9 ~ ADRIEN

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Je soupire longuement en secouant la tête, je n'ai pas reparlé à Lucy depuis. J'aurais dû ranger avant, j'aurais dû dissimuler ces foutues preuves qui  m'incriminait, mais évidemment, je n'ai pas pensé à ça, ça aurait été trop facile ! Je ferme les yeux avant de sortir sur le balcon pour fumer, si mon père le savait, je pense que je ne vivrais pas longtemps. J'allume le bout de la cigarette et regarde le jardin. Elle est dans la piscine, je n'arrive pas à bien la discerner d'ici, mais elle est belle, elle a un corps à tomber par terre de ce que je peux voir.

Je me mords la lèvre et continue de la regarder pendant de longues minutes avant de secouer la tête, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je prends quelques taffes de ma cigarette avant de regarder mon téléphone, il a vibré. C'est Mickaël.

Yo, mec, je suis en déplacement dans ta nouvelle ville,  viens me rejoindre !

Je reste quelques instants complètement stoïque, qu'est-ce qu'il peut bien faire ici ? On est à plusieurs heures de chez nous, 'fin, de chez lui désormais. Je me mords la lèvre avant de lui répondre rapidement

Dis moi où tu es et je te rejoins

J'attends quelques instants avant de recevoir une réponse quasi immédiate.

Au Starbucks du centre

Je ne réponds pas, mets le téléphone dans ma poche avant de me reconcentrer sur les alentours pour terminer ma cigarette, je ne sais pas où se situe ce Starbucks, mais je suis sûr d'être déjà passé devant, il me semble que j'en ai déjà vu un depuis que je suis ici. Je regarde quelques petites secondes le corps de rêve qui sort de la piscine avant d'écraser ma cigarette pour rentrer dans ma chambre. Je descends rapidement après avoir pris les clés de la Jeep de la miss. Je démarre rapidement et commence à conduire vers le café, bien que je n'ai aucune foutue idée de l'endroit où se trouve ce Starbucks. Je conduis au hasard en essayant de rester le plus dans le centre ville avant de finalement m'arrêter sur une place de parking en  plein centre.

Je descends en soupirant et prends mon téléphone pour chercher le café en question et regarde où il se trouve. Il n'est vraiment pas loin, et c'est en suivant mon GPS que je finis par arriver à destination. Je range mon téléphone dans ma poche avant de lever les yeux vers la terrasse. Mon meilleur ami y est et quand il me voit, il me sourit. Je viens m'asseoir en face de lui alors qu'il me tend le deuxième gobelet de café qu'il a commandé. Sans grande surprise, je le goute et remarque que c'est ce que j'aime, je m'en doutais.

- Alors ? Comment est ta nouvelle maison ?

Il me sourit de toutes ses dents, visiblement content de me voir. Je remarque qu'il est habillé d'une chemise, ce doit être pour le travail, ça explique pourquoi il est là aujourd'hui. Comme simple réponse à sa question, je hausse les épaules en soupirant légèrement, la maison est plutôt bien, mais sans plus. Ma réponse fait d'ailleurs rire mon ami qui secoue la tête.

- Alors j'en déduis qu'elle est plus grande que celle que tu avais avant.

Je ne réponds pas et détourne les yeux, c'est vrai que mon ancienne maison était plus petite, mais c'était la mienne. Dans celle-là, je ne me sens vraiment pas chez moi, je sais que je ne suis qu'un invité temporaire, mais j'ai vraiment cette impression que je suis un étranger, et que je n'y aurais jamais ma place. Je soupire et sors une cigarette pour l'allumer, à la grande surprise de Mickaël.

- Je croyais que tu avais arrêté ?

J'hausse à nouveau les épaules en continuant de fumer avant de cracher la fumée dans les airs. Qu'est-ce que ça fait du bien. Lucy n'aurait jamais dû m'en acheter, ce n'est pas une bonne idée, je n'ai pas envie que mes poumons finissent comme les siens.

- Et tes hôtes ? Ils sont sympa ?

Je me mords la lèvre avant de finalement hocher la tête, hormis la grande gueule de la Miss, sa mère nous traite comme des rois, du moins, quand elle est là. Et sans parler du fait que Lucy cuisine comme une  vraie cheffe. Je soupire à nouveau pour continuer de fumer ma cigarette que je finis par écraser dans le cendrier présent sur la table, ce fut très rapide. Je lui fais signe de tête en désignant sa chemise, ce à quoi il me répond :

- Le boulot. J'ai un rendez-vous dans le coin, et je me suis dit que j'allais te dire bonjour au passage.

