13 - Petit

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Après deux jours de voyage, le Mage Goldwyn arriva enfin aux portes du royaume des elfes.

La plupart des sorciers pensent que les portes du royaume elfique ne sont qu'une métaphore, une manière de désigner le moment où l'on franchit la frontière, mais elles sont en réalité bien réelles, quoique difficiles à appréhender. Un sorcier lambda pourrait tout de même réussir à distinguer l'espèce de portail formé par les branches des hauts et vieux arbres ; un œil plus averti ou plus attentif serait capable repérer les runes gravées sur les branches, feuilles et racines autour des portes ; un expert en magie tel que Goldwyn savait ressentir la perturbation magnétique générée par cette haute concentration de magie pure. C'est une protection magique qui empêche

Goldwyn remarqua avec inquiétude que la frontière du royaume était dangereusement affaiblie. Presque encore plus inquiétant : il sentit la présence d'un elfe, placé là pour garder les portes. Voilà qui était hautement inhabituel, et soulignait la gravité de la situation dans laquelle se trouvait le royaume elfique, privé de la Source... Il franchit les portes sans être inquiété, grâce au message du roi des elfes qui faisait office de laisser-passer, étant marqué du sceau royal.

Peu de temps après, un émissaire royal vint à sa rencontre. En langue commune, il proposa au Mage un cheval pour se rendre plus rapidement au palais. Goldwyn accepta volontiers, prenant soin d'employer la langue elfique comme le voulait les règles de bienséance. Les elfes étaient un peu tatillons sur ce point...

Ils chevauchèrent encore de longues heures à travers la forêt elfique, parfois au galop dans des bois clairs, parfois obligés de passer au pas dans des creux escarpés et broussailleux. Enfin, Goldwyn commença à apercevoir des habitations. Il fallait lever la tête pour les voir, car elles étaient construites à partir de trois mètres au-dessus du sol, voir plus. En effet, les elfes préfèrent laisser le sol de la forêt aux animaux et aux plantes pour profiter de la lumière de la canopée. Le Mage devinait qu'ils s'approchaient du palais, le nombre de cabanes et de passerelles se densifiant fortement au-dessus des cavaliers depuis quelques dizaines de minutes déjà.

L'émissaire arrêta son cheval au pied de ce qui était sans doute le plus imposant arbre que Goldwyn ait jamais pu voir. Un tronc si large que vingt elfes n'auraient pas réussi à entourer de leurs bras, qui s'élevait plus haut qu'on ne pouvait le distinguer, dont les plus hautes branches devaient sans aucun doute traverser les nuages, voire chatouiller même le soleil lui-même. Goldwyn se sentit soudainement immensément petit et insignifiant face à cet arbre immensément grand et impressionnant.

Une modeste arche de trois petits mètres de haut permettait d'entrer dans le tronc au niveau du sol. Goldwyn et son acolyte empruntèrent quelques escaliers et quelques passerelles avant de monter sur une plateforme élévatrice tout à fait magique qui les déposa devant un porte très ouvragée, faite de délicates feuilles d'or et d'argent, toutes gravées de runes et de dessins minuscules. C'était l'entrée de la salle du trône. Goldwyn fut annoncé et présenté au Roi des elfes.

Les elfes sont généralement décrits comme des créatures à l'apparence si parfaite qu'elle en paraît irréelle. Une sorte de lumière émane d'eux, qui fascine et charme. On se sent soudainement grossier face à des yeux si limpides, à une peau si lisse, à des cheveux si brillants... Sans compter sur la grâce de leurs mouvements qui fait paraître n'importe quel sorcier des plus raffinés et élégants comme un pataud ridicule. Et bien cela est particulièrement vrai chez les elfes de sang royal. S'il s'était senti humble au pied de l'arbre, le Mage Goldwyn se sentait maintenant dérisoire, presque futile devant le Roi des Elfes.

Après s'être incliné, selon l'étiquette, Goldwyn releva le regard vers le monarque. À sa grande surprise, il remarqua que le Roi avait l'air immensément fatigué et avait même des cernes sous ses yeux... Toutes proportions gardées évidemment, un Roi elfique au fond du trou reste tout à fait élégant, mais tout de même, il y avait là de quoi renforcer encore l'inquiétude du Mage.

Tandis que le Roi ouvrait la bouche pour s'adresser au Mage, il porta la main à sa tête, comme pris d'une soudaine migraine, et il s'effondra.

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