travers d'un filtre en nuance de gris.


   — Tu n'es pas la première qui vient en n'étant pas sûre d'elle-même.


Mia ne pouvait déceler ses pupilles à travers ses mèches ébènes, mais elle sentait qu'elles la fixaient, qu'elles la détaillaient. La jeune femme savait qu'elle n'était pas la première à être ainsi face à lui, aussi intimidée, mais sûrement pas pour les mêmes raisons que les siennes.


   — Mais tu es bien la première à débarquer à quelques minutes de la fermeture.


Voyant cela comme une occasion de fuir et de quitter cet endroit, Mia lui répondit en détaillant ses traits.


   — Je m'en doutais que je venais très tard.


L'étoile au regard gris tenta de se redresser mais une main se plaça sur son champ de vision.


   — Eeh, je peux ?


Sa main était suspendue dans les airs, attendant patiemment son consentement pour la toucher, qu'elle donna d'un petit hochement de tête. Le noiraud vint alors la déposer contre sa joue, dans une caresse tendre pour relever le visage opalin de l'étoile vers lui. II avait secoué légèrement sa tête dans des gestes qui semblaient être habituels et précis pour libérer enfin ses yeux. Le pianiste lui offrit un regard noir et rassurant dont la blonde ne put que s'y plonger.


   — Il est certes cinq heures et demie, on ferme dans une demi-heure, mais on a bien le temps de faire quelque chose.


Son pouce choyait tendrement sa pommette pour découvrir la douceur de sa peau.


   — On peut même déborder ça ne me dérange pas.


Sa voix était rassurante, tel un doux chant apaisant que Mia aurait souhaité entendre pour toujours.


   — Tu n'as rien à craindre, je ne ferai rien que tu ne souhaites pas. Tu es celle qui décide ce soir. Tes désirs seront mes ordres, bébé.


Il finit sa phrase dans une caresse suggestive contre sa lèvre inférieure. Mais le surnom provoqua un frisson désagréable à la blonde que le noiraud avait remarqué.


   — Pas de bébé s'il-te-plaît, ni de ma jolie et encore moins chérie.

   — Bien sûr, tout ce que tu souhaites.

   — Et pas d'insulte vulgaire.

   — Évidemment.


Le noiraud retira enfin sa main qui cajolait la joue de la jeune femme pour caler une de ses mèches bonde à l'arrière de son oreille.


  — Tu souhaites boire quelque chose avant qu'on s'isole ? J'offre.

   — La boisson la plus forte que vous avez.


Son timbre sonnait presque désespéré et Mia s'en voulut de paraître ainsi, aussi faible et fragile. Mais n'était-elle pas venue ici pour pouvoir être vulnérable sans pour autant se sentir en danger ? Il était difficile de se détacher des bonnes vieilles habitudes.


   — Je ne veux pas te contredire, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée. J'aurai aimé que tu sois, qu'on soit, tous deux lucides pour le reste de la soirée.

   — Je tiens très bien l'alcool.

   — Je n'en doute pas, permets moi alors de t'offrir un verre de rhum une fois qu'on aura fini ?

  — Hm, d'accord.


Silencieusement, le noiraud se redressa en attrapant le trench de Mia avant de lui tendre sa main dans un doux sourire. Ses mèches brunes étaient retombées contre son front, barrant de nouveau à la blonde le chemin pour ses pupilles. Mais la simple étreinte de ses fins doigts de pianiste tenant précautionneusement sa main réussissait à la mettre en confiance. Comme avaient pu le faire ces deux mers noires qu'elle n'avait pas eu le temps de contempler à sa guise.


   — Prépare nous un p'tit plateau avec du rhum et quelques sucreries Jungkook.


Et juste ainsi, après avoir donné ses quelques directives au barman, le noiraud emmena l'étoile brisée de l'autre côté de la salle. Ils traversèrent un couloir sombre où des portes fermées se présentaient de part et d'autre qui tirèrent à la blonde des frissons de dégoût. C'était plus fort qu'elle, la petite voix dans sa tête ne s'était pas tue, se moquant ouvertement d'elle. Tu ne peux pas être aussi pathétique que de te rabaisser à cela. Garde le peu de dignité que tu as et casses-toi d'ici. Ah, ou peut-être que tu ne sais pas ce qu'est une dignité hum ? Parce qu'après tout tu n'es qu'une p'tite put-


   — Est-ce que tout va bien ?


Perdue face à la voix dans sa pauvre petite tête, Mia ne s'était pas rendue compte qu'ils se trouvaient déjà dans une chambre. Et surtout ... surtout que sa main tremblait énormément dans la paume du noiraud. Cela faisait si longtemps que son corps n'avait pas osé exprimer devant une autre personne son malaise et la jeune étoile ne savait pas si cela était une bonne ou mauvaise chose.


   — Tu sais que je ne ferai rien de ce que tu ne souhaites pas hein ?


Sa voix profonde avait réussi à faire taire celle dans son crâne. De nouveau, comme lorsqu'ils étaient assis au bar, le noiraud secoua sa tête pour laisser le champ libre à ses prunelles sombres capturant celles vides et grises de la blonde.

Mia aurait juré y avoir vu passer quelque chose, un voile dont elle ne saurait donner de nom. Aurait-il remarqué à quel point elle était pathétique ? A quel point elle était dégoûtante ?


   — On est là pour ton plaisir.

   — Mon plaisir ...


