12 ~ LUCY

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Je frissonne à son contact, ma douleur est quasiment partie et je me perds dans ses yeux. Il est là, devant moi, et je suis incapable de bouger. Je fronce légèrement les sourcils, je suis dans le même état que plus tôt dans la journée, et c'est impossible pour moi de faire quoi que ce soit. Mon corps est figé, mais je sens lentement ma tête s'approcher de la sienne. Je le vois s'avancer encore, jusqu'à ce qu'il parcourt le dernier mètre qui nous séparait, et il se stoppe, j'arrive à sentir son souffle sur la peau de mon visage, il est si proche de moi. D'ordinaire, je l'aurais repoussé, mais je suis comme hypnotisée, incapable de faire le moindre geste, et j'avoue que ça a le don de m'énerver, même si aucun signe ne le montre.

- Qu'est-ce que tu fais ? finis-je par dire, d'un ton un peu interrogateur alors que ses intentions se devinent facilement.

Il ne répond rien, tout aussi absorbée par mon regard que je peux l'être par le sien avant de finalement revenir sur terre et s'écarter de moi. Je ne bouge pas, mitigée. Je ne voulais pas le voir trop proche, mais je regrette maintenant de le voir si loin de ma personne. Je trouve d'ailleurs ça très agaçant. Je compense cette sorte de manque en tirant une longue bouffée sur ma cigarette, et je le vois se rapprocher à nouveau pour prendre le paquet de clopes, derrière moi, sans même me regarder. Il s'écarte et après un regard dans les alentours, en sort une et l'allume. Après un regard timide qu'il m'envoie, il jette doucement le paquet qui atterri à côté de moi avant de monter pour aller dans sa chambre.

Je me pince les lèvres, encore troublée par ce que j'ai pu ressentir et lève les yeux dans la direction des bruits de pas. Sans surprise, je découvre Raphaël, un petit sourire aux lèvres. Il contourne l'îlot central sur lequel je suis installé, et sort une assiette dans laquelle il met un peu de nourriture, le plat que j'ai cuisiné pour ce soir. Il s'approche ensuite de moi et sourit davantage en me tendant ce qu'il a préparé.

- Tiens, je sais que tu n'as pas mangé ce soir, dit-il ce qui me fait sourire.

- Non merci, c'est gentil, mais je n'ai pas très faim

Il lève les yeux au ciel et pose l'assiette à côté de moi avant de s'appuyer contre l'îlot pour me regarder, un regard désapprobateur, mais empli de bonté. Je finis par soupirer et prendre l'assiette, amusée de la situation, je ne suis pas du genre à céder, mais j'ai quand même un peu faim, alors rien ne sert de continuer à faire semblant. Je pose l'assiette sur mes genoux et prends les couverts pour commencer à manger, prenant des petites bouchées.

- Tu vois, ça ne fait pas de mal de manger un peu, rit-il

Je hoche simplement la tête, avant de finalement m'arrêter, je n'ai plus vraiment faim, j'ai déjà un appétit d'oiseau. Je me pince les lèvres en soupirant un peu, ma joue me picote, mais c'est déjà quasiment passé, et puis, je commence à avoir l'habitude, ce n'est pas la première fois que ça arrive.

Je vois Raphaël se pincer ses lèvres avant de me regarder, et plus précisément ma joue, il a remarqué que j'avais pris un coup, tout comme son fils. Il faut dire que ma joue doit être tellement rouge que ça doit contrasté avec le reste de mon visage. Rapidement, je baisse les yeux et soupire légèrement avant de déposer l'assiette à côté de moi.

- Ce n'est rien, finis-je par dire.

- Est-ce que ça arrive souvent ?

- Disons que je ne suis pas l'enfant la plus obéissante qui soit, et au cas où vous n'auriez pas remarqué, j'ai du mal à la fermer quand on me provoque, soupirais-je avant de reprendre. Alors disons que ça m'arrive souvent d'être très irrespectueuse.

Je le vois rester silencieux quelques instants, je n'aime pas trop parler de ces moments-là. Ma mère m'a donné son tempérament de feu, et toutes les deux, quand on n'est pas d'accord, ça fait des étincelles. Je le remercie intérieurement et je le vois qui finit par sourire, comme pour m'annoncer qu'il va changer de sujet.

- Merci, pour avoir cuisiné au fait, je sais que tu cours partout pour tout le monde depuis qu'on est là, et si ta mère m'avait laissé faire, j'aurais cuisiné à ta place.

