1 ~ ADRIEN

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Une fois de plus, je soupire dans la voiture, je n'en reviens pas que nous soyons obligés de quitter la maison, de déménager sans même savoir où nous allons, c'est comme foncer, tête baissée, dans l'inconnu, bien que ce soit ce que j'ai l'habitude de faire, actuellement, il s'agit de quelque chose de non adapté à notre situation. Voilà que je me mets à parler comme la conseillère d'orientation du lycée. Ses conseils étaient vraiment à chier.

- Est-ce que tu peux, juste quelques instants, arrêter de souffler s'il te plaît Adrien ? rétorque mon père en conduisant

Je tourne les yeux vers lui pendant quelques petites secondes avant de regarder à nouveau la route, cela va faire cinq heures que nous roulons, 'fin, que mon père conduit, et que je suis assis à côté de lui à regarder partout. Je m'ennuie, et le fait que la radio soit éteinte ne m'aide aucunement, il fait nuit noire dehors, les lampadaires de la ville sont les seules sources de lumière. 

- Tu sais bien pourquoi on fait tout ça, on n'a pas le choix...J'ai pas le choix. Mais on est bientôt arrivés. Je sais que c'est compliqué, à ton âge, de déménager, comme ça, du jour au lendemain, mais crois-moi, tu te referas des amis, et des copines, tu en auras d'autres.

Je soupire comme seule réponse, je quittais vraiment tout, mais je n'avais pas eu mon mot à dire, mais, même si je l'avais eu, il n'aurait pas compté, alors autant râler en silence pour le moment. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, nous finissons par arriver devant une assez grande maison, très chic, très moderne, mais assez jolie, ça lui donne un petit charme. Mon père se gare près de cette dernière et nous descendons rapidement. Le petit portail qui nous séparait de l'immense jardin entourant la maison est ouvert, nous laissant donc entrer à l'intérieur. 

- Par pitié, ne sois pas impoli, ils nous accueillent gentiment, alors soit souriant, ou en tout cas, un minimum enjoué s'il te plaît, ne fais pas la gueule, c'est tout ce que je te demande.

C'est déjà beaucoup trop. Je souffle en hochant cependant la tête, ouais, je veux bien faire ça, parce qu'on en a besoin, enfin, je crois, j'en sais rien, je me dis que, peut-être, en me répétant les paroles de mon père, j'arriverais sûrement à le croire, pour le moment, ça ne marche pas beaucoup. On avance donc en direction de l'entrée, et une fois arrivée, mon paternel frappe à la porte, cette dernière finit par s'ouvrir, laissant place à une femme assez âgée, pleine de rides, avec un grand sourire qui nous invite à rentrer, se déplaçant vers une sorte de salon avant de s'installer autour d'une table en nous proposant de faire de même, ce que nous faisons.

- Raphaël Curtis ! Ça fait si longtemps que je ne t'ai pas vu !

- Emma, oui, ça fait longtemps, cinq ans si je me souviens bien ! Tu n'as pas changé en tout cas, je suis content de te revoir, enfin si, tu as changé, tu as vieilli

- Moi vieilli ? Et toi alors ? Non mais, regarde toi, je rêve ou ce sont des cheveux blancs que je vois ?

- Ouais, c'est vrai, j'en ai quelques uns, mais moi, au moins, j'ai pas des rides partout sur le visage

Je hausse les sourcils tandis qu'ils continuent de se lancer des pics, comme si je n'existais pas. Au bout de quelques instants, je finis par me racler la gorge en fronçant légèrement les sourcils, je vois que la femme fronce les siens aussi en venant poser ses yeux marrons sur moi.

- Oh, je te présente mon fils, Adrien, mon père me tape dans le bras en gardant les yeux sur cette Emma, il a 17ans, je l'ai inscrit au lycée de la ville.

- Adrien ! Enchanté de te rencontrer enfin ! Ton père m'a beaucoup parlé de toi, il paraît que tu jouais au football dans ton lycée ? Le nôtre n'a pas d'équipe de foot, mais il a une équipe de baseball, tu penses que ça pourra t'intéresser ?

Le baseball c'est pour les tafioles. Je me pince les lèvres en la regardant, ne répondant pas, je n'en ai pas envie, je ne parle que lorsque c'est utile, et là, je n'en vois pas l'utilité.

- Il n'est pas très causant, ne lui en tiens pas rigueur, mais je suis sûr que le baseball l'intéressera

- Oh, je vois. Mais c'est cool, tu iras au lycée avec ma fille, elle a le même âge que toi, et avec un peu de chance, vous serez dans la même classe, elle te fera visiter l'établissement.