Mia ne pouvait se résigner qu'à répéter. Son plaisir. Elle ne savait plus ce qu'il en était. Seul celui des autres importait et importe toujours. C'était ainsi, jamais elle n'avait dû se concentrer sur le sien, la blonde avait peur de ne pas savoir comment faire.

Sans qu'elle ne se rende compte, elle offrit au noiraud pour la première fois autre que de l'indifférence à travers ses pupilles. De ses yeux de biche perdue, elle observait le noiraud s'éloigner d'elle pour déposer délicatement son trench sur le dossier d'un joli fauteuil en velours rouge profond.

Elle détestait cette couleur, elle détestait cette matière ; le velours. C'était beaucoup trop doux, trop délicat pour quelque chose qui poussait à des pulsions plus bestiales. Elle détestait l'aménagement de cette chambre et ce qu'elle représentait. Mais tu ne mérites pas mieux petite salope qui n'est bonne qu'à ouvrir les cuisses. Tu ne t'attendais pas à une chambre de luxe-


   — Oui, ton plaisir. Alors détends-toi s'il-te-plaît.


Le noiraud l'avait contourné, lentement. Pas de manière précipitée ou tel un prédateur qui observait sa proie avant de la dévorer. Non, délicatement, la couvrant de son parfum envoûtant et presque rassurant, créant autour d'eux une bulle coupée du monde et des pensées grises de la blonde.


   — Ce soir, tu es celle qui décide.


Arrivé derrière elle, le noiraud laissa ses fins doigts courir le long de ses épaules.


   — Détends-toi.


Sa voix avait baissé d'une octave alors qu'il massait de manière professionnelle ses fines épaules. Ses gestes n'avaient aucun autre intérêt que celui de défaire les nœuds de chacun de ses muscles du haut de son corps.


   — Oui ... juste comme ça.


Délicatement, il avait repoussé la longue chevelure claire de la jeune femme sur l'une de ses épaules pour masser à présent sa nuque. Debout, en plein milieu de ce qui semblait être une chambre, au bout d'un lit à baldaquin, le pianiste remontait et descendait ses fins doigts le long du cou de la blonde. Il savait où appuyer pour apaiser la tension qui prenait possession de son corps. Et ce ne fut que lorsqu'il tira un soupir de satisfaction de sa part qu'il déposa un premier et délicat baiser contre sa nuque pour lui parler de nouveau.


   — Donne-moi le prénom que je devrai vénérer ce soir.


Sans qu'elle ne le souhaite, elle avait frissonné. Du contact de ses lèvres chaudes contre sa peau. De ces quelques mots qui s'échouaient contre celle-ci. De la manière dont il avait de prendre possession ainsi de son être sans aucun effort. Aucun auparavant n'avait réussi cela, et elle ne savait pas si cela était une bonne ou mauvaise chose. L'étoile brisée ne donnait jamais son vrai prénom, à aucun homme.

Mais celui-ci, il n'était pas comme les autres, elle pouvait bien lui donner n'est-ce pas ? Tsss, ce n'est qu'un gigo-


   — Tu n'es pas obligée.

   — M-Mia.

   — Mia, celle qui est aimée, un somptueux prénom.


L'entendre prononcer ainsi son prénom et sa signification alors que ses lèvres choyaient la blancheur de sa peau au creux de son cou faisait tordre son ventre. Le noiraud venait de réveiller en elle une part sombre, qu'elle détestait. L'étoile souhaitait l'entendre le répéter, inlassablement au creux de son oreille, peut-être même au creux de ses reins alors qu'il lui ferait voir les siennes, ces astres accrochés aux cieux. Elle était là pour cela après tout. La blonde voulait découvrir les différents tons qui iraint le mieux à son prénom.


   — Et ... et le tiens ?

   — Ce soir, on ne s'occupe que de toi Mia. Mais si tu y tiens, tu peux m'appeler Tae.


Bien évidemment, un surnom ... A quoi t'attendais-tu idiote ?


   — Alors Mia, que souhaites-tu faire ce soir ?


Chacun de ses mots était ponctué d'un baiser, chaud, doux, délicat pendant que ses mains s'affairaient à masser ses épaules et sa nuque.


   — Dis-moi tes fantasmes, je te les exaucerai.


Ses longues et fines mains s'aventurèrent plus bas, le long des bras de la blonde.


   — Veux-tu que je te prenne contre un mur ?


Un autre frisson prit possession de la jeune femme. Le noiraud caressait délicatement le creux de son avant-bras, y dessinant des arabesques.


   — Ou bien par derrière ... face au miroir de cette grande table de nuit pour que tu te voies atteindre la jouissance ?


Son souffle, chaud, embrasait la fine peau à l'arrière de son oreille alors qu'il s'était rapproché d'elle pour coller doucement son torse contre son dos.


   — Ou peut-être que je m'agenouille à ta merci ?


La voix qui chantait et enchantait son âme au pied d'un piano la faisait à présent flancher alors qu'il était prêt à se mettre à ses pieds. Mais était-ce qu'elle souhaitait ? Un fantasme ? Cela faisait bien longtemps qu'elle ne souhaitait plus en entendre parler.


   — Dis moi Mia ... que désire ton être, que je te chérisse ou que je te brise ?


