[20] Solitude constante

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Tout va toujours très vite à Yuei/UA. Aussitôt, Recovery girl est venu soigner Shoto et nous sommes retourné à l'internat. Le moral dans les chaussettes, en plus que Tomoharu fait tout pour m'éviter. Lors des repas, il mange loin et la tête basse. Et lorsque que c'est l'heure de dormir, il s'enferme dans sa chambre avant que je n'ai le temps d'agir. Ça commence à m'irriter. C'est décidé, je vais lui parler qu'il le veule ou non.

C'est le matin et les élèves commencent à descendre pour aller manger. Je suis déjà en bas, à attendre devant mon plateau. Shoto arrive doucement, pose une main sur ma tête et se penche pour me donner un bisou sur les cheveux.

- Bon matin, commence-t-il en s'assisant. Bien dormis?

- Ouais, j'affirme avec un semblant d'enthousiasme un peu déconcentré. Plus ou moins, je dirais.

Il ne dit rien et commence à manger. Il comprend certainement mon humeur déprimée. Je relève un peu la tête et jette un regard à Tomoharu qui passe devant notre table. Je me lève d'un coup en l'interpelant. Il me lance un regard et fait mine finalement de m'ignorer.

Je pousse ma chaise et part à sa suite.

- Assez perdu de temps! je m'exclame. Tu as réfléchi, alors maintenant on parle! Ça m'écoeure que tu fais tout pour m'éviter, j'aurais touché ton ego? C'est pas moi qui le dit, c'est Haruo.

Il s'arrête sans se retourner. Les autres élèves se taisent et je me fout complètement qu'on nous fixe.

- Et qu'y a-t-il à dire?

- Tu es bête ou quoi? je m'étonne de sa question. Tu fais tout pour éviter ce moment. Tu as peur du sujet "Katsuhide".

- Je n'ai pas peur! s'énerve le thermomètre en se retournant finalement.

- Si, tu as peur, je le contredit. Tu as peur parce que tu es impuissant. Tu voudrais savoir pourquoi je ne t'ai rien dit, pourquoi tu n'as rien remarqué. Tu te sens mal parce que tu crois que tu aurais pu faire quelque chose.

- C'est logique, Sasukara! Je ne comprend pas pourquoi tu t'ostine à agir seule!

Je ne réplique rien et le regarde sévèrement.

- Tu n'as donc pas confiance!? ajoute-t-il.

Ce n'est pas ça. J'ai confiance, mais j'ai peur. Je ne répond pas immédiatement alors que mon regard se porte automatiquement sur le sol.

- Tu sais, Tomoharu, je ne m'attendais pas à ce que tu comprenne, je commence doucement le coeur serré. Mais je pensais que tu pourrais au moins compris que j'ai tout autant peur d'être seule que n'importe quoi d'autre. Je m'accroche à ce que j'ai, tu le comprend? Tous les humains font ça. Si à partir de ça, tu ne comprends pas tout seul, je ne peux rien pour toi.

Je garde la tête basse alors que je sens son regard interrogateur me passer au travers. Je fais demi-tour en silence et me dirige vers l'ascenseur. J'appuie sur le bouton et personne ne parle le temps que je disparaisse pour monter en haut.

...

Les mots ne suffisent pas toujours.

Un jour, on m'a dit "ne pleure pas maintenant, tu pleurera quand tu perdra quelqu'un ou quelque chose de cher à ton coeur". Évidemment, je ne savais pas que je perdrais ma famille par la suite. Puis il m'a dit en souriant "mais lorsque ce jour arrivera, ne pleure pas longtemps. Car ce serait dommage pour ceux que tu aimes de te voir souffrir". J'avais alors essayé de lui sourire en guise de réponse et il me l'a rendu par un plus grand sourire.

...

Je me redresse tout à coup, les bras croisés sur le meuble, et attire par accident tous les regards à moi. Je suis essoufflée, une vague impression de suffoquer m'envahit.

- Est-ce que ça va? me demande Shoto.

Je garde les yeux rivés sur le bureau. J'ai chaud et mon souffle saccadé occupe toute mon attention. J'essaie de ré-assembler les brides de rêve qui me repasse en mémoire.

- Non, je marmonne difficilement. J'ai mal...

- Où est-ce que tu as mal? poursuit rapidement Shoto en se levant.

- Partout..., je m'étonne en fermant les yeux.

Je me plis en deux et pose mon front sur le bureau.

- Comment ça "partout"? essaie-t-il de comprendre.

- Elle va faire une crise de glace si on ne la calme pas! interviens Tomoharu dans l'urgence. Ce qu'elle dit sont des indices, elle se tairait si ce n'était pas grave!

