chapitre 1

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Londres – 1977,

Érétria lève la tête vers le Poudlard Express et ses yeux noisette s'agrandissent alors qu'un petit sourire fleurit sur son visage pâle et mince. Elle a toujours eu cet air un peu maladif. De nature fragile, elle a souvent fait des allers-retours entre chez elle et l'hôpital Sainte-Mangouste. Ses boucles brunes sont retenues en deux couettes et elle serre un peu plus la poupée dans sa main.


— Érétria ! crie une femme, Érétria, bon sang, où es-tu par Merlin ?

La jeune fille est perdue dans ses pensées alors qu'elle fixe la cheminée du train qui crache de la fumée et elle sursaute en sentant une main s'abattre sur son épaule. Elle se retourne vers sa mère et lui sourit avant de lui prendre la main.


— Chérie, il faut que tu arrêtes de disparaître comme ça, dit Lizbeth Jones.


— Pardon, s'excuse Érétria, j'ai vu un papillon et je l'ai suivi et après je ne me souviens plus.


Elle est trop petite pour qu'on la remarque dans une foule et elle se fait bousculer par un garçon qui court en direction du train, fuyant très certainement ses parents et effectivement, Frank Londubat échappe aux bisous baveux de sa mère.


— Tu es sûre que tu n'as pas envie que je t'accompagne jusqu'au château? demande la femme. Ton père peut rester avec ton petit frère et ...

— Mais non maman, la coupe la brune, tout va bien, ne t'inquiète pas.


Lizbeth regarde sa fille, bien qu'elle ait dix-sept ans, elle a l'impression qu'elle a toujours dix ans. Elle s'inquiète trop pour elle mais entre les séjours à l'hôpital et le fait qu'elle retrouve toujours les affaires de sa fille abîmées, elle se fait du souci.


— Tria, je m'inquiète pour toi, si tu as des problèmes à l'école, va voir Remus, s'il te plaît, demande sa mère.


Tria fronce son petit nez tacheté de petites taches de rousseur. Remus ne lui a pas vraiment parlé depuis leur première année à l'école. Haussant les épaules, elle marche jusqu'à la porte du train et s'arrête avant de prendre sa mère dans les bras. Lucius, qui l'aperçoit, se met à rire mais elle l'ignore, comme d'habitude.


— Tu veux que j'aille voir Remus? reprend Lizbeth. Je suis sûre que Hope et Lyall ont dû lui parler pour qu'il t'aide un peu à l'école.


— Oh mais non maman, ne t'inquiète pas, Remus a ses copains, dit Tria.


Lizbeth soupire et caresse les cheveux de sa fille, elle sait que Tria est différente, qu'elle est un peu ailleurs, dans son monde mais elle aimerait bien qu'elle se fasse des amis surtout que les Lupin sont les meilleurs amis des Jones, Lyall et Hope sont le parrain et la marraine de Tria et inversement.


— Bon, c'est l'heure ma chérie, envoie-moi des lettres, d'accord? Je suis fière de toi mon bébé, sourit la femme.


La jeune fille embrasse sa mère et elle court avec le sourire jusqu'à la porte du train. Certains se mettent à rire en la voyant mais Érétria s'est créé son monde depuis des années, empêchant les méchancetés de l'atteindre bien que désormais, ce monde fictif et simple ait pris beaucoup de place dans le monde réel.


— Eh! Jones, lance Malfoy, tu t'es trompée de wagon, les premières années, c'est de l'autre côté.


— Bonjour Lucius, répond Tria. Tu te trompes, je suis bien en septième année, d'ailleurs, j'ai été dans ta classe depuis la première et ...


Elle ne peut pas finir sa phrase parce qu'elle reçoit une boîte de chocogrenouilles en pleine figure et elle traverse le wagon sous les rires. De son pas sautillant, elle trouve enfin un compartiment avec deux personnes et elle sourit.


— Bonjour Steviah, dit-elle, bonjour Réglisse Regulus.


Le jeune Black fronce les sourcils tandis que Steviah émet un petit ricanement moqueur envers l'autre Serpentard. Érétria referme la porte puis elle s'installe en face de la jeune fille. Bien qu'elles ne soient pas dans la même maison, Steviah a toujours été gentille envers elle.


— Tu as passé de bonnes vacances ? demande Steviah.


— Mes vacances ? Ah oui, les vacances ! s'exclame Tria. J'ai été en France mais on a dû rentrer parce que Louis, mon petit frère est tombé malade après avoir mangé des escargots, moi je pense que ce n'était pas très bon et après j'ai planté des fleurs dans le jardin. Oh regardez, le train démarre, j'aime bien le regarder démarrer.


Regulus échange un regard avec Steviah mais elle lui donne un léger coup de pied et il se renfrogne, se tournant vers la fenêtre. Les deux filles échangent sur la nouvelle année et Tria se penche un peu en avant, collant presque son visage à celui de la brune.


— Il n'est pas très bavard, Réglisse Regulus, dit-elle, il devrait sourire, il serait encore plus beau s'il souriait.


Steviah pouffe alors que Regulus sent ses joues le brûler. Le jeune homme a toujours été mal à l'aise en présence d'Érétria bien que Steviah ne passe pas beaucoup de temps avec elle. La Serpentard observe la petite Jones et lui sourit, espiègle.


— Je n'arrête pas de lui dire de sourire, dit-elle, mais il faut croire qu'il ne sait pas faire.


Elle fait un clin d'œil alors que le train arrive enfin à destination, c'est la folie pour descendre et Tria serre sa petite poupée contre elle lorsque James Potter lui attrape et la lance à Sirius en riant. Les deux garçons s'amusent à se l'envoyer alors qu'elle tente de l'attraper.