Les bras veineux du pianiste s'étaient enroulés autour de la taille de la blonde, la capturant dans une étreinte qu'elle s'était étonnée de ne pas souhaiter quitter. Son parfum, fort et puissant lui donnait cette sensation de protection. Il ne puait pas le mâle et la dominance, c'était un parfait équilibre entre virilité et délicatesse. Son souffle s'échouant contre sa joue et son menton posé suavement sur son épaule dénudée ne faisait qu'accentuer cette impression de sécurité.


   — Quels sont ... les tarifs ?

   — On en parlera plus tard Mia, fais-moi confiance. Si c'est ta première fois dans ce genre de lieu, je souhaite d'abord te mettre à l'aise.

   — D'accord ...


Si son odeur profonde et la chaleur de son torse contre son dos ne lui faisaient pas déjà tourner la tête, Mia n'aurait pas accepté avant d'avoir pris connaissance des prix. Mais la plus petite voix dans sa tête, celle qui était timide et malgré tout audacieuse l'encourageait à lui faire confiance, de s'écouter pour une fois et de se laisser enfin aller.


   — Tae.

   — Oui Mia ?

   — Fais moi l'amour, tendrement, passionnément, comme si tu m'aimais à en crever s'il-te-plaît.


L'homme derrière elle s'était tendu subitement, ne s'attendant pas à ce genre de requête. Il en avait entendu, des plus tordus des fantasmes aux plus fous, mais il était rare voire inédit qu'on vienne le trouver pour ce genre de demande. La blonde avait senti son étreinte la quitter, lui laissant un froid gris l'envahir, un vide effrayant l'englober.

Tae l'avait de nouveau contournée, toujours de manière douce et délicate, mais pour cette fois-ci se placer face à elle.


   — Mia ... permets moi de te poser une seule question avant.

   — Hm.

   — Est-ce que ce sera ta première fois ?

   — Non.


Le noiraud avait laissé champ libre à ses pupilles pour analyser celles de la blonde. Il semblait l'analyser afin de tenter d'y déceler un quelconque mensonge. Mais Mia ne mentait pas, cela ne sera pas son premier rapport sexuel. Enfin ...


   — Si ce qui te préoccupe est est-ce que je suis vierge ou non, alors la réponse et non, je ne le suis plus.


Son ton n'était pas sec, mais quelque part, en elle Mia n'aimait pas forcément en parler. Elle ne pouvait s'empêcher de rompre le contact visuel sentant un poids lourd se poser sur sa poitrine. Il la jugeait. Bien sûr, parce que c'est ce que tu mérites petite salope. Qu'on te juge pour toutes ces choses sales que tu as faites-


   — Eeh, d'accord détend toi princesse.


De fins doigts vinrent relever le menton de la blonde pour de nouveau pouvoir avoir accès à ses billes grises et fades. Et Mia le détestait pour avoir cet effet sur elle et surtout avoir le pouvoir de faire taire si rapidement cette voix agaçante, rabaissante et bavarde dans sa tête. La blonde avait peur d'en être rapidement accro.


   — Si c'est ce que tu souhaites, alors ce soir je te ferai l'amour tel un amant qui ne se voit pas vivre sans toi, Mia.


Les fins doigts qui tenaient le menton de la jeune femme glissèrent plus haut pour caler une mèche rebelle à l'arrière de son oreille, dans un tendre sourire. Sourire qu'il vint déposer délicatement contre le front de la jeune femme, l'enveloppant un peu plus dans une bulle rassurante.


   — Viens.


Entrelaçant ses doigts aux siens, le noiraud la dirigea au pied du grand lit à baldaquin dont les draps étaient encore proprement faits pour l'y faire asseoir. Il la surplombait de sa posture, ainsi debout en la regardant de haut. Mais il n'y avait rien dans ses gestes qui traduisait une dominance imposée. Surtout lorsqu'il s'éloigna d'elle pour faire face aux rideaux qu'il tira de part et d'autre d'une baie vitrée. La vue donnait sur une cour, vide et peu aménagée, mais surtout, elle apportait le noir de la nuit qui s'effritait peu à peu pour laisser place au jour.

Semblant satisfait de ses gestes, le pianiste offrit de nouveau toute son attention à la blonde qui n'avait détaché son regard de lui. Son cœur battait fortement, appréhendant la suite des événements. Elle avait ... peur. Peur de finalement ressentir aucun plaisir de la situation, peur de se sentir que plus pathétique. Ah, parce que tu crois que tu peux tomber plus bas que terre ? La voilà de nouveau cette voix insupportable qui lui rappelait à quel point elle ne valait rien. Mia sentait de nouveau ses mains trembler de ce trop plein de choses qui l'envahissait. Elle souhaitait s'en débarrasser, n'être plus qu'une coquille vide. Vide de toutes émotions, sensations et réactions pour devenir un pantin si aisément manipulable.

Mais la vie n'était pas ainsi faite, elle pouvait être une marionnette, mais sera toujours envahie d'un tas d'émotions. Alors elle se contenta de laisser ses doigts courir le long des draps, dans l'espoir de camoufler ses tremblements et d'essuyer délicatement la sueur qui perlait au creux de ses paumes moites. Son souffle qu'elle tentait de réguler n'était que chaos.


   — Pourquoi avoir ouvert les rideaux et éteint la lumière ?


Le pianiste n'était revenu vers elle qu'une fois les lumières éteintes, les plongeant dans une nuit sombre, mais pas assez. Un peu comme le gris de son regard, un peu comme le filtre par lequel Mia semblait y voir la vie. La blonde ne comprenait pas pourquoi il faisait cela.