Je n'écoute pas alors que je serre ma chemise d'uniforme comme si je pourrais faire passer la douleur générale dans mes mains. Mais ça ne s'arrête pas. Je sens mon sang circuler partout dans mes veines en changeant fréquemment de température. Si je n'arrive pas à contenir mon Alter, il va exploser.

Mais les souvenirs de mon rêve me repasse en boucle dans la tête.

Les morts? Est-ce que je les déteste?

Je serre des dents et mord fortement ma langue. Faut que je garde mon Alter sous contrôle.

- Bin fait quelque chose, Shoto! ordonne Tomoharu. Elle a mal parce que justement elle retiens son Alter, si tu ne fais rien, ça va exploser.

Je réagis que plus brusquement lorsque je sens un contact sur mon épaule et je me recroqueville encore plus. Je retiens un hurlement de douleur lorsque mon poignet est brusquement écarté en me forçant à me tourner alors que j'essaie de contenir le froid encore un instant de plus.

Un peu plus longtemps, si je le retient encore, ça s'arrêtera. J'en suis sûre. Je me le répète.

Je suis tellement submergé par la douleur que je ne comprend pas ce qui arrive jusqu'à ce que mon sang arrête de circuler violemment dans mes veines. Je me détends subitement en sentant un contact frénétique sur mes lèvres et bloque ma respiration automatiquement.

Un désir de répondre s'empare de moi alors que je sens sa main qui s'entremêle dans mes cheveux. Mais je reste figée sur place. Lorsque je sens qu'il porte tout son poids vers moi pour prolonger le baiser, je réagis bizarrement et recule brusquement en le surprenant. Je baisse le regard et me secoue la tête.

- J-J-J'ai peur..., je marmonne en le fixant tout en étant en train de gâcher le cours ainsi que le moment.

Il est accoté sur mon bureau et penché au dessus de moi sans trouver la situation moindrement gênante. Alors que moi, le rouge menace de me monter aux joues.

- Je ne veux pas avoir peur de Katsuhide, j'affirme la voix serrée.

Je croyais avoir peur seulement de perdre ceux que j'aime, mais je commence à m'inquiéter sur d'autres craintes.

Il faut que je me reprenne. Que je sorte d'ici au plus vite.

Je pose ma main sur le bord du bureau et pousse ma chaise pour me lever.

- Shoto, écarte-toi, s'il te plaît, je demande en le regardant d'en dessous. Je vais aller à l'infirmerie vérifier si je n'ai pas une ou deux veines qui aurait éclaté. Si tu n'es pas bête, tu as certainement compris que mon Alter circule dans mes veines frénétiquement et qu'il est tout à fait possible que cette petite crise cause une hémorragie interne.

Il reste immobile.

- C'est lequel qui te fait ça? affirme-t-il.

Je le regarde curieusement. Trop perspicace. Évidemment, si c'était mon Alter de glace qui circulerais dans mes veines, je serais froide, j'aurais le sang froid.

- De ce que j'ai compris, ce n'était pas une crise de glace, ajoute le bicolore.

Il cherche encore à comprendre, en être sûr. Je détourne les yeux et saisi une mèche de cheveux sur le côté de mon visage.

- Tu sais que j'ai raison, alors tu ne répond pas? poursuit-il.

Là aussi, je me contente de me taire.

- Qu'est-ce que ton Alter fait?

Il ne s'arrête jamais de poser des questions?

- Parce que tu crois qu'il suffit de demander? je marmonne en évitant son regard. Tu n'as qu'à le deviner seul. Je suis tanné d'expliquer alors que je me pose tout autant de questions.

...

- Sasukara! hurle alarmé Hanayo en entrant dans l'infirmerie.

Je baisse immédiatement la tête lorsqu'elle me remarque. Assise sur un lit des deux seuls lits de la pièce, Recovery girl viens de terminer de soigner mes blessures pour ne pas provoquer une hémorragie.

- Évidemment, je marmonne contrarié. Qu'est-ce que l'école a dit? Encore une excuse du genre "Sasukara a eu une problème en cours, veuillez communiquer rapidement avec son tuteur" et d'autres choses comme ça? Hiashi ne répond pas, même à l'hôpital, il ne lâche pas son travail de numéro onze.

Elle se jette sur moi et me prend dans ses bras. Je ne réagit pas et l'écoute en silence.

- Ça m'inquiète, Sasu! s'exclame-t-elle. Peut-être que cette fois, tu t'en es sortie indemne, mais j'ai toujours peur que tu te blesse!

- J'essaie de devenir super-héroïne, évidemment que ça inquiète mes proches, je marmonne.

- Vue toutes ces crises fréquentes que tu as, c'est trop! ajoute-t-elle.