- Vous êtes nos invités, ma mère ne vous laissera jamais faire des choses comme la cuisine ou le ménage, et vous ne pourrez rien y faire, ris-je légèrement avant de prendre une nouvelle cigarette pour m'apaiser un peu plus l'esprit.

- D'ailleurs, est-ce que je peux te poser une question ?

- Oui bien-sûr, allez-y

- Comment va ta mère ? Elle semble beaucoup plus tendu que la dernière fois que je l'ai vu, et je n'arrive pas à savoir pourquoi.

Je me pince les lèvres quelques instants avant de soupirer un peu, secouant la tête. J'avoue ne pas vraiment savoir quoi répondre, je ne parle plus vraiment à ma mère, sauf quand il s'agit de services venant d'elle ou pour se prendre la tête, donc c'est assez compliqué pour moi de répondre à cette question. Bêtement, je finis par hausser les épaules, et le regarde.

- Oh, vous savez, ma mère est comme tout le monde, elle a ses démons, et il se trouve que certains sont plus coriaces à faire disparaître que d'autre, c'est tout.

Il hoche simplement la tête, j'espère qu'il a compris où je voulais en venir, mais je ne me fais pas de soucis là dessus, il a l'air de bien connaître ma mère, alors il doit sûrement savoir de quoi je parles. Je lui souris légèrement avant de lui faire un signe de tête pour le remercier de son inquiétude. Au moins, je sais que ma mère n'est pas toute seule et qu'elle a des gens sur qui compter. Des vrais amis, pas comme ces deux pouffes de Natasha et Kelly.

Je finis par me lever et marche vers ma chambre, fermant doucement la porte avant de venir allumer ma console pour jouer. Je pars d'abord me chercher un verre d'eau dans la salle de bain et retourne dans ma chambre sans prendre le soin de fermer la porte qui me sépare de cette pièce. Je commence donc à jouer, laissant le son retentir dans toute la pièce avant que je n'entende un petit raclement de gorge. Je fronce les sourcils et mets pause avant de tourner la tête, c'est Adrien, évidemment. Il regarde longuement ma manette et je finis par soupirer, lui désignant la deuxième devant la télévision.

- Choisis un jeu au passage.

Je me pince les lèvres et je le laisse s'occuper de mettre le jeu alors que j'allume une cigarette. Je le vois venir s'installer à mes côtés, dos contre mon lit, je n'avais pas envie de m'asseoir sur les fauteuils qui sont prévus à cet effet, je suis mieux là. Je regarde le jeu qu'il a mis, Resident Evil 6, et je laisse un sourire m'échapper, j'adore ce jeu et au vu de son regard, j'ai l'impression que lui aussi.

La soirée passe assez rapidement je dois dire, nous n'avons pas décroché de la console, et on a quasiment fini toute la campagne de Leon et Helena, même si je dois dire que ce n'est pas ma préférée. Je finis par voir ma porte de chambre s'ouvrir et rapidement, j'appuie sur pause pour regarder ma mère en soupirant un peu.

- Il arrive demain, il dormira dans ta chambre. Tu pensera à lui ouvrir, je ne serais pas là.

Elle me regarde longuement, attendant que je confirme et part en voyant que j'hoche la tête. Il arrive demain, ça va faire du bien, ça rajoutera un peu de bonne humeur dans cette maison je dois dire, et ça me laissera un peu de répit. Enfin, j'espère.

Je croise le regard d'Adrien et je souris légèrement avant de secouer la tête.

- Tu verras bien demain, ris-je, rien que de savoir que demain il sera là, ça me détends.

J'enlève rapidement pause, amusée par la situation, voulant le prendre par surprise, ce qui marche je dois dire, parce que je l'entends grogner alors qu'il essaie de se reconcentrer sur le jeu.

Je finis par éteindre la console en soupirant un peu, il faut dire que j'en ai marre de regarder ce film. On s'est déplacé dans le lit quand la nuit a commencé à bien se faire sentir, alors on s'est mis quelque chose à regarder. Je soupire légèrement et passe ma main sur mon visage, je suis fatiguée, mais inutile d'essayer de dormir, parce que je sais que je n'y arriverais pas. J'ai toujours été insomniaque, mais je crois que c'est de pire en pire depuis...

Je souffle à nouveau en secouant ma tête, inutile de ressasser des évènements passés, je sais que ça ne servirait à rien, à part peut-être à me faire pleurer. Je me pince les lèvres et tourne les yeux vers Adrien, il s'est endormi depuis un long moment maintenant. Je me pince les lèvres et l'observe quelques instants. Même si mon égo et ma fierté en prennent un coup, je dois bien avouer qu'il est beau, il a son charme. Je soupire longuement et secoue la tête avant de me lever, essayant de ne pas le réveiller. Je crois que ma mère me tuerait, et lui au passage, si elle savait qu'il dormait dans le même lit que moi, après ce qu'il s'est passé, pas étonnant...