   — Je veux rendre les étoiles jalouses de nos ébats et te faire l'amour à en faire rougir les cieux pour réveiller le soleil.


Ils se distinguaient à peine dans cette nuit étoilée, mais Mia le sentait s'approcher à l'odeur musquée qui se faisait plus forte, l'entendait s'agenouiller au son de son pantalon en toile qui rencontrait le sol et ressentait le toucher de sa peau suave contre la sienne. De fins doigts, doux et chauds parcouraient la courbe de ses mollets, caressant tendrement l'opaline épiderme de ses jambes avant de la déchausser. Un pied après l'autre, le dénommé Tae s'appliquait à la manipuler délicatement, laissant ses phalanges découvrir timidement la douceur de l'enveloppe charnelle de la blonde. Dans un silence où Mia n'entendait que cette insupportable voix ainsi que les hurlements de son cœur frappant contre sa poitrine, elle ressentait à peine la délicatesse du noiraud.

Elle n'en était pas habituée, c'était étrange et presque dérangeant. La nuit prenait de plus en plus de place dans la pièce. Le noir accompagné de la voix insupportable dans sa tête s'amusaient à s'approcher d'elle, l'étouffer petit à petit. Les caresses du bouclé n'existaient plus, seuls les frissons désagréables prenaient l'entière possession de son être. Non, ce n'était pas ce qu'elle souhaitait pour ce soir.

Tu as beau lui demander de te faire l'amour, tu sais que tu ne le mérites pas p'tite salope. Non, elle en avait le droit elle aussi.

T'es pathétique à mendier un amour factice, même pas capable d'être réellement aimée tss, tu ne sais que te faire baiser. Non, non, elle pouvait être aimée.

Tu vas t'endormir avec ces préliminaires pénibles et cucul, il ne te fera pas hurler et gémir comme la chienne que tu es. Non, non, non elle ne voulait ni hurler ni pleurer. Mia voulait être aimée, chérie.


   — Parle moi s'il te plaît.


Sa voix avait sonné beaucoup plus désespérée qu'elle ne l'aurait souhaité. Brisée.


   — Bien sûr princesse.

Princesse ? La reine des putes qu'il aurait dû dire.


   — Fais les taire je t'en supplie. Ai-aime-moi.


Tae se redressa légèrement, non pour surplomber la jeune blonde à la robe au velours noir mais pour être à sa hauteur. A genoux face à elle et à travers la nuit qui se profilait dans la chambre, le bouclé attrapa le visage de l'étoile brisé en coupe pour tenter de capturer son regard dans le sien.


   — Regarde moi Mia.


Sa voix, profonde et tendre, s'imposait d'elle-même. La blonde ne pouvait qu'obéir, oubliant le temps de quelques instants la voix aiguë qui la lynchait.


   — Tu sais pourquoi j'ai réellement éteint la lumière ?

Alors qu'il posait sa question, ses fins doigts traçaient des courbes infinies sur les joues opalines de la jeune femme.


   — Parce que je ne veux en aucun cas te gêner ou t'aimer pour ton corps.

Il te dit ça parce qu'il a pitié de toi idiote. Non.


    — Parce que je veux te faire sentir aimée pour ce que tu es.


Tu n'es rien d'autre qu'une pauvre merde. Qu'y a-t-il à aimer là-dedans ? Non, non.


    — Je ne sais pas ce que tu as vécu ou ce que tu subis mais je te promets que lorsque les rayons du soleil viendront illuminer cette chambre, tu te sentiras comblée d'amour, tu ne te rendras même pas compte que le jour se sera levé.


Mia ne s'était même pas aperçue qu'il l'avait fait relever. Ils étaient de nouveau tous deux debout face au lit à baldaquin. Tae glissait ses mains le long de ses bras dans une douce et longue caresse alors qu'il déposa un premier baiser sur son front.


   — Concentre-toi sur moi.


Ses fins doigts finirent leur trajet au creux des mains de Mia dont il entrelaça les doigts aux siens.


   — Sur mon toucher.


Un autre baiser sur le bout de son nez et il lui fit précautionneusement contourner le lit, toujours face à face et dans le noir.


   — Et ce qu'il te fait ressentir.


Malgré la nuit qui prenait lentement fin, Mia arrivait à apercevoir les pupilles beaucoup plus sombres du pianiste.

Pianiste qui eut fini par être installé assis, contre la tête de lit, l'une de ses mains encore emprisonnées dans celle de la blonde.


   — Viens, rejoins moi pour que je te montre à quel point tu mérites d'être choyée.


Sa voix, profonde et tendre, s'imposait d'elle-même. Mia ne pouvait que suivre ce qu'il lui demandait avec tant de douceur, oubliant le temps de quelques instants la peur qui lui tiraillait les entrailles.

Elle avait le droit d'être aimée. Tu n'es faite que pour être maltraitée. Elle avait le droit qu'on prenne soin d'elle.

Dans la nuit qui s'échappait progressivement, Mia s'installa doucement sur les cuisses du bouclé, ses jambes de part et d'autre de son bassin. La blonde fixa le torse vêtu d'une chemise de Tae ne sachant que faire, où déposer ses dextres, que dire. Cette situation était étrange, gênante et peut-être surtout une mauvaise idée, Mia ne savait que faire. Le jeune pianiste sembla le remarquer puisqu'il attrapa ses deux mains pour les amener l'une à la suite de l'autre, embrassant délicatement le dos de celles-ci.


