— Quoi? crie Remus, comment ça?

— Je .. Je .., bafouille Peter.

Sirius et James assistent au spectacle dans le plus grand des calmes tandis que Remus essaie de ne pas foutre son poing dans le visage de Peter. Il ne devrait pas être autant énervé, triste et frustré mais la douleur qu'il ressent est décuplée par son gène de loup qui lui fait ressentir les émotions toujours plus fort.

— C'est bon Lupin, piaille Sirius, qu'est-ce que ça peut te faire qu'il aille à cette soirée avec elle? Je croyais qu'elle ne t'intéressait pas?

— Elle ne m'intéresse pas, lâche Remus, c'est une question de principe.

— Il n'y a pas de principe si elle ne t'intéresse pas, réplique James.

— Bon, ça va, vous me lâchez oui? crie Remus avant de regarder Peter, toi! Je te préviens si tu essaies de la tripoter ou .. ou ... de faire autre chose, je te tue!

Furieux, il attrape Peter par le col et le secoue avant de grogner et il part du dortoir en claquant la porte si fort que les murs en tremblent et Sirius frappe dans ses mains avant de se mettre à rire et il se relève de son lit.

— Et après il est pas intéressé par elle, hein? Pourquoi il veut pas l'admettre, l'abruti? soupire-t-il. Mais d'ailleurs, pourquoi toi, t'as invité Tria à la soirée?

— Et toi? réplique Peter, pourquoi t'as pas invité Steviaaaaha?

Secoué à son tour par Sirius, le pauvre Peter devient tout blanc mais ça n'empêche pas James de se mettre à rire en se tenant les cuisses alors que Sirius finit par le lâcher et part de la même manière que Remus, en claquant la porte.

— Faut pas parler de Steviah, lâche James, sujet sensible, tu devrais le savoir, Pete. Bon, allez, on a une farce à faire.

Peter marmonne bien qu'il soit mal à l'aise et il suit le garçon à lunettes. Sirius qui s'est mis en quête de Tria, la trouve allongée sur le sol de la bibliothèque et il lui offre un sourire malicieux avant de l'attraper et il la met en sac à patates sur son épaule.

— Eh, mais qu'est-ce que tu fais? rit la brune.

— On a besoin de toi, dit-il, du coup je t'embarque.

Tria rit mais elle ne bouge pas et joue la morte alors qu'il descend les escaliers pour rejoindre Peter et James à l'endroit convenu. Reposant Tria qui a les cheveux en bataille, elle les regarde et sourit à Peter et le garçon baisse les yeux.

— Il va pas nous lâcher j'espère, marmonne Sirius.

— Il va venir, réplique James. Il a seulement besoin de se calmer et .. regarde, quand on parle du loup.

Remus s'approche, les mains dans les poches et il s'apprête à dire quelque chose lorsqu'il remarque la jeune fille. Son visage se ferme et il fronce les sourcils avant de regarder ses meilleurs amis, secouant la tête.

— Non, elle ne faisait pas partie du plan, lâche-t-il.

— J'ai dit la dernière fois qu'elle allait nous aider, soupire Sirius, et puis on t'en a pas parlé parce qu'on savait ce que tu allais dire! Bon, maintenant la ferme!

Il attrape Remus et le pousse sur Tria qui se cogne contre le mur et le loup-garou met sa main derrière la tête de la brune pour la lui protéger avant de rougir et de la lâcher. Tria continue de les regarder, ne comprenant pas et elle sourit à Remus.

— Qu'est-ce qu'on fait? demande-t-elle.

Remus baisse la tête vers elle et il se pince les lèvres. S'il lui dit, elle va refuser et ils ne pourront pas faire leur farce mais s'il ne lui dit pas, elle lui en voudra. Le jeune homme grogne avant de fermer les yeux un instant et il regarde Tria.

— Toi, tu ne fais r-rien, dit-il. On va jus-juste s'amuser.

— Oh, d'accord, s'exclame la brune. Et je ...

James lui plaque la main sur la bouche, l'empêchant de continuer alors que Rusard sort de son cagibi. Il s'éloigne de son pas boiteux et le garçon à lunettes soupire avant de libérer la petite brune et il la regarde.

— On va jouer à celui qui ne parle pas et ne bouge pas, dit-il. Tu restes là et tu attends qu'on revienne.

Tria hoche la tête, naïve et Remus sent une pointe de culpabilité le saisir alors que les garçons s'éloignent, rentrant dans le petit espace étroit. Sirius grimace et secoue sa main devant son nez.

— Bon sang, ça sent le phoque là-dedans, même ma grand-mère sent moins mauvais, dit-il.

— Ta grand-mère porte des porte-jarretelles, lui rappelle Remus.

— Ah oui, ça c'est pire que tout, t'as raison, répond Sirius. Potter, t'as les bombes?

James fouille dans sa poche et il les donne à Sirius qui les met dans un tiroir et en ouvrant un autre, il découvre les objets confisqués.

Ravi, il reprend son yoyo qu'il n'a pas vu depuis trois ans et il met une bombe avant de pousser tout le monde dehors. Les garçons se mettent à courir et ils se cachent de nouveau alors que Tria les regarde, un peu perdue.

— J'ai hâte de voir sa sale tête, lâche Sirius.

— Ferme-là, il arrive! s'exclame James.

Tria s'apprête à parler mais Remus écarquille les yeux et il lui plaque la main sur la bouche et la serre contre son torse alors que Rusard revient, suivi par Miss Teigne. Il entre dans le petit espace et les garçons attendent, retenant leur respiration.