Je lui sourit légèrement, amusé, avant de prendre le gobelet pour boire quelques gorgées de café. Il fouille doucement dans sa poche avant de sortir un paquet de cigarette, je sais qu'il ne fume pas, alors je sais très bien ce qu'il y a dedans. Et c'est sans grande surprise que je le vois sortir un joint de son paquet vide. Je laisse un autre sourire m'échapper, s'il y a bien une chose de rassurante, c'est que lui n'a pas changé.

- Alors, ça te dit ? Et ne t'en fais pas pour mon rendez-vous, j'assurerais, comme toujours.

Je le regarde longuement avant de sourire pleinement, pour hocher la tête, un petit joint ne me fera pas de mal. Je le vois l'allumer et tirer une taffe dessus avant de me le tendre. Je le prends avec plaisir et prends une grande bouffée, qu'est-ce que ça fait du bien. J'expulse la fumée de mes poumons et ferme les yeux pour profiter de l'effet que ça me fait. Je me sens si léger tout à coup, ça fait tellement de bien. Je prends une deuxième taffe avant de lui redonner. Je regarde autour de nous et observe le serveur qui ne semble pas ravi de ce qu'on fume, ni lui ni les autres clients. Je jette un oeil à Mickaël, et je crois qu'il a remarqué aussi. Je le vois rapidement terminer son joint en tirant frénétiquement dessus avant de l'écraser dans le cendrier pour se lever, adressant un sourire innocent au serveur. Je me lève à mon tour, prenant mon gobelet et commence à marcher en direction de la voiture, et je vois que mon ami me suit.

Une fois arrivés devant la Jeep, je sors les clés de ma poche et monte à l'intérieur, alors que Mickaël reste à l'extérieur quelques instants

- Et bah dis donc ! Tu te mets bien dans ta nouvelle maison !

Il rigole en montant du côté passager. Il observe la voiture comme s'il était un gosse dans un rayon de bonbons. Je laisse un léger soupir m'échapper et lui fait signe de tête pour savoir s'il voulait un truc.

- Tu peux me déposer à mon rendez-vous ?

Je grimace légèrement, ce qui le fait à nouveau rire, je ne connais pas la ville, je n'ai aucune idée d'où se situe son rendez-vous ni même comment y aller. Alors bon, je veux bien le déposer, mais j'aurais besoin d'aide.

- Je te montre le chemin

J'hoche la tête et mets le moteur en route, j'avais oublié la sensation du joint, heureusement que je n'ai pas beaucoup tiré dessus.  Je soupire et commence à rouler, suivant les indications de mon ami avant de finalement m'arrêter au lieu de son rendez-vous. Il regarde le bâtiment à travers la vitre avant de se tourner vers moi

- Te voir, ça fait vraiment plaisir, et je suppose que ce n'est pas prêt de recommencer.

- C'est compliqué...

Ce sont les seuls mots que j'arrive à aligner, je suis trop loin de mon ancienne vie pour me permettre de m'y rendre souvent, sans parler des cours et du fait que c'est ma dernière année. Je ne peux pas me permettre de la rater, même si elle n'a pas vraiment bien commencé. Il finit par soupirer et secoue la tête.

- Il n'y a rien de compliqué. Mais c'est pas grave, on finira bien par se revoir. Passe une bonne journée.

Il ne me laisse pas le temps d'ajouter quelque chose qu'il sort de la voiture et claque la portière derrière lui. Je reste quelques instants à regarder sa portière avant de soupirer en regardant devant moi. Je sais ce qu'il insinue, c'est d'ailleurs ce qu'il m'a toujours reproché, de ne jamais rien faire pour voir ceux qui comptent pour moi, et de tout foirer très rapidement.

Je finis par soupirer et démarre pour rentrer, je devrais m'excuser auprès de Lucy, je pense que ce serait une bonne idée, même si le silence que me procure le fait qu'elle boude est vraiment super agréable. Je finis, après plus de temps que ce que, je suis sûr, il m'en aurait fallu, par arriver devant la maison. Je gare la voiture et sort en soupirant légèrement avant de marcher vers cette grande bâtisse, ma prison pendant encore quelques semaines minimum.