   — Respire, je ne te ferai rien que tu ne souhaites pas.


Il déposa les mains de la blonde contre ses épaules avant de glisser les siennes sur celles dénudées de Mia.


   — Tu as une peau si douce.


Ses fines phalanges de pianistes effleuraient tendrement cette peau blanche. Elles dessinaient des arabesques alors que ses lèvres se rapprochaient de la courbe d'une épaule pour y déposer un premier baiser faisant fleurir au creux du ventre de la blonde une sensation étrange et chaude. Jamais, jamais elle ne fut ainsi choyée. Ce n'était que le début, un premier baiser et quelques caresses et le cœur de l'étoile au regard brisé battait déjà d'un rythme nouveau, profond et puissant.


   — Cette robe te va à ravir.


Les lèvres du noiraud découvraient sous le regard attentif de Mia chaque recoin du creux de son cou de ses lippes chaudes et délicates, semant à chaque baiser un doux frisson de bien-être s'épanouissant en elle. La blonde savourait chaque caresse dans un soupir qui apaisait ce qui restait de son âme. Ses mains aux fins doigts finement manucurés étaient restées figées contre le tissus blanc de la chemise de Tae. Elle ne savait que faire, crispant simplement ses doigts contre lui lorsqu'il descendit prudemment le haut de sa robe sans bretelle.


   — Tu es magnifique.


Poitrine dénudée à la merci de ses mains d'artiste, assise là sur ses cuisses aux muscles confortables, Mia ne pouvait se résigner qu'à inspirer de profondes bouffées d'air en ressentant Tae redessiner le galbe d'un sein comme s'il caressait le clavier bicolore de son piano. Et si le noir n'avait pas pris place entre eux, il aurait peut-être eu cette impression de parcourir son piano des doigts face aux taches parsemées sur la poitrine de la blonde. Il ne les voyait pas, n'en avait pas conscience mais Mia les ressentait. Chaque petite tâche violette, suçons colorant cette peau si blanche lui consumait l'épiderme, mais surtout son être tout entier.

Heureusement qu'il a éteint les lumières hein ? Sinon il aurait vu à quel point tu n'es qu'une dévergondée et qu'il n'est pas le seul à avoir goûté à ces seins. La voilà de retour cette voix agaçante qui n'en ratait pas une pour lui rappeler à quel point elle n'était rien d'autre qu'une trainée.


   — Tout va bien princesse ? Tu veux qu'on arrête ?


Le bouclé avait ressenti Mia se tendre contre son toucher.


   — Continue, s'il-te-plaît.


Comme si cela ne suffisait pas, le noiraud préféra relever son regard pour plonger dans ce monde fait de nuances de gris malgré la nuit, pour s'assurer de son accord. Et peut-être que l'aube commençait déjà à prendre place parce qu'il pouvait y lire tant de choses en ces iris aux pupilles dilatées par la peur, l'angoisse.

On disait que les yeux sont les fenêtres de l'âme, l'univers d'un être et ce soir Tae venait de tomber sur une fenêtre au chambranle cassé, il ne savait pas si ce qu'il y voyait était réel. Il y distinguait une galaxie de souffrance, des planètes de traumatisme et des centaines, des milliers d'étoiles, cicatrices, qui coloraient cet univers.

Il n'avait pas le droit de l'embrasser, il le savait, Mia le savait, mais c'était sans se rendre compte que ses lèvres se dirigèrent vers celles de la blonde avant de glisser plus bas pour embrasser délicatement son menton, juste en dessous de sa lèvre inférieure. Comme pour la rassurer. Comme pour lui dire qu'il avait pu voir à travers ses tremblements. Comme pour lui dire qu'il la comprenait.


   — Tu mérites d'être aimée.


Le parfum musqué du noiraud les enlaçait tendrement alors qu'il laissait de nouveau courir ses lèvres contre la peau de l'étoile brisée. Ses doigts parcouraient, caressaient, stimulaient d'une manière si suave qu'ils laissaient derrière eux un chemin de frissons agréables. Mia sentait son souffle embraser la délicate peau torturée de sa poitrine pour venir embrasser chacune de ses horribles taches comme s'il les voyait lui aussi, comme s'il ressentait la brûlure qu'elles lui provoquaient. Et peut-être que l'aube qui se faufilait lui permettait de les voir ?


   — Tu es aussi précieuse qu'un trésor, princesse.


Dans la nuit qui s'échappait, le pianiste finit par découvrir de toute tenue l'étoile brisée qui n'avait plus aucun éclat et qui pourtant à chacun de ses touchers renaissait lentement de ses cendres. Au regard des astres là-haut qui scintillaient perchés sur la toile céleste, ils n'étaient que deux silhouettes se mouvant lentement d'où une lumière se mettait à prendre vie. Mais de plus près, dans cette chambre, les premières lueurs de l'aube s'y faufilaient. On pouvait y voir deux corps qui lentement ne firent plus qu'un.

La robe de velours nuit s'était échouée plus loin auprès de la chemise blanche, le pantalon de toile et les sous-vêtements qui leur tenaient compagnie. Et sur les draps, il y avait de faibles gémissements, de profondes respirations et des doux mots murmurés. Le pianiste dont les boucles se mirent à briller de sueurs par l'effort de son corps aimant délicatement celui de l'étoile brisée n'avait pas cessé de la louer, lui répéter à quel point son être était un joyaux, à quel point elle était parfaite.

