Il faut se souvenir qu'un vilain n'a pas peur de tuer. Contrairement au héros, le vilain ne cherche pas à t'arrêter. Il cherche à t'éliminer.

...

Je regarde chaque parcelle du mur de béton, la tête engouffré dans mes bras sur le bureau. De temps en temps, je sens des regards dans ma direction. J'ai vraiment l'impression que tous veulent éviter que je m'endorme au risque de me réveiller comme la dernière fois.

Je me redresse et rabat fortement mes deux mains sur mes joues comme pour me garder éveillé.

On ne s'endors pas en cours.

Mais j'ai sommeil!

- Ça va, Sasu? me questionne Momo retourné vers moi.

Je sens que tous les regards sont tournés vers moi, pendu à ma réponse. Je la regarde soucieuse avant de prendre une dicision et de poser ma tête dans le creux de mes paumes.

- Oui, je répond. Désolé de vous inquiétez inutilement.

- Tu n'as pas à t'excuser, interviens Midoriya surpris par mon affirmation.

- Je m'excuse, je répète. Je ne devrais même pas me trouver en salle de classe après un tel événement. Je devrais être face à Asuma qui essaierait de trouver la source du problème. Ou chez moi, face à quelqu'un qui connaît tous les détails.

- On l'a connais déjà tous la source du problème, affirme rudement Tomoharu qui ne semble pas de bonne humeur.

Je le regarde en conservant mon air neutre.

- Et d'abord, savoir la source du problème ne fait pas tout, si tu ne fais aucun avancer depuis neuf ans, c'est parce que tu ne veux pas avancer.

Cette fois, je le regarde assez surprise. J'ouvre la bouche pour répliquer mais me résigne avant de tirer mon regard vers le bureau. Je suis perdu. Tout à coup, une main englobe mon épaule et je remonte le regard vers celui calme de Shoto.

- Il est énervé, fait remarquer le jeune adolescent aux yeux vairons. Ces mots dépassent sa pensée...!

- Non, il a raison, il le pense depuis longtemps, peu importe son humeur, j'interromps en baissant le regard ainsi que la tête. Moi aussi, je le pense. Si on y réfléchit bien, on vois bien que je fais du surplace.

Il serre sa main sur mon épaule et la relâche tout à coup en s'écartant.

...

PDV Shoto Todoroki

Sasukara est vite aller dormir. Elle avait l'air fatigué toute la journée. Alors, même si elle risque gros en allant dormir, son regard épuisé m'a convaincue. Mais là, je suis plutôt en train de me préparer à dormir alors qu'Izuku se brosse les dents à côté de moi. Je fais pareil puis crache dans le lavavo avant de poser ma brosse à dent et de me diriger vers la sortie de la pièce.

C'est là que je pose rapidement ma main sur le mur pour me tenir tandis que les fondations du bâtiment tout entier tremblent. Tout à coup, un courant d'air froid envahit les couloirs alors que je fonce vers l'ascenseur. J'appuis frénétiquement sur le bouton d'appel mais me résigne à foncer vers les escaliers. Je monte deux par deux les marches pour arriver sur une porte complètement gelée. De commence par essayer de passer en force, puis me résigne à faire fondre la couche de glace.

Je découvre ensuite le dernier étage recouvert d'épaisses couches bleutâtres sur tous les murs ainsi que le plafond et le sol. Je ne m'attarde pas sur ces détails et fonce jusqu'à la chambre de Sasukara. J'observe perplexe la porte de sa chambre détruire et entre sans plus. Elle est étalé sur la glace, les yeux clos et les cheveux éparpillés. D'immenses piques de glaces partout dans la pièce et surtout près de son corps immobile.

Je reste figé. Elle dors.

Je continue de la regarder en silence, debout dans l'encadrement de porte. Rapidement, je vois d'autres élèves s'approcher prudemment jusqu'à l'entrée de la pièce.

Elle est totalement recroquevillé sur elle-même, serrée, toute seule. Elle garde tout. Elle refuse de s'en débarrasser. Mais elle refuse aussi de passer simplement à autre chose.