Les jours suivants sont passés assez vite, Lucy a un emploi du temps assez étrange, et est parfois absente pendant plusieurs heures sans raison, et tout le monde semble au courant. Je ne l'ai d'ailleurs pas beaucoup vu, c'est sûrement parce qu'elle m'évite. Sa mère a fini par rentrer, et elle est cependant beaucoup présente, comme si elle ne travaillait que de temps à autre, ce qui ne m'inspire pas confiance. Elle ne cesse d'ailleurs de répéter à mon père qu'il va y avoir des invités ce soir, et elle ne cesse de répéter que sa fille fera à manger et qu'il n'avait besoin de s'occuper de rien. La concernée n'a, au fait, pas vraiment l'air ravi de devoir cuisiner, je la vois soupirer dans son coin, et je dois avouer que ça me fais rire.

Quand la cloche sonne, je n'ai pas le temps de me lever que mon hôtesse est déjà partie. Je la rattrape à vitesse grand V, sachant pertinemment que je vais encore me perdre, bien que je commence à me repérer un peu. Je monte donc dans la Jeep et démarre pour la suivre, avant de finalement me garer devant la maison. Je descends et marche rapidement pour pouvoir la rattraper, je dois m'excuser, je m'en veux sincèrement. J'attrape doucement son bras alors qu'elle se retourne, les sourcils froncés. Je prends une grande inspiration et réussis à dire :

- Je suis désolé...

Je lâche doucement son poignet et elle me regarde longuement avant de lever les yeux au ciel, ce qui me fais soupirer, elle passe son temps à râler, que ce soit silencieusement ou non.

- D'accord, mais fais gaffe à toi.

Elle me regarde d'un air menaçant avant de se retourner pour continuer son chemin, je crois que, dans son langage, ça veut dire que je suis pardonné. Je soupire et la suit sur le trajet pour atteindre la maison. Automatiquement, elle se dirige vers la cuisine, non sans souffler évidemment, et je la suis, m'asseyant sur une des chaises autour du comptoir. Je la vois commencer à s'activer dans un silence qui ne lui ressemble pas, j'ai l'impression que les invités que nous allons recevoir la mettent mal à l'aise.

- C'est qui ce soir ?

Je me pince les lèvres en comprenant que ma phrase n'a aucun sens, mais c'est tout ce que j'ai réussi à dire. Comme simple réponse, je la vois hausser les épaules et continuer de couper les oignons, ce qui a d'ailleurs l'air de l'énerver, je devrais sûrement l'aider. Je tends la main en lui faisant signe de le donner, ce qu'elle fait, surprise. Je commence donc à couper les oignons, prenant mon temps, car, évidemment, je ne fais pas beaucoup la cuisine, donc je n'ai pas l'habitude. Je la vois qui commence à s'impatienter, et elle finit par quasiment m'arracher la planche et les oignons des mains pour le faire elle-même.

- Si c'est pour être inutile, autant ne rien faire ! râle-t-elle assez sèchement

J'arque un sourcil, j'ai essayé d'être gentil, mais si c'est pour recevoir ce genre de remerciements, ce n'est pas la peine. Je soupire et me lève de ma chaise pour marcher vers la chambre.

- Attends... me dit-elle

Je me retourne vers elle fronçant les sourcils, surpris de l'entendre me dire ça, vu le nombre de fois où elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas me saquer ces derniers jours. Elle lève les yeux au ciel avant de se reconcentrer sur ce qu'elle fait. Et effectivement, vu à la vitesse où elle les coupe, on peut dire que j'étais plutôt lent.

- Ce que je voulais dire c'est merci d'essayer de m'aider, mais je m'en sors mieux seule.

Elle soupire un peu avant de se reconcentrer, et je préfère ne pas la déranger plus que ça. Je reviens donc m'asseoir et sors une cigarette de son paquet qui se trouvait sur la table, ce qui la fait froncer des sourcils.

- Tu n'en a plus ?

Je secoue la tête en souriant légèrement avant d'allumer la cigarette que je viens de lui prendre. Je vois d'ailleurs son mécontentement sur son visage, mais elle ne m'empêche pas de le faire. Tant mieux, j'en avais besoin. Je l'observe cuisiner, pendant quelques instants, Qu'est-ce qu'elle peut être bonne putain...

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