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Adèle observe la tombe de sa cousine, Allison et sent son ventre se nouer. C'est toujours difficile de se dire qu'elle n'est plus là, qu'elle gît, à quelques mètres d'elle sous ses pieds. Entendant des pas derrière elle, la jeune fille se tourne et sourit faiblement à son meilleur ami, Stiles qui s'arrête et enroule son bras autour de ses épaules.

—Tu es là depuis longtemps? demande-t-il soucieux.

— Je ne sais pas vraiment, quelle heure est-il? répond Adèle confuse.

La notion du temps n'est pas son fort et Stiles sort son téléphone de la poche de son jean afin de regarder l'écran qu'il allume et qui projette une photo de lui et de Adèle en train de faire les idiots. Adèle se penche pour regarder puis plisse les yeux pour essayer de se concentrer.

— Eh bien, ça fait une heure, dit-elle. J'avais besoin de venir lui dire au revoir, tu vois. Parce que je ne sais pas quand je pourrais y revenir.

— Je sais, souffle Stiles.

Adèle tourne les talons, le jeune homme à sa suite et elle grimpe dans sa jeep qui menace de s'effondrer si elle a le malheur de claquer la porte un peu trop fort. Prenant le volant, Stiles mets un peu de musique et démarre ne trombe après avoir galéré quelques secondes. Le silence règne entre eux deux et Adèle observe les maisons défiler jusqu'à ce qu'il se gare devant chez elle.

Stiles sort de la voiture et lui ouvre puis, la conduit jusqu'à la porte. Lorsqu'ils entrent dans la maison, une délicieuse odeur de fleurs flottent et Adèle se détend un peu. Depuis la mort de Allison dont elle était très proche, elle est toujours à fleur de peau. Traversant le hall, elle sursaute lorsque plusieurs personnes surgissent en hurlant: surprise.

— Bon sang, mais qu'est-ce que vous faites tous là? s'exclame-t-elle en regardant ses amis.

Essayant de calmer les battements affolés de son cœur, Adèle les embrasse tour à tour. Elle voit bien que Scott, plus que les autres, essaie de sourire mais si la jeune fille a perdue une cousine, lui, a perdu une petite amie parce que malgré la rupture, Adèle est certaine que sa cousine et le loup se seraient remis ensemble.

— On ne pouvait pas te laisser partir sans faire une petite fête d'adieu, explique Kira.

Adèle sent les larmes lui monter aux yeux, touchée par leur geste surtout en ce moment. Malia lui presse le bras doucement, elle sait que Allison et la coyote auraient probablement eu beaucoup de tensions ensemble avant de finir par s'entendre. Ça faisait trois mois et pourtant, c'était toujours aussi dur. Isaac est déjà parti en France et ce soir, c'est elle qui s'en va. Le groupe diminue petit à petit et à la fin de l'été, ce ne sera qu'un souvenir.

— En plus, j'ai utilisé mon charme pour faire fuir tes parents, rit Stiles, donc, on a la maison pour nous pour la soirée.

Adèle se met à rire, elle est assez curieuse de savoir ce que Stiles a dû dire pour réussir à convaincre ses parents de quitter la maison. Pourtant, elle ne lui demande pas d'explications parce que l'important, c'est qu'ils soient là, ensemble. La jeune fille se serre un soda et s'assoit dans le sofa. Malgré tout, ils arrivent à rire, à parler de tout et de rien, à évoquer leurs souvenirs et lorsque l'horloge sonne minuit, la soirée se termine sur des larmes.

— On se revoit bientôt, dit Lydia.

Adèle la prend dans ses bras puis, elle les observe retourner à leurs voitures, à démarrer le moteur et à s'éloigner dans la rue. L'émotion submerge la jeune fille et Stiles la prend dans ses bras, caressant doucement son dos.

— Rien ne sera plus comme avant, renifle Adèle.

— Si, répond Stiles, notre amitié. Même si la meute est au quatre coin du pays, on restera une meute, on sera là les uns pour les autres, Adèle, t'en fais pas.

Le brun dépose un baiser sur le front de sa meilleur ami et Adèle le laisse la bercer doucement. Elle déteste dire au revoir mais c'est une chance inouïe de pouvoir aller dès maintenant sur le campus de l'université pour s'adapter avant la rentrée. Cependant, le lendemain arrive bien trop vite à son goût et sur les coups de onze heures, ses parents la prenne dans leurs bras.