- Tu vois, commence Tomoharu en me contournant pour entrer dans la pièce sans demander mon avis, tout en étant totalement normal et sérieux. Tu comprend.

Le thermomètre se penche au dessus d'elle et pose ses mains au sol avant de propager un vague de chaleur.

- Viens la prendre, elle va être trempé si elle reste sur la glace, me conseille aussitôt le jeune homme en m'arrachant un regard interrogateurs.

Je ne réagit pas. Mais tout à coup, je sens quelqu'un me donner un coup dans le dos et me pousser à entrer dans la pièce. Je manque de glisser mais garde mon équilibre avant de jeter un regard noir à Izuku. Je commence à m'avancer dans la petite pièce qui semble beaucoup plus étroite qu'auparavant en me reconcentrant vers Sasu. Je me penche et passe un bras sous ses épaules et passe l'autre sous ses cuisses. Je commence à la relever et la repositionne doucement pour être certain de ne pas l'échapper.

- Tiens mieux sa tête que ça, s'énerve Tomoharu sans me jeter un regard. Tu veux qu'elle ai un torticolis?

Je baisse les yeux vers elle et observe sa tête qui retombe en arrière. Je replace ma main pour tenir son bras alors que le mien passe dans tout son dos pour venir soutenir son crâne.

- Voilà ce qui t'attend si tu l'aime, commence Tomoharu alors que je lui jette un regard.

Il me regarde droit dans les yeux, toujours en train d'utiliser son Alter sur la couche de glace.

- Je ne suis pas en train de dire que tu ne devrais pas, mais tu doit comprendre. Tu dois l'aider. Ça fait bien neuf ans que ça se répète inlassablement, il est grand temps que quelque chose change pour elle. Jour après jour, elle retiens sa mémoire. Sasukara est instable et a peur.

Sans un mot, je fait volte-face et me dirige vers la sortie de la pièce. Je me dirige ensuite vers les escaliers et descend totalement en bas sous le regard des autres. Je me dirige ensuite vers un des canapés du salon et la pose dessus.

Face à moi, se tenais le vrai Tomoharu. Et dans mes bras, dans ma main, le coeur de Sasukara.

PDV Sasukara Nitsuki

J'ouvre les yeux tranquillement. Je constate la clarté de la pièce dans lequel je me trouve et me dit bien vite que je ne suis pas dans ma chambre.

Je sens par contre une pression sur ma main toute serrée. Je me tourne et remarque une main agrippé vers moi. Quelque chose ne va pas... Je suis la main du regard qui semble être celle d'un garçon pour voir ensuite l'avant-bras pendouillant mollement dans le vide puis les muscles tendu du bras pour poursuivre avec les épaules ramener vers l'avant. Je tombe ensuite sur deux yeux hétérochromes qui m'observe en silence.

Il se redresse sur sa chaise en me voyant et essaie d'esquisser un faible sourire.

Pourquoi je ne suis pas dans ma chambre? Pourquoi Shoto veille-t-il sur moi avec les muscles aussi tendu? Même si les traits de son visage essaie de ne rien montrer, le fond de ses yeux m'interpelle.

Je comprends.

- J'ai fais une crise de glace...? je marmonne plus faiblement que je l'espérais.

Il ne fait rien, il ne me répond pas et ne bouge pas d'un cil. Comme s'il cherchait à ne me prouver en aucun cas que j'ai raison. Sauf qu'un pressement soudain de ma main le trahit.

- Ça sert à rien de s'inquiéter, je murmure.

- On va affronter Katsuhide, me coupa-t-il. Aujourd'hui, demain, dans deux ans, ou bien dans dix, quand tu voudra.

- Hein? Non, j'veux le faire seule, c'est mon problème!

- Je vais t'aider! réplique-t-il.

Il se tait un instant et se concentre sur mon visage. Il est sérieux.

Sa main semble totalement m'engouffrer. Il la maintient au chaud, puis me force à lever le bras avant d'enlacer ses doigts au travers les miens.

- À deux, s'il te plaît, demande le bicolore aux yeux hétérochromes. On affrontera ton passé à deux.