Soudain, une explosion suivie d'une autre retentit et des feuilles à moitié carbonisées s'envolent par la porte alors que les exclamations du concierge résonnent. Des rires fusent dans les maraudeurs alors que Remus, lui, ne rit pas. Il sent le cœur de Tria et il la relâche alors que Rusard ressort du cagibi. Sirius fait un signe discret à James et le garçon attrape Tria et la pousse avant qu'ils ne partent en courant. Remus est resté comme un idiot et il est paralysé.

— Lupin! braille Rusard, maudit gamin! Vous allez voir!

Le regard que lui jette Tria suffit pour le mettre à terre, elle est déçue et il ne peut même pas lui en vouloir alors il la regarde et sent sa gorge se nouer pourtant, il prend la fuite avant que le concierge ne l'attrape et la brune se retourne vers l'homme.

— Je suis désolée Mr Rusard, dit-elle alors, je ne savais pas ...

— Je sais bien ma petite, dit-il, ces garnements essaient de te souiller et te retourner la tête, bande de morveux, de mon temps ..

— Je vais vous aider, Mr Rusard, le coupe Tria.

Elle se précipite dans le cagibi et y aperçoit tout le bazar. L'homme ne la dissuade pas, sachant qu'elle est têtue et il s'en va se plaindre au directeur. Lorsque Remus arrive dans le dortoir, les trois autres garçons le foudroient du regard.

— Mais qu'est-ce qui t'a pris? crie Sirius, il va savoir que c'est nous maintenant!

— Vous avez mêlé Tria à ça alors que je vous avais dit non, réplique Remus.

Le quatuor se dispute et à table, ils ne s'adressent pas la parole. Remus fixe la place vide de Tria et Peter quant à lui, commence alors à culpabiliser. Ce n'est que le matin suivant, en voyant la place toujours vide que le loup-garou commence à vraiment s'inquiéter et il s'empresse de retourner sur le lieu du crime.

Il souffle de soulagement en voyant Tria, elle s'est endormie sur un vieux banc et il s'approche avant de quitter sa robe pour lui mettre dessus et il remarque la pièce pratiquement rangée. Soupirant, il s'agenouille pour ramasser les derniers papiers qui traînent et il sursaute en entendant la voix de la petite brune qui se réveille et le fixe.

— Tria, écoute je ... je suis dé-désolé, bafouille-t-il.

— Bonjour Mr Remus, dit-elle, tu as bien dormi? Oh, il fait du soleil.

— Euh, oui je .., pour hier ...

— Oh oui c'est vrai, le coupe Tria avant de froncer les sourcils, ce n'est pas gentil du tout. Mr Rusard est très gentil, il ne méritait pas que vous saccagiez ce cagibi. Avec sa jambe, il ne peut pas se baisser, c'était cruel. Je pensais que tu étais un gentil garçon.

— Mais je suis un gentil garçon! s'écrit Remus. Je .. Je ..

Il ne peut rien dire, elle a raison. Il savait la nature de la blague et il soupire avant de se relever et de poser les papiers sur la vieille table cassée. Tria se relève et elle chancelle doucement avant de se mettre à tousser.

— Tria! Est-ce que ça va? s'exclame Remus en venant auprès d'elle.

— C'est juste une petite toux, dit-elle, il ne fait pas chaud ici et ... Eh! Mais qu'est-ce que tu fais? Je n'ai pas fini!

— Je t'emmène à l'infirmerie, répond-il. Tu as dû prendre froid, il n'y a pas de cheminée dans ce cagibi, et si tu prends froid alors tu .. tu .. enfin, tu ne discutes pas, je t'y emmène.

Remus la tire à moitié et Tria peine à suivre alors, trop inquiet qu'à cause de lui et de la santé fragile de la brune, elle tombe gravement malade, il la soulève dans ses bras, la gardant enveloppée dans sa robe de sorcier et il gagne l'infirmerie.

— Madame Pomfresh, dit-il, Tria ... elle est .. ben, je ne sais pas trop ce qu'elle est, elle n'est pas encore malade enfin peut-être que si. Elle tousse et .. et ..

Il bafouille alors qu'il croise le regard de Tria qui l'observe de ses grands yeux brillants et le jeune homme sent ses jambes trembler alors qu'il perd tous ses moyens et il entend un raclement de gorge, lui faisant relever la tête.

— Eh bien, dit l'infirmière, si tu ne libères pas cette pauvre petite, je ne peux pas m'occuper d'elle, tu auras tout le temps de lui faire les yeux doux plus tard.

— M-m-mais je ne fais pas .., c'est pas ...

Remus n'arrive même plus à parler et il se racle la gorge avant de déposer Tria sur un lit. La jeune fille sourit à la femme et elle reste emmitouflée dans la robe de Lupin, ne laissant que sa petite tête brune sortir.

— Ça va aller, pas vrai? dit-il. Elle est pas .. Elle va pas mourir?

— Voyons Mr Remus, rit Tria, je ne vais pas mourir et puis tu dois toujours m'apprendre à jouer aux échecs.

Remus remarque le nez rougi de la brune et malgré la situation, il ne peut pas s'empêcher de la trouver adorable. Il la regarde et se souvient alors, un jour, il lui a promis de jouer aux échecs et il lui sourit en hochant la tête.

— Je n'ai pas oublié, dit-il. Je dois aller en classe mais je reviendrai à la pause, d'accord? Et je suis désolé, je ne voulais pas .. c'était idiot cette blague.

Tria repousse la robe et elle sort du lit avant de venir sauter dans les bras de Remus, s'y accrochant comme un koala. Le brun s'empourpre et ne réagit pas, trop surpris et Tria retourne vite sous la robe du jeune homme, lui souriant.

— Merci Mr Remus, dit-elle. Tu es le plus gentil des maraudeurs.