De sa voix éreintée par l'effort, grave et profonde, il avait réussi à faire taire cette voix vicieuse qui torturait Mia. De ses coups de reins, délicats et profonds, il l'aimait, de ses mains aux fins doigts, il la chérissait.

Le visage enfoui au creux du cou du dénommé Tae, ses phalanges se perdant dans les mèches ébènes du pianiste, Mia se sentait pour la première fois depuis une éternité, vivante, aimée, importante. Elle ne savait pas quand, mais des larmes, un sillon de perles salées s'écoulait de ses paupières closes. Peut-être pleurait-elle d'un trop plein de sensations, d'un trop plein d'émotions ou de son être vide qui se sentait enfin entier, comblé, vivre sous le toucher d'une personne aimante, qui la considérait pour ce qu'elle était et non en tant qu'objet.

Là, au creux de ses bras musclés et dénudés qui maintenaient sa taille d'une poigne ni trop possessive, ni trop puissante, Mia se mouvait doucement à l'encontre de ceux du bassin du noiraud. Il plongeait en elle, comme pour la découvrir un peu plus en profondeur alors qu'il la maintenait contre la peau ardente de son torse hâlé.

Et Tae avait raison, les étoiles étaient tant jalouses de leur ébats parfumé de bienveillance qu'elles quittèrent la toile céleste, ne laissant qu'une seule étoile sur Terre, Mia, étinceler de cet amour qu'il lui offrait. Les cieux se mirent à rougir au rythme de leurs mouvements de bassins à la cadence ni trop prononcée ni trop lente, juste parfaite, harmonisée par leurs profonds soupirs, convoitant le soleil pour accompagner la douce bulle ardente qui les entourait. Et Mia, comblée d'amour ne s'était pas rendue compte qu'on pouvait désormais apercevoir leurs ombres danser à l'image de leur union contre la tête de lit.

Là, la peau si blanche et pure de Mia ne semblait plus aussi candide que sous sa robe de velours ébène. Là, nue contre la peau hâlée et perlée de sueur du pianiste et sous les rayons timides du soleil qui se faufilaient dans cette bulle d'intimité, ils dévoilèrent une tout autre galaxie sur son épiderme. Là, la douceur de sa poitrine était parsemée de tâches violettes, rouges et certaines jaunies, étoiles et planètes laissées par le passages d'autres lèvres que celles du pianiste. Là, sur les galbes de ces cuisses fermes appelant à la convoitise vivaient aussi d'autres planètes et étoiles rehaussant l'indécence de son être. Là, dévoilée et à la merci de ses fines mains d'artiste Mia n'avait plus rien de pur.

L'étoile brisée s'était pleinement dévoilée et jamais, jamais elle ne s'était jamais sentie aussi bien et sécure dans une étreinte sensuelle que dans les bras légèrement veineux du noiraud. Sa voix basse et grave qui lui chuchotait des douceurs ne faisait qu'agrandir cette boule de chaleur naissant au creux de ses reins.


𝑚𝑖𝑎


Ses fins doigts manucurés s'amusaient à s'enrouler autour des mèches couleurs nuits ne sachant que faire de toutes ces nouvelles sensations qui creusaient dans le bas de son ventre.


𝑚𝑖𝑎


Savourant les caresses sur le creux de ses reins, elle ne pouvait qu'en réclamer davantage, frissonnant à chacun de ses contacts.


𝑚𝑖𝑎, 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑡'𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒


Ressentant les grandes mains du pianiste empoigner ses fesses pour la manipuler à sa guise, l'étoile plus si brisée que cela ne pouvait que mordiller ses lèvres, surprise par cette nouvelle cadence.


𝑚𝑖𝑎, 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑎𝑚𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑐𝘩𝑎𝑛𝑡𝑒𝑟


Recroquevillée contre lui, dans ses bras musclés et protecteurs, Mia osa enfin se laisser pleinement aller, comme jamais elle n'avait osé le penser. Elle ne simulait pas, ne surjouait pas son plaisir, la blonde gémissait enfin, éprise par le talent qu'avait Tae de l'aimer.

Le noiraud était un artiste.

Il avait l'art d'aimer, comme l'art de détruire chacune des barrières de la blonde pour ne faire d'elle qu'une masse gémissante de plaisir. Et contrairement à ce qu'elle avait connu jusqu'ici, il ne mouvait pas à la recherche de sa propre jouissance mais celle de l'étoile étincelante assise contre lui.


𝑚𝑖𝑎


Et comme lui, Mia était aussi une artiste.

Elle avait l'art de faire de son corps un écrin à qui souhaitait s'y réfugier, de toute manière possible, de la plus violente à la plus vulgaire.


𝑚𝑖𝑎


Dans cette pièce où l'aube s'était annoncé et illuminait à présent clairement l'entièreté de la pièce se mouvaient deux silhouettes qu'on peinait à distinguer, ils ne faisaient qu'un, tendrement, presque amoureusement et passionnément. Le pianiste ne faisait plus que vénérer de la plus fougueuse des manières l'étoile entre ses mains, de son corps, de son âme et de sa voix, grave et profonde, répétant tel un mantra son prénom au creux de son oreille. Son souffle chaud, ardent s'échouait sur cette peau opaline qui n'appellait que ses lèvres pour être marquée de manière fiévreuse, mais il n'en fit rien. Il ne lui avait pas demandé le consentement.