— T'es vraiment trop con, Black, lâche Steviah en lui arrachant la poupée des mains.


— Et toi t'es vraiment coincée du cul Weasley, réplique Sirius.


Le jeune homme serre la mâchoire alors qu'il aperçoit son frère et James lui lance son dernier bonbon dessus avant de lui passer un bras autour du cou tandis que Peter se fait petit derrière eux. Remus préfère lire son bouquin en marchant, perdu en pleine guerre de Troie.


— Embêter une fille parce qu'on est amoureux d'elle, c'est quand on a huit ans, se moque James. Quand vas-tu enfin dire à Steviah qu'elle te plaît?


— Elle ne me plaît pas, suffoque Sirius. Et puis de toute manière, mon frère a l'air de l'avoir prise dans ses filets. On blaguait Jones mais ne me lance pas de sorts parce que ta poupée est flippante.


— Hein Lupin, braille James, la poupée de ta chérie est flippante!


Tria fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il veut dire mais Remus a très bien compris et il sent ses joues le brûler alors qu'il lui donne un coup de livre sur le bras. Il marmonne quelque chose, ignore Tria et s'éloigne, la tête baissée. Érétria sautille jusqu'au château et elle entre dans la grande salle avec un sourire.


— Bonjour Monsieur Rusard, dit-elle. Comment va votre jambe ? Il faut mettre du baume dessus.


Le concierge sourit à la brune, elle est la seule capable de le faire sourire et elle est la seule qu'il aime bien. Elle se baisse pour caresser Miss Teigne qui est encore bébé et elle rit quand elle la lèche.


— Bonjour ma petite Érétria, dit-il. Foutue jambe, elle est terrible en ce moment.


— Je passerai m'occuper d'elle demain, dit-elle, bon appétit Monsieur Rusard.


La jeune fille repart en courant et elle s'installe à table, saluant les gens autour. Elle pose sa poupée contre son verre et James se penche en avant afin de la regarder par-dessus ses lunettes.


— Euh, dit-il, bien que je sache que tu te trimbales tout le temps avec ton doudou, je trouve ça un peu perturbant.


— Va chier Potter, lance Marlene, t'as juste envie de l'emmerder alors fous-lui la paix.


James lève les yeux au ciel et il donne un coup de coude à Sirius, les yeux rivés sur Steviah et Regulus. Bien qu'il refuse de l'admettre, les Maraudeurs ne sont pas aveugles et remarquent très bien qu'il est jaloux de Regulus.


— Bon, les gars, lance Sirius au bout d'un moment, on a un nouveau membre dans l'équipe.


— Hein? Qui ça? demande Peter.


Sirius prend un air amusé et il attrape Tria avant de la ramener contre lui et il la secoue à moitié. La jeune fille est toute molle et elle rit alors que son corps est malmené gentiment. Remus relève la tête de sa soupe et fronce les sourcils.


— Maraudeurs, déclame Sirius, je vous présente Tria, la nana la plus flippante mais la plus gentille.


— Ce n'est pas très gentil de dire ça, marmonne Peter.


— Quoi ? réplique Black, c'est bon, ça la vexe pas, ça te vexe Tria ?


— Non, répond-elle, mais Peter a raison, ce n'est pas très gentil, tu savais que le mot "flippante" et hmmm...


James lui plaque la main sur la bouche et Remus lui donne un coup de pied sous la table ce qui lui arrache un petit cri mais il ne la lâche pas. Sirius, cependant, la libère de sa poigne et alors qu'elle remarque un hibou et qu'elle se met à rêvasser, il se penche sur la table.


— Bon, voilà le plan, dit-il, elle n'est pas vraiment un nouveau membre, disons qu'elle va nous servir. Rusard l'adore et c'est notre meilleur moyen de lui foutre la misère.


— Laisse Tria en dehors de ça, souffle Remus. Tu vas lui attirer des ennuis !


— Mais non, soupire Sirius, écoute, elle a le droit de se balader dans les couloirs la nuit, elle, Rusard ne lui dit jamais rien. C'est notre chance et pour notre dernière année, je veux qu'on laisse une trace.


— Tu sais bien que Lupin est amoureux de Tria, se moque James.


— Je ne suis pas amoureux ! réplique le concerné.


— Ah oui ? Alors pourquoi t'as dit son prénom dans ton sommeil l'année dernière ? pouffe James.


— Je t'ai déjà dit que mes parents m'ont dit qu'elle a été à l'hôpital, marmonne Remus. C'est la filleule de mes parents alors forcément, ça me conc-concerne quand même.


James et Sirius ricanent alors que Remus soupire et garde le silence. Il jette un œil à la jeune fille et quand il s'aperçoit que Marlene le regarde avec un sourire en coin, il se renfrogne et baisse les yeux. Érétria mange en silence avant de retourner à son dortoir, elle retrouve ses camarades de chambre et les salue bien qu'elles ne lui répondent pas ou plutôt, se mettent à rire en regardant sa poupée.


— Vous savez ce n'est pas très gentil, dit-elle, elle peut vous entendre.


— Faut te faire soigner sale folle, pouffe l'une d'elles. C'est qu'une poupée idiote et moche.


Érétria voit les filles fermer leurs rideaux afin de rester entre elles et la jeune fille s'en va se doucher avant de retourner à sa chambre et trouver sa poupée démembrée. Elle serre les morceaux contre elle et se couche, les gardant dans ses bras. C'est seulement la nuit que parfois, la vraie Tria sort, celle qui ne vit pas dans sa tête et la méchanceté gratuite qu'elle ignore, lui revient en pleine face alors elle laisse couler ses larmes en silence et câline sa poupée en lui promettant de la réparer.

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