Génial, une adolescente inconnue, elle va sûrement être coincée, avec des grosses lunettes, incapable de dire trois mots sans bafouiller, les filles de riche sont toujours comme ça. Je vis un vrai cauchemar.

- Et, d'ailleurs, quand on y pense, où est ta fille ? Je ne la vois pas. On est pourtant assez tard dans la nuit

- Elle rentrera plus tard, ou demain, je ne sais plus ce qu'elle m'a dit, mais vous la verrez bientôt. Excusez moi, mais je suis vraiment fatiguée, j'ai très peu dormi la nuit dernière. Je vais vous montrer vos chambres.

Emma sourit et se lève en nous invitant à la suivre, ce que nous faisons rapidement. Mon père et elle continuent de discuter alors que nous marchons dans un couloir derrière l'escalier. La femme ouvre la porte pour montrer une chambre, nous disant que c'est celle où dormira mon père, ce dernier nous abandonne d'ailleurs ici. Vient ensuite mon tour, elle m'emmène à l'étage et ouvre une porte, derrière laquelle se cache aussi une chambre reliée à ce qui ressemble le plus à une salle de bain.

- Pendant que ton père n'est pas là, sache que si tu veux fumer, mets toi sur le balcon, mais interdiction de fumer autre chose que des cigarettes. Et si ton père ne le sait pas, sache que sa fenêtre est juste en dessous de la tienne, alors, prends un cendrier. Interdiction d'inviter de filles ici, ou de mecs, peu importe.

Elle me sourit, amusé par la situation. Mais pour qui elle se prends ? Elle croit qu'elle va pouvoir être mon "amie" avec ça ? Je souffle en venant poser mon sac sur le lit, la chambre est immense, y'a un grand bureau, une baie vitrée menant sur un petit balcon, une grande armoire et une porte ouverte sur la salle de bain.

- Je tiens juste à te prévenir. Tu es un adolescent, ton taux d'hormones est instable, cependant, interdiction de toucher à ma fille, c'est clair ? Je sais que, pour ton petit cerveau, je ne suis qu'une vieille femme inoffensive, mais, je peux être dangereuse quand je le veux. Tu peux sortir, coucher, avec qui tu veux, c'est ton soucis, mais elle, t'a pas le droit.

Elle me regarde d'un regard très sérieux, elle ne plaisante pas là dessus. Elle finit par repartir sans rien me dire de plus. Elle pense vraiment que sa grosse fille coincée m'intéressera ? C'est en soupirant que je me dirige vers la salle de bain pour regarder à quoi elle ressemble. Une grande baignoire, une douche, des chiottes, un lavabo, et une autre porte. Je fronce les sourcils en venant l'ouvrir, me montrant alors une chambre, sûrement celle de la fille d'Emma.

Alors, à quel genre de fille a-t-on à faire ? Je rentre donc dans la pièce, observant ce qu'il y a dedans. C'est étonnamment vide, la déco sur les murs est quasi inexistante, il n'y a que quelques posters de je ne sais quoi, on dirait des couvertures de livre, je vois d'ailleurs une étagère qui en est rempli. Une intello, évidemment, fallait que ce soit une intello coincée qui sort pas le nez des bouquins. Je me pince les lèvres en continuant de regarder partout, son ordinateur est éteint, je ne peut rien apprendre sur elle, ça ne m'intéresse pas, je veux juste savoir qui va vivre avec moi, à mon plus grand malheur.

Je souffle en sortant de cette pièce pour aller prendre une longue douche, j'ai besoin de me débarrasser de mon agacement, et de toutes ces émotions négatives qui me submergent depuis que mon père a pris la décision de partir. Je reste un long moment sous l'eau chaude, utilisant la première serviette qui me vient pour me sécher une fois sorti. Je me rhabille et vient me mettre sur le lit pour allumer la télévision en face de moi, mettant des chaines abrutissantes.

Je grogne en sentant une lumière sur mon visage et ouvre les yeux, le soleil tape fort si tôt, il doit être quoi, neuf heures ? Je souffle et me relève avant d'éteindre la télévision. Je pars rapidement prendre une douche, m'habillant puis je me lève pour aller en direction de la cuisine, c'est là que je vois un immense festin, avec viennoiserie, œufs brouillés, pancakes, gâteaux, le rêve pour quelqu'un comme moi. Rapidement, je prends une des assiettes mise sur le comptoir central puis commence à manger tout ce que je peux mettre dans ma bouche. J'entends ensuite des pas me rejoignant, et quand cette personne apparaît dans mon champ de vision, je ne peux m'empêcher de la regarder. Qu'est-ce qu'elle est bonne putain.

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