Je laisse un léger grognement sortir avant de m'étirer une fois debout, j'ai dit que ce n'était pas le moment, et à vrai dire, ce ne sera jamais le moment, le passé c'est le passé, un point c'est tout. Je secoue doucement la tête pour remettre mes idées en place avant de venir du côté où se trouve Adrien. Je soupire un peu en m'apercevant qu'il s'est endormi sur la couverture et vient délicatement tirer cette dernière qui se trouve sous lui, essayant de ne pas le réveiller. Je le vois grogner un peu, et je parviens finalement à la passer sur lui, venant le border comme une maman le ferait.

Je décale une de ses mèches de son front en me pinçant les lèvres et viens lui embrasser ce dernier. Quand je me redresse, je fronce les sourcils, je rêve ou je viens de lui faire un bisou ? Je lève les yeux au ciel en grognant à nouveau et fouille dans la table de chevet pour prendre sortir une boîte de tabac à rouler et le matériel qui va avec, le tout sur le plateau qui lui appartient. Tout ça va me faire le plus grand bien, même si ça fait longtemps.

Je sors sur le balcon rapidement et ferme la baie vitrée derrière moi avant de poser le plateau sur la petite table. Rapidement, j'ouvre la boîte et sort de le petit sachet caché à l'intérieur, si ma mère savait ça, je ne ferais pas lent feu. Je fais ce que je fais, comme j'en ai l'habitude et finis par allumer le joint que j'ai roulé. Je tire une grande taffe dessus avant d'expulser l'air que j'ai retenu dans mes poumons, regardant le ciel pendant quelques instants. Qu'est-ce que ça fait du bien sans déconner.

Je viens en prendre un deuxième alors que j'entends ma baie vitrée s'ouvrir derrière moi avec délicatesse. Je me retourne et sourit légèrement en voyant Adrien avant de me tourner à nouveau pour m'appuyer contre la rambarde. Je le vois qui se met à mes côtés et tends ses doigts, comme pour me demander s'il peut tirer. J'arque un sourcil et le regarde quelques instants avant de sourire pour le lui donner. Il tire une taffe, puis deux, puis trois alors que je ris légèrement.

- Doucement, t'es pas le seul à tirer dessus !

Il sourit et me le retend alors que je reprends plusieurs taffes, amusée.

- Je me suis endormie sur la couverture non ? dit-il alors que je soupire un peu, expulsant la fumée de mes poumons.

- Ouais, je l'ai remise sur toi avant de venir fumer, avouais-je avant de reprendre une bouffée.

- J'ai senti un bisou

Je fronce légèrement les sourcils et le regarde, un air surpris et innocent sur le visage, ce qui le fait légèrement sourire.

- Je vois pas de quoi tu parles.

- Ah ouais ?

Je me pince les lèvres et continue de le regarder quelques secondes avant de détourner le regard vers l'horizon en secouant la tête.

- Tu devrais être défoncé plus souvent, dis-je en changeant de conversation

- Pourquoi ?

- Parce que tu parles davantage, et c'est plus agréable que d'être à côté d'un mur.

- Tu me...

Il soupire légèrement en fermant longuement les yeux et me prends le joint des mains pour prendre quelques taffes. Je pense que j'ai compris, il a besoin d'un peu plus pour être sur de sortir sa phrase correctement.

- Prends ton temps, je ne te demande pas de te mettre à réciter du Molière en seulement deux minutes, ris-je à nouveau pour détendre l'atmosphère, ce qui à l'air de fonctionner.

- Tu commences à me comprendre qu-quand je suis un mur...

Il soupire à nouveau, grognant au passage alors que j'hausse les épaules, amusée.

- Il faut dire que je commences à comprendre tes intentions. Et puis, t'es un mec, c'est pas difficile de te comprendre, soupirais-je en baissant les yeux.

- T-ta gueule, répond-t-il d'un ton ferme

Je me pince les lèvres en soupirant légèrement avant de secouer la tête.

- Je rigolais au cas où tu n'aurais pas remarqué, tête de gland.

Je lui donne un petit coup de coude dans les côtes avant de sourire un peu, ce qui le fait rire à son tour. En le voyant continuer de tirer sur le joint, je décide de m'en rouler un pour moi, ça sera plus simple et me reconcentre sur l'horizon. J'aimerais que cette soirée ne se termine jamais.

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