𝑚𝑖𝑎


Elle s'approchait des cieux, il pouvait le ressentir au souffle qui s'échouait contre la peau perlée de sueur de son cou, à la manière frénétique de tirer sur les petites mèches ébènes sur sa nuque, à celle de trembler contre lui à chacun de ses mouvements passionné en elle mais surtout, à la manière qu'elle avait de se resserrer autour de lui de manière désordonnée mettant à rude épreuve son endurance.


𝑚𝑖𝑎


Tae était un artiste.

Il avait l'art d'assouvir un quelconque besoin de chacune de ses clientes. Et ce soir encore, il avait réussi à tenir sa promesse, la femme au creux de ses bras peinait à reprendre son souffle après la foudroyante jouissance qu'il lui avait offerte.


𝑚𝑖𝑎


Rabattant un drap frais sur eux, le noiraud redessinait du bout des doigts le tracé de son échine en parsemant sa tempe de quelques baisers papillon. Seul le son de leur cœur cognant contre leur poitrine l'un contre l'autre se faisait entendre dans cette chambre.


𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑝𝑎𝑟𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒 𝑝'𝑡𝑖𝑡 𝑎𝑛𝑔𝑒.


Mia n'était pas un ange. Elle était loin de l'être. Elle, ce qu'elle était, c'était un monstre provenant tout droit des enfers où la luxure et la débauche régissaient son quotidien. Un peu comme Tae.

Mais ce petit mensonge, cette illusion d'être aimée et chérie était si ensorcelante, si apaisante qu'elle ne souhaitait pas en sortir. L'étoile qui perdait de nouveau de son éclat désirait rester ainsi, recroquevillée contre cet homme au toucher réconfortant, apaisant. Sa peau dorée contre la sienne plus blanche lui donnait cette étrange sensation d'être enfin chez elle, à la maison.

Quand bien même elle savait que tous ces doux moments n'étaient qu'illusions, Mia s'en était abreuvé de chacun d'entre eux, puisant dans leur puissance sécurisante pour nourrir son cœur longtemps éteint et son âme très froide.

Mais même les plus beaux des rêves prenaient fin à un moment donné et il était temps pour que celui de Mia se termine. Le retour à Terre allait être effroyable, froid et glaçant mais la blonde ne pouvait rester éternellement enfouie dans ses bras réconfortants qui ne lui appartenaient que le temps de quelques billets.


   — Tu sens bon.


Elle avait cette impression de devoir briser le silence, de parler pour tenter de quitter le nuage de plaisir dans lequel elle était plongée. Sa voix était encore marquée par le bien-être qu'elle avait goûté et ses membres peinaient encore à cesser de trembler. Le noiraud ne lui répondit que d'un énième baiser contre son front et une caresse sur l'une de ses cuisses nues qui entourait encore la taille du pianiste.


   — Merci ... pour tout.


L'étoile ressentait le besoin de le remercier. Il lui avait offert quelque chose que personne encore ne lui avait daigné lui offrir, de la douceur, de la sécurité et du bien-être. Et même après, il était doué et savait s'y prendre en aftercare.


   — C'est normal Mia.


Bien sûr que c'était normal, tu vas le payer pour ça. Et la voilà de retour ... cette voix parasite dans sa petite tête. Elle n'était jamais bien trop loin, la hantant jusqu'au bout, elle lui collait à la peau, ou à l'âme.


   — Est-ce que tu souhaites toujours boire quelque chose ?


Elle n'en avait plus vraiment besoin, Mia était déjà ivre de cette sensation entêtante de planer sur des nuages, c'était l'effet des bras rassurants qui l'enfermaient dans cette étreinte, chaude, apaisante. Aucun alcool ne pourrait lui donner ne serait-ce qu'un infime aperçu de ce qu'elle ressentait à présent.


   — Non merci, mais est-ce que ...


La blonde était hésitante, avait-elle le droit de lui demander ? Après tout, il avait déjà fini son travail et donner ce qu'elle souhaitait, l'étoile légèrement scintillante n'avait plus rien à faire là, tout contre lui, il était temps pour elle de partir.


   — Dis moi Mia.


Ce n'était qu'un chuchotis s'échouant contre la douce peau de sa joue parsemée de délicats baisers par les lèvres du noiraud.


   — Est-ce que tu peux chanter ? Juste un peu s'il te plait, le temps que je reprenne mes esprits.


T'es conne ou quoi ? Qu'il te chante une berceuse tant qu'on y est et qu'il te borde hein ? Voilà pourquoi elle souhaitait qu'il chante. Pour meubler le silence pesant qui avait repris ses droits dans la chambre, mais surtout pour faire taire cette voix provenant tout droit de l'enfer de sa tête.

Le pianiste n'avait pas cessé de faire courir ses doigts le long des vertèbres de son dos, comme s'ils dansaient contre son précieux clavier bicolore, mais le silence était trop long. Sa chaleur était toujours aussi apaisante, aussi réconfortante, mais le silence était toujours là. Tu viens de te ridiculiser avec succès en dépassant la limite bravo ! Tu as réellement cru que quelques baisers, mots doux et il sera à ta merci. A part te prendre comme tu le lui as demandé, il ne fera rien d'autre, il n'attend que ton argent et que tu te casses, tu devrais être bien placée pour le savoir non ? Que les clients collants et longs sont les plus agaçants ?