— Tu nous appelles quand tu es arrivée, dit son père, et surtout, pas d'alcool, de drogue ou de garçons.

— Papa, grogne Adèle, c'est gênant.

Elle rit pour camoufler ses larmes et grimpe dans sa voiture. Elle roule doucement, observant les maisons, les arbres, tout ce qu'elle a toujours vu puis, elle quitte la ville et s'élance sur le chemin de son futur. Le souvenir d'Allison la hante et même si les jours, les semaines et les mois défilent, elle ressent toujours le manque.

Par un jour froid de Décembre, Adèle quitte son cours de philo et traverse le campus, serrant son écharpe contre elle. La neige tombe doucement, déposant une couche blanche sur le sol et ses pieds s'enfoncent dans la poudreuse. La jeune fille croise des étudiants habillés en robes et costumes de soirée et elle les dépasse en direction de son dortoir.

Elle peut entendre la musique qui se diffuse dans l'immense salle où le bal d'hiver se déroule mais elle s'en éloigne. Personne ne la invitée et elle ne se voit pas y aller alors qu'elle n'a même pas de robe. Alors qu'elle s'arrête pour sortir les clés de son sac, elle entend un raclement de gorge.

— Le bal, c'est de l'autre côté, dit une voix.

Adèle se fige, certaine d'avoir rêvé mais la voix parle de nouveau et la jeune fille se retourne enfin. Stiles lui sourit et elle entrouvre la bouche. Les cheveux du jeune homme sont un peu plus long et son sourire éblouissant.

— Stiles? Mais qu'est-ce que tu fais là? s'exclame Adèle.

— C'est ta façon de me mettre un râteau? plaisante Stiles.

— Quoi?

— Le bal, je sais que je ne t'ai fait aucune demande mais je me suis dit que ça ne te dérangerai pas si j'étais ton cavalier.

— Tu as fait 500 km pour m'accompagner au bal? lâche la jeune fille.

— 600 km en fait, enfin bref, c'est flippant si je dis que oui?

Adèle le dévisage un instant avant de se précipiter dans ses bras. Stiles grogne et la soulève doucement, la serrant contre lui. Il enfouie son visage dans son cou et la jeune fille relève la tête pour le regarder.

— Tu n'aurais pas dû! Je .. Je n'ai pas de robe! Je ne suis même pas prête et ..

— Eh, rit Stiles, je croyais que tu étais fan de ces comédies romantiques idiotes, celles dont le mec arrive sous la neige pour avouer son amour à la fille et qu'ils s'embrassent. Je suppose que danser sous la neige revient au même, pas vrai?

Avec un sourire amusé, Stiles prend la main de Adèle qui, trop surprise, le laisse faire sans protester. Elle n'arrive pas à croire qu'il soit là, qu'il ai fait autant de kilomètres juste pour passer la soirée avec elle. Adèle enroule ses bras autour du cou du brun et l'observe.

— Tu sais que tu es un grand malade? dit-elle, je n'arrive pas à croire que tu ais fait tout ce chemin pour moi.

— Je le ferais toujours, répond Stiles, même si j'étais dans un autre pays ou à des milliers de kilomètres.

— Tu es encore mieux que les types des comédies romantiques, Stiles Stilinksi.

— Du coup, ça veut dire que j'ai ma chance si jamais l'idée de t'embrasser me prenait? demande-t-il.

— Ben, t'es mon humain préféré, rit Adèle, alors ce n'est même pas une chance que tu peux prendre, parce que c'est une évidence.

— On parle hypothétiquement ou ..

— Tout dépend de ce que tu en penses, c'était hypothétique?

En guise de réponse, Stiles la fait tourner et la reprend contre lui avant de pencher la tête et de poser ses lèvres sur les siennes. Adèle ressent un frisson parcourir son corps et répond au baiser, le cœur battant la chamade. La neige tombe doucement sur eux, la musique en fond rend ce moment encore plus magique.

— C'est comme tes comédies romantiques? souffle Stiles contre ses lèvres.

— Non, répond Adèle, c'est encore mieux, du coup, je pense que tu peux continuer de m'embrasser.

Stiles rit et ne se le fait pas dire une seconde fois. Leurs lèvres se rencontrent de nouveau et Adèle ne sait jamais sentie aussi bien depuis la mort de Allison alors, elle se promet qu'elle va continuer de l'être, pour Allison, parce qu'elle ne le peut plus.