- Il n'y a pas à s'en faire, c'est en voie de disparition, je fais doucement remarquer.

Elle s'écarte et ne saisi bien les épaules pour me regarder totalement paniqué. Je la regarde tout à coup extrême compatissante, son visage trahi une grande tristesse.

- Fumihito est à l'hôpital! s'exclame-t-elle. Toutes ses attaques, et tes crises qui diminue mais qui reste grave ainsi que ton grand frère qui réapparaît! Ça m'inquiète, Sasu! J'ai peur pour toi et tous les autres!

Elle est en larmes.

...

Je me tiens en boule dans un coin de la chambre. Les bras autour des jambes, la tête engouffré dans le creux. Je suis épuisé, harassé de fatigue. Il n'y a aucune lumière d'ouverte, je n'en ai pas besoin et je n'ai pas la force de relever l'interrupteur.

Un silence plâne longuement depuis que je me suis installé là. Il y a un instant, j'ai eu au téléphone mon ami Fumihito. Fumihito Koda, pour être exacte.

Il disait aller bien, qu'il n'était juste pas au bon endroit au bon moment. À croire que tous mes proches veulent me faire à croire que ce sont que de simples coïncidences.

Pourquoi...? Pourquoi est-ce que ceux que j'aime finissent tous blessé? en suis-je la cause...?

Je serre rudement mes mains refermées sur moi et écrase mes dents ensemble.

J'ai peur... Je ne veux pas voir de sang! J'en suis persuadé, quelque chose cloche chez moi. Sinon, comment expliquer que tous ceux que j'aime finissent blessé, enterré dans un cercueil...!? Je suis tanné de tout ça.

Je ne réagit pas lorsque j'entends toquer à la porte de la petite pièce brisant l'immense silence qui concentrait mes pensées.

- J'entre, affirme doucement une voix grave.

Suivant son affirmation, la porte glisse doucement et laisse passer des bruits de pas. Je ne relève pas la tête. Les bruits de pas s'approchent tranquillement et s'arrêtent face à moi. Il se penche et je sais pertinemment qu'il m'observe.

- Sasu...? m'interpelle Shoto d'une voix qui se vois inquiète.

Je ne fais rien, garde les yeux fermés et la tête sur les genoux.

- Sasu? retente-t-il plus fort.

Cette fois, je lui lance un petit regard interrogateur, toujours derrière mes articulations de genoux. Mais une fois que je croise ses yeux vairons, je repose mon regard vers le bas.

Il prend ce léger regard pour une réponse. Il se déplace et viens s'accoter contre le mur pour être à ma droite. Ensuite, il passe un bras autour de mes épaules et me colle un peu à lui. Il engouffre alors son menton dans mes cheveux détachés sans me faire réagir.

J'aime ce contact.

J'aime quelque chose. Ça me ramène immédiatement sur toutes ces choses que je ne veux pas perdre, toutes ces personnes auquel j'accorde une grande confiance. Shoto en fait partie désormais. Ma détermination et mes espoirs s'amenuisent alors que mes craintes et mes doutes se renforcent. Mes sentiments s'imposent.

- N'ai pas peur, annonce-t-il finalement. Ce n'est ni ta faute, ni une raison de t'inquiéter encore plus.

Il soupire.

- Tu as une vie bien trop compliqué, s'avoue-t-il à lui-même. Deux Alters, un traumatisme ainsi qu'un frère dangereux.

Il n'ajoute rien alors qu'un petit silence s'installe.

- Et un petit ami trop curieux, je fais remarquer pour lui reprocher de poser trop de questions.

Je conserve malgré mon affirmation ironique un ton de voix triste et la tête sur mes genoux. Il ne réplique que par un silence flagrant. Sa respiration calme dans mes oreilles me rassure pourtant énormément.

J'ai peur. Ce moment calme ne me rassure pas autant que je l'espère, car je sais que demain sera bien pire qu'aujourd'hui.

PDV Shoto Todoroki

Je la serre doucement contre moi. Son souffle est calme et doux, pas comme tout à l'heure. Elle avait l'air de s'étouffer à chaque respiration, le front en sueur et son expression de douleur me coinçaient dans la panique. Là, je suis plus détendu. Je la tiens contre moi et examine son état pour être sûr de ne pas rater une prochaine fois. Tout à coup, elle bouge et écrase sa tête sur mon torse. J'observe son visage posé de côté en silence. Ses yeux clos, ses cheveux qui s'éparpillent sur son visage, ses joues toutes roses, ses lèvres qu'elle s'efforce d'arrêter d'arracher la peau sèche.

Elle dors paisiblement. Je suis content qu'elle se soit endormie sur moi. Elle n'aura pas peur.

Je lève ma main droite qui était jusque-là poser au sol et écarte ses mèches de cheveux pour avoir accès à son visage.

Elle réagit et remue un peu la tête vers moi.

« Comment savoir si on aime quelqu'un?  »

Je rebrousse mes jambes vers mon corps alors que ses petits bras cicatrisés se posent sur moi et soutiens sa tête. Elle dors d'un souffle calme sur mes cuisses tandis que ses cheveux passent sur son dos. Dans cette petite manoeuvre de déplacement, j'ai dû replacer ma main vers le bas de son dos pour bien la soutenir.

Au fond, je pense qu'inconsciemment elle s'est accroché à moi comme à une bouée de sauvetage. J'espère être le seul à détenir cette aptitude qui la calme. Une aptitude qui la fait bouger même lorsqu'elle dors, qui la détend d'un baiser et qui la fait rougir d'un contact.

Je pense que je me suis endormi au dessus d'elle. J'avais les yeux qui fermais et c'est ainsi que quand je les ai ouvert, son regard me fixais sous la lumière du soleil qui entrais par la fenêtre de la petite chambre.

PDV Sasukara Nitsuki

Je relève les yeux et trouve ce que je cherche. Je fixe ses paupières fermés intensément avec curiosité. Sa tête est incliné dans ma direction, comme s'il s'était endormie en me regardant.

J'ai bougé ou c'est lui qui m'a déplacé...?

Lorsque ses yeux hétérochromes s'ouvrent pour ensuite se poser sur moi, je ne réagit pas.

Devrait-je lui demander?

- Ohayo, marque-t-il avant de bailler.

Je ne dit rien et le fixe encore curieusement.

- Ta-t-ta main..., je béguais finalement en virant rouge.

Il n'a pas l'air de comprendre pourquoi j'évite son regard. Puis, je renvoie mes yeux sur lui et il semble comprendre soudainement en portant son regard sur mon dos. Je sens son attention concentré sur le bas de mon dos, là où sa main passe sous mon chandail. Il a bugué?

Il retire ses doigts de mon dos d'un coup et lève ensuite ses deux mains en l'air avant d'essayer de se justifier.

- J-je suis désolé, gomen! s'exclame-t-il alarmé tout en portant attention à toute réaction que j'aurais. Je ne sais pas comment ça a pu arriver!

Je me redresse sur lui sans un mot et replace mon chandail en reculant un peu. J'évite son regard et rougit de plus belle.

- C-ce n'est rien, je lui confirme.

Ma réponse le détend et il redescend ses mains sur le côté de son corps. Il m'observe et je plonge finalement son regard dans le sien.

- Bien dormi? demande-t-il normalement comme s'il ne s'était rien produit.

- Oui, je marmonne avant d'oser rajouter une remarque que je me suis faite. Tu sert très bien d'oreiller...

Il me regarde d'abord surpris puis je détourne les yeux ailleurs. Il lâche un rire par la suite.

- Ravie d'être utile, se moque Shoto.

Je fixe le sol rouge de honte. Pourquoi j'ai dit ça...!? J'aurais dû me taire.

- Pour tout te dire, ça s'équilibre, constate-t-il. Je t'ai servi d'oreiller et j'ai touché ton dos.

- Je suis sensé le prendre comment?

- Prend-le comme tu veux. On est samedi, donc pas de cours, tu as envie de faire quelque chose? demande-t-il sans s'occuper plus de cette discussion et surtout de ma réaction interrogative.

Mais un tournant se passe dans mon esprit alors que la journée d'hier me revient en tête.

- J'ai un ami à l'hôpital..., je marmonne. J'aimerais prendre de ses nouvelles avant quoique ce soit. Et aussi peut-être bien passer un coup de fil à une ou deux autres personnes. Par exemple, Tachio doit sortir de l'hôpital cet après-midi ou Haruo qui doit s'ennuyer à mort en regardant la télé, lui qui préfère s'amuser dehors.

- D'accord, je te laisse alors, je vais me chercher un déjeuner, me confirme-t-il.

Il s'aide de son genou pour se relever et part vers la sortie de la chambre. J'attend de le voir partir avant d'empoigner mon téléphone qui traîne à mes pieds et de chercher dans mes contacts. Je tombe enfin sur le nom de Fumihito et appuis pour appeler. Je porte ensuite l'appareil à mon oreille et patiente.

- Allo? C'est toi, Sasu?

- Je t'appelle pour prendre des nouvelles, j'essaie d'affirmer enthousiasme.

- Arrête de faire semblant que tout va bien, m'ordonne-t-il à l'autre bout de l'appareil.

Aussitôt, j'efface mon sourire.

- Tu es prévésible, m'avoue le blessé.

- Je sais, Fumihito, je marmonne. J'en ai grandement conscience.

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