   — Oublie ce que j'ai dis, c'est bê-


𝑘𝑖𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑜𝑛 𝑡𝘩𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑒𝘩𝑒𝑎𝑑𝑠 𝑜𝑓 𝑡𝘩𝑒 𝑙𝑜𝑣𝑒𝑟𝑠


Une voix, profonde et ensorcelante la coupa dans sa panique. Mia avait tenté de se relever, mais une main ferme ramena de nouveau son visage au creux du cou du noiraud.


𝑤𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒𝑑 𝑖𝑛 𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑟𝑚𝑠


Ce n'était pas la même chanson qui l'avait accueillie au bar, mais elle avait tout autant le même effet, captivant tous ses sens. Et surtout ... surtout faisant taire cette atrocité de voix qui lui rappelait à quel point elle n'était rien d'autre qu'une erreur, sale et sans aucune valeur. Là, dans ses bras, contre sa peau suave au teinte dorée, nue contre la sienne, Mia se sentait enfin quelqu'un et non rien. Une personne, entière, méritant d'être aimée.


𝑦𝑜𝑢'𝑣𝑒 𝑏𝑒𝑒𝑛 𝘩𝑖𝑑𝑖𝑛𝑔 𝑡𝘩𝑒𝑚 𝑖𝑛


Oui, elle souhaitait s'y réfugier du monde pour l'éternité et même si cela signifiait devoir y mettre toutes ses économies. Parce qu'à cet instant plus rien n'était plus aussi précieux que cette sensation de bien-être qu'il lui offrait, au prix de quelques billets, ni ses études coûteuses à la prestigieuse école de médecine, ni les soins de son père dans ce centre de désintox.


𝘩𝑜𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑑 𝑜𝑢𝑡 𝑝𝑖𝑎𝑛𝑜𝑠 𝑙𝑒𝑓𝑡 𝑖𝑛 𝑡𝘩𝑒 𝑑𝑎𝑟𝑘


Il n'avait pas besoin de piano pour l'accompagner. Son aura, sa prestance et son parfum suffisaient. Et puis, il y avait le cœur de Mia qui frappait timidement contre sa poitrine et celle du noiraud pour accompagner les paroles qui s'envolaient de ses lèvres tentatrices. Il y avait son souffle apaisé qui s'échouait sur cette peau hâlée, faisant crépiter de discrets frissons et celui du bouclé caressant la joue rosie de Mia. Il y avait les délicats doigts de l'étoile qui découvraient le grain de sa peau, se baladant sur les quelque chemins griffés qu'elle lui avait dessinés sur son dos basané et ceux de Tae qui s'emmêlaient tendrement dans sa chevelure dorée.


𝑔𝑜𝑡 𝑡𝘩𝑒 𝑚𝑢𝑠𝑖𝑐 𝑖𝑛 𝑦𝑜𝑢 𝑏𝑎𝑏𝑦, 𝑡𝑒𝑙𝑙 𝑚𝑒 𝑤𝘩𝑦


Elle était la musique qui accompagnait ses paroles chantées.


𝑔𝑜𝑡 𝑡𝘩𝑒 𝑚𝑢𝑠𝑖𝑐 𝑖𝑛 𝑦𝑜𝑢 𝑏𝑎𝑏𝑦, 𝑡𝑒𝑙𝑙 𝑚𝑒 𝑤𝘩𝑦


Il était la musique qui accompagnait ses propres paroles chantées.


𝑦𝑜𝑢'𝑣𝑒 𝑏𝑒𝑒𝑛 𝑙𝑜𝑐𝑘𝑒𝑑 𝑖𝑛 𝑡𝘩𝑒𝑟𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑒𝑣𝑒𝑟


Ils étaient cette musique qu'ils n'arrivaient pas encore à percevoir. Ils étaient ces instruments mal accordés, mal aimés et qui pourtant, lorsqu'on ose y toucher pour tenter de jouer quelque notes passionnément nous offraient une mélodie des plus enchanteresses.


𝑎𝑛𝑑 𝑡𝘩𝑒𝑦 𝑗𝑢𝑠𝑡 𝑐𝑎𝑛'𝑡 𝑠𝑎𝑦 𝑔𝑜𝑜𝑑𝑏𝑦𝑒


Ils étaient ces instruments, conçus des enfers lubriques prêts à vous emmener de leur douce mélodie au paradis voluptueux.


𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑖𝑝𝑠, 𝑚𝑦 𝑙𝑖𝑝𝑠, 𝑎𝑝𝑜𝑐𝑎𝑙𝑦𝑝𝑠𝑒


Et à deux, ils avaient créé sans le savoir un enfer paradisiaque, où ils étaient dieux, démons et anges. Des anges déchus se soignant de l'illusion d'un amour impossible que les démons sur Terre leur ont abruptement volé et les dieux condamnés.





⎯ heaven pain ⎯


nda : hey mes précieux papillons ! j'espère que vous allez bien et joyeuse Saint-Valentin <3

premièrement je tenais à dire que je ne souhaite en aucun cas romantiser la prostitution ou l'embellir d'un filtre pailleté ou autre mais simplement utiliser ce contexte pour cette histoire. sur ce, j'espère de tout coeur que cette première partie vous à plu ! j'ai vraiment pris plaisir à l'écrire et j'ai déjà super hâte de vous publier la suite. je vous donne pour cela rendez-vous le samedi 26 février à 18h30 si tout vas bien pour la seconde partie de cette histoire 🥀

je tiens à remercier ma super bêta lectrice d'amour Akamikeko pour m'avoir aidé à améliorer ce texte et mon adorable correctrice  taemots 


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro